On a d’abord eu Marie-France Garaud – mais il faut bien avouer que son soutien est passé quasi inaperçu : il ne s’agirait pas pour les médias de faire de l’ombre à Emmanuel Macron avec le ralliement de l’ex-conseillère de Georges Pompidou… Et maintenant, Nicolas Dupont-Aignan. Bref, les gaullistes ont montré qu’ils avaient encore du courage…
L’annonce vendredi soir par Nicolas Dupont-Aignan qu’il soutenait Marine Le Pen pour le second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron a fait l’effet d’une bombe : peu d’entre nous misaient sur ce soutien, le souvenir de sa réaction en 2012 restant prégnant : « aucune consigne de vote ».
S’il avait persisté dans cette posture, il aurait fait preuve d’une belle incohérence. Mais il n’aurait pas été le seul, et apparemment, on s’en remet en politique… Comment clamer en effet que c’est le destin de la France qui est en jeu et ne pas choisir ? Rester sur le bord du chemin ? Ne pas s’engager ? Nicolas Dupont-Aignan a tranché. Un acte extrêmement courageux, qu’il convient de saluer. D’autant que la pression reste immense sur tous ceux qui osent afficher leur soutien à Marine Le Pen. Pression familiale, sociale, professionnelle, morale aussi de la part du « camp du Bien ».
Combien sont les députés LR qui vous disent tout bas « Je voterai MLP dans l’isoloir » mais ne veulent pas prendre le risque de le dire haut et fort ?
Alors, certes, il y aura des dégâts au sein de Debout la France. Plusieurs démissions de dirigeants ont été annoncées. À commencer par celle, et les lecteurs de Boulevard Voltaire s’y intéresseront, de Dominique Jamet, vice-président du parti. Dommage…
Mais nous n’en sommes plus là. Un responsable de Debout la France a expliqué à l’AFP que « ce qui est en question, c’est la nomination de M. Dupont-Aignan comme Premier ministre » si Mme Le Pen gagne au second tour. La candidate a d’ailleurs confirmé vendredi soir qu’elle annoncerait le choix de son Premier ministre avant le 7 mai. De vous à moi, je préfère largement un Nicolas Dupont-Aignan Premier ministre que, si l’on en croit les rumeurs qui persistent à annoncer une femme à ce poste, Najat-Vallaud-Belkacem ou Laurence Parisot si c’est Emmanuel Macron qui devient chef de l’État !
Et soit dit en passant, observer la tête des électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui auront voté Macron au second tour et qui découvriront Laurence Parisot Premier ministre serait une consolation assez amusante si d’aventure Emmanuel Macron devait remporter l’élection… Mais trêve de digression et revenons à l’essentiel.
Aujourd’hui, c’est le courage de Nicolas Dupont-Aignan que nous devons saluer. Il a su prendre ses responsabilités, mesurer l’importance de ce scrutin pour la France et briser un des tabous les plus difficiles à transgresser dans notre pays.
On attend maintenant que d’autres lui emboitent le pas… à commencer, bien sûr, par Philippe de Villiers. Cher Philippe, vous qui ne manquez pas de panache, il n’y a plus une minute à perdre !
Emmanuelle Duverger
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