"A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines." Léon XIII, Rerum Novarum
Alors rappelons-nous :
- le 25 août : fête de Saint Louis, Roi de France.
Louis
IX de France naît le 25 avril 1214 à Poissy, et meurt de la dysenterie
le 25 août 1270 à Carthage. Neuvième Roi des Capétiens directs, Louis de
Poissy, comme il aimait signer les documents officiels, n'a que 12 ans
au moment de son sacre, le 29 novembre 1226, à Reims, par Jacques de
Bazoches, l'évêque de Soissons ; voir la chronique du 29 novembre, mais
aussi celle du 25 avril. Il est l'exemple du Roi qui se fait serviteur,
l'exemple du dirigeant au service du Bien Commun et de Dieu.
Il
faut dire qu'il a reçu une éducation de choix, tant par son Père Louis
VIII, vainqueur des Albigeois que de sa mère Blanche de Castille (voir
les chroniques du 4 mars et du 27 novembre). C'est elle qui lui dit un
jour « : Beau fils, vous m'êtes grandement cher, cependant
j'aimerais mieux vous voir mort à mes pieds que souillé d'un seul péché
mortel… »
Geneviève Esquier souligne dans Ceux qui croyaient au Ciel (Editions l'escalade, pages 146-147) :
« Louis
IX gouverne comme il vit. Non pas en maître de sa volonté propre, mais
en traducteur de celle de Dieu. Toute sa politique intérieure en est
éclairée. Il n'hésite pas, pour cela, à s'entourer, non de personnalités
brillantes et flatteuses, mais de quelques conseillers sûrs, dont
Joinville, et avant tout sa propre mère. Son gouvernement, il l'assied
sur l'équité et la justice. Comme le Christ il ne fait pas acception des
personnes. A son propre fils, il affirme : « J'aimerais mieux qu'un
Ecossais vînt d'Ecosse et gouvernât le royaume bien et loyalement que tu
le gouvernasses mal. » Un jour il donnera raison à un modeste plaignant
contre le comte d'Anjou pourtant son frère. Lui-même rend la justice.
Il n'hésite jamais d'ailleurs à appliquer un châtiment sévère considéré
comme juste, car il croit à la liberté du coupable. »
Il
est, sans contexte, le plus grand souverain d'Occident du XIIIe siècle
et peut-être l'un des plus grands Rois de France. C'est pourquoi, il est
l'exemple à suivre que propose l'Eglise à tout chef d'Etat. Il
crée la Sorbonne, la curia in parlamento, ancêtre du Parlement de Paris,
le système des Corporations qui ne sera détruit que par la révolution.
Un grand nombre d'hospices pour pauvres et lépreux qu'il vient lui-même
nourrir ou soigner, dont l'hospice des Quinze-Vingts à Paris, fait
construire la Sainte-Chapelle, joyaux de l'art gothique pour y abriter
la Sainte Couronne d'Épines, le château de Vincennes, l'Abbaye Royaumont
et la ville d'Aigues-Mortes.
- le 25 aout 1248 : le Roi Louis IX part en croisade d'Aigues Mortes.
- le 25 août 1270 : le Roi Louis IX, saint Louis, meurt à Tunis, à l'âge de 56 ans, lors de la VIIIe croisade.Louis IX, sur son lit de mort à Tunis, remet à son fils le plan de sa conduite, par Jacques-Antoine Beaufort, XVIIIe siècle, chapelle de l'École militaire de France.
En signe d'humilité, c'est sur un lit de cendres et les bras en croix qu'il commence son agonie : «
Beau Sire Dieu aye pitié de ces pauvres gens que j'ai amenés ici et
reconduis-les dans leur pays ; ne permets pas qu'ils tombent en la main
de nos adversaires et qu'ils soient obligés de renier leur foi en ton
Saint Nom »
A son fils, Philippe dit le Hardi futur Philippe III, il donne le testament suivant :
Enseignements que fit Monsieur Saint Louis à son fils aîné Philippe
« A son cher fils Philippe, salut et amitié de père.
Cher
fils, parce que je désire de tout mon cœur que tu sois bien enseigné en
toutes choses, j'ai pensé que je te ferais quelques enseignements par
cet écrit, car je t'ai entendu dire plusieurs fois que tu retiendrais
davantage de moi que de tout autre.
Cher
fils, je t'enseigne premièrement que tu aimes Dieu de tout ton cœur et
de tout ton pouvoir, car sans cela personne ne peut rien valoir.
Tu
dois te garder de toutes choses que tu penseras devoir lui déplaire et
qui sont en ton pouvoir, et spécialement tu dois avoir cette volonté que
tu ne fasses un péché mortel pour nulle chose qui puisse arriver, et
qu'avant de faire un péché mortel avec connaissance, que tu souffrirais
que l'on te coupe les jambes et les bras et que l'on t'enlève la vie par
le plus cruel martyre.
Si
Notre Seigneur t'envoie persécution, maladie ou autre souffrance, tu
dois la supporter débonnairement, et tu dois l'en remercier et lui
savoir bon gré car il faut comprendre qu'il l'a fait pour ton bien. De
plus, tu dois penser que tu as mérité ceci- et encore plus s'il le
voulait- parce que tu l'as peu aimé et peu servi, et parce que tu as
fait beaucoup de choses contre sa volonté.
Si
Notre Seigneur t'envoie prospérité, santé de corps ou autre chose, tu
dois l'en remercier humblement et puis prendre garde qu'à cause de cela
il ne t'arrive pas de malheur causé par orgueil ou par une autre faute,
car c'est un très grand péché de guerroyer Notre Seigneur de ses dons.
Cher
fils, je te conseille de prendre l'habitude de te confesser souvent et
d'élire toujours des confesseurs qui soient non seulement pieux mais
aussi suffisamment bien instruits, afin que tu sois enseigné par eux des
choses que tu dois éviter et des choses que tu dois faire ; et sois
toujours de telle disposition que des confesseurs et des amis osent
t'enseigner et te corriger avec hardiesse.
Cher
fils, je t'enseigne que tu entendes volontiers le service de la sainte
Eglise, et quand tu seras à l'église garde-toi de perdre ton temps et de
parler vaines paroles. Dis tes oraisons avec recueillement ou par
bouche ou de pensée, et spécialement sois plus recueilli et plus
attentif à l'oraison pendant que le corps de Notre-Seigneur Jésus-Christ
sera présent à la messe et puis aussi pendant un petit moment avant.
Cher
fils, je t'enseigne que tu aies le cœur compatissant envers les pauvres
et envers tous ceux que tu considèreras comme souffrant ou de cœur ou
de corps , et selon ton pouvoir soulage-les volontiers ou de soutien
moral ou d'aumônes.
Si
tu as malaise de cœur, dis-le à ton confesseur ou à quelqu'un d'autre
que tu prends pour un homme loyal capable de garder bien ton secret,
parce qu'ainsi tu seras plus en paix, pourvu que ce soit, bien sûr, une
chose dont tu peux parler.
Cher
fils, recherche volontiers la compagnie des bonnes gens, soit des
religieux, soit des laïcs, et évite la compagnie des mauvais. Parle
volontiers avec les bons, et écoute volontiers parler de Notre Seigneur
en sermons et en privé. Achète volontiers des indulgences.
Aime le bien en autrui et hais le mal.
Et ne souffre pas que l'on dise devant toi paroles qui puissent attirer gens à péché. N'écoute pas volontiers médire d'autrui.
Ne
souffre d'aucune manière des paroles qui tournent contre Notre
Seigneur, Notre-Dame ou des saints sans que tu prennes vengeance, et si
le coupable est un clerc ou une grande personne que tu n'as pas le droit
de punir, rapporte la chose à celui qui peut le punir.
Prends
garde que tu sois si bon en toutes choses qu'il soit évident que tu
reconnaisses les générosités et les honneurs que Notre Seigneur t'a
faits de sorte que, s'il plaisait à Notre Seigneur que tu aies l'honneur
de gouverner le royaume, que tu sois digne de recevoir l'onction avec
laquelle les rois de France sont sacrés.
Cher
fils, s'il advient que tu deviennes roi, prends soin d'avoir les
qualités qui appartiennent aux rois, c'est-à-dire que tu sois si juste
que, quoi qu'il arrive, tu ne t'écartes de la justice. Et s'il advient
qu'il y ait querelle entre un pauvre et un riche, soutiens de préférence
le pauvre contre le riche jusqu'à ce que tu saches la vérité, et quand
tu la connaîtras, fais justice.
Et
s'il advient que tu aies querelle contre quelqu'un d'autre, soutiens la
querelle de l'adversaire devant ton conseil, et ne donne pas
l'impression de trop aimer ta querelle jusqu'à ce que tu connaisses la
vérité, car les membres de ton conseil pourraient craindre de parler
contre toi, ce que tu ne dois pas vouloir .
Si
tu apprends que tu possèdes quelque chose à tort, soit de ton temps
soit de celui de tes ancêtres, rends-la tout de suite toute grande que
soit la chose, en terres, deniers ou autre chose. Si le problème est
tellement épineux que tu n'en puisses savoir la vérité, arrive à une
telle solution en consultant ton conseil de prud'hommes, que ton âme et
celle de tes ancêtres soient en repos. Et si jamais tu entends dire que
tes ancêtres aient fait restitution, prends toujours soin à savoir s'il
en reste encore quelque chose à rendre, et si tu la trouves, rends-la
immédiatement pour le salut de ton âme et de celles de tes ancêtres.
Sois
bien diligent de protéger dans tes domaines toutes sortes de gens,
surtout les gens de sainte Eglise ; défends qu'on ne leur fasse tort ni
violence en leurs personnes ou en leurs biens. Et je veux te rappeler
ici une parole que dit le roi Philippe, mon aïeul, comme quelqu'un de
son conseil m'a dit l'avoir entendue. Le roi était un jour avec son
conseil privé-comme l'était aussi celui qui m'a parlé de la chose- et
quelques membres de son conseil lui disaient que les clercs lui
faisaient grand tort et que l'on se demandait avec étonnement comment il
le supportait. Et il répondit : « Je crois bien qu'ils me font grand
tort ; mais, quand je pense aux honneurs que Notre Seigneur me fait, je
préfère de beaucoup souffrir mon dommage, que faire chose par laquelle
il arrive esclandre entre moi et sainte Eglise. » Je te rappelle ceci
pour que tu ne sois pas trop dispos à croire autrui contre les personnes
de sainte Eglise. Tu dois donc les honorer et les protéger afin
qu'elles puissent faire le service de Notre Seigneur en paix.
Ainsi
je t'enseigne que tu aimes principalement les religieux et que tu les
secoures volontiers dans leurs besoins ; et ceux par qui tu crois que
Notre Seigneur soit le plus honoré et servi, ceux-là aime plus que les
autres.
Cher
fils, je t'enseigne que tu aimes et honores ta mère, et que tu
retiennes volontiers et observes ses bons enseignements, et sois enclin à
croire ses bons conseils.
Aime
tes frères et veuille toujours leur bien et leur avancement, et leur
tiens lieu de père pour les enseigner à tous biens, mais prends garde
que, par amour pour qui que ce soit, tu ne déclines de bien faire, ni ne
fasses chose que tu ne doives.
Cher
fils, je t'enseigne que les bénéfices de saint Eglise que tu auras à
donner, que tu les donnes à bonnes personnes par grand conseil de
prud'hommes ; et il me semble qu'il vaut mieux les donner à ceux qui
n'ont aucunes prébendes qu'à ceux qui en ont déjà ; car si tu les
cherches bien, tu trouveras assez de ceux qui n'ont rien et en qui le
don sera bien employé.
Cher
fils, je t'enseigne que tu te défendes, autant que tu pourras, d'avoir
guerre avec nul chrétien ; et si l'on te fait tort, essaie plusieurs
voies pour savoir si tu ne pourras trouver moyen de recouvrer ton droit
avant de faire guerre, et fasse attention que ce soit pour éviter les
péchés qui se font en guerre. Et s'il advient que tu doives la faire, ou
parce qu'un de tes hommes manque en ta cour de s'emparer de ses droits,
ou qu'il fasse tort à quelque église ou à quelque pauvre personne ou à
qui que ce soit et ne veuille pas faire amende, ou pour n'importe quel
autre cas raisonnable pour lequel il te faut faire la guerre, commande
diligemment que les pauvres gens qui ne sont pas coupables de forfaiture
soient protégés et que dommage ne leur vienne ni par incendie ni par
autre chose ; car il te vaudrait mieux contraindre le malfaiteur en
prenant ses possessions, ses villes ou ses châteaux par force de siège.
Et garde que tu sois bien conseillé avant de déclarer la guerre, que la
cause en soit tout à fait raisonnable, que tu aies bien averti le
malfaiteur et que tu aies assez attendu, comme tu le devras.
Cher
fils, je t'enseigne que les guerres et les luttes qui seront en ta
terre ou entre tes hommes, que tu te donnes la peine, autant que tu le
pourras, de les apaiser, car c'est une chose qui plaît beaucoup à Notre
Seigneur. Et Monsieur saint Martin nous en a donné un très grand exemple
car, au moment où il savait par Notre Seigneur qu'il devait mourir, il
est allé faire la paix entre les clercs de son archevêché, et il lui a
semblé en le faisant qu'il mettait bonne fin à sa vie.
Cher
fils, prends garde diligemment qu'il y ait bons baillis et bons prévôts
en ta terre, et fais souvent prendre garde qu'ils fassent bien justice
et qu'ils ne fassent à autrui tort ni chose qu'ils ne doivent. De même,
ceux qui sont en ton hôtel, fais prendre garde qu'ils ne fassent
injustice à personne car, combien que tu dois haïr le mal qui existe en
autrui, tu dois haïr davantage celui qui viendrait de ceux qui auraient
reçu leur pouvoir de toi, et tu dois garder et défendre davantage que
cela n'advienne.
Cher
fils, je t'enseigne que tu sois toujours dévoué à l'Eglise de Rome et à
notre saint-père le pape, et lui portes respect et honneur comme tu le
dois à ton père spirituel.
Cher
fils, donne volontiers pouvoir aux gens de bonne volonté qui en sachent
bien user, et mets grande peine à ce que les péchés soient supprimés en
ta terre, c'est-à-dire les vilains serments et toute chose qui se fait
ou se dit contre Dieu ou Notre-Dame ou les saints : péchés de corps,
jeux de dés, tavernes ou autres péchés. Fais abattre tout ceci en ta
terre sagement et en bonne manière. Fais chasser les hérétiques et les
autres mauvais gens de ta terre autant que tu le pourras en requérant
comme il le faut le sage conseil des bonnes gens afin que ta terre en
soit purgée.
Avance
le bien par tout ton pouvoir ; mets grande peine à ce que tu saches
reconnaître les bontés que Notre Seigneur t'auras faites et que tu l'en
saches remercier.
Cher
fils, je t'enseigne que tu aies une solide intention que les deniers
que tu dépenseras soient dépensés à bon usage et qu'ils soient levés
justement. Et c'est un sens que je voudrais beaucoup que tu eusses,
c'est-à-dire que tu te gardasses de dépenses frivoles et de perceptions
injustes et que tes deniers fussent justement levés et bien employés-et
c'est ce même sens que t'enseigne Notre Seigneur avec les autres sens
qui te sont profitables et convenables.
Cher
fils, je te prie que, s'il plaît à Notre Seigneur que je trépasse de
cette vie avant toi, que tu me fasses aider par messes et par autres
oraisons et que tu demandes prières pour mon âme auprès des ordres
religieux du royaume de France, et que tu entendes dans tout ce que tu
feras de bon, que Notre Seigneur m'y donne part.
Cher
fils, je te donne toute la bénédiction qu'un père peut et doit donner à
son fils, et je prie Notre Seigneur Dieu Jésus-Christ que, par sa
grande miséricorde et par les prières et par les mérites de sa
bienheureuse mère, la Vierge Marie, et des anges et des archanges, de
tous les saints et de toutes les saintes, il te garde et te défende que
tu ne fasses chose qui soit contre sa volonté, et qu'il te donne grâce
de faire sa volonté afin qu'il soit servi et honoré par toi ; et
puisse-t-il accorder à toi et à moi, par sa grande générosité, qu'après
cette mortelle vie nous puissions venir à lui pour la vie éternelle, là
où nous puissions le voir, aimer et louer sans fin, Amen.
A lui soit gloire, honneur et louange, qui est un Dieu avec le Père et le Saint-Esprit, sans commencement et sans fin.
Amen. »
Tiré du site du Diocèse aux Armées, dont Saint Louis est le Saint patron. Voir les chroniques du 25 avril, du 29 novembre des 11 et 19 aout entre autres.
- le 25 août.1539 : Ordonnance de Villers-Cotterêts.
Certes
c'est elle qui impose le français et non plus en latin, dans les actes
notariés, mais l'histoire officielle le passe sous silence, c'est aussi
par cette ordonnance, que le Roi François 1er instaure les registres d'état civil et exige des paroisses qu'elles tiennent un registre des baptêmes et enterrements.
L'une des pages de l'ordonnance de Villers-Cotterêts
- le 25 août 1624 : naissance de François d'Aix de La Chaise, confesseur du Roi Louis XIV.
Appartenant à la Compagnie de Jésus,
François d'Aix de La Chaise est le confesseur du Roi pendant
34 ans. Très aimé des parisiens, il est plus connu sous le nom de Père
La-Chaise. Les terres que lui a données Louis XIV sont devenues ensuite
le premier grand cimetière de Paris.
- le 25 août 1715 : Louis XIV est pris d'un violent malaise et perd connaissance ; à son réveil, il demande les derniers sacrements.
« J'ai vécu parmi les gens de ma cour ; je veux mourir parmi eux. Ils
ont suivi le cours de ma vie, il est juste qu'ils me voient finir ».
Puis
après le diner il demande à recevoir les derniers sacrements. Après
avoir communié il fait appeler son neveu, le futur Régent, puis son
arrière-petit-fils le futur Roi.
« « Mon
cher enfant, vous allez être le plus grand Roi du monde. N'oubliez
jamais les obligations que vous avez à Dieu. Ne m'imitez pas dans les
guerres ; tachez de maintenir toujours la paix avec vos voisins, de
soulager votre peuple autant que vous pourrez, ce que j'ai eu le malheur
de ne pouvoir faire par les nécessités de l'Etat. Suivez toujours les
bons conseils, et songez bien que c'est à Dieu à qui vous devez tout ce
que vous êtes. Je vous donne le père Le Tellier comme confesseur ;
suivez ses avis et ressouvenez-vous toujours des obligations que vous
avez à madame de Ventadour.» Il embrasse l'enfant et lui donne sa
bénédiction. »
Tiré de Louis XIV, le plus grand Roi du monde de Lucien Bély (Editions les classiques Gisserot de l'histoire page 263-264.)
- le 25 août 1718 : fondation de la Nouvelle-Orléans.
A l'embouchure du Mississipi la ville de la Nouvelle-Orléans est fondée par des Français sous l'égide de Jean Baptiste Le Moyne, Sieur de Bienville.
Baptisée ainsi en l'honneur du duc d'Orléans, Régent pendant la
minorité de Louis XV, la ville devient par la suite la capitale de la
colonie de Louisiane. Elle est vendue aux Etats-Unis en 1803 par le
premier consul, Napoléon Bonaparte, avec le reste de la Louisiane.
- le 25 août 1805 : échec de l'invasion de l'Angleterre.
Napoléon,
alors au camp de Boulogne, apprend et comprend que la désobéissance de
Villeneuve, qui s'est réfugié à Cadix le 21 aout, anéantit son plan
d'invasion de l'Angleterre. Il décide un renversement de ses objectifs
stratégiques pour marcher contre l'Autriche. A Talleyrand, il écrit : "je change mes batteries. […] Ils ne s'attendent pas avec quelle rapidité je ferai pirouetter mes 200.000 hommes".
- le 25 août 1818 : inauguration de la statue équestre d'Henri IV sur le Pont-Neuf, à Paris.
La
première inaugurée en 1614 a été détruite à la révolution. La foule se
presse pour assister à l'inauguration de la nouvelle statue en bronze
d'Henri IV.
- le 25 août 1841 : pose de la première pierre de la Cathédrale St-Louis de Carthage.
- le 25 août 1883 : signature du traité de Hué.
Ce
traité confirme le statut du Tonkin et de l'Annam comme protectorats
français. Mais la Chine le rejette ; ce rejet est à l'origine de la
guerre franco-chinoise, qui ne s'achève qu'en 1885, par une victoire
française.
- le 25 août 1908 : décès d'Henri Becquerel, physicien français.
- le 25 août 1914 : conquête de la colonie allemande du Togo par les troupes françaises.
La première bataille de la guerre 14-18 s'achève par une totale victoire française.
- le 25 août 1939 : les journaux communistes, dont "L'Humanité" sont saisis et leur publication interdite.
- le 25 août 1940 : Aron Jean-Marie Lustiger est baptisé à Orléans.
- le 25 août 1942 : début des « malgré nous ».
Robert Wagner décrète le service militaire obligatoire pour 130 000 Alsaciens et Mosellans. C'est le début des malgré-nous
- le 25 août 1944 : libération de Paris.
Le
consul de Suède Raoul Nordling et le président du Conseil municipal de
Paris Pierre Taittinger réussissent à convaincre le général von
Choltitz, gouverneur militaire de Paris, de ne pas détruire Paris,
malgré les ordres d'Hitler. Von Choltitz fait donc évacuer l'armée
allemande deux semaines plus tôt; seuls 2000 soldats allemands,
dépourvus de matériel lourd, restent dans la capitale. Il accepte aussi
de libérer 3 245 prisonniers politiques.
Paris aurait donc pu être libérée sans qu'une goutte de sang fût versée.
Mais
comme partout en France, la "Résistance" tient à créer un climat
insurrectionnel afin de se débarrasser des "notables" et cadres
traditionnels de l'Etat français. Voici le témoignage de Geneviève de
Galard, l'exceptionnelle infirmière du camp retranché de Dien-Bien-Phu :
« Le
jour de la Libération, le 25 août 1944, dès que nous avons appris que
Leclerc était dans Paris et que De Gaulle allait arriver sur les
Champs-Élysées, nous sommes partis, ma sœur et moi, vers la place de
l'Étoile. Nous nous abritions sous les porches lorsque les tireurs des
toits entraient en action, avant de nous précipiter à nouveau vers notre
destination. J'étais toute fière d'être enfin arrivée au pied de l'Arc
de Triomphe mais ma joie fut soudainement gâchée. J'étais sidérée par
l'attitude de Parisiens qui insultaient le conducteur d'un camion
allemand, dont le camarade, mort, gisait appuyé sur son épaule … Plus
loin, des passants insultaient des femmes aux cheveux rasées qui
passaient sur un autre camion, et qui étaient accusées d'avoir reçu chez
elles des combattants ennemis. De leurs visages émanaient une telle
haine que cela me faisait mal. J'avais dix-neuf ans et je découvris soudain la haine et l'intolérance. (Une Femme à Dien Bien Phu, p. 34)
Voici le témoignage du Père Bruckberger, aumônier des Forces Françaises Libres :
« Le
déchaînement populaire est hideux. L'image que j'en garde est hideuse. À
trente ans de distance, elle me soulève le cœur : des femmes tondues,
la croix gammée peinte au goudron sur le crâne, exposées nues aux
crachats et à la dérision de la populace ! Des gens sans défense arrêtés
de la manière la plus arbitraire, sans mandat, par des garçons qui
jouaient aux petits soldats avec de vraies armes et qui se sentaient
forts de la terreur qu'ils inspiraient. […]
Le
fait est que le sentiment de solitude et de petit nombre qui nous avait
si souvent accablés pendant l'occupation avait fait place à un immense
étonnement : jamais nous ne nous serions crus si nombreux dans la
résistance. […] [Le parti communiste] siégeait et hurlait à la mort dans
toutes les cours de justice. Il exerçait un affreux chantage et une
surenchère dans laquelle les démocrates chrétiens se laissèrent
entraîner. Au cours de cette époque sinistre, le ministère de la Justice
fut constamment détenu par un démocrate-chrétien qui avait toujours
peur de ne pas en faire assez. Les gens étaient condamnés avant d'être
jugés, ou plutôt la sentence était portée d'avance, la comparution
devant un tribunal n'était plus qu'une parodie de justice, une cérémonie vide et sacrilège. » (Tu finiras sur l'échafaud, pp.387-388)
Quant à Pierre Taittinger, il est immédiatement arrêté par le "Comité
parisien de Libération", et emprisonné pendant plusieurs mois. Libéré,
il est déchu de ses droits civiques et déclaré inéligible.
Le
général Leclerc reçoit devant la gare Montparnasse, la capitulation des
troupes allemandes. Le soir même, le général De Gaulle s'installe au
ministère de la Guerre en qualité de chef du gouvernement provisoire
pour y faire sa fameuse allocution :
"Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré !".
Du grand cinéma à la hauteur de l'évènement.
- le 25 août 1944 : massacre de Maillé.
Ce
massacre ressemble à celui d'Oradour-sur-Glane ; mais contrairement à
ce dernier, le village a été reconstruit à l'identique après la guerre.
En août 1944, la ligne Paris-Bordeaux, passant à proximité du village,
est sabotée par trois fois ; les habitants aident et cachent un pilote
canadien dont l'avion a été abattu. Des escarmouches ont lieu entre les
Allemands et les FFI. 124 des 500 habitants de Maillé sont abattus en
représailles, dont 44 enfants de moins de 14 ans ! Le village est
reconstruit à l'identique.