de Philippe Randa
Le
plus étonnant avec François Marchand, ce n’est pas qu’il est ait écrit
jadis un premier roman extrêmement dérangeant pour la bien-pensance,
c’est qu’il ait pû récidiver une… sixième fois !
Car Nager dans les dollars
(Le Rocher) est à peine moins idéologiquement incorrect que ses
précédents livres… Après nous avoir entraîné dans l’univers
« j’m’enfoutiste » de la (très) Haute Fonction publique (L’Imposteur), celui du petit patronat obligé par désespoir de s’acoquiner avec une CGT des plus cynique (Plan social, Grand Prix Littéraire du Web Cultura du roman français), l’enfer familial (Un week-end en famille), le complotisme anti-vélibs dans Paris (Cycle mortel)… et surtout Enfilades,
un recueil de nouvelles dont le sarcasme le dispute au politiquement
ultra-incorrect, l’auteur s’en prend aux grandes multinationales où l’on
peut détourner 15 millions d’euro (18 avec le change) sans déranger
plus que cela leurs anonymes dirigeants, mais tout de même attiser la
convoitise d’un banlieusard, modeste employé d’une société de
recouvrement, qui voit là l’occasion de « changer sa vie »… et à
François Marchand, celle de ridiculiser les comportements d’humanoïdes
qui sont, hélas ! nos contemporains.
« Il
semblerait qu’il y ait dans cette société beaucoup de pognon accumulé
par les générations précédentes qu’il s’agit maintenant de répartir
entre les rentiers d’aujourd’hui », constate avec dépit son héros en regardant le portait de son arrière-grand-père Émile, mort à Verdun.
Ce
roman nous entraîne de la banlieue (pourrie) parisienne, via les Tours
(inhumaines) qu’on suppose être celles du quartier de la Défense,
jusqu’au fin fond de l’Alabama où la sainte trinité est « Bible, arme à feu et drapeau »… « Et pas d’éoliennes. C’est rare ça. »
L’auteur jure que pour une fois, il a tâché d’être modéré. C’est raté !… Mais on ne va pas s’en plaindre ! Oh que non !
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