L’année 2013 s’achève, elle aura apporté le pire et le meilleur.
Les
nouvelles les plus alarmantes sont venues d’Afrique au sud du Sahara,
avec l’apparition d’un certain nombre de conflits qui vont probablement
s’étendre. Plus au Nord, certains pays du monde arabo-musulman
n’arrivent toujours pas à sortir du chaos dans lequel ils ont été
plongés soit par les réactions aux révolutions du printemps arabe, soit
par des interventions militaires étrangères.
La situation économique des pays occidentaux n’a pas connu d’amélioration notable, la croissance économique est trop faible pour faire diminuer le chômage de masse et les risques d’une nouvelle crise financière n’ont pas disparu.
La situation économique des pays occidentaux n’a pas connu d’amélioration notable, la croissance économique est trop faible pour faire diminuer le chômage de masse et les risques d’une nouvelle crise financière n’ont pas disparu.
Dans la lutte qui oppose les grands ensembles géopolitiques, le processus de basculement du monde unipolaire vers un monde multipolaire s’est poursuivi. La domination américaine est considérablement affaiblie, face à une Asie en pleine expansion du moins sur le plan économique.
La
domination militaire étant encore provisoirement dans les mains d’une
alliance atlantique qui cependant pourrait être fortement pénalisée par
de futures coupes budgétaires américaines.
L’Europe
connait un certain nombre de problèmes qui ne sont pas résolus. Il y a
la crise économique et le chômage massif dans certains pays de l’union,
mais il y a aussi en Europe un grand nombre de mouvements nationaux
eurosceptiques qui contestent de plus en plus les projets et les
méthodes du gouvernement de Bruxelles. L’élargissement sans fin de
l’Union Européenne semble enrayé, la crise Ukrainienne ou la relation
avec la Turquie en étant les démonstrations historiques les plus
flagrantes.
Le
nouvel acteur économique eurasiatique (l’Union Douanière) devrait
directement bénéficier de cette incapacité de Bruxelles à maitriser ses
finances et son avenir. L’acteur clef de cette Union Eurasiatique en
devenir, la Russie, a considérablement contribué au basculement du monde
unipolaire vers un monde multipolaire. Ainsi, l’année 2013 aura été
l’année de la diplomatie russe, qui est intervenue avec succès dans des
crises explosives, que l’on pense au dossier Iranien au dossier Syrien
mais aussi au dossier Ukrainien. Ce dernier dossier semble avoir encore
un peu plus détérioré la relation entre la Russie et l’Union de
Bruxelles comme les lecteurs de RIA-Novosti pouvaient s’en douter dès le
milieu de cette année 2013.
C’est
dans le dossier syrien que la maîtrise de la diplomatie de la Russie
est apparue au premier plan, en empêchant le bombardement du pays par
les forces de l’Otan, et en obtenant la confiscation et la destruction
des armes chimiques. Le projet de renversement de l’État Syrien semble
avoir définitivement échoué, notamment grâce notamment au soutien
militaire, économique et diplomatique russe.
La
tenue de la conférence internationale “Geneve2″ sur la Syrie qui
devrait avoir lieu en janvier 2014 pourrait marquer une nouvelle étape
victorieuse pour la diplomatie russe. Le président russe, après avoir
été élu homme le plus influent de l’année (on a même parlé d’année
Poutine) pourrait même recevoir le prix Nobel. Qui aurait pu imaginer
cela en mars 2.000 ?
Sur
le plan intérieur la Russie connaît une croissance en baisse mais qui
devrait rester positive en 2014 et 2015. Insuffisant certes, mais une
croissance faible vaut mieux qu’une récession. Les JO d’hiver de Sotchi
seront sous haute surveillance et le président russe vient de procéder à
une amnistie visant les détenus fragiles, comme les femmes enceintes ou
ayant des enfants en bas âge, les invalides, les personnes âgées ou
encore les prisonniers condamnés à des peines inférieures à deux ans.
Les Pussy-Riot sont donc libres, ce qui va faire plaisir aux
journalistes français et aux stars du Show-business qui les ont
soutenues.
Mais
le président russe ne s’est pas arrêté à cette amnistie, puisqu’il a
aussi accepté la demande de grâce présidentielle de Mikhaïl
Khodorkovski. Ce dernier, juste quelques heures après être sorti de
prison, bénéficiait déjà d’un visa Schengen et s’envolait pour
l’Allemagne. Il est loin le temps ou Der Spiegel le traitait de
“komsomol radis” et de “conformiste du plus pur aloi”. La libération du
plus célèbre oligarque encore en prison a été plausiblement négociée. Il
risquait, en Russie, un troisième procès avec d’autres condamnations
qui auraient été justifiées par les tribunaux. Les lecteurs ayant des
doutes à ce sujet peuvent lire cet article ou bien celui-ci.
Le président russe, qui avait indiqué à plusieurs reprises durant ces
deux dernières années qu’il était disposé à examiner une requête
d’amnistie de Khodorkovski à condition que l’intéressé en fasse la
demande, à tenu sa parole. Le deal est-il que Mikhaïl Kodorkovski
n’interfère plus jamais dans la politique russe ?
Dans un tout autre domaine, le domaine démographique, la Russie remportera fin 2013 une victoire hautement symbolique puisque pour la première fois depuis 1991 le nombre de naissances dépassera le nombre de décès.
Cette
réalité remet en cause 15 ans de prédictions catastrophistes d’experts
en démographie qui ont toujours affirmé que la baisse de la natalité et
l’effondrement de la population russe étaient irréversibles.
En
2012, il y a eu 1.896.000 naissances en Russie contre 1.214.000
naissances en 1999. Cette augmentation de 56% (!) est le résultat d’une
grosse décennie d’efforts des autorités pour inverser les tendances
sociales, morales et sanitaires critiques des années 90 et ce malgré une
structure de classe d’âge en âge de procréer plutôt défavorable a une
augmentation des naissances comme on peut le voir ici. Une habile et
forte propagande a été développée pour inciter les familles a faire des
enfants, certains budgets sociaux ont été massivement augmentés puis
redéployés comme il le fallait et le résultat est là. Ce succès
extraordinaire est encore passé sous silence par les médias d’occident
mais confirme bien qu’en politique tout est question de volonté.
La
fin de l’année 2013 marque aussi la fin de la vie de l’agence
RIA-Novosti. L’Agence ne disparaît totalement, elle va renaitre en 2014,
telle le phénix, sous le nom de: “Россия Сегодня” (Russia Segodnia), en
fusionnant avec la Voix de la Russie.
Cette tribune sera la 151ième, après 37 mois de collaboration avec RIA-Novosti.
Chers lecteurs, je vous souhaite de bonnes fêtes et je vous dis : A l’année prochaine !
Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un “autre regard sur la Russie”.