Nicolas Chapuis et Alexandre Léchenet
En remaniant son gouvernement, François Hollande
touche également à l'équilibre précaire de sa majorité à l'Assemblée
nationale. En effet, 24 ministres du gouvernement Ayrault avaient
également été élus députés en 2012. S'ils ne sont pas dans la
composition du nouveau gouvernement mercredi matin, ils reprendront,
s'ils le souhaitent, leur poste de parlementaire au bout d'un mois aux
dépens de leur suppléant.
Or, avec 291 députés socialistes, la majorité absolue – 289 voix – ne tient qu'à deux sièges. L'un d'entre eux va bientôt être récupéré par Cécile Duflot. L'ancienne ministre du logement, qui a assuré qu'elle ne ferait pas partie du futur gouvernement, va ainsi reprendre sa place à l'Assemblée. Sa suppléante, Danièle Hoffman-Rispal siègeait avec les socialistes, mais Mme Duflot ajoutera sa voix au groupe écologiste. Une arrivée qui affaiblira d'une voix la majorité absolue.
L'autre incertitude pourrait venir de la 4e circonscription de la Manche, où Bernard Cazeneuve a été élu député en 2012 avant de céder la place à son suppléant pour entrer au gouvernement. S'il rejoignait le secrétariat général de l'Elysée comme le suggérait mardi midi France Info, il devrait démissionner de son poste de député – la règle du suppléant ne s'appliquant qu'aux postes de ministres. Une telle nomination provoquerait donc une partielle, forcément riquée en ces temps d'impopularité gouvernementale. De quoi dissuader Hollande ? Pierre-René Lemas, l'actuel secrétaire général de l'Elysée a confirmé au Monde qu'il devrait garder son poste.
L'affaiblissement de cette majorité peut représenter un problème politique pour Manuel Valls. François Hollande a engagé la confiance du gouvernement sur le vote du pacte de responsabilité. C'est l'un des premiers scrutins que devra affronter le nouveau premier ministre. Des députés de l'aile gauche du Parti socialiste, comme Henri Emmanuelli, menacent de ne pas la voter. Le retour de trois ministres délégués à l'Assemblée pourrait néanmoins réduire leur influence, en provoquant le départ de deux membres de leur courant, qui ne sont que suppléants : Jérôme Guedj (suppléant de François Lamy), Fanélie Carrey-Conte (suppléante de George Pau-Langevin).
François Hollande et Manuel Valls pourraient également renforcer leur majorité numériquement parlant, en nommant au gouvernement des députés… écologistes. En vertu des accords électoraux, certains d'entre eux ont des suppléants socialistes. C'est, par exemple, le cas de Barbara Pompili (députée de la Somme), d'Eva Sas (Essonne) ou de François de Rugy (Loire-Atlantique).
Les élus EELV regardent d'ailleurs de façon attentive ce remaniement. Si Nicole Bricq (commerce extérieur) et Hélène Conway-Mouret (Français de l'étranger) sortent du gouvernement, elles reprendront leurs sièges au Sénat. Leurs deux suppléantes, Hélène Lipietz et Kalliopi Ango Ela, étant écologistes, il ne resterait alors que dix sénateurs EELV – si aucun d'entre eux n'est nommé au gouvernement –, soit la limite pour constituer un groupe à la Haute Assemblée.
Or, avec 291 députés socialistes, la majorité absolue – 289 voix – ne tient qu'à deux sièges. L'un d'entre eux va bientôt être récupéré par Cécile Duflot. L'ancienne ministre du logement, qui a assuré qu'elle ne ferait pas partie du futur gouvernement, va ainsi reprendre sa place à l'Assemblée. Sa suppléante, Danièle Hoffman-Rispal siègeait avec les socialistes, mais Mme Duflot ajoutera sa voix au groupe écologiste. Une arrivée qui affaiblira d'une voix la majorité absolue.
L'autre incertitude pourrait venir de la 4e circonscription de la Manche, où Bernard Cazeneuve a été élu député en 2012 avant de céder la place à son suppléant pour entrer au gouvernement. S'il rejoignait le secrétariat général de l'Elysée comme le suggérait mardi midi France Info, il devrait démissionner de son poste de député – la règle du suppléant ne s'appliquant qu'aux postes de ministres. Une telle nomination provoquerait donc une partielle, forcément riquée en ces temps d'impopularité gouvernementale. De quoi dissuader Hollande ? Pierre-René Lemas, l'actuel secrétaire général de l'Elysée a confirmé au Monde qu'il devrait garder son poste.
Le vote de la confiance en ligne de mire
L'affaiblissement de cette majorité peut représenter un problème politique pour Manuel Valls. François Hollande a engagé la confiance du gouvernement sur le vote du pacte de responsabilité. C'est l'un des premiers scrutins que devra affronter le nouveau premier ministre. Des députés de l'aile gauche du Parti socialiste, comme Henri Emmanuelli, menacent de ne pas la voter. Le retour de trois ministres délégués à l'Assemblée pourrait néanmoins réduire leur influence, en provoquant le départ de deux membres de leur courant, qui ne sont que suppléants : Jérôme Guedj (suppléant de François Lamy), Fanélie Carrey-Conte (suppléante de George Pau-Langevin).
François Hollande et Manuel Valls pourraient également renforcer leur majorité numériquement parlant, en nommant au gouvernement des députés… écologistes. En vertu des accords électoraux, certains d'entre eux ont des suppléants socialistes. C'est, par exemple, le cas de Barbara Pompili (députée de la Somme), d'Eva Sas (Essonne) ou de François de Rugy (Loire-Atlantique).
Les élus EELV regardent d'ailleurs de façon attentive ce remaniement. Si Nicole Bricq (commerce extérieur) et Hélène Conway-Mouret (Français de l'étranger) sortent du gouvernement, elles reprendront leurs sièges au Sénat. Leurs deux suppléantes, Hélène Lipietz et Kalliopi Ango Ela, étant écologistes, il ne resterait alors que dix sénateurs EELV – si aucun d'entre eux n'est nommé au gouvernement –, soit la limite pour constituer un groupe à la Haute Assemblée.
Notes
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