Oui, je sais, ces histoires d’ « Homme de l’année » sont absurdes. Mais lorsque je vois les choix pathétiques d’ « homme de l’année » faits par les médias institutionnels,
je me dis que s’ils ne sont même pas capables de faire un boulot à peu
près décent dans une tâche assez facile, pourquoi ne pourrais-je pas me
faire plaisir et choisir mon propre homme (ou ma propre femme) de
l’année ? Alors quoi qu’il en soit, voilà mon choix.
Finaliste : Vladimir Poutine
Tout d’abord, j’ai pensé à désigner Vladimir Poutine. C’est assez évident, je dirais. Non seulement il a arrêté les États-Unis dans leur attaque planifiée contre la Syrie, mais ce faisant, il a par là même également empêché un effet domino presque inévitable qui aurait entraîné l’Iran puis peut-être même la Russie. Tout au long de la guerre syrienne, Poutine a fait preuve d’une cohérence à toute épreuve dans la défense de la primauté du droit international et l’exigence qu’une solution soit trouvée à travers des négociations. Si nous considérons que l’attaque américaine contre la Yougoslavie au nom des guérilleros du Kosovo a officiellement marqué la mort du droit international, la manœuvre russe pour arrêter l’attaque des États-Unis quelques jours seulement avant qu’elle soit lancée a marqué, assez littéralement, la résurrection du droit international. Rien que pour cela, Poutine mérite le Prix Nobel de la paix tandis qu’Obama devrait se voir retirer le sien.
Poutine a également fermement résisté à l’offre d’argent saoudienne visant à le faire céder sur le problème syrien, et même quand Bandar l’a menacé d’attaques terroristes sur Sotchi, Poutine a tenu bon. Lorsque Netanyahu est arrivé à Moscou avec, au fond, les mêmes exigences, Poutine l’a également accueilli chaleureusement, il a beaucoup souri, puis il l’a renvoyé chez lui les mains vides.
Poutine a également fait un travail absolument fabuleux dans sa lutte
contre la machine de propagande Anglo-sioniste : il n’a pas cédé à la campagne du lobby homo visant à organiser une « Gay Pride » à Moscou,
et à la place, il a effectivement fait passer une loi faisant de la
propagande en faveur de l’homosexualité auprès des mineurs une
infraction pénale. Il n’a pas non plus cédé sur la tristement célèbre affaire des « Pussy Riot » – Amnesty International a appelé ces créatures des « prisonniers de conscience »,
mais cela ne l’a pas empêché de les coller exactement là où elles le
méritaient : dans un camp de travail en compagnie d’autres petits
délinquants. Poutine n’a pas non plus cédé d’un millimètre aux foules
libérales qui ont tenté d’organiser un coup d’Etat coloré similaire à celui qu’ils ont tenté plus tard sur la place Maïdan à Kiev. Et lorsque les intérêts pétroliers occidentaux ont envoyé les activistes de Greenpeace
pour essayer d’empêcher la Russie d’explorer et d’exploiter son plateau
arctique, Poutine a montré qu’il n’avait pas non plus l’intention de
céder à ce genre de pression, et au contraire, il a fait en sorte que la Russie développe les moyens et capacités de défendre ses intérêts nationaux au pôle Nord.
Dernier point, mais non le moindre, il a obtenu que deux de ses plus
redoutables adversaires (Berezovsky et Khodorkovski) implorent sa
miséricorde (le premier a été tué pour cela, et le second a quitté la
Russie).
Tout cela a prouvé aux Anglo-sionistes que la Russie n’était plus leur colonie et que la Russie avait récupéré la plupart, mais pas toute, sa souveraineté. C’est une grande réussite car pour la première fois depuis Février 1917, une Russie souveraine est réapparue sur la carte du monde.
Et pourtant, je pense qu’il y a quelqu’un qui mérite encore plus
d’éloges, et c’est lui que je vais désigner comme mon « homme de l’année
2013 » :
L’Homme de l’année 2013 pour Le Saqr : Le soldat syrien
En termes simples – sans le courage incroyable du soldat syrien,
Poutine n’aurait pas eu la possibilité de maintenir sa position de
principe sur la Syrie tout simplement parce que la Syrie aurait été
renversée par les mangeurs de foie wahhabites
et il n’y aurait plus eu de Syrie à défendre. Pire encore, la « ligne
de défense » politique et militaire aurait été déplacée à la frontière
iranienne et dans le golfe Persique. Quant au Hezbollah, il aurait été
confronté à un environnement beaucoup plus dangereux, coincé comme il
aurait été entre les sionistes d’une part et les singes médiévaux des
monarchies du Golfe et leurs agents stipendiés au Liban.
Certes, l’armée syrienne a bien obtenu de l’aide de l’Iran et du Hezbollah, et probablement aussi de la Russie, mais celle-là est restée largement secrète. Pourtant, le soldat syrien était littéralement la pierre angulaire de toute la Résistance dans le Moyen-Orient et si ce soldat syrien avait été vaincu ou découragé, toute la Résistance aurait beaucoup souffert.
Bien sûr, le soldat syrien a dû faire preuve de courage pour lutter
contre la coalition internationale qui a réuni des officiers occidentaux
des forces spéciales et des hordes wahhabites meurtrières de tous les
coins de la planète. Mais il dut aussi faire preuve d’un autre type de
courage afin de ne pas être découragé par les soi-disant « Amis de la
Syrie » qui se sont réunis dans cette rencontre internationale sur la
manière d’écraser la Syrie. Il a fallu un courage très spécial au soldat
syrien afin de ne pas être dégoûté et amer quand il a vu la vague de
trahisons venant de partout dans le monde arabe et musulman, en
particulier de la part des prostituées politiques du Hamas et du reste des « intellectuels » Palestiniens qui se sont mis du côté de l’Oncle Sam et de son Empire.
Je peux seulement imaginer l’angoisse ressentie par les soldats syriens
quand on leur a dit que la Russie, l’Iran et le Hezbollah n’auraient
rien à offrir de plus que des mots, tandis que l’Occident allait offrir
de l’argent, des armes et de l’entraînement à l’insurrection. Et malgré
tout, l’esprit combatif du soldat syrien n’a pas été brisé, même lorsque
certains généraux syriens ont trahi leurs collègues officiers et fait
défection vers leurs maîtres occidentaux.
Et pourtant, d’une certaine manière, même ceux qui veulent vraiment que le peuple syrien soit libre semblent considérer comme un acquis que l’armée syrienne serait unie dans la lutte, sans hésitation ou doute. Pourquoi ? Ce ne sont pas des robots. Et je suis absolument sûr que la plupart d’entre eux sont tout à fait conscients du fait que le régime syrien actuel est, dirons-nous, moins-que-parfait, et que les services de sécurité syriens ne sont pas précisément bien-aimés par la grande majorité de la population. À l’ère d’Internet, je suis tout à fait convaincu que la grande majorité des Syriens sont pleinement conscients de tous les aspects repoussants du régime que Bachar al-Assad a hérité de son père. Je suppose qu’ils se rendent compte qu’on ne lui a tout simplement pas donné le temps de mettre en œuvre les réformes qu’il avait méditées dès ses années au Royaume-Uni et qu’ils lui ont pardonné sa gestion maladroite des premiers stades de l’insurrection. Quoi qu’il en soit, les soldats syriens avaient beaucoup de raisons de douter et de craindre qu’ils seraient balayés comme le régime de Kadhafi. Et pourtant ils ont tenu bon, durant une longue période de deux ans et demi, et ils ont tenu assez longtemps pour enfin entrevoir au moins les grandes lignes d’une fin possible à ce conflit.
Et pourtant, d’une certaine manière, même ceux qui veulent vraiment que le peuple syrien soit libre semblent considérer comme un acquis que l’armée syrienne serait unie dans la lutte, sans hésitation ou doute. Pourquoi ? Ce ne sont pas des robots. Et je suis absolument sûr que la plupart d’entre eux sont tout à fait conscients du fait que le régime syrien actuel est, dirons-nous, moins-que-parfait, et que les services de sécurité syriens ne sont pas précisément bien-aimés par la grande majorité de la population. À l’ère d’Internet, je suis tout à fait convaincu que la grande majorité des Syriens sont pleinement conscients de tous les aspects repoussants du régime que Bachar al-Assad a hérité de son père. Je suppose qu’ils se rendent compte qu’on ne lui a tout simplement pas donné le temps de mettre en œuvre les réformes qu’il avait méditées dès ses années au Royaume-Uni et qu’ils lui ont pardonné sa gestion maladroite des premiers stades de l’insurrection. Quoi qu’il en soit, les soldats syriens avaient beaucoup de raisons de douter et de craindre qu’ils seraient balayés comme le régime de Kadhafi. Et pourtant ils ont tenu bon, durant une longue période de deux ans et demi, et ils ont tenu assez longtemps pour enfin entrevoir au moins les grandes lignes d’une fin possible à ce conflit.
À la fin de l’année 2013, les choses ont vraiment l’air d’aller mieux
qu’en 2012 ou en 2011 pour la Syrie, et même si les Saoudiens menacent désormais clairement de mener une campagne terroriste, il est désormais possible d’espérer que 2014 sera une année meilleure en comparaison pour le peuple syrien.
Mention spéciale : Hassan Nasrallah
Je dois mentionner une autre personne qui a agi héroïquement
en 2013 : Hassan Nasrallah. À un moment où la grande majorité du monde
musulman et arabe avait trahi le peuple syrien et s’était
essentiellement vendue aux Anglos, aux sionistes et aux Wahhabites,
Hassan Nasrallah a pris la décision très délicate de se tenir aux côtés
du régime syrien, même si je suis sûr qu’il avait peu d’amour pour Assad
ou sa marque de baasisme. Nasrallah doit aussi avoir su à quel point le
régime syrien était corrompu, qu’il était plein à craquer d’agents de
la CIA, du MI6, du Mossad et de la DGSE ainsi que de fonctionnaires tout
simplement corrompus, et pourtant il prit la bonne décision, très tôt,
de se tenir aux côtés de la Syrie et de son Président moins-que-parfait.
Et quand les choses ont vraiment mal tourné, Hassan Nasrallah a bien
envoyé des combattants du Hezbollah pour aider l’armée syrienne, même si
cela l’a mis dans une situation politique délicate au Liban. Quant aux
combattants du Hezbollah, ils se sont comportés comme toujours
– d’une manière absolument extraordinaire – et ils ont le rôle crucial
d’avoir renversé la tendance de toute la guerre au cours de la bataille
d’Al-Qusayr.
La principale raison pour laquelle je n’ai pas donné le titre d’
« Homme de l’année » à Hassan Nasrallah est qu’il serait plus digne du
titre d’ « Homme de la décennie ». Par ailleurs, pensez-y de cette façon
: début 2011, qui aurait pu attendre de Hassan Nasrallah qu’il agisse
avec sagesse et héroïsme ? Tout le monde, bien sûr. Mais qui se serait
attendu à ce que le soldat syrien montre tant de courage et de force ?
Pas beaucoup de gens, je pense. Ce qui est sûr, c’est que Hassan
Nasrallah reste l’un des dirigeants les plus populaires au Moyen-Orient
alors que très peu de personnes rendent hommage au soldat syrien, et
c’est pourquoi j’ai décidé de le désigner comme mon « Homme (collectif)
de l’année 2013 ».
Quels sont vos candidats ?
Le Saqr
Article original :
http://vineyardsaker.blogspot.fr/2013/12/sakers-man-of-year-2013-syrian-solider.html
Traduction :