
Lorsque des politiciens se réclament de ce général de
brigade à titre temporaire cela ne présage rien de bon. Tous ceux en
effet qui se sont inscrits dans son sillage, ont revendiqué son
héritage, de Chirac à Sarkozy, de Balladur à Juppé, ont œuvré à la
destruction de la France, de son indépendance, de sa souveraineté, de
ses libertés, de son intégrité territoriale. C’est d’ailleurs toute
l’imposture du gaullisme de se prétendre l’incarnation la plus achevée
et la plus intransigeante du patriotisme, de l’attachement charnel à la
nation alors même que De Gaulle rendit la France plus petite qu’il ne
l’avait trouvée en liquidant son immense et puissant empire colonial
d’où par contrecoup une immigration massive, une forme de colonisation à
rebours. Chaque fois qu’il parvint ou revint au pouvoir, c’était pour
ramener avec lui les pires des républicains, des communistes, des
francs-maçons. N’oublions pas qu’il fit d’un petit-fils de rabbin,
Michel Debré, un Premier ministre, que René Cassin, juif de père et
mère, écrivit à la demande de De Gaulle les statuts de la France libre,
qu’il fit de l’israélite Lucien Neuwirth l’un de ses intimes. C’est
d’ailleurs sous sa longue présidence que fut légalisée la pilule
contraceptive dont les conséquences furent dévastatrices quant à la
fécondité, à la stabilité et à la solidité des familles.
Mais plus que tout, c’est sans doute le mensonge que
De Gaulle a érigé en art de gouvernement. A maintes reprises il avait
promis solennellement de conserver l’Algérie française, l’armée, la
nation, les Français d’Algérie et les harkis pour la plupart d’entre eux
avaient cru à sa parole alors qu’il avait déjà décidé de trahir sa
parole, qu’il leur mentait effrontément. Le livre de Peyrefitte ne
laisse aucun doute sur la question. Si depuis le mensonge a à ce point
empuanti la vie publique, le corps social tout entier, le gaullisme y
est pour beaucoup. Autrefois on accordait beaucoup d’importance à la
parole donnée, à l’honneur, au respect des engagements. Donner un tel
contre-exemple, un tel contre-témoignage au sommet de l’Etat a eu des
effets absolument catastrophiques. Car, on le sait, le poisson pourrit
toujours par la tête.
Par ailleurs, et sa responsabilité est là aussi très
grave, le fondateur de la Ve République a laissé l’école et la culture à
la gauche marxiste. Ses principaux ministres de l’Education nationale,
Christian Fouchet et Edgar Faure, contribuèrent au démantèlement de
l’enseignement, et singulièrement de l’enseignement supérieur, par des
réformes détestables. La ruine de l’université porte un nom : Charles
De Gaulle. La réforme conduite par Edgar Faure marque également une
rupture dans l’enseignement français en intégrant des revendications de
mai 68 et notamment la participation à la gestion des établissements de
tous les acteurs de l’enseignement, y compris les élèves mineurs (c’est
la création démagogique des délégués de classe) et la facilitation de
l’interdisciplinarité tandis que l’étude de la langue latine est
reportée de la sixième à la quatrième. Quant à André Malraux, il fit de
ses maisons de la culture un nid de gauchistes.
On comprend donc mal que des hommes de droite, ou
prétendus tels, se disent gaullistes. L’expérience prouve en tout cas
qu’on ne peut nullement faire confiance à des politiciens se réclamant
de l’homme de la BBC. Avec un tel parrainage leur trahison, leur
forfaiture est acquise d’avance. Il n’est pas étonnant qu’à notre époque
où ne triomphent que les menteurs et les vendus toute la classe
politico-médiatique se réclame de l’un des plus grands imposteurs du
XXe siècle. On ne construira rien sur les mythes gaullistes. Plus que
jamais, et même s’il est isolé, RIVAROL a été, est et restera ardemment
anti-gaulliste.
Autre endroit de défilé solennel le lundi 13 novembre,
le Bataclan et les divers lieux qui ont été le théâtre des attentats de
2015. Emmanuel Macron a payé de sa personne en apparaissant au bord des
larmes alors qu’il saluait un proche d’une victime. Une longue minute
embarrassante durant laquelle il est allé jusqu’à prendre dans ses bras
et embrasser son interlocuteur. Puis, accompagné de son épouse, de
François Hollande, d’Anne Hidalgo et de Bernard Cazeneuve, il a assisté à
un lâcher de ballons multicolores tandis que deux membres du groupe qui
jouait au Bataclan le soir des attentats, les Eagles of Death Metal,
distribuaient des roses blanches. Des cérémonies pour « ne pas
oublier ». La Mémoire — sélective — est, on le sait, la clé de voûte de
leur République. Mais ce n’est pas avec des ballons et des concerts que
l’on vaincra le terrorisme.
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