Rien ne va plus ! La Conférence épiscopale a publié dès le lendemain des élections du premier tour de la présidentielle un communiqué que certains laïcs et prêtres ont trouvé orienté et qu’ils ne partagent pas. Un certain nombre d’ecclesiatiques ont donc décidé de publier leur propre communiqué sous le nom de collectif d’Antioche.
Le collectif Antioche
réunit des prêtres et des religieux de tous âges, ruraux et urbains, à
différents niveaux de la hiérarchie ecclésiastique, qui ont souhaité
prendre leurs distances par rapport à l’hystérie électorale ambiante –
qui n’a, hélas, pas épargné certains bureaux de la Conférence
épiscopale.
Nous ne discutons pas
ce droit de dénonciation. Une question se pose, pour s’en tenir à
l’enjeu du 2e tour de 2017. Qu’en est-il du programme de M. Emmanuel
Macron, ultra-libéral oligarchique, mondialiste, transhumaniste,
technocratique, anti-famille, européiste, euthanasique, abortif et
eugéniste assumé ? Bon nombre de points ne sont pas plus conformes à
l’Évangile ou aux principes non négociables de l’Église que chez son
adversaire, en particulier si l’on en croit le Pape François et Laudato
si’.
Une méthode honorable
(et surtout courageuse) aurait été de rechercher le positif dans chaque
programme proposé au vote des Français. Il aurait été possible ensuite,
avec équité, d’énumérer les points négatifs de l’un ou l’autre
candidats. Chaque catholique aurait été ensuite renvoyé à sa conscience
d’adulte, pour faire son choix en toute responsabilité, sans être traité
comme un mineur. Au lieu de cela, un discours flou, parfaitement
tendancieux, mêle chantage moralisant et péché par omission.
Pourquoi ce « deux poids, deux mesures » ?
Force est donc de
constater que les propos de la CEF se trompent de cible avec une
régularité d’horloge depuis 30 ans. Ils ne sauraient donc plus ni
mobiliser ni intimider quiconque, en tout cas pas nous. Nous ne
regardons plus la télévision depuis longtemps, nous ne lisons plus vos
déclarations, Messeigneurs… Nous étions à la Manif pour Tous et à la
Marche pour la Vie et vous n’y étiez pas… La situation s’aggrave chaque
jour. Nous partageons la souffrance d’un peuple que vous fréquentez bien
peu. Tout cela interroge, pour parler votre jargon.
Voilà pourquoi, sans
« appeler » à voter, ni « canoniser » personne ni aucun programme, sans
donner de leçons de morale à quiconque, sans jouer sur la peur, soucieux
du bien commun politique dans le « moindre mal », nous disons
paisiblement que nous voterons pour Mme Le Pen dans deux semaines.
Collectif Antioche de clercs pour un choix politique
Voir notre articles, les évêques sommés d’obéir à la république