Voir Macron. 8 scénarios pour un quinquennat (NDLR : Michel Drac, Le retour aux sources, 17 € cliquez ici)
comporte une terrifiante hypothèse pour les contribuables français qui
viennent de remplir leur déclaration annuelle. Dans un troisième
scénario intitulé « La grande spolation », Michel Drac envisage qu’à la
suite de conflits locaux et de coups d’État financiaristes, des «
ajustements financiers sont opérés dans tous les pays de la zone [Euro]
par confiscation pure et simple des propriétés, via le plus
souvent des moyens insidieux et indirects. En France, par exemple,
l’État est maintenant copropriétaire de toutes les propriétés
immobilières. Il perçoit donc une redevance de copropriété (p. 144) ». «
Fumisterie ! Exagération anxiogène ! Complotisme ! » réagit le Système.
Pourtant,
l’ISF transformé en Impôt sur la fortune immobilière (IFI) ne concerne
plus les valeurs mobilières. Typiquement bougiste, ce nouvel impôt
convient bien à la finance anonyme et vagabonde. Pendant la crise de
l’euro, les Grecs ont vu leurs retraits bancaires hebdomadaires limités
tandis que les comptes courants des Chypriotes subissaient une forte
ponction de la part des organismes financiers. L’Union pseudo-européenne
prévoit la généralisation de ce prélèvement non consenti à l’ensemble
des titulaires des comptes courants de l’Eurolande en cas de situation
grave.
La chronique dans Libération du 15 mai 2018 d’Iona Marinescu, enseignante en économie à l’Université de Pennsylvanie, évoque Radical Markets,
un ouvrage d’Eric Posner et Glen Weyl. Les deux universitaires de
Chicago dénoncent la propriété privée qu’ils jugent criminelle parce que
monopolistique. Ils suggèrent de fiscaliser toutes les formes de
propriété, « sauf peut-être, précise la chroniqueuse, les effets
personnels ». Cette proposition obligerait ainsi les propriétaires à
vendre leur bien si une tierce personne souhaite l’acquérir. Par
exemple, une personne déclare au fisc la valeur de sa maison, soit 70
000 €. Si un acquéreur souhaite l’acheter à ce prix, il l’obtiendra sans
aucune discussion possible.
Iona
Marinescu pense que les rentrées fiscales qui en découleront pourraient
alimenter un revenu universel. Bref, cet impôt sur la propriété « est
radical, parce qu’il transforme la notion de propriété privée en une
notion de propriété collective qu’on loue au plus offrant ». Déjà les
cartes bancaires de retrait et les cartes magnétiques de transports tels
Navigo en Île-de-France sont la propriété des banques et du STIF… Une
nouvelle fois se manifeste un « communisme de marché », titre de
l’ouvrage prémonitoire de Flora Montcorbier paru en 2000. Eric Posner et
Glen Weyl confirment l’inquiétante convergence entre certains pans de
la pensée libertarienne et un gauchisme économique le plus égalitariste,
soit l’immense marchandisation de la vie, de la nature et du monde.
Financiers,
banquiers et autres cloportes du Capital planétaire nous préparent
vraiment un monde affreux. Faisons donc cesser leurs manigances
infernales, de gré ou de force !
Bonjour chez vous !
• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°80, diffusée sur Radio-Libertés, le 25 mai 2018.