Vladimir Tchijov, ambassadeur de Russie à
l'UE, a accordé une interview à RIA Novosti pour évoquer ce sujet, ainsi
que la nécessité pour l'UE de se reconnaître l'intégration de la Crimée
à la Russie.
Dans quelle mesure s'est déjà réduite la coopération UE-Russie suite à la situation en Ukraine? Combien de réunions ont été annulées?
Les réunions n'ont pas été annulées mais reportées pour une durée indéterminée, cela concerne environ la moitié d'entre elles.
Dans quels domaines?
Divers et variés. Dans ce sens il n'y a pas d'explication logique à la position de l'UE. Certains pourparlers ont été reportés en raison d'"événements imprévus", d'autres sans fournir de cause.
Qu'en est-il du dialogue sur les visas?
Aucune rencontre n'était prévue à ce sujet, de toute façon. Les négociations avaient déjà été gelées car la situation n'avançait pas: l'UE n'arrivait pas à prendre une décision intérieure permettant de clore les pourparlers sur un accord déjà prêt afin de poursuivre la simplification du régime de visas et avancer vers un régime sans visas.
Quelle est la réunion la plus importante, hormis le sommet UE-Russie à Sotchi, à avoir été annulée?
Une réunion du Conseil ministériel permanent de partenariat pour l'environnement était prévue. Nous avions déjà reporté cette rencontre pour diverses raisons et on s'était enfin entendu, le ministre des Ressources naturelles Sergueï Donskoï devait se rendre à Bruxelles. Mais l'UE a annulé la réunion à quelques jours de sa tenue.
Quels résultats pouvait-on attendre de cette réunion?
Des progrès dans la coopération en matière d'environnement. Toutefois, cette coopération se poursuivra d'une manière ou d'une autre après tout. Dans le monde actuel interdépendant, même l'annulation d'une ou de plusieurs réunions ne signifie pas que les contacts et la correspondance cessent.
Quelle coopération se poursuit aujourd'hui entre l'UE et la Russie?
Les contacts dans le cadre du dialogue politique sont quotidiens. Des pourparlers sectoriels sont en cours, mais pas tous. Par exemple, pour l'énergie, le prochain cycle dans ce secteur est prévu pour le 4 avril, je crois.
De quoi parle-t-on dans le secteur énergétique?
Il existe un groupe de travail où des négociations se déroulent sur deux sujets primordiaux: le régime d'exploitation du gazoduc OPAL et la préparation d'un accord sur le fonctionnement du réseau électrique en Russie, en Biélorussie et dans les trois pays baltes. Les contacts sont en cours avec la Commission européenne et la direction générale compétente. Je peux dire que la direction générale de l'énergie affirme que la collaboration se poursuivra.
Est-ce que les consultations entre l'UE et la Russie sur le Partenariat oriental se poursuivront?
Oui, personne n'y a renoncé. En parallèle, nous avons organisé des consultations entre le MAE russe et le Service européen pour l'action extérieure. On y évoque l'intégration européenne et eurasiatique. De plus, des consultations se sont déroulées sur l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et sur le Conseil de l'Europe. Le travail avance donc.
Et il n'est pas prévu d'interrompre ce dialogue?
Non. En revanche, l'UE a reporté les consultations sur l'Amérique Latine, hélas.
Du coup, les principaux thèmes de coopération sont maintenus – l'énergie, les processus d'intégration?
Evidemment, on ne peut pas y échapper.
Et quand aura lieu la prochaine rencontre sur le Partenariat oriental?
Les parties comptaient se réunir en téléconférence pour échanger les informations nécessaires, puis convenir d'une date pour le prochain contact.
Des contacts ont lieu à divers niveaux. Est-ce que l'UE aurait suspendu le contact avec la Russie en le maintenant à un niveau inférieur, par exemple?
Non. Le ministre du Développement économique Alexeï Oulioukaïev a récemment rencontré le Commissaire européen au Commerce Karel De Gucht.
Et n'est-il pas prévu, par exemple, d'exclure la Russie du groupe des six médiateurs sur le problème nucléaire iranien?
Ils ne vont tout de même pas se tirer une balle dans le pied. Comment feraient-ils sans nous?
Une question sur OPAL. La Commission européenne déclarait auparavant qu'elle devait rendre sa décision avant le 10 mars, puis en pleine crise ukrainienne elle a prolongé ce délai.
Il s'agit de questions purement techniques.
Est-ce que cela concerne l'Ukraine?
Non, je ne pense pas.
En ce qui concerne South Stream, il existe également un groupe de travail, il y a un mandat de la Commission européenne pour négocier avec la Russie au nom des pays de l'UE avec lesquels ont été signés des accords intergouvernementaux pour la construction du gazoduc. Le groupe poursuivra-t-il son travail?
Evidemment. Vous savez, il y a beaucoup de rhétorique politique, mais derrière demeurent des intérêts qu'aucune partie ne peut ignorer.
En principe, South Stream pourrait-il devenir l'otage de la situation actuelle entre la Russie et l'UE, ou les intérêts énergétiques sont-ils au-delà de toutes les déclarations des politiciens européens sur la volonté de réduire les achats de gaz russe?
Je pense qu'ils ont provoqué la situation actuelle de manière artificielle, mais cela ne change rien aux intérêts cruciaux de la Russie et de l'Union européenne. Quand nous entendons certains appels à renoncer au gaz russe en optant pour d'autres ressources, cela ne semble pas sérieux, bien que ces appels résonnent en très haut lieu.
Autrement dit, tout continue comme avant concernant South Stream?
Evidemment, il ne faut pas exclure certains atermoiements et complications, mais les négociations ne sont jamais simples.
La réunion du groupe de travail est-elle prévue pour une date précise?
Par pour l'instant, je crois.
Les représentants de la Commission européenne ne disent-ils pas, par exemple, qu'ils souhaitent faire monter la pression dans la plainte contre la Russie à l'OMC pour la taxe de recyclage, ou déposer une nouvelle plainte en raison de la situation actuelle?
Non, ils ne disent rien de tel.
Quel risque représente pour la Russie la suspension des négociations sur un nouvel accord de base?
A vrai dire, ils ont suspendu le dialogue encore plus tôt. Tel est le destin de ces négociations. La décision de les entamer a été prise en 2006, mais les pourparlers n'ont commencé qu'en été 2008 – un an et demi a été nécessaire aux pays de l'UE afin d'approuver le mandat pour ces discussions avec la Russie. Après le premier cycle des négociations, elles ont été interrompues en raison de la situation dans le Caucase du Sud. Puis nous avons organisé encore 11 cycles d'entretiens avant de buter fin 2010 sur le problème de l'adhésion de la Russie à l'OMC. Après notre adhésion à l'organisation, les négociations sur un nouvel accord de base n'ont pas repris, mais nous nous sommes rapprochés d'une compréhension mutuelle. Jusqu'en janvier 2014, la Russie était prête à relancer le dialogue, mais les représentants de l'UE ont demandé de reporter le prochain cycle de six mois, jusqu'au sommet UE-Russie.
Pourquoi ces négociations sont-elles aussi longues?
Cela n'a rien d'étonnant car cet accord est global. Par exemple, l'adhésion de la Russie à l'OMC a demandé 17 ans.
Mais la Russie possède déjà un accord avec l'UE, n'est-ce pas?
Un accord de partenariat et de coopération, toujours en vigueur. D'ailleurs, les négociations sur cet accord avaient duré trois ans et demi.
Un accord de base est un traité de plus haut niveau par rapport à un accord de partenariat et de coopération?
En effet, c'est l'étape suivante censée remplacer l'accord en vigueur. Tous les pays n'ont pas d'accord global ave l'UE. La Chine en a un, mais pas le Japon. La Suisse a signé des accords sectoriels. L'UE vient seulement d'entamer les négociations avec les Etats-Unis sur le libre-échange, et nous verrons combien d'années cela prendra.
Qu'apporterait à la Russie un nouvel accord de base avec l'UE?
Cela donnerait une impulsion supplémentaire au développement de notre coopération. Il existe des domaines qui n'ont pas été concernés par l'accord de partenariat et de coopération actuel, étant donné qu'à l'époque de sa signature, en 1994, ces secteurs de travail n'existaient pas encore dans l'UE.
Par exemple?
La politique commune en matière de sécurité et de défense, bien qu'on coopère aujourd'hui dans ce domaine. D'autant que l'UE et la Russie ont changé depuis 1994. En ce qui concerne la Russie, c'est l'apparition de l'intégration eurasiatique et de la Commission économique eurasiatique, dont le rôle est à prendre en considération, et pour l'UE le traité de Lisbonne, qui a changé le rapport des pouvoirs et la structure même de l'UE. Cela doit bien sûr être reflété dans l'accord.
Un nouvel accord de base permettrait-il de stimuler les relations UE-Russie également sur le plan économique?
Evidemment. Cela ne signifie pas que nous ne le ferons pas en l'absence de cet accord. Mais il nous apporterait une base juridique solide qui nous faciliterait le travail.
Qu'y a-t-il de négatif à l'annulation du sommet de Sotchi par l'UE?
Rien de négatif. Du moins, nous ne pourrons pas montrer à nos visiteurs de l'UE la magnifique ville de Sotchi. Peut-être que la prochaine fois, nous aurons l'occasion d'organiser le sommet en Crimée.
Permettez-moi alors une question sur la Crimée. Est-il envisageable dans un avenir prévisible de faire comprendre la position de la Russie sur la Crimée aux partenaires de l'UE…
Je pense que notre bon droit est flagrant.
…pour qu'ils la reconnaissent aussi?
Ils doivent s'y résigner.
D'après vous, quand pourraient reprendre les négociations sur la libéralisation des visas, un nouvel accord de base et les sommets UE-Russie?
Nous verrons. Une fois encore, les partenaires de l'UE doivent s'y faire. La dernière fois, en 2008, l'interruption des négociations, y compris sur un accord de base, avait duré deux mois et demi.
Quelle est la détermination de l'UE à accepter l'Ukraine dans ses rangs?
D'après ce que je vois, l'UE est pour l'instant déterminée à ne pas accepter l'Ukraine.
Qu'en est-il des déclarations sur les portes ouvertes à l'Ukraine?
Soyons réalistes: l'Union européenne n'est pas prête aujourd'hui à une expansion.
Pourquoi?
En raison de la crise économique et financière qu'elle ne parvient pas à surmonter, en raison de la nécessité d'achever les réformes initiées pendant les années de crise, notamment la création d'une union bancaire. C'est la raison pour laquelle l'UE n'a pas aujourd'hui la tête à l'expansion. D'autre part, ils ne veulent pas non plus relâcher ces pays aux quatre vents, car tant de temps, d'argent et d'efforts ont été dépensés, tant de déclarations ont été faites, il y a trop de géopolitique là-dedans. C'est pour cette raison qu'apparaissent des projets tels que le Partenariat oriental.
Dans quelle mesure s'est déjà réduite la coopération UE-Russie suite à la situation en Ukraine? Combien de réunions ont été annulées?
Les réunions n'ont pas été annulées mais reportées pour une durée indéterminée, cela concerne environ la moitié d'entre elles.
Dans quels domaines?
Divers et variés. Dans ce sens il n'y a pas d'explication logique à la position de l'UE. Certains pourparlers ont été reportés en raison d'"événements imprévus", d'autres sans fournir de cause.
Qu'en est-il du dialogue sur les visas?
Aucune rencontre n'était prévue à ce sujet, de toute façon. Les négociations avaient déjà été gelées car la situation n'avançait pas: l'UE n'arrivait pas à prendre une décision intérieure permettant de clore les pourparlers sur un accord déjà prêt afin de poursuivre la simplification du régime de visas et avancer vers un régime sans visas.
Quelle est la réunion la plus importante, hormis le sommet UE-Russie à Sotchi, à avoir été annulée?
Une réunion du Conseil ministériel permanent de partenariat pour l'environnement était prévue. Nous avions déjà reporté cette rencontre pour diverses raisons et on s'était enfin entendu, le ministre des Ressources naturelles Sergueï Donskoï devait se rendre à Bruxelles. Mais l'UE a annulé la réunion à quelques jours de sa tenue.
Quels résultats pouvait-on attendre de cette réunion?
Des progrès dans la coopération en matière d'environnement. Toutefois, cette coopération se poursuivra d'une manière ou d'une autre après tout. Dans le monde actuel interdépendant, même l'annulation d'une ou de plusieurs réunions ne signifie pas que les contacts et la correspondance cessent.
Quelle coopération se poursuit aujourd'hui entre l'UE et la Russie?
Les contacts dans le cadre du dialogue politique sont quotidiens. Des pourparlers sectoriels sont en cours, mais pas tous. Par exemple, pour l'énergie, le prochain cycle dans ce secteur est prévu pour le 4 avril, je crois.
De quoi parle-t-on dans le secteur énergétique?
Il existe un groupe de travail où des négociations se déroulent sur deux sujets primordiaux: le régime d'exploitation du gazoduc OPAL et la préparation d'un accord sur le fonctionnement du réseau électrique en Russie, en Biélorussie et dans les trois pays baltes. Les contacts sont en cours avec la Commission européenne et la direction générale compétente. Je peux dire que la direction générale de l'énergie affirme que la collaboration se poursuivra.
Est-ce que les consultations entre l'UE et la Russie sur le Partenariat oriental se poursuivront?
Oui, personne n'y a renoncé. En parallèle, nous avons organisé des consultations entre le MAE russe et le Service européen pour l'action extérieure. On y évoque l'intégration européenne et eurasiatique. De plus, des consultations se sont déroulées sur l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et sur le Conseil de l'Europe. Le travail avance donc.
Et il n'est pas prévu d'interrompre ce dialogue?
Non. En revanche, l'UE a reporté les consultations sur l'Amérique Latine, hélas.
Du coup, les principaux thèmes de coopération sont maintenus – l'énergie, les processus d'intégration?
Evidemment, on ne peut pas y échapper.
Et quand aura lieu la prochaine rencontre sur le Partenariat oriental?
Les parties comptaient se réunir en téléconférence pour échanger les informations nécessaires, puis convenir d'une date pour le prochain contact.
Des contacts ont lieu à divers niveaux. Est-ce que l'UE aurait suspendu le contact avec la Russie en le maintenant à un niveau inférieur, par exemple?
Non. Le ministre du Développement économique Alexeï Oulioukaïev a récemment rencontré le Commissaire européen au Commerce Karel De Gucht.
Et n'est-il pas prévu, par exemple, d'exclure la Russie du groupe des six médiateurs sur le problème nucléaire iranien?
Ils ne vont tout de même pas se tirer une balle dans le pied. Comment feraient-ils sans nous?
Une question sur OPAL. La Commission européenne déclarait auparavant qu'elle devait rendre sa décision avant le 10 mars, puis en pleine crise ukrainienne elle a prolongé ce délai.
Il s'agit de questions purement techniques.
Est-ce que cela concerne l'Ukraine?
Non, je ne pense pas.
En ce qui concerne South Stream, il existe également un groupe de travail, il y a un mandat de la Commission européenne pour négocier avec la Russie au nom des pays de l'UE avec lesquels ont été signés des accords intergouvernementaux pour la construction du gazoduc. Le groupe poursuivra-t-il son travail?
Evidemment. Vous savez, il y a beaucoup de rhétorique politique, mais derrière demeurent des intérêts qu'aucune partie ne peut ignorer.
En principe, South Stream pourrait-il devenir l'otage de la situation actuelle entre la Russie et l'UE, ou les intérêts énergétiques sont-ils au-delà de toutes les déclarations des politiciens européens sur la volonté de réduire les achats de gaz russe?
Je pense qu'ils ont provoqué la situation actuelle de manière artificielle, mais cela ne change rien aux intérêts cruciaux de la Russie et de l'Union européenne. Quand nous entendons certains appels à renoncer au gaz russe en optant pour d'autres ressources, cela ne semble pas sérieux, bien que ces appels résonnent en très haut lieu.
Autrement dit, tout continue comme avant concernant South Stream?
Evidemment, il ne faut pas exclure certains atermoiements et complications, mais les négociations ne sont jamais simples.
La réunion du groupe de travail est-elle prévue pour une date précise?
Par pour l'instant, je crois.
Les représentants de la Commission européenne ne disent-ils pas, par exemple, qu'ils souhaitent faire monter la pression dans la plainte contre la Russie à l'OMC pour la taxe de recyclage, ou déposer une nouvelle plainte en raison de la situation actuelle?
Non, ils ne disent rien de tel.
Quel risque représente pour la Russie la suspension des négociations sur un nouvel accord de base?
A vrai dire, ils ont suspendu le dialogue encore plus tôt. Tel est le destin de ces négociations. La décision de les entamer a été prise en 2006, mais les pourparlers n'ont commencé qu'en été 2008 – un an et demi a été nécessaire aux pays de l'UE afin d'approuver le mandat pour ces discussions avec la Russie. Après le premier cycle des négociations, elles ont été interrompues en raison de la situation dans le Caucase du Sud. Puis nous avons organisé encore 11 cycles d'entretiens avant de buter fin 2010 sur le problème de l'adhésion de la Russie à l'OMC. Après notre adhésion à l'organisation, les négociations sur un nouvel accord de base n'ont pas repris, mais nous nous sommes rapprochés d'une compréhension mutuelle. Jusqu'en janvier 2014, la Russie était prête à relancer le dialogue, mais les représentants de l'UE ont demandé de reporter le prochain cycle de six mois, jusqu'au sommet UE-Russie.
Pourquoi ces négociations sont-elles aussi longues?
Cela n'a rien d'étonnant car cet accord est global. Par exemple, l'adhésion de la Russie à l'OMC a demandé 17 ans.
Mais la Russie possède déjà un accord avec l'UE, n'est-ce pas?
Un accord de partenariat et de coopération, toujours en vigueur. D'ailleurs, les négociations sur cet accord avaient duré trois ans et demi.
Un accord de base est un traité de plus haut niveau par rapport à un accord de partenariat et de coopération?
En effet, c'est l'étape suivante censée remplacer l'accord en vigueur. Tous les pays n'ont pas d'accord global ave l'UE. La Chine en a un, mais pas le Japon. La Suisse a signé des accords sectoriels. L'UE vient seulement d'entamer les négociations avec les Etats-Unis sur le libre-échange, et nous verrons combien d'années cela prendra.
Qu'apporterait à la Russie un nouvel accord de base avec l'UE?
Cela donnerait une impulsion supplémentaire au développement de notre coopération. Il existe des domaines qui n'ont pas été concernés par l'accord de partenariat et de coopération actuel, étant donné qu'à l'époque de sa signature, en 1994, ces secteurs de travail n'existaient pas encore dans l'UE.
Par exemple?
La politique commune en matière de sécurité et de défense, bien qu'on coopère aujourd'hui dans ce domaine. D'autant que l'UE et la Russie ont changé depuis 1994. En ce qui concerne la Russie, c'est l'apparition de l'intégration eurasiatique et de la Commission économique eurasiatique, dont le rôle est à prendre en considération, et pour l'UE le traité de Lisbonne, qui a changé le rapport des pouvoirs et la structure même de l'UE. Cela doit bien sûr être reflété dans l'accord.
Un nouvel accord de base permettrait-il de stimuler les relations UE-Russie également sur le plan économique?
Evidemment. Cela ne signifie pas que nous ne le ferons pas en l'absence de cet accord. Mais il nous apporterait une base juridique solide qui nous faciliterait le travail.
Qu'y a-t-il de négatif à l'annulation du sommet de Sotchi par l'UE?
Rien de négatif. Du moins, nous ne pourrons pas montrer à nos visiteurs de l'UE la magnifique ville de Sotchi. Peut-être que la prochaine fois, nous aurons l'occasion d'organiser le sommet en Crimée.
Permettez-moi alors une question sur la Crimée. Est-il envisageable dans un avenir prévisible de faire comprendre la position de la Russie sur la Crimée aux partenaires de l'UE…
Je pense que notre bon droit est flagrant.
…pour qu'ils la reconnaissent aussi?
Ils doivent s'y résigner.
D'après vous, quand pourraient reprendre les négociations sur la libéralisation des visas, un nouvel accord de base et les sommets UE-Russie?
Nous verrons. Une fois encore, les partenaires de l'UE doivent s'y faire. La dernière fois, en 2008, l'interruption des négociations, y compris sur un accord de base, avait duré deux mois et demi.
Quelle est la détermination de l'UE à accepter l'Ukraine dans ses rangs?
D'après ce que je vois, l'UE est pour l'instant déterminée à ne pas accepter l'Ukraine.
Qu'en est-il des déclarations sur les portes ouvertes à l'Ukraine?
Soyons réalistes: l'Union européenne n'est pas prête aujourd'hui à une expansion.
Pourquoi?
En raison de la crise économique et financière qu'elle ne parvient pas à surmonter, en raison de la nécessité d'achever les réformes initiées pendant les années de crise, notamment la création d'une union bancaire. C'est la raison pour laquelle l'UE n'a pas aujourd'hui la tête à l'expansion. D'autre part, ils ne veulent pas non plus relâcher ces pays aux quatre vents, car tant de temps, d'argent et d'efforts ont été dépensés, tant de déclarations ont été faites, il y a trop de géopolitique là-dedans. C'est pour cette raison qu'apparaissent des projets tels que le Partenariat oriental.
Notes
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Source : http://fr.ria.ru/discussion/20140402/200891943.html
Propos recueillis par Maria Kniazeva, RIA Novosti - Bruxelles
Propos recueillis par Maria Kniazeva, RIA Novosti - Bruxelles