Manuel Valls s’inquiétait sur TF1 des
Français qui "ne peuvent plus se payer un steak" mercredi dernier.
Nourriture, logement, loisirs... État des lieux des contraintes qui
pèsent sur les besoins élémentaires.
A quoi ressemble la pyramide de pauvreté des Français ? Voici un portrait social et économique de chaque catégorie.
Les personnes qui n'ont ni les moyens de manger, ni de se loger et par conséquent peuvent à peine subvenir aux besoins primordiaux
Pour mesurer le niveau de pauvreté de la population, il est d’usage de recourir au taux de pauvreté. Une personne est considérée comme pauvre si son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté qui est calculé par rapport à la médiane de la distribution nationale des niveaux de vie ; le revenu médian est celui qui partage la population en deux, 50 % à un revenu supérieur à la médiane et 50 % a un revenus supérieur
L’Europe privilégie pour mesurer le taux de pauvreté un seuil à 60 % du niveau de vie médian. Toutes les personnes dont le revenu est inférieur à 60 % du revenu médian peuvent être considérées en situation de pauvreté. En France, en vertu de cette définition, il s’agit des personnes ayant un niveau de vie inférieur à 977 euros par mois en 2011.Le taux de pauvreté est en France de 14,3 %. 8,7 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté monétaire qui s’élève à 977 euros par mois. La moitié d’entre elles vivent avec moins de 790 euros par mois. C’est au sein de cette catégorie que se situent les ménages en situation de précarité extrême. Les bénéficiaires du RSA qui s’élève pour une personne seule à 467 euros et ceux qui reçoivent l’allocation de solidarité pour personnes âgées (ASPA) dont le montant pour une personne seule à 792 euros sont les premiers concernés même si toutes ne rencontrent pas des problèmes pour se loger ou se nourrir. A cette population plus ou moins visible, il faut ajouter les personnes qui ne touchent aucun des minimas.
Selon le dernier rapport de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES), 700 000 personnes visant sur le territoire métropolitain serait en situation de précarité sociale avec des privations matérielles sévères. Ce sont avant tout des hommes et des femmes seuls, de 25 à 35 ans ou de plus de 55 ans. Ils résident essentiellement dans le Nord de la France, en Provence Côte d’Azur ou en Corse.
Selon l’INSEE, la France compterait 133 000 personnes sans domicile dont 33 000 en très grande difficulté vivant entre la rue et les dispositifs d’accueil d’urgence. 100 000 sont accueillies pour des durées plus longues dans des établissements sociaux. Il s’agit en particulier de jeunes et de femmes avec enfant(s). Selon le Secours Catholique, la part des femmes entre 26 et 59 ans accueillies dans ses centres est passée d’un tiers en 2009 à la moitié en 2010, et la part des jeunes femmes entre 18 et 25 ans est supérieure à celle des jeunes hommes. L’Observatoire du Samu social de Paris a constaté que la première fois en 2010, le nombre de familles a dépassé les personnes isolées parmi celles hébergées.
Les personnes qui peuvent se loger mais qui peinent à se nourrir
Le logement accapare une part croissante des revenus des ménages qui peuvent être de fait, pour certains d’entre eux, à faire des arbitrages au détriment d’autres dépenses dont l’alimentation. Le logement représente, en moyenne, un quart de leur budget des ménages. Entre 2008 et 2010, la part des ménages dont les dépenses de logement relatives à leur habitation principale (taux d’effort net) sont supérieures à 40 % de leur revenu est passée de 7,3 % à 8,4 %. C’est dans cette catégorie que par définition des difficultés financières peuvent survenir. 2,5 millions de ménages pourraient être concernés. Bien souvent, il s’agit de jeunes, de familles monoparentales ou de personnes isolées vivant grâce aux minimas sociaux ou occupant des emplois à temps partiel.
Parmi ceux qui peuvent être contraints de réduire leurs dépenses alimentaires, il y a ceux qui consacrent plus de 10 % de leurs revenus à se chauffer. Cela concerne en France plus de 14,4 % des ménages. Si l’hiver est rigoureux, ce taux peut atteindre 20 %.
Cette partie de la population française est dépendante des prestations sociales, allocations logements, indemnités chômage, RSA, CMU, prestations familiales. L’arrêt de leur versement signifie bien souvent une plongée dans la précarité.
Les personnes qui peuvent se nourrir convenablement, se loger mais qui n'ont pas les moyens et les capacités d'accéder aux loisirs.
Cette catégorie est la plus difficile à cerner car elle peut concerner de nombreux ménages qui se situe autour du seuil de pauvreté mais également les ménages qui se trouvent entre ce seuil et le revenu médian voire un peu plus en fonction du coût du logement et de la taille de la famille. Le niveau de vie médian est en France métropolitaine est de 19 550 euros par an, soit de 1 630 euros par mois. Si dans une petite ville de province, il est possible de trouver un logement à un coût raisonnable, tel n’est pas le cas dans les grands centres urbains et encore moins en région parisienne. Dans cette partie de la population, nous trouvons ceux qui doivent consacrer une partie non négligeable de leurs revenus à leurs moyens de transports afin de se rendre à leur travail.
De jeunes familles avec enfants, des familles nombreuses de plus de 3 enfants, des parents isolés, des femmes âgées avec de faibles pensions peuvent se retrouver dans cette catégorie. De 4 à 6 millions de personnes peuvent être concernées.
Les personnes qui ont dépassé les conditions des besoins élémentaires et qui profitent de leurs loisirs
Ce sont par définition les classes moyennes au-delà du revenu médian qui sont celles qui peuvent consacrer une part signifiante pour les loisirs. Ce poste de dépenses en y intégrant les vacances représente en moyenne de 12 à 15 % du budget des ménages. Pour les classes moyennes se situant entre le 5ème et 9eme décile, la part consacrée aux loisirs progresse proportionnellement avec les revenus. L’accès aux loisirs et aux vacances est un symbole de l’entrée dans la catégorie des classes moyennes. Aujourd’hui, avec la crise, avec l’augmentation du prix de l’immobilier et les incertitudes liées à la situation de l’emploi, la porosité entre catégories sociale s’est accrue. Dans cette catégorie, nous trouvons les cadres moyens et supérieurs ainsi que des employés propriétaires de leur résidence principale travaillant au sein de grandes entreprises. Les fonctionnaires se classent également dans cette catégorie. Aux éléments de revenus, il faut ajouter les avantages attribués dans le cadre des comités d’entreprise et qui sont souvent liés aux loisirs (vacances, chèques cadeaux…). L’augmentation des impôts et le coût croissant du logement ont réduit les dépenses de loisirs des ménages ayant pas ou peu de revenus non salariaux ou ayant des enfants.
Pour finir, la tranche de la population aisée qui est bien au-dessus des besoins élémentaires, des loisirs...
Cette catégorie est par nature très étroite et correspond grosso modo aux 5 % des ménages les plus riches qui ont des revenus annuels excédent 50 000 euros. Nous y retrouvons les cadres supérieurs, la partie supérieure des indépendants. Mais, Plus certainement, les 1 % les plus riches sont dans cette situation, c’est dire ceux ayant eu, en 2010, des revenus supérieurs à 89 400 euros de revenu déclaré annuel par unité de consommation, Pour un couple de cadres supérieurs sans enfant, ce seuil correspond à une situation où chacun des conjoints gagne 5 600 euros nets par mois.
La notion « profiter de loisirs » est par nature très subjective car un ménage fortement endetté pour l’acquisition de sa résidence principale même si ses revenus sont importants peut être amené à réduire ses dépenses de loisirs. Il faut noter que la crise a impacté les cadres moyens et supérieurs qui ne sont pas classés parmi les 1 % les plus riches. L’existence de revenus financiers et fonciers a permis aux 0,5 % les plus riches de maintenir voire d’accroître leurs dépenses de loisirs ces dernières années. Pour les 0,1 % les plus riches, la question est aujourd’hui de savoir s’il faut ou non rester en France compte tenu des augmentations d’impôt. Logiquement bénéficiaires des niches fiscales, leur plafonnement et leur réduction avec l’augmentation de l’ISF peuvent les conduire à rechercher au-delà des frontières nationales, les moyens d’optimiser leur situation fiscale.
A quoi ressemble la pyramide de pauvreté des Français ? Voici un portrait social et économique de chaque catégorie.
Les personnes qui n'ont ni les moyens de manger, ni de se loger et par conséquent peuvent à peine subvenir aux besoins primordiaux
Pour mesurer le niveau de pauvreté de la population, il est d’usage de recourir au taux de pauvreté. Une personne est considérée comme pauvre si son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté qui est calculé par rapport à la médiane de la distribution nationale des niveaux de vie ; le revenu médian est celui qui partage la population en deux, 50 % à un revenu supérieur à la médiane et 50 % a un revenus supérieur
L’Europe privilégie pour mesurer le taux de pauvreté un seuil à 60 % du niveau de vie médian. Toutes les personnes dont le revenu est inférieur à 60 % du revenu médian peuvent être considérées en situation de pauvreté. En France, en vertu de cette définition, il s’agit des personnes ayant un niveau de vie inférieur à 977 euros par mois en 2011.Le taux de pauvreté est en France de 14,3 %. 8,7 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté monétaire qui s’élève à 977 euros par mois. La moitié d’entre elles vivent avec moins de 790 euros par mois. C’est au sein de cette catégorie que se situent les ménages en situation de précarité extrême. Les bénéficiaires du RSA qui s’élève pour une personne seule à 467 euros et ceux qui reçoivent l’allocation de solidarité pour personnes âgées (ASPA) dont le montant pour une personne seule à 792 euros sont les premiers concernés même si toutes ne rencontrent pas des problèmes pour se loger ou se nourrir. A cette population plus ou moins visible, il faut ajouter les personnes qui ne touchent aucun des minimas.
Selon le dernier rapport de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES), 700 000 personnes visant sur le territoire métropolitain serait en situation de précarité sociale avec des privations matérielles sévères. Ce sont avant tout des hommes et des femmes seuls, de 25 à 35 ans ou de plus de 55 ans. Ils résident essentiellement dans le Nord de la France, en Provence Côte d’Azur ou en Corse.
Selon l’INSEE, la France compterait 133 000 personnes sans domicile dont 33 000 en très grande difficulté vivant entre la rue et les dispositifs d’accueil d’urgence. 100 000 sont accueillies pour des durées plus longues dans des établissements sociaux. Il s’agit en particulier de jeunes et de femmes avec enfant(s). Selon le Secours Catholique, la part des femmes entre 26 et 59 ans accueillies dans ses centres est passée d’un tiers en 2009 à la moitié en 2010, et la part des jeunes femmes entre 18 et 25 ans est supérieure à celle des jeunes hommes. L’Observatoire du Samu social de Paris a constaté que la première fois en 2010, le nombre de familles a dépassé les personnes isolées parmi celles hébergées.
Les personnes qui peuvent se loger mais qui peinent à se nourrir
Le logement accapare une part croissante des revenus des ménages qui peuvent être de fait, pour certains d’entre eux, à faire des arbitrages au détriment d’autres dépenses dont l’alimentation. Le logement représente, en moyenne, un quart de leur budget des ménages. Entre 2008 et 2010, la part des ménages dont les dépenses de logement relatives à leur habitation principale (taux d’effort net) sont supérieures à 40 % de leur revenu est passée de 7,3 % à 8,4 %. C’est dans cette catégorie que par définition des difficultés financières peuvent survenir. 2,5 millions de ménages pourraient être concernés. Bien souvent, il s’agit de jeunes, de familles monoparentales ou de personnes isolées vivant grâce aux minimas sociaux ou occupant des emplois à temps partiel.
Parmi ceux qui peuvent être contraints de réduire leurs dépenses alimentaires, il y a ceux qui consacrent plus de 10 % de leurs revenus à se chauffer. Cela concerne en France plus de 14,4 % des ménages. Si l’hiver est rigoureux, ce taux peut atteindre 20 %.
Cette partie de la population française est dépendante des prestations sociales, allocations logements, indemnités chômage, RSA, CMU, prestations familiales. L’arrêt de leur versement signifie bien souvent une plongée dans la précarité.
Les personnes qui peuvent se nourrir convenablement, se loger mais qui n'ont pas les moyens et les capacités d'accéder aux loisirs.
Cette catégorie est la plus difficile à cerner car elle peut concerner de nombreux ménages qui se situe autour du seuil de pauvreté mais également les ménages qui se trouvent entre ce seuil et le revenu médian voire un peu plus en fonction du coût du logement et de la taille de la famille. Le niveau de vie médian est en France métropolitaine est de 19 550 euros par an, soit de 1 630 euros par mois. Si dans une petite ville de province, il est possible de trouver un logement à un coût raisonnable, tel n’est pas le cas dans les grands centres urbains et encore moins en région parisienne. Dans cette partie de la population, nous trouvons ceux qui doivent consacrer une partie non négligeable de leurs revenus à leurs moyens de transports afin de se rendre à leur travail.
De jeunes familles avec enfants, des familles nombreuses de plus de 3 enfants, des parents isolés, des femmes âgées avec de faibles pensions peuvent se retrouver dans cette catégorie. De 4 à 6 millions de personnes peuvent être concernées.
Les personnes qui ont dépassé les conditions des besoins élémentaires et qui profitent de leurs loisirs
Ce sont par définition les classes moyennes au-delà du revenu médian qui sont celles qui peuvent consacrer une part signifiante pour les loisirs. Ce poste de dépenses en y intégrant les vacances représente en moyenne de 12 à 15 % du budget des ménages. Pour les classes moyennes se situant entre le 5ème et 9eme décile, la part consacrée aux loisirs progresse proportionnellement avec les revenus. L’accès aux loisirs et aux vacances est un symbole de l’entrée dans la catégorie des classes moyennes. Aujourd’hui, avec la crise, avec l’augmentation du prix de l’immobilier et les incertitudes liées à la situation de l’emploi, la porosité entre catégories sociale s’est accrue. Dans cette catégorie, nous trouvons les cadres moyens et supérieurs ainsi que des employés propriétaires de leur résidence principale travaillant au sein de grandes entreprises. Les fonctionnaires se classent également dans cette catégorie. Aux éléments de revenus, il faut ajouter les avantages attribués dans le cadre des comités d’entreprise et qui sont souvent liés aux loisirs (vacances, chèques cadeaux…). L’augmentation des impôts et le coût croissant du logement ont réduit les dépenses de loisirs des ménages ayant pas ou peu de revenus non salariaux ou ayant des enfants.
Pour finir, la tranche de la population aisée qui est bien au-dessus des besoins élémentaires, des loisirs...
Cette catégorie est par nature très étroite et correspond grosso modo aux 5 % des ménages les plus riches qui ont des revenus annuels excédent 50 000 euros. Nous y retrouvons les cadres supérieurs, la partie supérieure des indépendants. Mais, Plus certainement, les 1 % les plus riches sont dans cette situation, c’est dire ceux ayant eu, en 2010, des revenus supérieurs à 89 400 euros de revenu déclaré annuel par unité de consommation, Pour un couple de cadres supérieurs sans enfant, ce seuil correspond à une situation où chacun des conjoints gagne 5 600 euros nets par mois.
La notion « profiter de loisirs » est par nature très subjective car un ménage fortement endetté pour l’acquisition de sa résidence principale même si ses revenus sont importants peut être amené à réduire ses dépenses de loisirs. Il faut noter que la crise a impacté les cadres moyens et supérieurs qui ne sont pas classés parmi les 1 % les plus riches. L’existence de revenus financiers et fonciers a permis aux 0,5 % les plus riches de maintenir voire d’accroître leurs dépenses de loisirs ces dernières années. Pour les 0,1 % les plus riches, la question est aujourd’hui de savoir s’il faut ou non rester en France compte tenu des augmentations d’impôt. Logiquement bénéficiaires des niches fiscales, leur plafonnement et leur réduction avec l’augmentation de l’ISF peuvent les conduire à rechercher au-delà des frontières nationales, les moyens d’optimiser leur situation fiscale.
Notes
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