Rédigé par Un moine de Triors
Beaucoup ne comprennent plus le précepte ecclésial de l’assistance à la messe du dimanche. Aller à la messe, une fois par semaine, on veut bien, mais le jour qui nous conviendra. Et on objecte qu’après tout, l’Église permet maintenant d’y aller le samedi. Oui, mais cela est à bien comprendre : l’Église permet qu’on assiste à la messe dominicale anticipée le samedi soir. Cela est très traditionnel comme en témoigne les premières vêpres du dimanche et des fêtes. Mais en dehors de ce cas, le samedi comme aucun autre jour ne peut remplacer le dimanche. Ainsi, aller à une messe de mariage le samedi ne remplit pas le précepte dominical. L’Apocalypse nous aide à comprendre ce précepte. C’est en ce jour que saint Jean tomba en extase et reçu les messages du dernier livre de la Bible dont les chiffres symboliques nous aident à pénétrer le grand mystère du « Jour du Seigneur ». Dans ce livre, le chiffre 6, qui rappelait avant les six jours de la Création, devient celui du diable depuis le péché. Le septième jour qui était le jour du repos de Dieu – le sabbat – devient, depuis la Résurrection du Christ, le signe de la Rédemption, nouvelle création. Le 8 est alors le chiffre de l’Agneau et du nouveau sabbat annonçant le sabbat éternel si bien décrit dans la finale de la Cité de Dieu de saint Augustin.
Dans son audience du 13 décembre, le Pape répond aux objections courantes en insistant sur le fait que la messe dominicale est au centre de la vie de l’Église. Nous allons à la messe le dimanche pour y rencontrer notre Rédempteur ressuscité. Mieux, pour se laisser rencontrer par Lui et se nourrir aux deux tables de sa parole et de son corps, selon la très belle doctrine du livre de l’Imitation de Jésus-Christ. Sans en employer matériellement les termes, les Pères en ont très tôt dit le contenu. Saint Césaire d’Arles précise ainsi : « Qu’est-ce qui vous semble être le plus grand : le Corps du Christ ou la Parole du Christ ? Si vous voulez dire la vérité vous répondrez que la Parole du Christ n’est pas moins que son Corps ». Dès les Apôtres, le dimanche est devenu le jour du soleil en tant que symbolisant le Christ ressuscité. C’est d’ailleurs le dimanche de Pâques, avant le dimanche de Pentecôte, que le Christ a répandu l’Esprit Saint sur ses Apôtres en leur conférant le pouvoir de remettre les péchés. Raisons suffisantes pour qu’un chrétien ne manque jamais la messe le dimanche, même s’il est vrai que le désir eucharistique et la joie d’avoir accueilli le Seigneur doivent demeurer toute la semaine. Notre société sécularisée a perdu le sens propre du dimanche. Le Pape rappelle avec force que se laisser influencer par une telle mentalité jusqu’à oublier ou refuser d’aller à la messe le dimanche est un péché. En s’appuyant sur le Catéchisme de l’Église Catholique et sur le Concile, il nous invite à raviver en nous la profondeur de notre regard sur le dimanche. Comme le Concile de Trente, le Pape rappelle aussi l’importance de la paroisse.
Il insiste enfin, à juste titre, sur l’abstention de travail le dimanche. Celle-ci n’existait pas chez les Romains ; quant aux juifs, ils ne travaillaient pas le samedi, jour du sabbat. Ne pas travailler le dimanche était donc le propre des chrétiens. Les circonstances ont peut-être changé, mais le précepte demeure et le Pape y insiste, tant le repos dominical et l’assistance à la messe dominicale nous redonnent force, courage et confiance, pour entreprendre avec foi la nouvelle semaine que nous offre le Seigneur et marcher ainsi, avec Marie, en supportant le poids du terrible quotidien grâce au Christ ressuscité.
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