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mardi 30 mai 2017

C’est arrivé un 30 mai…


"A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines." Léon XIII, Rerum Novarum
Alors rappelons-nous :
  • le 30 mai : fête de sainte Jeanne d'Arc, patronne secondaire de la France.
  • le 30 mai 1232 : Antoine de Padoue, frère mineur et docteur de l'Eglise est canonisé par Grégoire IX.
Né à Lisbonne, contemporain de saint François d'Assise Antoine s'appelle en réalité Fernando. De famille noble aux traditions militaires, il entre tout jeune chez les Chanoines Réguliers de Saint Augustin à Coïmbra, où il est ordonné prêtre. En 1220, il entre chez les Frères Mineurs et prend le prénom d'Antoine. Il désirait aller au Maroc, afin d'y mourir martyr. Tombé malade pendant le voyage, il doit rentrer en Europe.
Le 30 mai 1221, au chapitre de l'Ordre à Assise, il révèle ses talents de prédicateur et de théologien, en présence de saint François d'Assise. Il est envoyé prêcher, et enseigner à Bologne, Toulouse, Montpellier et Limoges. A Brive-la-Gaillarde, on conserve même le souvenir des grottes où il se retira quelque temps dans la prière solitaire. C'est aussi dans cette ville qu'il retrouve miraculeusement un manuscrit dérobé, y gagnant du même coup sa spécialité posthume de retrouver les objets perdus. En 1231, Il prêche le Carême à Padoue et y meurt d'épuisement à 36 ans. Il est le saint patron du Portugal depuis 1934 (décret du pape Pie XI), canonisé dès 1232, Grégoire IX, mais déclaré docteur de l'Église seulement en 1946. Son culte se développe largement à partir du XVIe siècle.
« Saint Antoine "a fortement contribué au développement de la spiritualité franciscaine grâce à sa grande intelligence, à son sens de l'équilibre, à son zèle apostolique et à sa ferveur mystique... Il fut l'un des premiers grands théologiens des Frères Mineurs pour ne pas dire le premier". Saint Antoine a composé un cycle de sermons pour le dimanche, un autre consacré aux saints, proposant ainsi un parcours spirituel tellement riche que Pie XII le proclama en 1946 Docteur de l'Église, en lui attribuant le titre de Docteur évangélique car ses semons reprenaient toute la fraîcheur et la beauté de l'Évangile". Dit de Padoue ou de Lisbonne, Antoine définit la prière "comme une relation d'amitié où l'homme dialogue avec le Seigneur", l'articulant en quatre dispositions indispensables: ouvrir avec confiance son cœur à Dieu, lui parler avec affection, lui confier nos attentes, le louer et le remercier. Cet enseignement résume la théologie franciscaine, "la centralité de l'amour divin qui s'ouvre à la sphère affective et à la volonté cordiale, qui est aussi source d'un connaissance spirituelle qui dépasse toutes les connaissances". Le Docteur évangélique, a ajouté Benoît XVI, connaissait bien les défauts de la nature humaine, et "la tendance à tomber dans le péché. Il exhortait sans cesse à combattre l'inclination à l'avidité, à l'orgueil et à l'impureté... Au début du XIII siècle, dans un contexte de renaissance des villes et du commerce, le nombre des personnes insensibles aux pauvres s'accroissait. Ainsi invitait-il les fidèles à rechercher l'amitié des pauvres et la véritable richesse, celle du cœur". Cet enseignement "est tout aussi valable aujourd'hui, face à la crise économique, aux inégalités qui appauvrissent tant de personnes et accroissent la pauvreté. »(*)
(*) La catéchèse de l'audience générale du 10 février 2010, du pape émérite Benoit XVI.
Saint Antoine est l'interlocuteur des pauvres, qui écoute quiconque a quelque souffrance du corps ou de l'esprit à partager. Nombreux sont ceux qui expérimentent son action protectrice et bienfaitrice dans leur vie. Saint Antoine est le visage de la bonté salvatrice de Dieu, qui se dévoile et se fait par lui réalité concrète et tangible. Saint Antoine est ressenti comme l'appel miséricordieux et délicat à la conversion et la pénitence. Saint Antoine a eu une prédilection particulière pour les enfants pour qui, il a réalisé de nombreux miracles, de son vivant. C'est pourquoi s'est établie la tradition de mettre les petits dès leur naissance sous la protection du Saint. A cette coutume s'ajoute celle de faire porter aux enfants l'habit franciscain pour remercier le Saint de la protection reçue et la faire connaître aux autres.
Il est fêté le 13 juin ; sa fête est précédée de La "Tredicina", terme qui désigne les treize jours de préparation précédent sa fête. C'est aussi une prière articulée en treize points, qui fait revivre, en guise d'évocation, les aspects les plus significatifs de la vie et de la sainteté d'Antoine, en les intercalant avec les prières les plus communes de la pitié chrétienne.
Le pain de Saint Antoine :
Dans certaines églises franciscaines, particulièrement attachées à Saint Antoine, on a l'habitude, le jour de sa fête, de bénir des petits pains qui sont ensuite distribués aux fidèles et consommés par dévotion. Une telle dévotion vient certainement de l'initiative des "pains des pauvres" qui était autrefois très vivante auprès des églises. Aujourd'hui encore, près de la Basilique, opèrent la Caritas antoniana et le Pane di sant'Antonio, deux organismes humanitaires qui expriment dans des formes plus actuelles l'aide matérielle envers les nécessiteux.
  • le 30 mai 1431 : Jeanne d'Arc est brûlée vive sur la place du vieux marché à Rouen.
Jeanne d'Arc est condamnée à mort comme "relapse", c'est-à-dire retombée dans l'hérésie, sur la place du Vieux-Marché, à Rouen. Jeanne a réussi à délivrer Orléans assiégée par les Anglais et à faire sacrer Charles VII à Reims. Mais elle a été capturée par les Bourguignons à Compiègne et vendue aux Anglais pour 10 000 livres, puis confiée à Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et leur allié. Le Roi ne fait pas un geste en sa faveur. Cauchon la condamne à être brulée vive lors d'un procès inique en 1431.
Elle est brûlée vive, le 30 mai 1431, place du Vieux-Marché à Rouen par le bourreau Geoffroy Thérage, après avoir été condamnée pour hérésie par un tribunal ecclésiastique.
«Ah! Rouen! Rouen! S'écrie-t-elle, j'ai bien peur que tu n'aies à souffrir de ma mort. » Soudain elle pousse un cri : « Maître Martin, prenez garde, descendez…, le feu. »
Le bourreau venait d'allumer les fagots par en bas. Ladvenu rejoint Ysambard au pied du bûcher, et ils ne cessent tous deux de parler à Jeanne à travers les flammes, de tenir le crucifix devant ses yeux. Cependant la fumée s'élève, le bois crépite
«Saint Michel! Saint Michel! Non, mes voix ne m'ont pas trompée, ma mission était de Dieu, Jésus! Jésus! » La douleur lui arracha un dernier cri d'angoisse : « De l'eau! De l'eau bénite!» Mais bientôt elle redit avec une énergie nouvelle : « Jésus! Jésus! Jésus! » Et elle meurt en criant : « Jésus! » »
Elle est réhabilitée en 1456, canonisé en 1920.
  • le 30 mai 1483 : sacre de Charles VIII l'Affable.
Charles VIII de France ou Charles VIII l'Affable, naît le 30 juin 1470 au château d'Amboise, il meurt, à 28 ans, le 7 avril 1498 au même endroit, en heurtant violemment de son front un linteau de pierre placé trop bas (cf. la chronique de ce jour) ; fils de Louis XI et de Charlotte de Savoie, il est Roi de France de 1483 à 1498. Il épouse Anne de Bretagne, duchesse de Bretagne, le 6 décembre 1491 au château de Langeais (cf. la chronique de ce jour). Voir aussi les chroniques du 7 avril et du 30 juin.
  • le 30 mai 1574 : décès de Charles IX de France, Roi de France.
Charles IX est né le 27 juin 1550 au château de Vincennes, Il est le quatrième Roi de la famille des Valois-Angoulême. Fils d'Henri II et de Catherine de Médicis, il succède à son frère François II à l'âge de dix ans et meurt sans enfant mâle légitime à vingt-trois ans. Son règne est marqué par les guerres de Religion, qui déchirent le royaume et par la décision d'exécuter les chefs de file protestants lors du massacre de la Saint-Barthélemy. Il meurt le 30 mai 1574. Voir les chroniques des 05 et 15 mai, du 27 juin et du 24 août.
  • le 30 mai 1631 : publication de La Gazette, premier journal français.
Théophraste Renaudot, médecin du Roi, obtient du cardinal de Richelieu le monopole de la presse. Il lance la feuille d'information hebdomadaire La Gazettequi tire son nom de "gazetta", une monnaie qui équivaut à Venise au prix d'un journal. La Gazette devient vite l'organe officieux du pouvoir, Louis XIII y écrit régulièrement. Un prix littéraire, le prix Renaudot, fondé en 1925, perpétue la mémoire du fondateur de la presse française.
  • le 30 mai  1786 : la justice rend son verdict dans l'affaire du collier de la reine.
Avant d'aborder les conclusions du procès il est important de se rappeler les circonstances de l'affaire.
De 1774 à 1783, la Maçonnerie, sans relâche, couvre Marie-Antoinette avec la boue de ses pamphlets. Louis Dasté dans son livre Marie-Antoinette et le complot maçonnique, (éditions La Renaissance Française, page 30) rappelle une réflexion de Napoléon :
«Méditant, à Sainte-Hélène, sur les événements de la Révolution, Napoléon remontait à l'Affaire du Collier. « Peut-être, disait-il, la mort de la Reine date-t-elle de là. » Goethe pensait de même. Avant eux, Mirabeau avait dit : « Le procès du Collier a été le prélude de la Révolution ». (M. FUNCK-BRENTANO, La Mort de la Reine, Paris, 1902, p. 9.) »
L'affaire du Collier a été montée de toutes pièces pour salir la Reine dont la fermeté de caractère était un danger pour les ennemis de la Monarchie. Louis Dasté, page 33, cite ainsi M.G Bord :
« L'Affaire du Collier, organisée par la Stricte Observance et les Amis Réunis de Paris, fut élaborée à l'Hôtel Boulainvilliers, à Passy. » (M. G. BORD, La Conspiration Maçonnique de 1789 : Le Correspondant, mai 1906, p. 526.) »
Enfin, Louis Dasté, page 48, cite ainsi les frères Goncourt:

«La Révolution, écrivent les Goncourt (et la Révolution, ajoutons-nous, c'est la Maçonnerie), la Révolution a compris, dès les premiers jours, qu'il n'est qu'un danger pour elle. Ce danger est la Reine. L'intelligence de la Reine, sa fermeté, sa tête et son cœur, voilà, l'ennemi et le péril. (E. et J. de GONCOURT, Histoire de Marie-Antoinette, 3e édit., Paris, Didot, 1863, p. 250.) Il était urgent que la Reine disparût pour que le chemin fût libre. « La grande dame devait s'en aller, si elle ne préférait pis». Tel était le langage des membres de la Constituante dans les salons de Paris ; tel était l'avertissement officieux que lui faisaient donner les constitutionnels. (Id., ibid., p. 252.)

Le cardinal de Rohan, grand aumônier de la Cour, est rempli d'ambition désirant ardemment devenir premier ministre, mais il doit souffrir l'hostilité de Marie-Antoinette en raison d'incidents remontant à l'époque où elle était Dauphine. Une descendante des Valois, une aventurière ruinée, Mme de la Motte le persuade qu'elle est entrée dans l'intime familiarité de la Reine et qu'elle est en mesure de faciliter son retour en grâce. Avec l'aide du maçon Cagliostro, elle monte une cabale qui amène le cardinal à accepter, le 11 août 1784, une entrevue secrète dans les jardins de Versailles ; Nicole d'Oliva y jouant le rôle de la Reine.
La Motte entretient au nom de la Reine une fausse correspondance avec le naïf Rohan, profitant au passage de la crédulité du prélat pour lui soutirer de l'argent.
En décembre 1784, ayant fait la connaissance de Boehmer, joaillier de la Cour, qui n'avait pas réussi à vendre à Louis XV un collier de diamants de 1.800.000 livres, elle combine un plan pour se l'approprier. Un courrier daté du Petit Trianon, et signé Marie-Antoinette de France, alors que la Reine ne signe que Marie-Antoinette, lui demande d'acheter le bijou.
Le 15 août, jour de l'Assomption, éclate le scandale. Le Cardinal, venu pour officier à la chapelle de Versailles, est arrêté au palais, sur ordre du Roi Louis XVI. Le 18 août 1785, Mme de la Motte est arrêtée à Bar-sur-Aube; le 23, Cagliostro, sa femme et son adepte, le baron de Planta, rejoignent à la Bastille la fille des Valois.
Le Roi laisse au prince de Rohan le choix d'être jugé par son Souverain, comme les lois l'autorisent, ou par le Parlement. Le Cardinal choisit le Parlement, où la maçonnerie siège majoritairement. L'émotion est intense, non seulement en France mais à travers toute l'Europe. Le verdict tombe le 30 mai 1786.
Jeanne de Valois de Saint-Rémy, comtesse de la Motte, est condamnée à l'unanimité des voix à être fouettée nue par le bourreau, marquée sur les épaules de la lettre V (voleuse), à être enfermée à la Salpêtrière pour le reste de ses jours et avoir tous ses biens confisqués. Le comte de la Motte est condamné aux galères perpétuelles, Rétaux à l'exil hors du royaume. Nicole d'Oliva est acquittée avec un blâme, Cagliostro est déchargé de toute accusation. Alors que le procureur général avait pointé du doigt que l'attitude du Cardinal concernant ce qui s'est passé dans le jardin de Versailles était « un crime qui exige les réparations les plus authentiques et les plus solennelles pour cette témérité d'oser ainsi manquer de respect aux personnes sacrées du Roi et de la Reine, les Parlementaires d'opposition - dominés par l'esprit maçonnique - s'élevèrent violemment contre Joly de Fleury et ont repoussé les conclusions du Procureur général et déchargé Rohan de toute accusation.
Louis Dasté dans son livre Marie-Antoinette et le complot maçonnique, (éditions La Renaissance Française, page 64) conclue :

« Cet acquittement, cette réhabilitation complète du Cardinal, dont le rôle dans la scène du Bosquet avait si gravement outragé le Roi et la Reine, c'était aux yeux de la foule simpliste la condamnation de Marie-Antoinette...La Maçonnerie avait remporté une victoire décisive. »
La lecture de son livre compare ensuite la manipulation médiatique qui suit le jugement avec celle de l'affaire Dreyfus.
  • le 30 mai 1837 : traité de Tafna.
Le traité de Tafna est signé par Abd El-Kader et le général Bugeaud. Il est conclu après la bataille de la Sickak en Algérie. Ainsi l'émir reconnaît la souveraineté française en Afrique du Nord. De son côté, la France reconnaît la souveraineté de l'émir sur les deux tiers de l'Algérie. Abd El Kader établit alors sa capitale dans la ville de Mascara.
  • le 30 mai 1926 : fin de la guerre du Rif.
Les campagnes menées dans le Rif marocain par les Espagnols et les Français entre 1921 et 1926 contre les tribus révoltées s'achèvent. Abd el-Krim, le chef de la résistance marocaine, est acculé à la reddition. Le Rif n'est pacifié définitivement que l'année suivante. Le Maroc obtient son indépendance en 1956.
  • le 30 mai 1968 : manifestation pro gaulliste à Paris.
A son retour de Baden-Baden, dans un discours virulent, le général De Gaulle dénonce la "chienlit", appelle au soutien du gouvernement et annonce son intention de dissoudre l'Assemblée. Une manifestation, réponse de celle du 13 mai 1968 et, en faveur du gouvernement, réunit près d'un million de personnes dans les rues de Paris.
  • le 30 mai 1992 : l'ONU impose un embargo pétrolier, commercial et aérien contre la Serbie et le Monténégro.
C'est la résolution 757.