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samedi 5 avril 2014

Indésirable Harlem Désir



Indésirable Harlem Désir
 Philippe Randa
 
Aujourd’hui, dans les couloirs de la rue de Solférino, au siège du Parti socialiste, ce qu’on entend, de tous côtés, c’est : « Désir dégage »…

On connaissait « Désirs d’avenir », l’association de soutien à Ségolène Royal dans sa campagne présidentielle de 2007 ; aujourd’hui, dans les couloirs de la rue de Solférino, au siège du Parti socialiste, ce qu’on entend, de tous côtés, c’est : « Désir dégage »…

Henri Emmanuelli est monté au créneau en déclarant au site Médiapart qu’il fallait non seulement « un congrès extraordinaire » ou tout au moins « une démission » de son actuel premier secrétaire, le PS étant un « parc à moutons [plongé] dans un coma profond ». Ambiance.

Jusqu’alors, le parti à la rose au poing n’avait fait porter la seule responsabilité de la déroute électorale des élections municipales qu’à la nullité de Jean-Marc Ayrault et à l’indécision chronique du « Moi Président ».

Le premier a donc été remercié par le second, vite fait bien fait, et remplacé par son ministre de l’Intérieur qui a gardé la plupart de ses ministres… Faute de meilleurs disponibles ? On le craint…

Du coup, l’avenir électoral des socialistes est sombre et les élections européennes en mai prochain redoutées ! « Désir n’a plus aucune légitimité. Avec lui, on va au crash aux européennes. » De qui émane ce jugement fort peu amène ? De Mehdi Ouraoui, son ex-directeur de cabinet. « On change le gouvernement et on ne changerait pas au PS ? », s’alarme de son côté le député Pouria Amirshahi. « Certes, Harlem Désir a été élu par les militants socialistes, mais il y a une forme de responsabilité électorale qui doit être prise en compte aujourd’hui. Il y a besoin d’un électrochoc », surenchérit l’ex-ministre des Transport Frédéric Cuvillier.

Et ce n’est pas l’opinion de « Moi Président » qui réconfortera l’intéressé : « Il est nul », aurait-il constaté. Parole d’orfèvre, s’il en est.

Oui, mais voilà… Pas question pour l’ex-fondateur de SOS Racisme de céder aux injonctions, fussent-elles innombrables, et de céder la place : « Ni après 1983 ni après 2001 nous n’avons procédé comme cela », a-t-il déclaré sur i>Télé…

Rien n’empêche de commencer, pourtant… Si ! Car comme il l’explique lui-même : « Nous n’avons pas, aujourd’hui, à organiser un congrès socialiste et à nous donner en spectacle, mais au contraire à être rassemblés. Il faut au contraire que les socialistes serrent les rangs, qu’ils débattent. J’ai moi-même proposé que nous ayons un conseil national qui va se tenir dans quelques jours, auquel le Premier ministre participera […] Nous avons besoin [...] que les militants, le PS puissent être associés et entendus [...] qu’il n’y ait pas d’étalage des divisions des socialistes, et une approche qui pourrait être politicienne. »

Il est vrai qu’un lynchage n’est pas la meilleure préparation pour une campagne électorale proche et, surtout, « la ligne de Hollande pourrait se retrouver minoritaire »…

Alors, que faire de lui ? Pourquoi pas un secrétaire d’État, seule « sortie honorable » possible ! L’option semble actuellement retenue. Il n’y serait évidemment pas plus compétent qu’à son poste actuel de première secrétaire du PS, mais l’avenir de la France a moins d’importance que leurs intérêts électoraux, pour les socialistes. Sinon, ça se saurait !