Entre deux tours de l'élection présidentielle française 2017, Aleteia analyse les programmes des deux finalistes sur des questions clés en fonction des points de discernement proposés par la Conférences des évêques de France. Point n°2 : la famille.
Le document diffusé par la conférence épiscopale au soir du premier tour fixe une liste de points d’attention pour guider la réflexion et le vote des chrétiens. On en compte sept principaux, dont la famille et la filiation : « C’est en soutenant la famille, tissu nourricier de la société, en respectant les liens de filiation, que l’on fera progresser la cohésion sociale. » Que disent les programmes des deux candidats sélectionnés pour le second tour : Emmanuel Macron et Marine Le Pen ?Si les programmes d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen envisagent de réduire la pression fiscale sur les foyers, ils proposent des méthodes différentes pour y parvenir. Le premier propose d’individualiser la déclaration d’impôt, alors que la seconde propose de valoriser la solidarité intergénérationnelle. La différence se creuse sur la question de l’application de la loi Taubira, que le Front national propose d’abroger, alors qu’En Marche entend la maintenir et ouvrir la PMA aux femmes en couple et célibataires.
Les propositions du Front national
Mesures économiques
Pour aider financièrement les foyers, l’équipe de Marine Le Pen propose de « rehausser progressivement le plafond du quotient familial ». Elle souhaite aussi revenir sur des réformes précédentes :- Elle rétablirait la demi-part de quotient familial accordée aux veufs et veuves.
- Idem pour la défiscalisation de la majoration des pensions de retraite pour les parents de famille nombreuse.
- L’universalité des allocations familiales serait rétablie et celles-ci continueraient à être indexées sur le coût de la vie.
- Le congé parental pourrait à nouveau être librement réparti entre les deux parents, contrairement aux décrets rédigés pendant le quinquennat de François Hollande et qui imposait une plus grande répartition entre les deux parents.
- Le programme propose aussi de faciliter les dons pour « favoriser la solidarité intergénérationnelle » : chaque parent pourra transmettre, sans taxation, 100 000 euros à chaque enfant tous les cinq ans (au lieu de quinze ans actuellement).
- Le plafond de donations sans taxation aux petits-enfants sera relevé à 50 000 euros, également tous les cinq ans.
Mariage et filiation
- Une union civile de type « PACS amélioré » sera proposée et ouverte aux couples de même sexes, elle remplacera les dispositions de la loi Taubira sans effet rétroactif.
- L’interdiction de la GPA sera maintenue.
- La PMA continuera à n’être ouverte qu’aux couples souffrant de problèmes de stérilité.
Les propositions d’ « En Marche »
Mesures économiques
Pour revaloriser le pouvoir d’achat des foyer, l’équipe d’Emmanuel Macron propose :- D’exonérer de taxe d’habitation la majorité des Français, car il s’agit d’un « impôt injuste », qui varie considérablement d’une ville à l’autre, et dont l’équité n’est pas assurée. Il sera supprimé d’ici 2020 pour 4 Français sur 5, ceux dont les revenus n’excèdent pas 20 000 euros par an et par part.
- D’individualiser l’impôt sur le revenu : certains couples à deux salaires paient plus d’impôts que si les deux membres du couple vivaient seuls. Or cette situation pèse sur celui qui a le plus bas salaire, souvent une femme, et l’encourage à l’inactivité ou au temps partiel. L’équipe d’Emmanuel Macron propose donc d’offrir le choix à une imposition individualisée. Le coût de cette mesure est estimé à 1,5 milliard d’euros.
Mariage et filiation
Considérant que « le fait que la PMA ne soit pas ouverte aux couples de femmes et aux femmes seules est une discrimination intolérable ». Et ne voyant « pas de justification juridique pour que la PMA ne leur soit pas ouverte », Emmanuel Macron propose les mesures suivantes :- Soumettre l’ouverture de la PMA au Comité consultatif national d’éthique.
- La GPA, quant à elle, ne sera pas autorisée en France.
- Mais les enfants nés de GPA à l’étranger devront voir leur filiation reconnue à l’état-civil français, « selon la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l’Homme ».
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