Hassan Nasrallah répond à Trump sur le trafic de drogue du Hezbollah
Hassan Nasrallah dénonce le soutien de Steven Spielberg à Israël
Vladimir Poutine : face à Trump, Kim-Jong Un a gagné haut la main
Transcription :
[…] Durant les dernières semaines, des accusations américaines ont été portées. Elles ne sont pas nouvelles mais prennent une nouvelle dimension. Le Ministère de la Justice américain a créé une Commission d’enquête qui va venir au Liban – je ne sais pas si elle est déjà là, les médias ne l’ont pas clairement précisé – pour rencontrer des responsables et des partis libanais et faire une enquête. Sur quoi ? Sur les liens du Hezbollah avec le trafic de drogue. Une histoire a été concoctée aux Etats-Unis, selon laquelle Obama aurait empêché toute investigation sur la question du trafic de drogue du Hezbollah, mais que Trump, plus intransigeant, a formé cette Commission d’enquête. La même démarche est actuellement menée par la France, et il y aurait des arrestations de personnes liées au trafic de drogue, au blanchiment d’argent, etc.
Quoi qu’il en soit, je ne vais pas m’arrêter longuement sur ce sujet, mais je tiens à rappeler notre position de principe immuable. Je tiens à vous dire, ainsi qu’à tous les spectateurs, de manière catégorique, que ce sont des fabrications, et des accusations mensongères qui ne reposent sur aucun fait et n’ont aucune vérité. Le Hezbollah, en ce qui concerne cette question, a une position religieuse, légale et éthique très claire. Pour nous, le trafic de drogue est illicite, interdit, et fait même partie des grands péchés. Et nous interdisons le trafic de drogue même dans la société de l’ennemi. Peut-être que quelqu’un dira quel est le problème à vendre de la drogue à la société israélienne pour la détruire (de l’intérieur) ? Même le trafic de drogue avec la société israélienne pour la détruire est illicite selon nous. Le trafic et la propagation de drogue sont illicites par principes (quelles que soient les circonstances), même avec une société ennemie. Cela n’a rien à voir. Telle est notre éthique, tel est notre engagement, auxquels on se tient de manière absolue. Et par conséquent, toutes (ces accusations) n’ont aucun fondement de vérité.
Nous ne menons absolument aucune action lucrative. Nous ne faisons pas fructifier notre argent (ni par le commerce, ni par les prêts ou intérêts bancaires…). L’argent que nous avons à notre disposition est seulement celui qui nous suffit à nos frais et à nos dépenses sur les différents terrains où nous sommes présents, et principalement les batailles armées que nous menons. Et par conséquent, nous n’avons pas d’argent qui fructifie, nous n’avons pas d’entreprises, et nous n’avons pas de membre ou bureau chargé de faire fructifier notre argent.
Et également, entre parenthèses, je l’ai déjà dit par le passé et je le rappelle aujourd’hui, car maintenant, Dieu merci, après la victoire en Irak et la victoire presque définitive en Syrie, le retour de la paix et la reconstruction, il y a des entreprises et des commerçants libanais qui vont travailler en Irak, en Syrie et dans d’autres pays, je tiens à affirmer à tout le monde : il n’y a personne, il n’y a aucune action projet de ce type appartenant au Hezbollah. Le Hezbollah n’a rien (de tel). Le Hezbollah ne fait fructifier de l’argent nulle part, ne participe ni n’intervient dans aucun projet lucratif ou commercial.
Bien sûr, nous ne l’interdisons pas. Il y a des commerçants qui sont sur la ligne du Hezbollah, qui sont nos frères, il y a des riches, il y a des gens qui ont des capacités, mais ils travaillent de manière individuelle. Nous n’interdisons pas aux Libanais de commercer. Si quelqu’un a de l’argent et fait du commerce, c’est à titre en tant que particulier, avec son argent personnel. Ce sont des entreprises individuelles. Le Hezbollah en tant que Hezbollah n’a désigné ou autorisé personne à parler en son nom et à mener des projets lucratifs personnels. Car il n’y a aucune telle action lucrative. Je le dis entre parenthèses pour confirmer cela.
Quant à la question de la drogue, c’est une question clairement (illicite) pour nous, comme je l’ai dit, mais elle s’inscrit dans le cadre de la guerre contre nous. Elle fait partie de la guerre qui est menée contre nous. Et c’est une chose naturelle. Lorsque (l’ancien ambassadeur US) Feltman reconnait que l’ambassade américaine au Liban à elle seule a dépensé 5 milliards – pardon, 5 millions de dollars pour salir l’image du Hezbollah et en éloigner les jeunes. Cela fait partie de l’effort (ennemi) pour nous salir.
Les Américains ont fait leur possible pour convaincre le monde que le Hezbollah est une organisation terroriste. Certains pays ont marché, d’autre non. Et même certains pays qui ont accepté de nous inscrire sur la liste des organisations terroristes, en coulisses, nous contactent et travaillent avec nous et seraient prêts à mourir pour préserver leur relation avec nous. L’idée de (nous désigner comme) organisation terroriste n’a pas fonctionné. Elle n’est pas logique. Le Hezbollah a prouvé, surtout durant les dernières années, qu’il fait partie des forces les plus importantes – ce n’est pas la plus importante, mais compte parmi les plus importantes – qui luttent contre le terrorisme et les groupes terroristes dans la région. Comment pourrait-on nous désigner comme terroristes alors que nous combattons les terroristes ? Ceux que le monde désigne unanimement comme terroristes (Daech) ?
C’est pourquoi les Américains essayent autre chose. Ils veulent présenter le Hezbollah comme une organisation criminelle. J’espère que l’opinion publique sera attentive à cela. Il y a la désignation comme organisation terroriste et il y a la désignation comme organisation criminelle. Qu’est-ce qu’une organisation criminelle ? Une organisation qui fait du trafic de drogue, qui vole des voitures, des bandits, des mercenaires et des assassins, etc. Ils essaient de nous décrire comme une organisation criminelle.
Très bien. S’ils veulent faire une enquête au Liban, ils sont les bienvenus. J’invite cette Commission du Ministère de la Justice américain à venir faire leur enquête au Liban. Et nous espérons que les Libanais qui rencontreront les membres de cette Commission diront la vérité et seront honnêtes. Que personne ne mente pour inciter contre nous. Il y a (malheureusement) des gens comme ça au Liban. Au Liban, on sait bien qui a une position ferme sur le trafic de drogue, les trafiquants de drogue et tout ce dossier. C’est bien connu. Si quelqu’un a quelque chose contre nous, qu’il l’avance. Nous espérons qu’ils diront la vérité, même si je sais bien que les Américains ne recherchent pas la vérité. Ils cherchent n’importe quoi pour soutenir cette accusation et placer le Hezbollah sur la liste des organisations criminelles.
Quoi qu’il en soit, je m’en tiens là sur ce point et je déclare que nous rejetons cette accusation. Sur cette question, notre position est ferme et immuable. Nous n’acceptons aucune accusation. Il n'y a rien de sale chez nous. Au contraire, ils devraient d’abord examiner leur propre situation, enquêter sur la manière dont les Américains, la CIA, les agences de sécurité (FBI, etc.) eux-mêmes font du trafic de drogue et détruisent des sociétés en y répandant la drogue. Allez donc faire une Commission d’enquête sur vos propres agissements, sur le trafic de drogue de vos responsables et de vos agences de sécurité. […]
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Hassan Nasrallah dénonce le soutien de Steven Spielberg à Israël
Le
troisième point concerne la normalisation (des relations) avec l’ennemi
israélien. C’est un point de discorde et de débats au Liban, qui se
sont tenus dernièrement. J’appelle à ce que calmement, dans un endroit
déterminé – par exemple au gouvernement, à l’Assemblée –, avec tous les
ministères, toutes les personnes, tous les groupes parlementaires
concernés, se tienne une discussion qui aboutisse à une position sur ce
que sont les signes de normalisation avec l’ennemi israélien. Le (rejet)
du principe même de normalisation (avec Israël) est une position
libanaise officielle. Le Liban est résolu à ne pas normaliser ses
relations avec l’ennemi israélien, tant qu’il n’y aura pas ce qu’ils
appellent une « paix juste et globale ».
C’est pour cela que cette question est très sensible, surtout maintenant, à cette étape. Après les dernières développements concernant la cause palestinienne, il y a beaucoup de gens au Liban – que personne ne les sous-estime, et nous en faisons partie – qui ne tolèreront jamais (peut-être que sur certaines autres choses, on a pu être compréhensif et les tolérer) les mesures de normalisation qui se produisent sous les yeux de l’Etat, et parfois avec l’accord de responsables dans l’Etat libanais.
Eh bien, traduisons donc cela, expliquons-le. Personne n’est opposé à l’art, personne ne demande de fermer les cinémas ou de ne pas y aller, jamais. Personne n’a pas même abordé ce sujet. Mais qu’au nom de l’art, au nom du cinéma, au nom du tourisme, vous normalisiez les relations avec Israël, cela s’oppose aux engagements de l’Etat libanais. Que personne ne vienne dire demain « le Sayed, comme d’habitude, se charge de prendre les décisions de guerre et de paix ». O mon frère, c’est là une décision de l’Etat libanais. C’est une décision du gouvernement libanais. Tenez-vous donc à vos décisions, à votre stratégie, à vos positions. Soyez fidèles à votre parole. Voilà pour la position de principe.
Deuxièmement, quant à l’application (de cette décision). Au Liban, dans les discussions intra-libanaises, certains de nos frères libanais nous disent toujours que « Le Liban se tient aux décisions de la Ligue arabe ». Et ils nous créent toutes sortes de problèmes, prétendant qu’ils sont arabes et que nous ne sommes pas arabes, et qu’ils se tiennent aux décisions de la Ligue arabe. Eh bien, parmi les décisions de la Ligue arabe qui ne sont pas appliquées par certains pays arabes, il y a la non-normalisation des relations avec Israël. Et parmi les décisions de la Ligue arabe, il y a la formation d’un bureau qui s’appelle le Bureau arabe de boycott, avec un Comité composé de délégués de pays – le Liban en faisait partie, je ne sais pas si c’est toujours le cas – qui se réunissent et débattent. Cela ne concerne pas la normalisation. Il ne faut pas confondre les deux choses. Parfois ils sont d'accord entre eux, parfois ils divergent.
Que décident-ils ? Par exemple, telle entreprise, qui n’est pas une entreprise israélienne mais une entreprise néerlandaise, japonaise, chinoise, ce que vous voulez, américaine, etc., mais qui apporte une aide à Israël, qui soutient Israël. Au sein du Bureau arabe de boycott, ils étudient de près les informations concernant cette entreprise et l’inscriront (éventuellement) sur la liste noire qu’ils distribuent aux pays arabes. En général, quels sont les pays qui se tiennent le plus (à ce boycott) ? Le Liban et la Syrie. Et nous invitons les autres pays arabes à la respecter. Imaginez par exemple, un Comité arabe composé de 14 pays, qui prend la décision de boycotter (telle entreprise), et il n’y a que 3 ou 4 pays qui la boycottent effectivement. Tel est (le niveau de) l’engagement arabe. Mais cela existe. Il y a un Comité arabe de boycott.
Eh bien, ce Comité arabe de boycott a placé sur la liste noire… maintenant, si les informations que je vais donner se révèlent erronées, je m’excuse auprès des responsables, mais si elles sont vraies, je leur demande d'assumer leurs responsabilités. Le Comité a désigné un réalisateur américain – cela n’a rien à voir avec sa religion, il est juif mais ça ne pose pas de problème – qui s’appelle Steven… je ne sais quoi. Attendez, je cherche son nom (dans mes papiers). Il s’appelle Steven… Sbel… Berg… [Spielberg], je ne sais quoi, peu importe. Il a réalisé un film intitulé The Post. Certes, dans ce film, il n’y a pas de normalisation des relations avec Israël. Nous ne prétendons pas cela. Parce qu’il parle du Vietnam par exemple. Je ne l’ai pas vu, mais c’est ce que j’ai lu. Mais le problème n’est pas le film lui-même. Le problème, c’est le réalisateur.
Ce réalisateur est inscrit sur la liste noire (à boycotter). Il y a une décision du Comité arabe de boycott, à laquelle le délégué du Liban a participé, de boycotter ce réalisateur et ses films. Pourquoi ? Pas pour la Palestine. Pour le Liban, ô gens. Ce réalisateur, pendant la guerre de 2006, a annoncé son soutien à l’agression israélienne contre le Liban. Il l’a soutenue publiquement. Et j’espère que mon propos, à travers les médias, parviendra à Son Excellence le Président de la République, au Président de l’Assemblée, au Président du Conseil des ministres, au ministre de l’intérieur et au ministre des affaires étrangères, et qu’ils m’entendront.
Cet homme a annoncé son soutien à la guerre israélienne contre le Liban en 2006, qui a causé plus de 2000 martyrs, des milliers de blessés, des dizaines de milliers d’habitations détruites, 33 jours de la plus atroce guerre israélienne contre le Liban, et cet homme a soutenu cette guerre. Et il a payé 1 million de dollars de son argent personnel, 1 million de dollars de soutien pour Israël de son propre argent. Ce qui signifie que lorsque vous amenez un film au cinéma au Liban, et que les Libanais vont le voir et payent de l’argent, lorsque ce dénommé Steven reçoit sa part de cet argent, cet argent peut finir entre les mains d’Israël.
Eh bien, le Comité arabe de boycott qui était composé de 14 pays arabes, lorsqu’il a pris la décision de boycotter ce Steven, c’était pour le Liban, ô les gens, car il a soutenu la guerre israélienne contre le Liban. Car il a soutenu Israël avec 1 million de dollars de son argent personnel, pour l’assassinat de vos enfants, la pulvérisation de vos os, la destruction de vos maisons. Et après cela, on devrait permettre à Steven, au nom de l’art, de la liberté et du tourisme, de projeter son film dans les cinémas libanais sans aucun problème.
Nous rejetons cette décision et la considérons comme une faute. Je ne vais pas dire plus que cela maintenant, c’est une faute. Peut-être que vos informations n’étaient pas correctes, auquel cas il vous faut les corriger. Et si mes informations sont fausses, corrigez-moi, il n’y a pas de problème. Nous ne prétendons pas à l’Infaillibilité. Mais tel est le résultat de nos vérifications faites il y a quelques jours. Nous espérons que ce problème sera corrigé. Nous espérons que ce problème sera corrigé, et pas seulement ce problème, mais toute cette histoire (de normalisation). Nous ne sommes pas opposés à l’art, ni au cinéma, ni à la télévision, ni à l’internet, ni au tourisme, en aucun cas. Que personne ne fasse de confusion entre ces questions. Que personne ne sous-estime leur importance. Et que personne ne nous prenne la tête. En ce qui concerne Israël, il doit y avoir une unanimité libanaise sur le fait qu’Israël est un ennemi. Et il doit y avoir une décision libanaise officielle de boycotter Israël et de se tenir aux décisions de la Ligue arabe en ce qui concerne le boycott des entreprises (ou personnalités) qui sont désignées comme soutenant Israël. Tenez-vous à vos décisions, c’est tout. [...]
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Hassan Nasrallah dénonce le soutien de Steven Spielberg à Israël
Vladimir Poutine : face à Trump, Kim-Jong Un a gagné haut la main
Hassan Nasrallah répond à Trump sur le trafic de drogue du Hezbollah
Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 19 janvier 2018, à l’occasion de la commémoration du décès du père des martyrs Jihad, Fouad et Imad Moghniyeh
Traduction : http://sayed7asan.blogspot.fr/
Pour le cas ou Youtube censurerait cette vidéo, retrouvez-là sur Dailymotion, Vimeo ou Rutube (Voir Kafka 2.0 : Comment s’exerce la censure politique sur Youtube)
Transcription :
[…] Durant les dernières semaines, des accusations américaines ont été portées. Elles ne sont pas nouvelles mais prennent une nouvelle dimension. Le Ministère de la Justice américain a créé une Commission d’enquête qui va venir au Liban – je ne sais pas si elle est déjà là, les médias ne l’ont pas clairement précisé – pour rencontrer des responsables et des partis libanais et faire une enquête. Sur quoi ? Sur les liens du Hezbollah avec le trafic de drogue. Une histoire a été concoctée aux Etats-Unis, selon laquelle Obama aurait empêché toute investigation sur la question du trafic de drogue du Hezbollah, mais que Trump, plus intransigeant, a formé cette Commission d’enquête. La même démarche est actuellement menée par la France, et il y aurait des arrestations de personnes liées au trafic de drogue, au blanchiment d’argent, etc.
Quoi qu’il en soit, je ne vais pas m’arrêter longuement sur ce sujet, mais je tiens à rappeler notre position de principe immuable. Je tiens à vous dire, ainsi qu’à tous les spectateurs, de manière catégorique, que ce sont des fabrications, et des accusations mensongères qui ne reposent sur aucun fait et n’ont aucune vérité. Le Hezbollah, en ce qui concerne cette question, a une position religieuse, légale et éthique très claire. Pour nous, le trafic de drogue est illicite, interdit, et fait même partie des grands péchés. Et nous interdisons le trafic de drogue même dans la société de l’ennemi. Peut-être que quelqu’un dira quel est le problème à vendre de la drogue à la société israélienne pour la détruire (de l’intérieur) ? Même le trafic de drogue avec la société israélienne pour la détruire est illicite selon nous. Le trafic et la propagation de drogue sont illicites par principes (quelles que soient les circonstances), même avec une société ennemie. Cela n’a rien à voir. Telle est notre éthique, tel est notre engagement, auxquels on se tient de manière absolue. Et par conséquent, toutes (ces accusations) n’ont aucun fondement de vérité.
La
vraie question est : dans quel cadre s'inscrivent ces accusations ? Je
l’ai déjà dit, et je le répète : en ce qui concerne le commerce, et non
pas seulement la question de la drogue, j’ai déjà rappelé à plus d’une
occasion, ô les gens, que même le commerce licite, nous, au Hezbollah,
n’en faisons pas. Même le commerce licite. Tout ce qui est commerce,
action lucrative, nous en sommes complètement détachés. Ce n’est pas par
ascétisme ou parce que ce serait illicite, je parle du commerce licite.
Au contraire, le commerce est une action recommandée. Le commerce, du
point de vue de la loi et de la jurisprudence (islamique), est une
action recommandée. Mais en ce qui concerne le Hezbollah, en tant que
parti, qu’entité particulière, politique, djihadiste, nous avons pris la
décision de ne faire aucun commerce. Et cette décision est motivée par
les sanctions, la volonté de ne pas nuire aux commerçants libanais, sans
quoi demain tout commerçant libanais serait accusé de disposer de
l’argent du Hezbollah ou de le faire fructifier.
Nous ne menons absolument aucune action lucrative. Nous ne faisons pas fructifier notre argent (ni par le commerce, ni par les prêts ou intérêts bancaires…). L’argent que nous avons à notre disposition est seulement celui qui nous suffit à nos frais et à nos dépenses sur les différents terrains où nous sommes présents, et principalement les batailles armées que nous menons. Et par conséquent, nous n’avons pas d’argent qui fructifie, nous n’avons pas d’entreprises, et nous n’avons pas de membre ou bureau chargé de faire fructifier notre argent.
Et également, entre parenthèses, je l’ai déjà dit par le passé et je le rappelle aujourd’hui, car maintenant, Dieu merci, après la victoire en Irak et la victoire presque définitive en Syrie, le retour de la paix et la reconstruction, il y a des entreprises et des commerçants libanais qui vont travailler en Irak, en Syrie et dans d’autres pays, je tiens à affirmer à tout le monde : il n’y a personne, il n’y a aucune action projet de ce type appartenant au Hezbollah. Le Hezbollah n’a rien (de tel). Le Hezbollah ne fait fructifier de l’argent nulle part, ne participe ni n’intervient dans aucun projet lucratif ou commercial.
Bien sûr, nous ne l’interdisons pas. Il y a des commerçants qui sont sur la ligne du Hezbollah, qui sont nos frères, il y a des riches, il y a des gens qui ont des capacités, mais ils travaillent de manière individuelle. Nous n’interdisons pas aux Libanais de commercer. Si quelqu’un a de l’argent et fait du commerce, c’est à titre en tant que particulier, avec son argent personnel. Ce sont des entreprises individuelles. Le Hezbollah en tant que Hezbollah n’a désigné ou autorisé personne à parler en son nom et à mener des projets lucratifs personnels. Car il n’y a aucune telle action lucrative. Je le dis entre parenthèses pour confirmer cela.
Quant à la question de la drogue, c’est une question clairement (illicite) pour nous, comme je l’ai dit, mais elle s’inscrit dans le cadre de la guerre contre nous. Elle fait partie de la guerre qui est menée contre nous. Et c’est une chose naturelle. Lorsque (l’ancien ambassadeur US) Feltman reconnait que l’ambassade américaine au Liban à elle seule a dépensé 5 milliards – pardon, 5 millions de dollars pour salir l’image du Hezbollah et en éloigner les jeunes. Cela fait partie de l’effort (ennemi) pour nous salir.
Les Américains ont fait leur possible pour convaincre le monde que le Hezbollah est une organisation terroriste. Certains pays ont marché, d’autre non. Et même certains pays qui ont accepté de nous inscrire sur la liste des organisations terroristes, en coulisses, nous contactent et travaillent avec nous et seraient prêts à mourir pour préserver leur relation avec nous. L’idée de (nous désigner comme) organisation terroriste n’a pas fonctionné. Elle n’est pas logique. Le Hezbollah a prouvé, surtout durant les dernières années, qu’il fait partie des forces les plus importantes – ce n’est pas la plus importante, mais compte parmi les plus importantes – qui luttent contre le terrorisme et les groupes terroristes dans la région. Comment pourrait-on nous désigner comme terroristes alors que nous combattons les terroristes ? Ceux que le monde désigne unanimement comme terroristes (Daech) ?
C’est pourquoi les Américains essayent autre chose. Ils veulent présenter le Hezbollah comme une organisation criminelle. J’espère que l’opinion publique sera attentive à cela. Il y a la désignation comme organisation terroriste et il y a la désignation comme organisation criminelle. Qu’est-ce qu’une organisation criminelle ? Une organisation qui fait du trafic de drogue, qui vole des voitures, des bandits, des mercenaires et des assassins, etc. Ils essaient de nous décrire comme une organisation criminelle.
Très bien. S’ils veulent faire une enquête au Liban, ils sont les bienvenus. J’invite cette Commission du Ministère de la Justice américain à venir faire leur enquête au Liban. Et nous espérons que les Libanais qui rencontreront les membres de cette Commission diront la vérité et seront honnêtes. Que personne ne mente pour inciter contre nous. Il y a (malheureusement) des gens comme ça au Liban. Au Liban, on sait bien qui a une position ferme sur le trafic de drogue, les trafiquants de drogue et tout ce dossier. C’est bien connu. Si quelqu’un a quelque chose contre nous, qu’il l’avance. Nous espérons qu’ils diront la vérité, même si je sais bien que les Américains ne recherchent pas la vérité. Ils cherchent n’importe quoi pour soutenir cette accusation et placer le Hezbollah sur la liste des organisations criminelles.
Quoi qu’il en soit, je m’en tiens là sur ce point et je déclare que nous rejetons cette accusation. Sur cette question, notre position est ferme et immuable. Nous n’acceptons aucune accusation. Il n'y a rien de sale chez nous. Au contraire, ils devraient d’abord examiner leur propre situation, enquêter sur la manière dont les Américains, la CIA, les agences de sécurité (FBI, etc.) eux-mêmes font du trafic de drogue et détruisent des sociétés en y répandant la drogue. Allez donc faire une Commission d’enquête sur vos propres agissements, sur le trafic de drogue de vos responsables et de vos agences de sécurité. […]
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Hassan Nasrallah dénonce le soutien de Steven Spielberg à Israël
Discours
du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 19
janvier 2018, à l’occasion de la commémoration du décès du père des
martyrs Jihad, Fouad et Imad Moghniyeh
Traduction : http://sayed7asan.blogspot.fr/
Pour le cas ou Youtube censurerait cette vidéo, retrouvez-là sur Dailymotion, Vimeo ou Rutube (Voir Kafka 2.0 : Comment s’exerce la censure politique sur Youtube)
Transcription :
Eh
bien, où est donc la « paix juste et globale » ? Le Liban doit
appliquer son engagement à ne pas normaliser ses relations avec l’ennemi
israélien. Cette question doit être adressée et résolue, afin qu’il n’y
ait pas de problèmes dans le pays. Au sens où demain, au prétexte que
telle ou telle chose relèveraient de l’art, du tourisme ou autre… Nous
ne voulons pas entrer dans les débats religieux ou de pensée pour cette
question politique. Par exemple, qu’un réalisateur libanais [Ziad
Doueiri] se rende en Palestine occupée, à l’ambassade israélienne,
demande un visa, y fasse des allers et retour, s’y rende finalement
(après obtention du visa) et tourne un film là-bas, et cela ne serait
pas de la normalisation ? Si cela n’est pas de la normalisation, il faut
nous expliquer ce qu’est la normalisation. O mon frère, je suis un
libanais et je te demande de m’expliquer ce que signifie la
normalisation des relations avec l’ennemi israélien. Qu’est-ce que
c’est ?
C’est pour cela que cette question est très sensible, surtout maintenant, à cette étape. Après les dernières développements concernant la cause palestinienne, il y a beaucoup de gens au Liban – que personne ne les sous-estime, et nous en faisons partie – qui ne tolèreront jamais (peut-être que sur certaines autres choses, on a pu être compréhensif et les tolérer) les mesures de normalisation qui se produisent sous les yeux de l’Etat, et parfois avec l’accord de responsables dans l’Etat libanais.
Eh bien, traduisons donc cela, expliquons-le. Personne n’est opposé à l’art, personne ne demande de fermer les cinémas ou de ne pas y aller, jamais. Personne n’a pas même abordé ce sujet. Mais qu’au nom de l’art, au nom du cinéma, au nom du tourisme, vous normalisiez les relations avec Israël, cela s’oppose aux engagements de l’Etat libanais. Que personne ne vienne dire demain « le Sayed, comme d’habitude, se charge de prendre les décisions de guerre et de paix ». O mon frère, c’est là une décision de l’Etat libanais. C’est une décision du gouvernement libanais. Tenez-vous donc à vos décisions, à votre stratégie, à vos positions. Soyez fidèles à votre parole. Voilà pour la position de principe.
Deuxièmement, quant à l’application (de cette décision). Au Liban, dans les discussions intra-libanaises, certains de nos frères libanais nous disent toujours que « Le Liban se tient aux décisions de la Ligue arabe ». Et ils nous créent toutes sortes de problèmes, prétendant qu’ils sont arabes et que nous ne sommes pas arabes, et qu’ils se tiennent aux décisions de la Ligue arabe. Eh bien, parmi les décisions de la Ligue arabe qui ne sont pas appliquées par certains pays arabes, il y a la non-normalisation des relations avec Israël. Et parmi les décisions de la Ligue arabe, il y a la formation d’un bureau qui s’appelle le Bureau arabe de boycott, avec un Comité composé de délégués de pays – le Liban en faisait partie, je ne sais pas si c’est toujours le cas – qui se réunissent et débattent. Cela ne concerne pas la normalisation. Il ne faut pas confondre les deux choses. Parfois ils sont d'accord entre eux, parfois ils divergent.
Que décident-ils ? Par exemple, telle entreprise, qui n’est pas une entreprise israélienne mais une entreprise néerlandaise, japonaise, chinoise, ce que vous voulez, américaine, etc., mais qui apporte une aide à Israël, qui soutient Israël. Au sein du Bureau arabe de boycott, ils étudient de près les informations concernant cette entreprise et l’inscriront (éventuellement) sur la liste noire qu’ils distribuent aux pays arabes. En général, quels sont les pays qui se tiennent le plus (à ce boycott) ? Le Liban et la Syrie. Et nous invitons les autres pays arabes à la respecter. Imaginez par exemple, un Comité arabe composé de 14 pays, qui prend la décision de boycotter (telle entreprise), et il n’y a que 3 ou 4 pays qui la boycottent effectivement. Tel est (le niveau de) l’engagement arabe. Mais cela existe. Il y a un Comité arabe de boycott.
Eh bien, ce Comité arabe de boycott a placé sur la liste noire… maintenant, si les informations que je vais donner se révèlent erronées, je m’excuse auprès des responsables, mais si elles sont vraies, je leur demande d'assumer leurs responsabilités. Le Comité a désigné un réalisateur américain – cela n’a rien à voir avec sa religion, il est juif mais ça ne pose pas de problème – qui s’appelle Steven… je ne sais quoi. Attendez, je cherche son nom (dans mes papiers). Il s’appelle Steven… Sbel… Berg… [Spielberg], je ne sais quoi, peu importe. Il a réalisé un film intitulé The Post. Certes, dans ce film, il n’y a pas de normalisation des relations avec Israël. Nous ne prétendons pas cela. Parce qu’il parle du Vietnam par exemple. Je ne l’ai pas vu, mais c’est ce que j’ai lu. Mais le problème n’est pas le film lui-même. Le problème, c’est le réalisateur.
Ce réalisateur est inscrit sur la liste noire (à boycotter). Il y a une décision du Comité arabe de boycott, à laquelle le délégué du Liban a participé, de boycotter ce réalisateur et ses films. Pourquoi ? Pas pour la Palestine. Pour le Liban, ô gens. Ce réalisateur, pendant la guerre de 2006, a annoncé son soutien à l’agression israélienne contre le Liban. Il l’a soutenue publiquement. Et j’espère que mon propos, à travers les médias, parviendra à Son Excellence le Président de la République, au Président de l’Assemblée, au Président du Conseil des ministres, au ministre de l’intérieur et au ministre des affaires étrangères, et qu’ils m’entendront.
Cet homme a annoncé son soutien à la guerre israélienne contre le Liban en 2006, qui a causé plus de 2000 martyrs, des milliers de blessés, des dizaines de milliers d’habitations détruites, 33 jours de la plus atroce guerre israélienne contre le Liban, et cet homme a soutenu cette guerre. Et il a payé 1 million de dollars de son argent personnel, 1 million de dollars de soutien pour Israël de son propre argent. Ce qui signifie que lorsque vous amenez un film au cinéma au Liban, et que les Libanais vont le voir et payent de l’argent, lorsque ce dénommé Steven reçoit sa part de cet argent, cet argent peut finir entre les mains d’Israël.
Eh bien, le Comité arabe de boycott qui était composé de 14 pays arabes, lorsqu’il a pris la décision de boycotter ce Steven, c’était pour le Liban, ô les gens, car il a soutenu la guerre israélienne contre le Liban. Car il a soutenu Israël avec 1 million de dollars de son argent personnel, pour l’assassinat de vos enfants, la pulvérisation de vos os, la destruction de vos maisons. Et après cela, on devrait permettre à Steven, au nom de l’art, de la liberté et du tourisme, de projeter son film dans les cinémas libanais sans aucun problème.
Nous rejetons cette décision et la considérons comme une faute. Je ne vais pas dire plus que cela maintenant, c’est une faute. Peut-être que vos informations n’étaient pas correctes, auquel cas il vous faut les corriger. Et si mes informations sont fausses, corrigez-moi, il n’y a pas de problème. Nous ne prétendons pas à l’Infaillibilité. Mais tel est le résultat de nos vérifications faites il y a quelques jours. Nous espérons que ce problème sera corrigé. Nous espérons que ce problème sera corrigé, et pas seulement ce problème, mais toute cette histoire (de normalisation). Nous ne sommes pas opposés à l’art, ni au cinéma, ni à la télévision, ni à l’internet, ni au tourisme, en aucun cas. Que personne ne fasse de confusion entre ces questions. Que personne ne sous-estime leur importance. Et que personne ne nous prenne la tête. En ce qui concerne Israël, il doit y avoir une unanimité libanaise sur le fait qu’Israël est un ennemi. Et il doit y avoir une décision libanaise officielle de boycotter Israël et de se tenir aux décisions de la Ligue arabe en ce qui concerne le boycott des entreprises (ou personnalités) qui sont désignées comme soutenant Israël. Tenez-vous à vos décisions, c’est tout. [...]
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Vladimir Poutine : face à Trump, Kim-Jong Un a gagné haut la main
Entretien de Vladimir Poutine avec les médias et agences de presse russes, 11 janvier 2018
En
prélude à la journée de la presse russe, le 13 janvier, Vladimir
Poutine s'est rendu à la rédaction du journal Komsomolskaya Pravda avec
les médias et les agences de presse russes. La discussion a porté sur
les problèmes professionnels actuels.
Traduction : http://sayed7asan.blogspot.fr
Pour le cas ou Youtube censurerait cette vidéo, retrouvez-là sur Dailymotion, Vimeo et Rutube (Voir Kafka 2.0 : Comment s’exerce la censure politique sur Youtube) :
Transcription :
[...] Journaliste :
Monsieur le Président, j'ai une question à propos de la péninsule
coréenne. La nouvelle année a apporté de bonnes nouvelles sur les
contacts, les tendances et les rencontres possibles. En même temps, il y
a des nouvelles alarmantes au sujet des boutons nucléaires et de la
question de savoir qui a le plus gros. Que pensez-vous des
développements concernant la péninsule coréenne dans les premiers jours
de la nouvelle année?
Vladimir Poutine
: Je pense que Kim-Jong Un a évidemment gagné ce round. Il a atteint
son objectif stratégique. Il a une ogive nucléaire, et maintenant il a
aussi un missile avec une portée globale de 13 000 kilomètres, qui peut
atteindre presque n'importe quelle partie du globe, au moins sur le
territoire de son adversaire potentiel. Et maintenant il veut clarifier,
calmer ou dé-escalader la situation.
C'est
déjà un politicien mature et très perspicace. Cependant, nous devrions
être réalistes et, compte tenu de ce que nous devons faire, nous devons
agir avec beaucoup de précautions. Si nous voulons atteindre l'objectif
difficile de dénucléariser la péninsule coréenne, nous devons le faire
par le dialogue et les négociations.
Je
crois que, aussi difficile que cela puisse paraître, nous pouvons
accomplir cette mission si toutes les parties prenantes de ce processus,
y compris les Nord-Coréens, sont convaincues que leur sécurité peut
également être garantie sans armes nucléaires.
C'est
ainsi que je veux répondre en conclusion. Cela est étroitement lié à
votre question et à la question précédente également. Nous discutons du
nouveau traité START avec nos partenaires américains. Ils ont
soudainement déclaré, même si leur intention colle à la lettre du
traité, qu'ils voulaient convertir certains de leurs véhicules de
lancement - avions et sous-marins - avec des silos pour empêcher leur
utilisation pour lancer des armes nucléaires.
En
principe, cette possibilité est stipulée dans le traité. Mais le traité
dit aussi que cela n'est possible que si l'autre partie, en
l'occurrence la Russie, vérifie la conversion et est convaincue qu'il
n'y a pas là de potentiel de rupture, que ces silos ou équipements
aéronautiques ne seront pas reconvertis pour l'usage d'armes nucléaires.
Nous
n'avons aucune preuve de cela jusqu'à présent. Et nous sommes donc
préoccupés par cela. Mais notre dialogue est en cours. J'espère que ce
sera positif. [...]