UMP et PS sont les faces d’une même médaille : démonétisée.
♦
Electoralement le Front national apparaît dès lors comme la seule
alternative réelle au Système. Va-t-il et peut-il se normaliser ? En se
ralliant à l’Union européenne, l’OTAN, le libre-échange mondial, la
poursuite de l’immigration et des réformes sociétales ? Un prix à payer
exorbitant pour tenter de se faire accepter par le Système oligarchique
dominant. Et sinon comment et à quelles conditions peut-il gagner en
2017 ou avant ? Et les forces dominantes, intérieures et étrangères,
respecteront-elles le processus démocratique ? L’auteur de cet article,
long et important, discutable évidemment, ne le croit pas. Il évoque les
scénarios possibles d’une perturbation du processus démocratique par
les structures de l’Etat profond ou des services étrangers. Il ouvre
aussi des voies pour préparer la riposte populaire et la mobilisation du
pays réel. Resté près de vingt ans au service de l’Etat, cet auteur a
rejoint le secteur privé et il est maintenant consultant dans le domaine
de la sécurité et de l’intelligence économique.
Polémia.
L’année
2014, tous les observateurs politiques l’ont compris, s’annonce
cruciale pour Marine Le Pen. Trois ans après son arrivée à la présidence
du FN, deux ans après ses résultats prometteurs lors de l’élection
présidentielle, elle va, à l’occasion des deux premiers rendez-vous
électoraux du quinquennat, mettre à l’épreuve la nouvelle ligne
politique, à la fois sociale, populaire et souverainiste, qu’elle a fait
adopter au parti, en bousculant l’appareil hérité du long règne de son
père.
D’évidence, les résultats aux élections municipales
montrent que le parti de Marine Le Pen a réussi à restaurer son
implantation locale. Cependant, même si le Front a obtenu la victoire
dans douze communes, ce scrutin, dont les enjeux restent essentiellement
locaux, n’apportera rien de décisif. Il confirme simplement, comme
l’indiquent régulièrement les sondages, que les Français sont désormais
moins sensibles à l’entreprise de diabolisation de ce parti.
L’épreuve
du feu, ce sera donc l’élection des députés au Parlement européen.
C’est le premier scrutin qui va permettre aux Français de sanctionner la
politique désastreuse du gouvernement, mais également celle de
l’eurocratie bruxelloise (1), dont le rôle néfaste paraît maintenant
bien compris. C’est donc une élection stratégique pour la formation
politique qui se présente comme le seul véritable adversaire du pouvoir
actuel et comme l’opposant le plus résolu à la commission de Bruxelles
et à son président, José Manuel Barroso.
Les objectifs affichés
par Marine Le Pen et par le vice-président du parti Florian Philippot
sont légitimement ambitieux : devenir le premier parti de France, devant
l’UMP et le PS, et dépasser la barre des 30 %.
Ces objectifs, s’ils étaient atteints, provoqueraient sans doute le choc politique le plus violent de ces 40 dernières années.
Depuis
le début des années 1980, le FN a été, de facto, un instrument
politique de régulation du système que la gauche a su utiliser avec brio
pour empêcher la droite de revenir au pouvoir ou pour peser sur ses
choix politiques en lui interdisant d’aborder certains sujets sensibles
comme l’immigration.
En brisant la progression de son parti en
1988 avec un jeu de mot stupide, qui valut à celui-ci d’être la cible
d’une campagne de diabolisation d’une violence et d’une intensité rares,
Jean-Marie Le Pen perdait toute possibilité de sortir du rôle
d’épouvantail que lui avait assigné la gauche et s’interdisait ainsi de
peser positivement sur la situation politique.
Parti repoussoir
et réceptacle d’un vote protestataire par nature volatil, oscillant
entre 10 et 20 % de l’électorat, le Front se montrait incapable de
devenir le parti fédérateur des déçus de la « mondialisation heureuse »
et de la « France Black Blanc Beur ». L’arrivée de Jean-Marie Le Pen au
second tour de l’élection présidentielle de 2002 permit simplement
d’élire pour la deuxième fois président de la République un Jacques
Chirac « fatigué, vieilli, usé », sans programme et prêt à tous les
compromis…
L’arrivée,
en 2011, de Marine Le Pen à la tête du parti, après une campagne « à
la régulière » contre Bruno Gollnisch, change évidemment radicalement la
donne. Marine Le Pen n’est pas que la « fille de »… C’est une femme
politique charismatique et percutante dans les médias, à laquelle la
campagne présidentielle de 2012 a donné une stature et une légitimité.
Son choix de nettoyer le parti de ses éléments figés dans un extrémisme
nostalgique et caricatural et de lui donner une ligne politique claire,
anti-système et qui vient bousculer le pseudo-clivage droite/gauche, lui
offre la possibilité de venir occuper l’espace du gaullo-bonapartisme
abandonné depuis longtemps par les formations politiques. La seule
faiblesse du dispositif reste pour l’heure le manque de cadres en mesure
d’accompagner et de soutenir leur présidente dans sa marche vers le
pouvoir et, en cas de succès, de prendre en main les organes politiques
de décision.
C’est
donc bien là qu’apparaît le caractère crucial des prochaines élections
européennes. Si elle atteint les objectifs qu’elle s’est fixés, Marine
Le Pen fait exploser le fameux « plafond de verre » et prouve qu’elle
est en mesure, le moment venu, de sortir en tête du premier tour de
l’élection présidentielle, et également de disposer d’une formation
capable de former le noyau d’un rassemblement majoritaire à l’Assemblée
nationale. L’accession au pouvoir n’est plus alors un rêve chimérique
mais devient une possibilité crédible.
Un tel succès changerait
évidemment le statut du Front national. De parti protestataire, voué à
l’opposition et à la déploration, il deviendrait un parti d’action et de
projet, un parti qui réussit et suscite le dévouement, qui mobilise les
talents et aiguise les ambitions. Il deviendrait un parti séduisant,
offrant des perspectives de pouvoir et d’influence – bref, un parti
susceptible d’attirer des décideurs et des cadres potentiels (2).
Ce
sont donc bien ces élections européennes qui sont à même d’inscrire le
Front et Marine Le Pen dans une dynamique victorieuse et d’être à
l’origine de la lame de fond qui peut porter cette dernière au second
tour de l’élection présidentielle de 2017.
Cette
analyse, Marine Le Pen et les responsables du Front ne sont, bien
entendu, pas les seuls à l’avoir menée. Dans certains cercles de
l’oligarchie, l’inquiétude sourd déjà. L’incurie de la faction Hollande
et la naïveté avec laquelle elle croit pouvoir utiliser le FN à son
profit pour reproduire contre la faction Sarkozy les manœuvres des
années 1980-1990 laissent perplexe. Les cercles les mieux informés, ceux
qui ne s’auto-intoxiquent pas avec les médias du système, qu’ils
contrôlent, savent que la situation a changé et que le FN représente
maintenant une menace et que cette menace deviendra un danger s’il
triomphe au soir du 25 mai : un danger, car la seule formation à vouloir
remettre en cause radicalement le système sur le plan économique
(remise en cause de la libre circulation des personnes et des biens,
protectionnisme, relocalisation de l’industrie), politique (dénonciation
des Traités de Maastricht et de Lisbonne, utilisation du référendum),
sociétal (promotion de l’identité française, lutte contre les
extrémismes communautaristes) et diplomatico-stratégique (souverainisme,
choix de l’Europe des nations, rapprochement avec la Russie), se
verrait promue comme alternative principale au système. Or, pour les
oligarques, il n’y a pas et il ne doit pas y avoir d’alternative.
Face
à ce danger, quelle pourrait être la réponse de l’oligarchie ? Certains
groupes privilégieront probablement la méthode habituelle : le lapin
blanc sorti du chapeau pour sauver le système et mis en scène par une
intense propagande médiatique. En 2012, ce devait être Strauss-Kahn,
mais, du fait du priapisme de l’intéressé et de ses aventures
ancillaires dans une suite d’hôtel new-yorkaise, ce fut finalement «
Pépère », que les communicants eurent bien du mal à transformer en
sauveur suprême. En 2017, qui aura-t-on ? Sarkozy, le retour de l’homme
mûri par la défaite et la traversée du désert (la blague !…) ? Valls, le
nouveau Clemenceau, le réformateur, le Blair français ? Fillon, le
charme discret de la bourgeoisie ? Borloo, l’homme du juste milieu, dont
on ne sait s’il voit sa bouteille à moitié vide ou à moitié pleine,
mais qui la termine… ? Un autre ectoplasme, encore ?
Mais
certains cercles de l’oligarchie devinent déjà que, cette fois-ci, un
joueur de pipeau, même vêtu de lin blanc, même talentueux, même
accompagné par les grandes orgues médiatiques, ne suffira pas face à
l’exaspération du pays réel, et que des méthodes radicales s’imposeront.
On peut aisément imaginer trois méthodes, qui ne sont pas nécessairement exclusives l’une de l’autre :
⁃ la déstabilisation du Front national ;
⁃ l’élimination de Marine Le Pen ;
⁃ l’interruption ou la remise en cause du processus démocratique.
La
déstabilisation du Front, qui est la méthode la moins sale, ne paraît
pas offrir beaucoup d’espoir de réussite. La majeure partie de ceux qui
s’opposaient à Marine Le Pen ont quitté le parti et on n’imagine pas
Bruno Gollnisch entamer demain une entreprise de scission. Assez jeunes,
les principaux cadres du parti n’ont jamais eu de responsabilités dans
des exécutifs locaux et n’ont jamais été confrontés aux tentations du
pouvoir. Enfin, s’agissant de leur comportement personnel, les
révélations faites sur l’homosexualité supposée d’un certain nombre de
dirigeants du parti n’ont pas passionné les foules. Reste la
déstabilisation par la base, avec, par exemple, des violences racistes,
commises par ou à l’instigation d’éléments manipulés, infiltrés au sein
du parti, et propres à jeter l’opprobre sur celui-ci. Bref, une
manipulation du type Carpentras… Mais, là encore, la ligne définie et
appliquée vis-à-vis des nostalgiques et autres éléments provocateurs ne
pourrait pas laisser penser un instant que le parti cautionne des
comportements de ce genre.
Alors, la solution radicale et
définitive d’une élimination physique de Marine Le Pen ne doit pas être
exclue. L’assassinat politique a été pratiqué régulièrement en France
jusque dans les années 1990 et les morts suspectes sous la Ve République
sont nombreuses. On n’a pas oublié l’assassinat du prince de Broglie
(1976), ni celle de Joseph Fontanet (1980), sans parler de l’étrange
mort de Robert Boulin (1979). On rappellera aussi l’assassinat opportun
de René Bousquet (3) par un exalté (1993) et l’étrange « suicide » de
François de Grossouvre (4) à l’Elysée (1994), alors que les révélations
de ces personnages étaient en mesure de déstabiliser François
Mitterrand. L’assassinat d’un dirigeant politique ne ressortit donc pas
au fantasme mais est bien un moyen que le système ne s’est jamais
interdit d’utiliser en cas de besoin. L’efficacité du procédé serait
évidente. Le parti serait décapité et incapable, à court terme, de
trouver un chef aussi charismatique et apprécié, et, passée la période
de deuil et d’unité, la guerre de succession amènerait probablement le
parti au bord de l’explosion. Bien entendu, il faut faire confiance aux
partisans de ce type de solutions radicales pour développer un scénario
complet. Plaçons-nous, par exemple, en avril 2016, à deux mois de la
Coupe d’Europe de football, qui doit se jouer en France. L’élection
présidentielle est dans un an et les candidats putatifs s’échauffent…
Imaginons alors le déroulé de l’opération :
1/ Assassinat de Marine Le Pen et revendication par un groupe antifa ou anarcho-autonome ;
2/ Riposte sur une personnalité de gauche (politique ou médiatique) par un groupe télécommandé d’ultra-droite ;
3/ Assassinats de militants de base du Front et de militants d’extrême gauche ; attentat sanglant contre une mosquée ;
4/ Localisation et élimination sanglante des deux groupes par les unités antiterroristes ;
5/ Appel à la concorde civile et au rejet des extrémismes par l’ «
homme fort » du moment (ministre de l’Intérieur ou premier ministre) ;
6/ Menaces d’annulation de la Coupe d’Europe par les autorités du
football ; l’homme fort s’engage pour la France et garantit la sécurité
de la manifestation ;
7/ Un dispositif policier et militaire de
grande ampleur est déployé ; les arrestations dans les milieux
extrémistes de droite et de gauche se multiplient ;
8/ La France…
gagne la Coupe d’Europe ; liesse de la population et lyrisme des médias
sur la France unie, au-delà des haines et des extrémismes, autour de
son équipe ; l’homme fort est loué pour son action déterminée et résolue
contre la violence politique ;
9/ Après une période estivale
apaisée, François Hollande annonce qu’il ne se représentera pas ;
l’homme fort est placé sur orbite présidentielle, alors que le candidat
péniblement désigné par le Front stagne à 15 % dans les sondages. Un
nouveau lapin blanc est sorti du chapeau…
La mise en œuvre d’un
scénario de ce type nécessite l’engagement de moyens importants, l’appui
de structures sécuritaires de l’ « Etat profond », voire l’appui de
services étrangers (5). C’est donc une solution qui comporte une part de
risque non négligeable.
Les
cercles de l’oligarchie opteront donc peut-être plus facilement pour un
attentisme actif et pour une entrée en action au soir du premier tour
de la présidentielle en cas de qualification de Marine Le Pen. La
quinzaine de la haine qui a suivi la qualification de Jean-Marie Le Pen
pour le second tour de l’élection présidentielle, le 21 avril 2002,
donne une bien faible idée de la riposte que serait en mesure de
déclencher le système s’il était réellement en danger.
On aurait
évidemment droit à la mobilisation de l’ensemble de la classe politique
(« Union nationale contre l’extrémisme »), mais également à celle des
milieux économiques (« La victoire de Marine Le Pen, c’est la syncope
économique garantie »), des syndicats (« Menaces de régression sociale
») et de l’Education nationale (professeurs et lycéens enrégimentés).
L’eurocratie ne manquerait pas de faire part de sa grande préoccupation
et la finance internationale orchestrerait une baisse progressive et
spectaculaire de la Bourse de Paris. Les bandes ethniques des banlieues
des principales métropoles françaises entreraient probablement dans la
danse pour faire monter la pression, tout comme les milices antifas se
chargeraient d’empêcher, dans les grandes villes, la campagne de se
dérouler normalement (harcèlement des meetings du FN, attaque des
militants, etc.). Quant aux médias, ils seraient chargés de donner aux
événements leur intensité dramatique et de présenter la France comme un
pays au bord du gouffre : l’Allemagne à la veille du 30 janvier 1933, en
quelque sorte.
Tout serait fait pour empêcher le processus
démocratique de se dérouler normalement, pour faire peur à la population
et lui faire prendre conscience des conséquences apocalyptiques d’un
mauvais vote. Si, malgré quinze jours de tir de barrage ininterrompu, il
se trouvait encore une majorité d’électeurs pour donner la victoire à
Marine Le Pen, la contre-attaque de l’oligarchie serait immédiate et
violente car, comme l’a dit Malekh Boutih, député PS : « Même si vous
gagnez, vous aurez un problème de légitimité à notre égard, on ne se
laissera pas faire » (6). La présidente du FN, élue par les Français,
n’aurait pas le temps de savourer sa victoire. La dizaine de jours
séparant l’élection de la prise de fonctions se déroulerait dans une
ambiance quasi insurrectionnelle : effondrement de la Bourse, menaces de
l’eurocratie, blocage de l’appareil d’Etat, émeutes dans les banlieues,
grèves de la SNCF et du métro, constitution des exécutifs régionaux en
contre-pouvoir avec la complicité des préfets, etc.
Dans de
telles conditions, si Marine Le Pen parvenait à entrer en fonction,
serait-elle en mesure d’obtenir une majorité aux élections législatives
lui permettant d’appliquer son programme ? On peut légitimement en
douter.
Faut-il,
pour autant, en conclure que l’oligarchie est définitivement
toute-puissante et que rien n’est possible ? Non, car, tout d’abord,
comme n’a cessé de le rappeler Dominique Venner, l’histoire est ouverte
et pleine d’imprévus (7). Et il n’est pas possible d’exclure dans les
prochains mois une aggravation brutale de la crise qui fasse basculer la
majorité de la population dans la révolte contre le système. Ensuite,
parce que le but de cet article est de se livrer à un salutaire exercice
d’anticipation (8) : oui, en cas de victoire au soir du 25 mai 2014,
Marine Le Pen et le Front national entreront dans une zone de mort ;
mais, oui, également, ils peuvent en sortir victorieux, et avec eux le
peuple français. Il faut anticiper le pire (9) pour pouvoir se préparer
et être en mesure de riposter.
Les
événements de ces derniers mois ont offert quelques exemples
intéressants à analyser et qui peuvent servir de sources d’inspiration.
Ainsi, avec La Manif pour tous et Le Printemps français, le système a vu
se dresser contre lui des réseaux (principalement associatifs et
catholiques), extérieurs aux partis politiques, qui, au fil des mois et
grâce, à la fois, à un travail de proximité et à une utilisation
intensive d’Internet et de ses outils (sites de réinformation, blogs,
Twitter, Facebook, …), ont réussi à mobiliser dans la rue des centaines
de milliers de personnes et à mettre en œuvre des modes d’intervention
originaux (Veilleurs, Homen, Veilleurs debout, …). Le plus efficace a
probablement été celui du harcèlement démocratique, qui a consisté à
perturber les déplacements des ministres et du président de la
République, notamment par des actions coups de poing dans les gares,
mais également à procéder à des réveils matinaux d’élus à leurs
domiciles ou encore à se signaler symboliquement devant leurs résidences
secondaires. Bref, ce harcèlement consistait à aller chercher les
responsables ailleurs que là où ils se sentent protégés (ministères,
Assemblée nationale ou Sénat, mairies, etc.) et à faire la publicité de
ces actions par l’intermédiaire des différents réseaux sociaux.
La
mobilisation autour des commerçants, qui face à des agressions ont
réagi en se défendant les armes à la main, est également intéressante à
constater. Parfaitement virtuelle, contestée par certains commentateurs,
elle n’a pourtant pas pu être tue et a amené certains politiques à
réagir et à afficher des positions fermes sur la question de
l’autodéfense.
Enfin, le succès de la manifestation « Jour de
colère » a prouvé qu’une agitation virtuelle par le biais d’Internet et
des réseaux sociaux pouvait déboucher sur une mobilisation réelle et
significative, sans l’appui d’aucun parti politique ou d’aucune
association fortement structurée sur le plan national.
Ainsi,
il apparaît que le pays réel, qu’on pouvait croire anesthésié, dispose
encore d’une forte capacité de mobilisation, et qu’un véritable réseau
d’alerte et de vigilance s’est mis en place de façon souple et
informelle.
Alors, sur cette base, comment dissuader l’oligarchie
d’entamer une épreuve de force pour empêcher le déroulement normal du
processus démocratique ?
Pour dissuader un adversaire, il faut, à
la fois, lui faire comprendre que ses projets sont connus et lui
prouver que l’on a les moyens de toucher ses points faibles.
Face
au système, il faut donc réinformer, notamment en divulguant et en
dénonçant ses méthodes et ses objectifs. C’est ainsi que, grâce à la
réactivité du réseau de réinformation, la tentative d’orchestration de
la mort dans une bagarre du jeune Méric, militant d’extrême gauche, a
été un échec retentissant.
L’oligarchie
a mis en place un système de pouvoir qui ne dispose pas d’organes
apparents mais qui contrôle, par l’intermédiaire de réseaux, des
structures existantes, qu’elles soient étatiques, économiques ou
associatives.
En s’appuyant sur une parabole musicale, on peut définir trois niveaux dans ces réseaux :
⁃ celui des compositeurs : ceux qui écrivent la musique ou
participent à son écriture et qui évoluent au sein des réseaux les plus
fermés, au niveau international (commission Trilatérale, Bilderberg,
Forum de Davos, etc.) ou national (club du Siècle, etc.) ;
⁃
celui des chefs d’orchestre : ceux qui font en sorte que la musique
écrite par les compositeurs soit jouée partout et qui appartiennent donc
à la caste politico-médiatique ou au milieu économico-financier ;
⁃ celui des instrumentistes (réseaux maçonniques, politiques,
associatifs, etc.) : ceux qui, avec leur instrument, dans leur secteur
d’activité, jouent la partition qu’on attend d’eux (journalistes,
magistrats, hauts fonctionnaires, responsables syndicaux, chefs
d’entreprise, élus, etc.).
Dans un tel système, il est illusoire
de vouloir influencer les « compositeurs ». Ils appartiennent à ce que
Jean-Pierre Chevènement nomme les « élites mondialisées » et que Jacques
Attali appelle avec gourmandise les « hypernomades » (10), et n’ont
plus véritablement d’attaches nationales. Par ailleurs, il est vide de
sens de vouloir agir sur les « instrumentistes », qui sont à la fois
trop nombreux, trop anonymes et aisément remplaçables en cas de
défaillance. Ce sont donc bien les « chefs d’orchestre » qu’il convient
de cibler et de dissuader.
Ces
quelques centaines d’individus sont identifiés et localisés, et il est
possible, sans difficulté majeure, de connaître et de faire connaître
leurs activités et les lieux qu’ils fréquentent. A ces zélés
représentants de l’empire du Bien, qui adorent dresser des listes de
proscription, des listes de « méchants », de « réacs » ou de « fachos »,
il convient de faire savoir qu’ils peuvent être amenés à croiser des
citoyens qui leur exprimeront courtoisement mais fermement leur
mécontentement vis-à-vis de leurs agissements de serviteurs du système.
Ainsi,
si l’oligarchie prenait la décision de fausser le jeu normal de la
démocratie, ces rouages du système seraient avertis qu’ils
deviendraient, de fait, les premières cibles de la riposte populaire.
Des
individus qui savent qu’ils ne peuvent plus agir en toute impunité, à
l’abri de leur statut, peuvent ainsi être amenés à réfléchir avant de
s’engager en faveur de stratégies risquées. Risquer de croiser des
quidams mécontents est une chose, mais recevoir la visite de citoyens
rendus nerveux par le terrorisme de l’oligarchie en est une autre. Qui
sème le vent…
Les élections européennes : Une élection, cette fois, cruciale
L’espace du gaullo-bonapartisme
Faire exploser le fameux « plafond de verre »
Une remise en cause radicale du système
Fin de partie pour les joueurs de pipeau ?
Entrée dans la zone de mort ou de très grand danger ?
Les structures sécuritaires de l’Etat profond ou l’appui d’Etats étrangers ?
La quinzaine de la haine
L’histoire est ouverte et pleine d’imprévus
Préparer la riposte populaire
Ne pas sous-estimer la capacité de mobilisation du pays réel
Mais il faut également analyser ses points faibles.
Compositeurs, chefs d’orchestre et instrumentistes du grand opéra politiquement correct
Cibler et dissuader les chefs d’orchestre de « l’empire du Bien »