Bastien O'Danieli
Anthropologie, archéologie,
biologie, psychologie, etc. Depuis trente ans et avec une abnégation
sans faille, notre collaborateur Bastien O'Danieli explore l'actualité
scientifique pour la revue Eléments.
Par opposition à la compétition ou à la prédation, la coopération est reconnue comme une qualité essentielle à la survie des groupes. Dans les sociétés complexes à forte division du travail, elle est l’une des conditions de succès. Les ressorts psychologiques de cette coopération ont souvent été réduits à l’intérêt : nous coopérons parce que nous y trouvons notre compte, parce que nous espérons en bénéficier en retour, etc. Deux études indépendantes consacrées à la coopération montrent qu’il s’agit là d’une vision réductrice.
Les deux enquêtes ont fait appel à la même méthodologie : des volontaires (180 et 30 respectivement) devaient pratiquer un jeu d’argent impliquant soit un comportement compétitif (maximiser son propre revenu), soit un comportement coopératif (maximiser le revenu global, le sien et celui d’un tiers). Dans le premier travail, Jennifer Jacquet et ses collègues de l'institut Max Planck de biologie évolutionnaire ont fait intervenir dans le contexte du jeu des marques de honte ou d’honneur. Dans le second, Luke Chang et ses collègues ont observé l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle des zones cérébrales associées au sentiment de culpabilité. Les résultats obtenus sont convergents : la voie du sentiment, et non pas seulement de l’intérêt, est très efficace pour motiver la coopération. Par exemple, la perspective de l’honneur ou de la honte a fait augmenter de 50 % les comportements coopératifs dans le premier groupe. A noter : l'efficacité de la honte décline dans le temps alors que celle de l'honneur reste stable.
Par opposition à la compétition ou à la prédation, la coopération est reconnue comme une qualité essentielle à la survie des groupes. Dans les sociétés complexes à forte division du travail, elle est l’une des conditions de succès. Les ressorts psychologiques de cette coopération ont souvent été réduits à l’intérêt : nous coopérons parce que nous y trouvons notre compte, parce que nous espérons en bénéficier en retour, etc. Deux études indépendantes consacrées à la coopération montrent qu’il s’agit là d’une vision réductrice.
Les deux enquêtes ont fait appel à la même méthodologie : des volontaires (180 et 30 respectivement) devaient pratiquer un jeu d’argent impliquant soit un comportement compétitif (maximiser son propre revenu), soit un comportement coopératif (maximiser le revenu global, le sien et celui d’un tiers). Dans le premier travail, Jennifer Jacquet et ses collègues de l'institut Max Planck de biologie évolutionnaire ont fait intervenir dans le contexte du jeu des marques de honte ou d’honneur. Dans le second, Luke Chang et ses collègues ont observé l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle des zones cérébrales associées au sentiment de culpabilité. Les résultats obtenus sont convergents : la voie du sentiment, et non pas seulement de l’intérêt, est très efficace pour motiver la coopération. Par exemple, la perspective de l’honneur ou de la honte a fait augmenter de 50 % les comportements coopératifs dans le premier groupe. A noter : l'efficacité de la honte décline dans le temps alors que celle de l'honneur reste stable.
Notes
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A lire en anglais. Shame and honour drive cooperation, Jennifer Jacquet, Christoph Hauert, Arne Traulsen and Manfred Milinski.
http://rsbl.royalsocietypublishing.org/content/early/2011/06/02/rsbl.2011.0367.full#aff-1
