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lundi 6 novembre 2017

Beyrouth, 23 octobre 1983 : « Drakkar » ne répond plus




Il y a trente quatre ans aujourd’hui à 6h15 du matin, le poste « DRAKKAR » disparaissait de l’organigramme de bataille de la force multinationale de sécurité à Beyrouth.
Un attentat terroriste ourdi par les services spéciaux syriens et iraniens, pulvérisait ce poste tenu par la 3e compagnie du 1er régiment de chasseurs parachutistes de PAU du capitaine JACKY THOMAS.
58 de mes camarades allaient trouver la mort ce dimanche matin; il nous faudra prés de 5 jours et autant de nuits de cauchemar pour retirer des débris, les dépouilles de nos frères.
Les visions d’épouvante qui allaient jalonner ces terribles journées, resteront à jamais gravées dans nos mémoires.
Ces corps démembrés, ces morceaux d’hommes alignés et identifiés par les légistes à la Résidence des Pins, hantent toujours mes nuits.
Ce jour d’infamie marquera les plus grosses pertes de l’armée française depuis la fin de la guerre d’Algérie, nos troupes inaugurant ce que le terrorisme allait faire subir à notre pays dans les années à venir.

34 années se sont écoulées; Le pouvoir politique socialiste de l’époque nous avait abandonné, l’institution militaire avait édicté une chape de plomb sur cette tragédie, les survivants rendus à la vie civile sans soutien psychologique ont dû porter seuls leurs démons et leurs souffrances ; certains d’entre nous ont choisi le suicide, d’autres l’alcool ou les drogues…
Qu’avons nous fait pour être ainsi délaissés ? Nous n’avons aucun monument à part celui du camp d’ IDRON érigé à l’initiative du 1er RCP pour nous recueillir, et nous retrouver pour honorer la mémoire de nos frères parachutistes , pas même une médaille commémorative pour rappeler nos sacrifices.
En ce jour de deuil, je me suis rendu au cimetière de RAVEL (63) pour me recueillir sur la tombe de GILLES PRADIER et penser aux 3 autres jeunes auvergnats morts pour la France ce 23 octobre sur la terre du LEVANT.
J’avais imaginé que le temps atténuerait ma souffrance et mon amertume… C’est aujourd’hui l’inverse qui se produit, les plaies sont toujours à vif et les nuits qui précèdent cette date sont une abomination.
Avec les morts du DRAKKAR s’ajouteront ceux tués à leur poste comme mon « frère » PHILIPPE CHABRAT tombé le 21 décembre 1983 devant le PC du 3e RPIMA qui, par son attitude héroïque, nous sauvera la vie.
Je n’ai rien oublié et ces hommes seront présents à mes cotés, au travers de leur mémoire.
34 années de deuil, d’oubli, et de souffrance…
Dominique Morel
DIODON 4 BEYROUTH OCTOBRE 1983 3e RPIMA 4e CIE

Source : http://www.parti-nationaliste-francais-auvergne.net/2017/10/drakkar-le-23-octobre-1983.html