Trente-six milliards sur la table, cela ne se refuse pas, hein ? Eh bien, si !
La méthode des négociations en cours pour essayer d’enrayer la grève perlée à la SNCF n’est pas nouvelle. Mais elle pose deux questions : qu’est-ce que la négociation entre partenaires sociaux et qu’est-ce qu’une négociation où l’un donne sans s’assurer de la contrepartie de l’autre ?
Petit retour historique aux origines de cette méthode : Mai 68. Acheter, financiariser la paix sociale est une idée qui paraît astucieuse au pouvoir en place comme aux syndicats marxistes, aux ordres de Moscou, en ce mois de mai 68. Cela s’appelle les accords de Grenelle.
Cette idée est doublement désastreuse. Elle va donner des ailes à tous ceux qui, dans le pays – cheminots, gaziers, électriciens, fonctionnaires -, ont un pouvoir de nuisance sur la population. Puisque la paix sociale s’achète, alors vendons notre pouvoir aux politiques les plus offrants. Inutile de citer la longue liste des mal-acquis sociaux extorqués de pouvoirs politiques faibles et apeurés pour eux-mêmes. C’est la rançon payée en échange de la prise en otage de la population, et notamment de ses salariés et autres actifs. Qui ne se souvient de ces grèves à répétition dont le pays est devenu champion ? Des droits de grève exorbitants accordés à ceux qui, fonctionnaires ou assimilés, ne craignent rien pour leur emploi ? Pour un oui ou pour un non, chaque corporation de privilégiés se met en grève et obtient des avantages au détriment de la grande majorité des travailleurs qui, eux, ne cessent de voir leur condition se dégrader.
Alors, revenons-en à la méthode. Les partenaires sociaux dans les services publics, c’est qui ? Ce sont l’État et les syndicats. C’est-à-dire, en théorie, l’employeur et les salariés. Mais de quel droit s’instituent-ils les seuls acteurs du jeu ? Et les usagers (c’est vraiment le terme qui convient) et les contribuables possesseurs de la dette ? Pourquoi n’ont-ils pas leur mot à dire quand ils sont pris en otages pour les uns et ponctionnés pour payer la dette pour les autres ?
Ces petits arrangements historiques entre soi sont calamiteux. Pour « défendre le service public », les salariés en privent le public : c’est un comble ! Quant à la méthode de négociation, qui n’est pas sans rappeler les accords de Grenelle, quel sens des affaires que d’annoncer en fanfare un cadeau de trente-six milliard d’euros à l’entreprise, alors que les salariés rejettent toute négociation en dehors de leur statut et privilèges ! Les gouvernants auraient-ils oublié que l’État, ce sont les contribuables, et qu’une négociation, c’est du donnant-donnant ?
MM. Macron et Philippe devraient aller prendre des leçons auprès de M. Trump. Quant aux contribuables, bof, ils sont résignés, mais qui sait jusqu’à quand ?
Bérenger de Montmuel
Source
La méthode des négociations en cours pour essayer d’enrayer la grève perlée à la SNCF n’est pas nouvelle. Mais elle pose deux questions : qu’est-ce que la négociation entre partenaires sociaux et qu’est-ce qu’une négociation où l’un donne sans s’assurer de la contrepartie de l’autre ?
Petit retour historique aux origines de cette méthode : Mai 68. Acheter, financiariser la paix sociale est une idée qui paraît astucieuse au pouvoir en place comme aux syndicats marxistes, aux ordres de Moscou, en ce mois de mai 68. Cela s’appelle les accords de Grenelle.
Cette idée est doublement désastreuse. Elle va donner des ailes à tous ceux qui, dans le pays – cheminots, gaziers, électriciens, fonctionnaires -, ont un pouvoir de nuisance sur la population. Puisque la paix sociale s’achète, alors vendons notre pouvoir aux politiques les plus offrants. Inutile de citer la longue liste des mal-acquis sociaux extorqués de pouvoirs politiques faibles et apeurés pour eux-mêmes. C’est la rançon payée en échange de la prise en otage de la population, et notamment de ses salariés et autres actifs. Qui ne se souvient de ces grèves à répétition dont le pays est devenu champion ? Des droits de grève exorbitants accordés à ceux qui, fonctionnaires ou assimilés, ne craignent rien pour leur emploi ? Pour un oui ou pour un non, chaque corporation de privilégiés se met en grève et obtient des avantages au détriment de la grande majorité des travailleurs qui, eux, ne cessent de voir leur condition se dégrader.
Alors, revenons-en à la méthode. Les partenaires sociaux dans les services publics, c’est qui ? Ce sont l’État et les syndicats. C’est-à-dire, en théorie, l’employeur et les salariés. Mais de quel droit s’instituent-ils les seuls acteurs du jeu ? Et les usagers (c’est vraiment le terme qui convient) et les contribuables possesseurs de la dette ? Pourquoi n’ont-ils pas leur mot à dire quand ils sont pris en otages pour les uns et ponctionnés pour payer la dette pour les autres ?
Ces petits arrangements historiques entre soi sont calamiteux. Pour « défendre le service public », les salariés en privent le public : c’est un comble ! Quant à la méthode de négociation, qui n’est pas sans rappeler les accords de Grenelle, quel sens des affaires que d’annoncer en fanfare un cadeau de trente-six milliard d’euros à l’entreprise, alors que les salariés rejettent toute négociation en dehors de leur statut et privilèges ! Les gouvernants auraient-ils oublié que l’État, ce sont les contribuables, et qu’une négociation, c’est du donnant-donnant ?
MM. Macron et Philippe devraient aller prendre des leçons auprès de M. Trump. Quant aux contribuables, bof, ils sont résignés, mais qui sait jusqu’à quand ?
Bérenger de Montmuel
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