Billet hebdomadaire
La Guyane en révolte
La Guyane, le plus vaste
des territoires français d’Outre-Mer, totalement continentale et
appartenant géographiquement à l’Amérique du Sud — ce qu’ignorait une
nullité en géographie et en culture générale comme M. Macron, candidat
favori des sondages à l’élection présidentielle — connaît donc une
importante agitation revendicative. La Guyane française s’étend sur
85 000 kilomètres carrés et compte plus de 260 000 habitants, dont plus
d’une moitié d’immigrés clandestins — et régularisés par vagues —. Ces
derniers posent un vrai problème. Le mode d’action revendicatif consiste
en de grandes manifestations, à l’échelle de la population locale,
comptant des milliers de personnes, dans la capitale Cayenne. Le
mouvement bloque aussi systématiquement les rares routes de Guyane :
aussi l’économie locale, déjà structurellement fragile, menace-t-elle de
s’effondrer complètement. Le mode d’action est donc celui du chantage
autodestructeur, ce qui n’aboutirait à rien dans 90 % des pays du monde,
mais fonctionne en France socialiste. Il faut relever une différence
avec la deuxième ou troisième génération de “jeunes” qui s’expriment
régulièrement dans les banlieues métropolitaines en brûlant
systématiquement les équipements publics, reconstruits chaque fois à
grands frais : pour l’instant, le mouvement guyanais n’a rien saccagé.
Peut-être peut-on voir là la différence entre un mouvement enraciné, et
de purs parasites allochtones qui ont plaisir à ravager le pays envahi.
Cette autochtonie revendiquée passe par l’usage du créole, avec un
collectif officiel cultivant la métaphore spatiale, intitulé « Pou la
Gwiyann décollé » (décoller pour la Guyane).
Cette forme de révolte
populaire a lieu précisément à la veille de l’élection présidentielle
française, ce qui est bien sûr tout sauf un hasard. Il ne s’est en effet
rien passé de spécialement dramatique, par rapport aux années
précédentes, en Guyane, en 2017. Ces 500 Frères Guyanais, masqués, aux
tenues uniformes, semblent avoir aussi le soutien, au moins dans un
premier temps, de la majorité de la population locale. Ils réclament la
fin de l’insécurité, en effet chronique, en Guyane, de
l’immigration-invasion, subie aussi là-bas, et plus qu’en métropole, et
des milliards d’euros de subventions publiques. La Guyane reçoit à peu
près 2 milliards d’euros de la métropole chaque année. Le gouvernement
Cazeneuve, qui n’avait rien vu venir, paniqué, comme toujours, a déjà
cédé sur 1 milliard pour 2017, et en aurait promis une quinzaine sur les
8 ans à venir, ce qui ne l’engage guère puisque ce gouvernement est en
fin de parcours. Les sommes annoncées diffèrent beaucoup, entre 1
milliard au total sur 10 ans et 16 milliards sur 8 ans, ce qui
correspond à l’amateurisme habituel des gouvernants socialistes sous
François Hollande. Le déficit structurel des finances publiques n’a plus
aucun mystère, avec de tels gestionnaires ! Méfiant, doutant à raison
de l’avenir politique du parti socialiste, les manifestants guyanais
continuent à réclamer « 2,5 milliards tout de suite » ; le total serait
donc de 4,5 milliards pour 2017, et dans leur esprit ce total serait
implicitement reconduit chaque année.
La menace est évidente :
recommencer un tel mouvement en cas de coupes dans les sommes
transférées annuellement. Il n’est pas exclu du tout que ces
manifestants parviennent à leurs fins. On n’imagine nullement une
majorité derrière les présidents probables, Macron ou Fillon, faire
preuve de fermeté dans un proche avenir, en invoquant la nécessaire
recherche de l’équilibre des comptes publics, du reste imposée par
Bruxelles. Evidemment, une telle augmentation des transferts de fonds de
métropole aurait un effet de contagion immédiat dans les Antilles
voisines : la Guadeloupe reçoit actuellement 2,7 milliards d’euros de la
métropole, et la Martinique 2,6 milliards. Pourquoi ne
recevraient-elles pas chacune 3 milliards d’euros de plus ? Au total,
l’Outre-Mer coûte déjà à la France 20 milliards d’euros. Remarquons que
le territoire le plus blanc, la Nouvelle-Calédonie, est de ceux qui
reçoit proportionnellement le moins, avec 1,3 milliard ; nul doute en
outre que ces fonds vont évidemment aux Canaques et non aux Caldoches —
les Blancs — pour l’essentiel.
Pourquoi ce coût net de
l’Outre-Mer ? Tous ces territoires français ne sont pas des déserts,
impossibles à cultiver, ou dépourvus de ressources minières ou
d’hydrocarbures. Les pays d’Outre-Mer forment la caricature de
l’économie socialiste française : elles produisent très peu, voire
quasiment rien en Guyane, vivent de l’assistanat. Les erreurs de
politiques remontent aux années 1940-50. Dès 1946 avait été proposé un
“modèle” d’émigration des populations d’Outre-Mer vers la métropole,
tout en abandonnant toute velléité ou presque de développement local. Le
choix de l’européisme, puis du mondialisme, a achevé de détruire des
économies ultramarines fragiles. Ainsi, l’Allemagne n’avait que faire de
la banane antillaise ou du riz guyanais, préférant acheter des bananes
du Costa-Rica et du riz de Thaïlande, moins chers. Le gouvernement Guy
Mollet, car c’est lui qui a négocié en 1956 le traité fondateur de la
CEE signé le 25 mars 1957, a totalement cédé, sans contreparties. S’il
existe, sauf dans le cas plus que limite de Mayotte, peuplé de musulmans
non francophones et traditionnellement polygames, des variantes
exotiques de Français à des milliers des kilomètres de la métropole, il
aurait été infiniment préférable qu’ils restent dans leur cadre naturel.
Leur déracinement leur a nui en métropole, et il serait encore
aujourd’hui judicieux qu’ils rentrent tous, avec leurs descendants, dans
leurs vraies patries. La Guyane est en effet largement vide, hormis une
étroite bande côtière.
L’Outre-Mer français est
potentiellement riche. Il permettrait l’autosuffisance alimentaire de la
France en produits tropicaux, moyennant des barrières douanières
protectrices. Il faudrait réhabiliter le travail agricole, l’épouvantail
absolu des idéologues gauchistes, sous couleur de souvenirs de
l’esclavage au XVIIIe siècle. Ils ne proposent rien d’alternatif sur le
plan économique, sinon des indépendances à terme, sous subventions
permanentes de la métropole à titre de « réparations historiques ».
L’humanité a connu bien des malheurs et des injustices. Elles continuent
de nos jours hélas dans bien des pays du monde, avec par exemple un
esclavage persistant des Noirs en Mauritanie ou au Soudan, malgré toutes
les promesses gouvernementales contraires. C’est certainement triste,
mais l’homme blanc, qui a beaucoup subi aussi dans l’Histoire, n’a pas
particulièrement à se sentir coupable, et à verser éternellement des
sommes considérables, et qui seraient bien mal employées.
La seule solution à terme
en Guyane française passerait par l’expulsion de la moitié de la
population actuelle, constituée principalement d’immigrés clandestins
récents, évidemment jamais expulsés, principalement des Brésiliens, puis
des Surinamais, des ressortissants du Guyana, des Haïtiens… Il faudrait
donc relancer l’agriculture, quasiment morte, avec la riziculture,
l’arboriculture tropicale. Il conviendrait d’organiser une exploitation
organisée et légale de l’or de l’intérieur guyanais, dans des conditions
sanitaires acceptables. Le contre-modèle est celui de facto en place
depuis plus de vingt ans : les orpailleurs clandestins brésiliens
pillent cette richesse aurifère — leur action persistante démontre par
l’absurde l’existence de cet or —, sans payer aucune redevance à l’Etat
ni respecter aucune norme sanitaire ; ils ont pollué massivement au
mercure des zones entières de la forêt guyanaise, ce qui a eu des
conséquences importantes sur la santé de la flore, de la faune, mais
aussi des Indiens des forêts. Enfin, il serait bon de réaliser des
forages systématiques d’exploration des probables richesses pétrolières
au large de la Guyane. Un mélange d’abandon socialiste et d’écologisme
radical a poussé à négliger ces recherches.
Le seul modèle de
développement vaguement proposé par Paris est celui du tourisme, qui ne
convient pas à la Guyane. Il y a peu à voir, du point de vue du
patrimoine ou des beautés naturelles, beaucoup moins qu’aux Antilles, et
les côtes basses et marécageuses sont inadaptées au tourisme
balnéaire.
Quant à la célèbre base
spatiale de Kourou, implantée en Guyane car proche de l’équateur — ce
qui facilite le lancement de satellites —, elle tient de l’enclave en
pays étranger. Elle n’a entraîné aucun développement d’industrie
spatiale ou aéronautique en Guyane. Absolument tout est importé
d’Europe. Le mouvement actuel nuit du reste à Arianespace, finira par
retarder des lancements, dans un secteur devenu compétitif et où Ariane
est déjà relativement trop chère. Le seul symbole positif de la Guyane
risque donc de disparaître. On n’imagine pas les partenaires européens,
majoritaires, et désormais inquiets, soucieux de l’avenir de la Guyane
française.
En attendant un
gouvernement national susceptible de sauver la France, en métropole
comme au-delà des mers, la situation générale ne peut que se dégrader en
Guyane, avec la fausse droite et la vraie gauche. Leur ambition secrète
est de se débarrasser à terme du territoire, pour eux avant tout un
problème, et encore plus compliqué que les Antilles. Madame le ministre
Ericka Bareigts a donc demandé pardon au « peuple guyanais », ce qui
signifie bien qu’elle considère qu’il y a un peuple guyanais distinct,
et qui devrait être indépendant. Cette dame est réunionnaise, donc pas
nécessairement plus au fait des réalités guyanaises qu’une
métropolitaine. Il est certain que les gouvernements récents à Paris ne
peuvent inspirer à Cayenne que le mépris le plus complet. La démarche
des Cinq-cents Frères ressemble à un processus d’autonomie de fait,
sinon d’indépendance : dans le vide total, ils assurent eux-mêmes les
fonctions régaliennes. Ils poursuivent les délinquants étrangers, s’en
vantent. Que deviennent précisément ces coupables arrêtés ? Ils sont
probablement tabassés, puis expulsés manu militari. Imaginons les cris
hystériques de la bonne conscience du Système si une milice blanche
agissait de même avec les criminels allochtones en France ! Outre la
surexcitation médiatique, l’Etat socialiste enverrait l’armée, qui
obéirait, contre elle… Contre des Noirs en Guyane, c’est en revanche
hors de question.
Source