Felix D. Sbirov
La Version française du discours de Donald J. Trump, lors de sa prestation de serment. Version intégrale.
Monsieur le Président de la Cour suprême, Messieurs les Présidents
Carter, Bush, Clinton, Obama, concitoyens américains et peuple du monde,
merci.
Nous, les citoyens américains, nous sommes unis dans un grand effort national pour reconstruire notre pays.
Ensemble, nous déterminerons la trajectoire de notre pays et celle du monde pour de nombreuses années à venir.
Nous aurons des défis. Nous aurons à affronter des difficultés, mais nous accomplirons ce travail jusqu’au bout.
Tous les quatre ans, nous nous réunissons sur ces marches pour
assurer la transition du pouvoir. Et nous remercions le président Barack
Obama et la première dame, Michelle Obama, pour leur aide précieuse
durant cette transition. Ils ont été formidables.
La cérémonie d’aujourd’hui a toutefois un sens très particulier, car
il ne s’agit pas seulement de transférer le pouvoir d’une administration
à une autre ou d’un parti à un autre. Nous déplaçons le pouvoir de
Washington pour vous le rendre à vous, le peuple des États-Unis.
Pendant trop longtemps, une petite élite de la capitale de notre pays
a tiré profit des avantages de notre gouvernement, pendant que le
peuple en faisait les frais. Les politiciens ont prospéré, alors que le
peuple n’a tiré aucun bénéfice de toutes ces richesses. L’establishment
s’est protégé lui-même, mais il n’a pas protégé les citoyens de notre
pays. Leurs victoires n’ont pas été les vôtres. Leurs triomphes n’ont
pas été les vôtres. Et pendant qu’ils faisaient la fête dans notre
capitale nationale, il n’y avait rien à fêter dans les familles en
difficulté partout au pays.
À partir de maintenant, tout ceci va changer. Parce que ce moment est
votre moment. Il vous appartient. Il appartient à tous ceux qui sont
réunis ici et à tous ceux qui nous regardent partout aux États-Unis.
C’est votre jour, ceci est votre célébration, et ce pays, les États-Unis
d’Amérique, est votre pays. Ce qui compte vraiment, ce n’est pas qui
détient le pouvoir au gouvernement, mais le fait que le gouvernement est
entre les mains du peuple américain.
Le 20 janvier 2017 demeurera dans les mémoires comme le jour où le
peuple aura repris le pouvoir dans le pays. Les hommes et les femmes
laissés pour compte de ce pays ne seront plus oubliés. Tout le monde
vous écoute désormais. Vous êtes venus par dizaines de millions pour
vous joindre à un mouvement historique et inédit dans l’histoire du
monde. Au centre de ce mouvement, il y a la conviction que la nation
existe pour servir ses citoyens. Pour donner aux Américains ce dont ils
ont besoin : d’excellentes écoles pour leurs enfants, la sécurité dans
leurs quartiers pour leurs familles et de bons emplois pour tous. Ce
sont là les aspirations raisonnables d’un peuple épris de justice.
Mais, pour un beaucoup trop de nos citoyens, la réalité est tout
autre : des mères et des enfants sont piégés par la pauvreté dans nos
villes, nos usines rouillées sont en décrépitude partout au pays, notre
système éducatif manque d’argent, ce qui empêche les élèves et les
étudiants d’accéder au savoir, et la criminalité, les gangs et la drogue
ont pris trop de vies et privé notre pays de son immense potentiel.
Le carnage américain s’arrête ici et maintenant. Nous sommes une
seule et même nation, et leur souffrance est la nôtre. Leurs rêves sont
les nôtres, et leurs succès seront les nôtres. Nous partageons le même
cœur, la même maison et le même destin glorieux. Le serment que je prête
aujourd’hui est un serment d’allégeance à tous les Américains.
Des décennies durant, nous avons enrichi les industries étrangères
aux dépens de l’industrie américaine. Nous avons subventionné les armées
d’autres pays, tandis que nos équipements militaires se dégradaient.
Nous avons défendu les frontières d’autres pays tout en refusant de
défendre les nôtres. Nous avons dépensé des billions de dollars à
l’étranger, alors que l’infrastructure des États-Unis tombait en
décrépitude. Nous avons rendu riches d’autres pays, pendant que la
richesse, la puissance et la confiance de notre pays se dissipaient à
l’horizon. Une à une, les usines ont fermé, sans une seule pensée pour
des milliers de travailleurs américains laissés pour compte. La richesse
de notre classe moyenne a été arrachée des foyers et a été redistribuée
au monde entier.
Mais ça, c’est le passé. Maintenant nous sommes résolument tournés vers l’avenir.
Pendant que nous sommes tous rassemblés ici aujourd’hui, nous
promulguons un nouveau décret qui devra retentir dans toutes les villes
et toutes les capitales du monde. À partir d’aujourd’hui, l’Amérique
aura une nouvelle vision. À partir d’aujourd’hui, ce sera uniquement
« les États-Unis d’abord ». Toutes les décisions en matière de commerce,
de taxes, d’immigration ou d’Affaires étrangères seront prises au
profit des travailleurs américains et des familles américaines. Nous
devons protéger nos frontières des ravages causés par d’autres pays qui
fabriquent nos produits, volent nos entreprises et détruisent nos
emplois. Et, le fait de les protéger nous rendra notre prospérité et
notre grandeur.
Je me battrai pour vous de toutes mes forces. Et je compte ne jamais vous décevoir.
Les États-Unis vont vaincre à nouveau, vaincre comme ils n’ont jamais
vaincu. Nous allons ramener nos emplois, nous allons rétablir nos
frontières, nous allons retrouver notre santé, et nous allons retrouver
nos rêves.
Nous allons construire de nouvelles routes et autoroutes, de nouveaux
pont, aéroports, tunnels et chemins de fer partout dans notre
merveilleux pays. Nous allons sortir les gens de l’aide sociale et leur
redonner du travail pour reconstruire notre pays avec une main d’œuvre
américaine, avec le travail des Américains.
Nous obéirons à deux règles simples : acheter américain et embaucher
américain. Nous chercherons à garder l’amitié et les bonnes grâces des
autres pays du monde, mais à eux de comprendre que tout pays a le droit
de faire passer ses intérêts avant ceux des autres. Nous ne cherchons
pas à imposer notre mode de vie à quiconque, mais nous voulons qu’il
serve d’exemple aux autres. Nous voulons être un exemple d’excellence.
Nous allons renforcer nos anciennes alliances et en conclure d’autres
afin d’unir le monde pour éradiquer le terrorisme de l’islam radical de
la face de la Terre. Nos politiques seront fondées sur une allégeance
totale aux États-Unis d’Amérique. Et cette loyauté à l’égard de notre
pays nous fera redécouvrir notre loyauté envers les autres. Quand on
ouvre son cœur au patriotisme, il n’y a pas de place pour les préjugés.
La Bible nous dit à quel point il est bon pour les hommes de vivre dans
l’unité et l’harmonie. Nous devons nous exprimer ouvertement afin de
débattre honnêtement pour régler nos différends et rester solidaires.
Quand l’Amérique est unie, personne ne peut l’arrêter. N’ayez crainte,
nous sommes protégés et nous serons toujours protégés par les hommes et
les femmes extraordinaires de notre armée et de nos forces de sécurité.
Et, surtout, nous serons protégés par Dieu.
Enfin, nous devons avoir des rêves de grandeur. Aux États-Unis, nous
pensons qu’une nation ne peut vivre que si elle demeure prospère. Nous
n’accepterons plus les politiciens qui ne font que parler sans agir et
qui se plaignent constamment sans rien faire pour que la situation
change.
L’époque des palabres inutiles est révolue. C’est le moment d’agir.
Ne permettez à personne de vous dire que c’est impossible. Aucun défi ne
peut être plus grand que l’esprit combatif américain. Nous n’échouerons
pas. Notre pays redeviendra de nouveau prospère. Nous sommes au seuil
d’un nouveau millénaire; une nouvelle ère commence, qui devra ouvrir de
nouveaux horizons et nous permettre de panser nos plaies et de mobiliser
nos énergies pour faire prospérer nos industries et concevoir les
technologies de demain.
Une nouvelle fierté nationale nous étreint pour élargir nos horizons
et surmonter nos divisions. Rappelez à votre mémoire cette sagesse
ancestrale, que nos soldats n’oublieront jamais, selon laquelle, que
nous soyons noirs, basanés ou blancs, nous avons le même sang rouge du
patriotisme qui coule dans nos veines. Nous jouissons tous des mêmes
libertés glorieuses et nous saluons tous le même drapeau américain. Que
les enfants soient nés dans des villes comme Détroit ou dans les plaines
venteuses du Nebraska, ils regardent tous le même horizon et lèvent les
yeux vers les mêmes étoiles. Ils ont tous les mêmes rêves, et leur cœur
est rempli du même espoir de vie qui leur est donné par le même
créateur tout puissant.
Vous, les Américains de toutes les villes, proches et lointaines,
petites ou grandes, d’une montagne à l’autre, d’un océan à l’autre,
écoutez ces paroles : vous ne serez plus jamais ignorés.
Votre voix, vos espoirs et vos rêves définiront la destinée de
l’Amérique. Votre courage, votre bonté et votre amour nous guideront le
long du chemin. Ensemble, nous allons redonner aux États-Unis leur
puissance, leur richesse, leur fierté et leur sécurité.
Et, oui, ensemble, nous allons redonner aux États-Unis leur grandeur.
Merci, que Dieu vous bénisse. Merci. Que Dieu bénisse les États-Unis.
Source
Jacques Borde
Lancement réussi du Khanderi, le deuxième sous-marin classe Scorpène de la Bhāratīya Nau Sena (marine indienne), sur le chantier MDL à Bombay.
Le Khanderi, le deuxième sous-marin de classe Kalvari au design Scorpène, a été lancé le 12 janvier 2017sur le chantier de Mazagon Dock Shipbuilders Limited
(MDL) à Bombay, en présence du ministre (BJP) Shri Subhash Bhamre,
adjoint du ministre de la Défense, ainsi que du Commodore Rakesh Anand,
pdg MDL et de Pierre Legros, directeur des Programmes de DCNS.
Les sous-marins classe Kalvari sont basés sur les sous-marins d’attaque diesel-électriques Scorpène® conçus par DCNS et fabriqués par MDL. DCNS et MDL sont totalement engagés dans l’initiative Make In India,
ouvrant la voie à l’autonomie de la marine indienne. Le Groupe est
extrêmement fier de l’écosystème industriel solide qui a été mis en
place pour la réalisation en local des sous-marins P75.
Ce lancement marque le début d’une séquence d’événements qui conduira
à la séparation du sous-marin du ponton sur lequel il est en cours
d’assemblage, puis à sa mise à flot. Les essais sous pression et la mise
en route et en service des différents systèmes du sous-marin sont
actuellement en cours et se poursuivront après le lancement. Le Khanderi sera soumis à des tests et essais rigoureux, aussi bien à quai qu’en mer, au-dessus et en-dessous de la surface.
Le premier de classe, le Kalvari, passe actuellement, de
manière constructive, les principaux jalons des essais en mer avant sa
mise en service dans la marine indienne au cours des prochains mois.
Quatre autres sous-marins suivront le sillage du Khanderi, à intervalles de neuf mois.
© DCNS .
Jacques Borde
Certaines sources d’anticiper à
partir de propos de Donald J. Trump, une remontée des tensions avec la
Chine. Avec qui Tout est, effectivement possible ! Au fait, où en est-on
sur la nouvelle génération de bombardiers lourds made in China, appareils présentés comme à même de dissuader sérieusement les capacités de projection & de frappe du rival américain ?
Depuis des années, l’industrie aéronautique chinoise travaille bien
sur nouvelle génération de bombardier à longue portée. Le projet
répondant au nom de H-20.
Plusieurs choses sont à noter sur ce dossier.
En Chine, tout partant du sommet de la pyramide, le président Xi
Jinping a clairement affirmé son soutien à cette montée capacitaire de
la Zhōngguó Rénmín Jiěfàngjūn Kōngjūn (FAAPL, Force aérienne de l’Armée populaire de libération), qu’il a qualifiée de « stratégique » pour la Chine. Parlant à son propos « de capacités offensives et non plus simplement défensives comme c’était le cas dans le passé ».
À cette fin, toujours selon Xi Jinping, la FAAPL « doit donc posséder un bombardier stratégique à long rayon d’action ».
Il est à noter, que le qualificatif de « stratégique », repris également par la presse officielle chinoise, à propos d’un appareil « à long rayon d’action » est une nouveauté dans le discours chinois. Jusqu’à une date récente, ce vocable n’était réservé qu’au 2ème Corps d’artillerie de la Zhōngguó Rénmín Jiěfàng Jūn (APL, Armée de libération du peuple chinois), en charge des missiles nucléaires…
Rappelons que, pour ce qui existe déjà en matière de frappe aéroportée, les H-6K actuellement en dotation (de mémoire, 80 à 120 appareils modernisés en service en 2008, pour la version K) fabriqué par Xi’an Aircraft Industrial Corp. ne sont que des versions sinisés du vénérable Tupolev Tu-16 (code OTAN Badger).
Quid novi alors ?
Selon des sources locales, le H-20 offrira des caractéristiques comparables au B-2 Spirit de l’Air Force. Le patron de la FAAPL, le général Ma Xiaotian, a, de son côté, confirmé que la Chine était bien « en train de développer une nouvelle génération de bombardiers de longue portée et vous aurez bientôt l’occasion de le voir », sans donner, alors, plus de précision.
Propos confirmant l’appel lancé par le quotidien China Daily, estimant nécessaire de doter la FAAPL d’un nouveau bombarder « à long rayon d’action, sans lequel on ne peut pas parler de force stratégique ».
Un appareil qui devrait avoir un rayon d’action de 8.000 kilomètres
(sans ravitaillement en vol) et emporter 10 tonnes de bombes, de manière
à être en mesure d’intervenir jusqu’à la « deuxième chaîne d’îles » qui constitue « le périmètre de défense maritime du pays ».
Rappelons que pour les stratèges chinois, la « première chaîne »
part du Japon jusqu’à Taïwan en passant par les Philippines. La seconde
va des îles d’Ogazawara (ou Boin) jusqu’aux îles Mariannes et Caroline.
Quant aux spécifications du futur bombardier stratégiques, deux écoles s’affrontent.
1- Celle voulant que « Notre nouveau bombardier devrait être
supersonique comme le Tu-160, ce qui signifie qu’il aurait la capacité
pénétrer les défenses ennemies à très haute vitesse ultra-rapide (…). En
outre, je ne pense pas que nous avons besoin de construire un avion
comme le B-2, car un tel appareil sera trop technologiquement et
financièrement difficile pour la Chine. Faut-il investir un montant
astronomique pour développer une version chinoise du B-2 seulement pour
son apparence et sa furtivité douteuse ? » .
2- celle, s’exprimant par le biais d’un chercheur de l’Académie des sciences militaires de l’APL, parlant, lui, d’un « bombardier stratégique » type B-2 justement qui « devra avoir une survivabilité élevée et une longue distance de pénétration, ce qui exige un avion à faible visibilité ».
Où en est-on aujourd’hui ?
Les vues d’artistes disponibles, seules pistes tangibles à
ce jour pour tenter d’évaluer l’état d’avancement du projet, semblent
privilégier l’hypothèse B-2. À cela près que :
1- soit nous tombons sur quelque-chose qui ressemble à un simple copié-collé d’une vue du B-2 Spirit. Ce qui laisse de la marge de la table à dessin à la mise en service actif d’un appareil de ce type.
2- soit une autre vue d’artiste montrant une implantation et un carénage des moteurs qui reflètent une piètre furtivité quant à la signature thermique des (quatre) moteurs. Ce qui est déjà le cas des prototypes d’appareils comme le J-20. Cela confirme que la mise au point de moteurs de dernière génération, et leur furtivité, semble bien être le point faible de l’aéronautique militaire chinoise.
Quant aux capacités proprement stratégiques, sans ravitaillement en vol, elles ne dépasseront pas les 5.000 km.
Alors : encore un effort pour être vraiment révolutionnaires camarades !…
Source
Jacques Sapir
A quoi sert donc la « primaire » de la « gauche » organisée par le P
« S » ? On peut, légitimement, se poser la question. Les débats entre
les candidats montrent que l’espace politique de ces derniers se réduit
désormais considérablement. Au point que l’on peut se demander si cela
a-t-il le moindre sens de désigner un vainqueur. Pourtant, le jeudi 12,
nous aurons droit à un grand débat télévisé, sur lequel vont
certainement s’extasier journalistes et commentateurs. Ils sont donc
sept, Pinel, Valls, Montebourg, Hamon, Peillon, Bennhamias et de Rugy,
comme les sept nains de Blanche-Neige, sauf qu’aucun chevalier ne
viendra donner le baiser de la vie à un P « S » en état de coma dépassé,
et que l’on se dit que cette comparaison est une insulte aux sept
personnages du conte…
Le duo formé par Manuel Valls, ex-Premier ministre, et Arnaud
Montebourg, est particulièrement éclairant. Mais, les autres candidats
présentent tous, à un degré ou à un autre, le même problème : ils ne
sont guère crédibles, et en tous les cas certainement moins que d’autres
candidats qui, eux, ne concourent pas à la « primaire » organisée par
le Parti « socialiste ».
Valls et Macron, ou le côté obscur de la farce…
Manuel Valls est confronté à la tâche quasi-impossible de faire
oublier en quelques semaines son « œuvre » comme chef du gouvernement.
Cela nous donne la figure étonnante d’un candidat qui dit vouloir
supprimer l’article 49.3 de la constitution, alors que le même homme,
mais cette fois en tant que Premier ministre, en a usé et abusé lors du
vote de la loi travail, au printemps 2016. Bien sûr, chacun à le droit
de changer, et l’on peut supposer que Manuel Valls a rencontré la
révélation du rôle du 49.3, sa candidature représentant alors son
« Chemin de Damas » en la matière. Mais on peut douter de sa capacité à
en convaincre les électeurs de « gauche ». De même, s’il met aujourd’hui
tant d’insistance à proclamer son attachement aux valeurs de la dite
« gauche », à se présenter comme un « rassembleur », c’est qu’il aura
quelques difficultés à en convaincre les électeurs. Sa candidature ne
repose que sur l’hypothèse d’une amnésie collective. Et l’on comprend
bien où est, pour lui, le problème. C’est que la place du centre-gauche
est déjà occupée par Emmanuel Macron. Le sémillant candidat des marchés
financiers et de la banque a ce qui manque à l’ancien Premier ministre :
une figure aimable (et ceci dit sans vouloir nullement offenser Manuel
Valls, car l’on ne juge que du politique et non du physique), un
discours tout aussi ronflant que creux qui cherche à vous faire prendre
des vessies pour des lanternes, une posture moderne. Bref, on ne voit
guère ce qui pourrait tenter l’électeur du P « S » déjà tenté par un
vote de centre-gauche de se prononcer pour Manuel Valls quand il a sous
la main un Macron. Bien sûr, le bilan de ce dernier n’est guère plus
glorieux que celui de son ancien patron. Les autocars, lancés à grand
son de trompe, s’avèrent être une arnaque de première grandeur, sa
réforme de dérèglementation de certaines professions s’avère être un
désastre total ; enfin, la responsabilité d’Emmanuel Macron est tout
autant engagée dans le vote de la très contestable (et très contestée)
« loi travail » que celle de l’ex-Premier ministre. Mais voilà, Emmanuel
Macron apparaît bien moins usé par son passage au gouvernement que
Manuel Valls. Si ce dernier avait quitté le gouvernement à l’été 2015,
il en aurait (peut-être) été tout autrement. Valls arrive fourbu et
épuisé, trainant derrière lui tel un boulet son bilan. On comprend qu’il
ne fasse guère envie.
Montebourg et Mélenchon
Le grand adversaire de Manuel Valls, au sein de cette primaire, est
Arnaud Montebourg, qui est censé incarner la « gauche » au sein de ce
qui n’est plus qu’un double mensonge, le « parti socialiste ». Mensonge,
bien sur, car ce « parti » n’est nullement socialiste, mais mensonge
aussi car ce n’est plus depuis longtemps un parti, c’est à dire un
instrument collectif représentant les intérêts de ses membres, mais bien
l’instrument d’ambitions personnelles et le lieu d’expression de haines
recuites et de pratiques délétères.
Le problème d’Arnaud Montebourg, qui avait réuni sur son nom 17% des
voix lors de la « primaire » de 2011, ce qui est à comparer avec le
score de son principal adversaire, Manuel Valls qui n’en avait réuni que
5%, est qu’il a durablement altéré son image par des postures qui sont
incompréhensibles. L’homme du « fabriqué en France » se réclame d’un
partage de la souveraineté avec les institutions européennes. Outre le
fait que la souveraineté ne se partage pas, chose qu’un juriste comme
Montebourg devrait savoir, on ne voit pas bien l’utilité de « fabriquer
en France » si l’on accepte de céder notre souveraineté. Le thème du
« made in France » n’est compatible, en réalité, qu’avec une véritable
position souverainiste. Il implique des positions protectionnistes,
justement pour conserver et ramener des emplois vers le territoire
français. Cela, tout le monde peut le comprendre. Tout le monde, mais
apparemment pas Arnaud Montebourg. Bien sûr, on peut toujours dire
qu’une certaine incohérence de discours est nécessaire en politique.
Mais, en réalité, cette incohérence peut s’avérer mortelle. Et cela
d’autant plus qu’il y a, à gauche, un autre candidat qui dit aujourd’hui
les mêmes choses, mais de manière bien plus cohérente qu’Arnaud
Montebourg, c’est Jean-Luc Mélenchon.
La candidature de Mélenchon, qui – rappelons-le – a fait le choix
justifié (n’est-ce pas Pierre Laurent…) de ne pas se présenter à cette
funeste primaire, possède tout ce qui manque à Montebourg : une relative
clarté sur la question de l’Euro tout comme sur celle de l’Union
européenne, une véritable réflexion sur la réorientation de l’économie,
sur la nécessité d’avoir des formes de planifications, et sur le lien
entre économie et écologie. On peut faire tous les reproches que l’on
veut à Jean-Luc Mélenchon, et l’auteur de ces lignes ne s’est pas privé
de souligner les incohérences en matière constitutionnelle de son
programme, ni celles qui existent quant aux institutions européennes. Il
n’en reste pas moins que le niveau de cohérence de son projet est
incomparablement supérieur à celui d’Arnaud Montebourg. Pour un électeur
de gauche, égaré encore au parti « socialiste », il est plus juste et
plus utile de voter pour Mélenchon au premier tour de l’élection
présidentielle, et de ne pas se déplacer à la « primaire ».
La guerre des clowns
Faisons un rapide tableau des autres candidats. Benoît Hamon semble
bien mener sa barque, mais c’est pour n’aller nulle part. Il adopte ce
qu’il croit être une posture mitterrandienne, mais c’est une farce ; une
farce tranquille, mais néanmoins une farce. Sa candidature est en
réalité vide de sens. Cela n’étonnera que ceux qui ont oublié sa
désastreuse critique de la politique du gouvernement en septembre 2009,
quand il reprochait à celui-ci, en pleine crise économique et
financière, d’accroître le déficit. Cela étonnera encore moins ceux qui
se souviennent que Benoît Hamon avait commencé sa « carrière » par les
Jeunes Rocardiens, au sein desquels il a beaucoup fréquenté un certain
Manuel Valls. Ce candidat confond une « primaire » à l’élection
présidentielle avec un congrès de son parti. Notons, à se décharge,
qu’il n’est pas le seul. Vincent Peillon, l’homme qui fait subir à la
philosophie et à l’histoire les derniers outrages, veut nous faire
prendre une vulgaire magouille de congrès avec une véritable
candidature. Qu’il ne soit pas immédiatement retrouvé aux urgences de
l’Assistance Publique est bien la preuve qu’en France, et en particulier
en politique, le ridicule ne tue plus, et parfois on a bien envie de
dire, hélas….
Les deux compères écologistes, le duo de Rugy et Benhamias, voudrait
nous infliger une redite du lamentable congrès et de la primaire de
EELV, où ils ont été vaincus. Ils sont, l’un et l’autre, comme une
incitation à zapper, à éteindre le poste de télévision. Alors, tous les
deux, ce n’est plus une incitation, mais cela devient une (ardente)
obligation. D’ailleurs, c’est bon pour la planète…
Nous avons aussi la candidate du PRG, Mme Sylvie Pinel. Oui, Sylvie
Pinel ; bon, Sylvie Pinel. Comment dire…Il me vient une référence de la
littérature russe : « et je te renvoie dans ton néant, à Tver ». Mme
Sylvie Pinel ne connaît pas Tver, mais elle a beaucoup fréquenté le
néant.
En fait, pris en tenailles entre Emmanuel Macron sur la droite, et
Jean-Luc Mélenchon sur la gauche, la primaire organisée par le parti
« socialiste » n’a plus de sens depuis longtemps, car ses candidats sont
incapables d’articuler une véritable vision des problèmes politiques,
un programme cohérent, une image différente de la décomposition
hollandiste, quand il ne sont pas tout simplement incapables… Cette
primaire ne sert à rien, même si elle sert à certains, et permet de
flatter les égo d’autres. C’est typiquement le genre de non-événement
qui attire tellement les médias car il les dispense de parler des
véritables sujets. Nous allons donc devoir souffrir les cris et les
glapissements de cette primaire. Un conseil : éteignez donc votre
téléviseur…
Source
Felix D. Sbirov
L’ère Obama se termine. Ni dans la gloire, ni dans la décence d’ailleurs. Épaulé par une partie de l’establishment étasunien, le président sortant fait tout ce qu’il peut pour miner le terrain à son successeur. Qu’en sera-t-il de ce jeu de massacre à la prestation de serment de Donald J. Trump ? Alea jacta est, avait dit en son temps un certain C. Julius Caesar.
Quid du discours d’adieu d’Obama ?
Jacques Borde. Bof : des phrases, ou l’écume poisseuse d’un plaidoyer pro domo visqueux à souhait. Tout ça passé en boucles par nos media munichois. Pathétique.
Ou comme l’a dit Slobodan Despot, « Aujourd’hui, nos media affligés pleurent le départ du président-humaniste qui a largué 26.171 bombes sur 7 pays en 2016 ».
Quant à ce cher Ebber Addad, il souligne que si « … la forme y
est comme d’habitude, toujours aussi élégant, toujours un bon tribun qui
sait haranguer la foule, la faire rire et la faire pleurer mais sur le
fond rien n’a changé, il est toujours aussi creux et prend autant de
libertés avec la vérité en même temps que ses désirs pour des réalités.
C’est un idéologue mais surtout un expert en transformation des faits et
un maître de l’illusion avec la même crédibilité qu’un camelot des
Grand Boulevards du temps de mon adolescence. Pour commencer, il a
oublié de dire qu’il a accumulé plus de dettes en huit ans que ses 43
prédécesseurs réunis mais il a oublié et transformé tellement de choses
que ce serait rébarbatif de les énumérer. Il laisse derrière lui un bon
nombre de bombes à retardement et certaines seront difficiles à
désamorcer, à commencer par sa désastreuse réforme de santé, Obamacare.
Quant à ses chiffres sur le chômage ils sont tellement minimisés qu’il a
dû, à mon avis, les tirer à la courte paille. Plus de la moitié des
chômeurs ne sont pas comptabilisés parce qu’au chômage depuis plus de
trois ans. On fait dire ce qu’on veut aux statistiques, c’est bien connu ».
Comme bien souvent, en pareil cas,la vérité est ailleurs…
Que voulez-vous dire ?
Jacques Borde. Que la vérité économique, en tout cas, est toute
autre. Je veux dire totalement différente des oukases d’un Obama ou des
prédictions d’un Soros.
Un exemple : le groupe italo-américain Fiat-Chrysler va
investir un milliard de dollars d’ici à 2020 dans deux de ses usines
dans le Michigan et l’Ohio. 2.000 nouveaux emplois vont être créés pour
assembler notamment sa nouvelle Jeep de luxe Wagoneer ainsi qu’un pick-up, précisait le communiqué publié à la veille de l’ouverture du salon automobile de Detroit. Fiat-Chrysler va également produire dans son usine de Warren (Michigan) une grosse camionnette à plateau (pick-up) de marque Ram, actuellement fabriquée au Mexique. Comme quoi, relocaliser quand on veut…
Fiat-Chrysler, qui a senti le vent du boulet effleurer ses petits camarades Ford et GM insiste sur « … son engagement à renforcer sa base manufacturière aux États-Unis », prenant bien soin d’ajouter avoir également créé 25.000 emplois dans le pays depuis 2009.
Un message visiblement destiné à Donald Trump, qui a multiplié les
avertissements contre l’industrie automobile, implantant leurs usines au
Mexique pour y fabriquer à moindre coût des voitures destinées aux
États-Unis.
Exactement, ce que font les deux constructeurs français, PSA et Renault, soit dit en passant…
Et, en politique étrangère ?
Jacques Borde. Citons encore Eber Addad, dans ce domaine ô combien délicat, « …il n’a absolument rien réussi alors qu’aujourd’hui même Kerry nous parlait des succès de la diplomatie en Syrie ».
Quid d’Obama dans une semaine ?
Jacques Borde. Nous verrons bien. Mais c’est surtout le Barack Hussein de cette dernière semaine qui m’inquiète beaucoup plus.
Comme le note Eber Addad, « Dans une semaine Obama ne sera plus
Président et on a l’impression qu’il a envie de commencer une guerre
mondiale. On n’a jamais vu ça ! Un président sur je départ prendre
autant de décisions de politique étrangère comme s’il voulait savonner
la planche à son successeur et faire payer au monde entier son départ de
la Maison-Blanche… il vient d’envoyer des troupes, des tanks et de
l’artillerie en Pologne aux portes de la Russie comme une provocation…
Ce type est fou et je suis sûr qu’on en apprendra des choses sur lui
après son départ. Même son rictus et son physique ont changé ces
dernières semaines, l’amertume se lit sur son visage, la rancœur et la
colère froide dans ses moindres faits et gestes. Déclenchera-t-il un
conflit majeur ou prendra-t-il des décisions lourdes de conséquences
cette dernière semaine ? Yes, he can! ».
Oui, il le peut ! C’est bien là tout le problème. Bon ! Trois choses sont là pour nous rassurer…
Lesquelles ?
Jacques Borde. Oh, simplement celles-ci :
1- de son côté, son successeur à la tête de ce qui reste, envers et contre tout, l’hegemen
étasunien, Donald J. Trump, se veut toujours aussi rassurant et
pragmatique quant à ses relations avec ses homologues, Vladimir V.
Poutine, en tête.
2- côté russe, l’administration Poutine garde la tête froide et se
garde bien de répondre aux ultimes provocations d’un Obama de plus en
plus caractériel.
3- Côté Vieille Europe, Trump a réitéré ses propos de
campagne concernant l’Allemagne et ses choix géostratégiques, notamment à
propos des flux migratoires. Mais rien de bien nouveau en fait. Il
faudra, je le crains que nos dirigeants fasse avec. Fraü Merkel la
première.
Et, économiquement, où en est-on ?
Jacques Borde. Aux États-Unis, vous voulez dire ? Au beau fixe, pardi !
George Soros avait parié que la bourse allait se crasher après la
victoire de Donald J. Trump, et s’était positionné en conséquences. Il a
misé sur la baisse et a perdu, comme vient de l’écrire le très austère Wall Street Journal dans son édition du 12 janvier « près d’un milliard de dollars en raison du rallye boursier provoqué par l’élection surprise de Donald Trump ». Pour reprendre Eber Addad, « Ce n’est peut-être pas grand chose pour lui mais son ego en souffre et il est, heureusement, en fin de carrière
Diriez-vous à propos de l’administration sortante que ce sont mauvais perdants ?
Jacques Borde. C’est pire que ça. Ces gens-là, Egobama en tête, foulent au pied les institutions de leur propre pays.
Comme l’a dit Dominique Jamet, « On est surpris que les SR
américains et le président sortant ne soient pas plus nets et plus
clairs. Ou bien ils soutiennent des manœuvres pour empêcher Trump de
devenir président et dans ce cas, qu’ils aient le courage de leurs
accusations et qu’ils les prouvent ; ou bien qu’ils laissent tomber des
manœuvres qui relèvent encore moins des couloirs que des toilettes. En
ce moment, en discréditant Donald Trump, ils se discréditent eux-mêmes
et font du tort aux institutions américaines. Alors on aimerait avoir le
cœur net le plus vite possible et de deux choses l’une : soit on est
capable d’apporter des preuves étayant ces accusations et il faut aller
jusqu’au bout, soit on envoie ces accusations aux toilettes et on tire
la chasse »1.
Et du côté de Trump ?
Jacques Borde. Donald J. Trump, joue la montre assez intelligemment.
Ce tout en n’épargnant pas la presse caniveau de son pays, comme nous
venons de le voir lors de sa dernière conférence de presse.
Pour le reste, comment ne pas noter que l’essentiel des attaques le concernant ne tiennent tout simplement pas la route…
Dans quel sens ?
Jacques Borde. Prenez, tout la m… – désolé, je ne vois pas d’autre
terme plus approprié – que colportent, de ce côté-ci de l’Atlantique,
nos media munichois sur ses relations avec la Russie, ça ne tient pas la route. Et, surtout, déontologiquement, c’est acceptablement.
Lorsque « … je lis que « Trump est un mauvais président » et, beaucoup plus rarement, qu’il est un bon président », note Eber Addad. « La
sagesse, la prudence et même l’intelligence élémentaire inclineraient à
ne porter aucun jugement ni négatif ni même positif tant qu’on ne l’a
pas vu à l’œuvre…. sur quelles bases peut-on le juger aujourd’hui ? On
peut l’aimer ou ne pas l’aimer, le trouver éminemment sympathique ou
foncièrement antipathique, mais on ne peut pas juger de son aptitude à
gouverner alors qu’il ne sera investi dans sa fonction que dans une
semaine seulement ! Il faudrait arrêter de mélanger sentiments et
opinions, c’est mauvais pour la santé mentale…. »
À meilleure preuve :
1- le US Secretary of Defense, James Mad Dog Mattis2, auditionné par le Sénat,
n’a pas hésité un seul instant à rappeler la place de la Russie dans
les défis qu’aurait à traiter la nouvelle administration ;
2- Trump a confirmé, samedi dernier, son intention de nommer l’ancien
sénateur Dan Coats, mal noté (sic) à Moscou, pour remplacer au poste de
Director of National Intelligence (DNI)3, le lieutenant-général James R. Clapper Jr.
La nouvelle administration US n’est pas à la botte de Moscou, elle a simplement plus envie de normalisation que de confrontation avec le plus gros joueur autour de la table après elle.
Le choix de Coats, ça n’est pas une marche-arrière par rapport à ce que vous nous disiez à propos de Michael T. Flynn ?
Jacques Borde. Quelque part, si. Beaucoup de sources donnaient le nouveau National Security Adviser, le lieutenant-général Michael T. Mike Flynn4, comme opposé au maintien du poste de DNI dans l’architecture difficile de la lutte contre le terrorisme.
Rappelons que le poste a été créé après les attentats du 11 Septembre,
et sert à coordonner l’activité des 16 agences de Renseignement US,
dont la CIA, le FBI, la DIA, la NSA. Sans avoir à proprement parler
d’autorité sur ces agences, le DNI s’assure que l’information circule
entre elles et qu’elles ne dupliquent pas leurs efforts.
Flynn était plutôt favorable à la suppression du poste de DNI, dont il aurait hérité des attributions.
Nous verrons bien ce qu’il en sera, du rôle des uns et des autres, lorsque l’administration Trump se mettra en marche…
Notes
1 Russia Today.
2 Contrairement aux fantasmes colportés par les Démocrates et leurs relais divers et variés, Mattis est considéré comme un intellectuel
par ses pairs, notamment en raison de sa bibliothèque personnelle
comptant plus de 7.000 volumes. Il a toujours avec lui, lors de ses
déploiements, un exemplaire des Pensées pour moi-même de Marc Aurèle. Le major-général Robert H. Scales le décrit comme « … l’ un des hommes les plus courtois et polis que je connaisse ».
3 Nommé le 5 juin 2010 pour remplacer Dennis C. Blair, décision confirmée par le Sénat le 5 août 2010.
4 Ancien directeur, de 2012 à 2014, de la Defense Intelligence Agency (DIA, Agence du Renseignement militaire), répond aux besoins du président des États-Unis, du US Secretary of Defense, du Joint Chiefs of Staff (JCS, Comité des chefs d’état-major interarmées). Michael T. Flynn est l’auteur avec Michael Ledeen de The Field of Fight: How We Can Win the Global War Against Radical Islam & Its Allies. St. Martin’s Press. ISBN 1250106222.
Source
Sputnik
Venue présenter son nouveau film Le Divan de Staline (avec Gérard
Depardieu) sur le plateau de l’émission 28 minutes sur Arte, l’actrice
Fanny Ardant a cloué le bec aux journalistes, les invitant à balayer
devant leur porte et faire preuve d’un peu plus d’objectivité quand il
s’agit d’aborder le thème de la Russie. Le tout en moins de deux
minutes!
Alors qu’on lui demandait si elle n’avait pas l’impression « qu’on
confond la culture russe et la Russie politique », Fanny Ardant a
interloqué les journalistes d’Arte en leur lançant sans sourciller :
« Vous êtes contents quand même qu’il y ait un
contre-pouvoir à l’Amérique ? Ou vous êtes tellement des laquais de
l’Amérique que vous n’en voudriez pas ? » L’actrice française, qui
déteste les étiquettes, a poursuivi son discours en qualifiant la Russie
de « contre-pouvoir » à l’Amérique. Ayant refusé de discuter de Poutine
car elle ne connaît pas « les tenants et les aboutissants », Fanny
Ardant a remarqué que, les journalistes ayant la fâcheuse habitude de «
diaboliser toujours quelqu’un », la Russie était devenue « un bouc
émissaire ».
Selon elle, ce n’est que maintenant, suite à l’arrivée de ce «
contre-pouvoir » à l’Amérique incarné par la Russie, que les habitants
de l’Occident commencent à comprendre que depuis longtemps ils se
trouvaient sous l’influence de l’impérialisme américain.
L’actrice n’a pas mâché ses mots, dénonçant l’hypocrisie des grands
médias et soulignant que l’Occident « se croit toujours autorisé à
donner des bons et des mauvais points ».
« Je sais simplement que quand on ouvre un bulletin
d’informations, il y a la pensée unique sur les mêmes hommes et les
mêmes choses », s’est-elle insurgée.
Ayant toujours adoré la culture russe et l’âme slave, Fanny Ardant
vient de sortir son troisième film en tant que réalisatrice, « Le divan
de Staline », avec Gérard Depardieu dans le rôle principal.
Source
Valentin Vasilescu
Le 10 Janvier 2017, la Russie a déployé en Syrie 12 chasseurs-bombardiers Su-25 SM3, détectés par les satellites de reconnaissance occidentaux. & il est probable qu’au moins 48 à 52 autres Su-25 SM3
soient envoyés en Syrie dans les prochaines semaines. C’est un signal
que la Russie est en train de changer de tactique dans la lutte contre
les terroristes islamistes et qu’il est prévu une grande échelle
offensive terrestre par l’armée arabe syrienne1.
Le Su-25 a été modernisé en plusieurs étapes donnant les Su-25 SM / SM2 / SM3, la dernière modernisation ayant eu lieu en 2013. Environ 150 avions Su-25 modernisés (SM3/UBM2), ainsi que 120 autres Su-25 modernisés sont entrés en dotation des forces aériennes russes. L’avion est propulsé par deux moteurs RD-195 avec une poussée de 4 ;500 kgf et a une vitesse maximale de 975 km/h.
Fait intéressant, avec la tentative d’imposition d’un cessez-le en
Syrie le 27 février 2016, la Russie a retiré de la Syrie la presque
totalité de ses 15 Su-25SM3. Les appareils étaient âgés de plus
de 20 ans et avaient effectué plus de 200 heures de vol en Syrie, et
ont été soumis à un contrôle dans les usines de réparation aéronautique
en Russie. Une nouvelle offensive de l’armée syrienne servira à la fois à
libérer le territoire national des mercenaires islamistes et à tester
de nouveaux équipements et entraîner l’armée russe dans des conditions
réelles de combat, pour défendre la Russie d’une invasion de l’OTAN2.
En quoi consiste le changement de tactique de la Russie dans la lutte contre les terroristes islamistes en Syrie ?
Jusqu’à présent, la Russie avait attaqué des cibles en Syrie avec des
missiles de croisière lancés à partir de sous-marins, de navires de
surface et de bombardiers à longue portée. D’autre part, les bombardiers
tactiques russes opérant à partir de la Base syrienne de Hmeymim,
ont exécuté des missions prévues à l’avance après que les UAV (drones)
aient localisé les cibles, des heures ou des jours auparavant. En règle
générale, ces cibles avaient un faible taux de mobilité, situées à une
distance de sécurité suffisante des civils et des troupes de l’Armée arabe syrienne.
Les avions russes n’étaient armés chacun que de deux bombes ou missiles
air-sol guidés par faisceau laser, GPS et Caméra TV/IR, les
bombardements s’effectuant à une altitude de 8.000-10.000 m.
Le changement de tactique de la Russie en Syrie signifie que les
avions russes seront obligés d’effectuer, presque exclusivement, des
missions de soutien rapproché (CAS, Close air support) afin de
créer des brèches dans la défense des mercenaires islamistes,
nécessaires à une avance rapide des troupes syriennes. Le Su-25 SM3
est le mieux adapté pour de telles missions. La plupart des missions de
soutien rapproché doivent être effectuées la nuit, sans informations
détaillées reçues à l’avance des avions de reconnaissance sans pilote.
Ils opèrent en longues patrouilles à grande altitude dans les zones
situées au-dessus du territoire des islamistes grâce à la procédure « chasse de cibles ». Une fois l’objectif identifié, le pilote lance la procédure de frappe.
Toutefois, les missions d’appui rapproché nécessitent une
coordination parfaite dans l’espace et le temps avec des soldats au sol,
ce qui implique l’utilisation d’officiers russes spécialisés dans le
guidage des avions Su-25 SMT et indiquant les cibles situées au
sol en première ligne. Tout d’abord, ils identifient leur position aux
pilotes effectuant le soutien rapproché par radio et, de nuit, par un
dispositif de faisceau laser invisible, détecté par des capteurs
électro-optiques à bord de l’avion russe. Puis les officiers chargés du
guidage indique les cibles marquées qui devront être frappées avec le
même dispositif de faisceau laser. Cela fournit une précision maximale
de frappe pour les cibles mobiles du type des camionnettes Toyota
armées de mitrailleuses ou des équipes de tireurs d’élite, ou encore
les points d’appui des islamistes situés sur les étages inférieurs des
bâtiments.
Le système optoélectronique SOLT-25 (avec des capteurs
laser, Caméra et IR) monté dans le nez sert à la navigation FLIR et par
satellite (GLONASS), et à trouver et identifier des cibles au sol de
nuit et à grande altitude. Pour attaquer des cibles, le Su-25 SM3 dispose d’un centre de guidage de tir PrNK-25SM Bars qui utilise le système optoélectronique SOLT-25 et un télémètre avec un équipement de marquage laser pour diriger la précision des armes. Dans la procédure de « chasse de cibles »,
on utilise rarement des bombes guidées ou de petit calibre, la plupart
sont des missiles non guidés, ou bien on utilise le canon de bord. Le Su-25 SM3 dispose d’un canon rotatif à double fût de type Gsh-30-2,
de calibre 30 mm, avec une cadence 2.000 projectiles/minute, utilisant
des projectiles perforants – incendiaires, explosifs – incendiaires et
AP-T (Armour-Piercing Tracer) avec un noyau de tungstène.
Le Su-25 SM3 dispose en plus de 10 points d’emport sous les
ailes et le fuselage, qui peuvent emporter des réserves supplémentaires
d’armes pesant 4.340 kg. Dans la procédure de « chasse de cibles » le Su-25 M3 est équipé de 8-10 pods UB-32/57, armés chacun de 32 roquettes S-5M/K de calibre 57 mm, ou de pods B-8M1, B-13L, PU-O-25,
armé de roquettes de calibre 80 mm, 122 mm et 266 mm. L’attaque
consiste à tirer en salves les projectiles du canon ou les roquettes en
piqué selon un angle de 15-30 degrés à partir d’une altitude de
1.000-3.000 m. La procédure de « chasse de cibles » permet d’exécuter plusieurs attaques sur des cibles différentes.
Seulement, bien qu’elles soient plus efficaces que les frappes
prévues à l’avance, les missions de soutien rapproché sont extrêmement
risquées, puisque, en dessous de l’altitude de 5.000 m, tous les avions
sont vulnérables aux missiles portables (MANPAD) et, au-dessous d’une
altitude de 3.000 m, ils sont vulnérables aux mitrailleuses lourdes et
aux canons de calibre 12.7, 14.5, 23 et 30 mm, dont sont équipés les
mercenaires. L’avion russe Su-25 est l’équivalent de l’A-10
américain, tous deux disposant d’un blindage de titane pesant 500 kg,
avec une épaisseur de 15 à 30 mm pouvant résister aux projectiles de
calibre 23 mm, et un blindage en fibre de carbone (qui retient les
produits de fragmentation résultant d’explosion de projectiles).
Pour se protéger contre les missiles sol-air, le Su-25 SM3 est équipé du système Vitebsk-25, similaire au système Spectra ESM qui équipe le Rafale.
Il détecte le cadrage de l’avion par un radar ennemi, en calcule
l’azimut et le type, puis actionne le brouillage sur plusieurs
fréquences, en utilisant un équipement intégré, le L-370-3S. Le système Vitebsk-25 protège le Su-25 SM3 contre des missiles guidés dans le spectre IR ou laser, par un sous-système de pièges thermiques de type APP-50, y compris contre les missiles portables sol-air (MANPAD).
Notes
1 Comment pourrait se terminer le conflit en Syrie en 2017 ?
2 Qu’est-ce qui a poussé la Russie à intervenir en Syrie ?
Source
Salif Mandela Djiré
Qatar-France-Mali : Un jeu de billard à trois bandes
L’enlèvement samedi 24 décembre 2016, à Gao, de la Franco-Suisse,
Sophie Pétronin (66 ans), directrice de l’ONG d’aide à l’enfance Aide,
illustre les aléas de la sécurisation du Mali, quatre ans après le
déclenchement de l’opération «Serval», où l’on dénombre par ailleurs
près de 200 «Casques Bleus» de l’ONU tués en mission dans ce pays durant
cette même période.
La France et le Mali célèbrent le 11 janvier le 4e anniversaire de
l’opération Serval pour la stabilisation du septentrion malien, alors
que le pré carré africain de la France paraît gangréné par le djihadisme
sahélien et que l’ordonnateur de l’intervention française au Mali
François Hollande est en phase terminale de son unique mandat.
Cible régulière des coups de butoir des djihadistes, le Mali est
soumis à de fortes pressions pour la ratification du traité de
coopération en matière de défense entre la République française et la
République du Mali, terme ultime d’un jeu de billard à trois bandes,
initié par l’irruption du groupement djihadiste Ansar Eddine, dans
l’échiquier malien.
La pression française est si forte que Paris n’a pas hésité à tout
mettre en œuvre pour museler les contestataires au nouvel ordre
post-colonial en voie d’imposition d’Aminata Dramame Traoré, la
prestigieuse ancienne ministre de la Culture du Mali, au parlementaire
Omar Mariko, chef du parti Sadi, tous deux interdits de séjour en
France.
Ainsi donc un allié de fraîche date de la France, le Qatar, a
entrepris la déstabilisation d’un allié de longue date de la France, le
Mali, sans que l’ami des deux pays, la France, ne pipe mot sur la
mauvaise manière faite par le nouveau riche à l’un des plus important
contributeur de «chairs à canon» africain des deux guerres mondiales du
XXe siècle. En toute impunité, sans la moindre action coercitive à son
égard.
Mais l’instrumentalisation par le Qatar du groupe djihadiste Ansar
Eddine contre le Mali a servi de prétexte à la France pour opérer un
retour en Force sur la scène malienne et de s’exonérer à bon compte de
son passif colonial.
Ce faisant, le Mali est perdant à double titre : Il a blanchi la
France de son passif colonial et doit subir à nouveau la présence
militaire française aux conditions de son ancien colonisateur, avec
l’édification d’une base militaire à Kidal, dans le nord-Mali, la
première depuis l’indépendance du pays, en 1960.
Quel crédit accorder dans ce contexte au privilège de juridiction
invoqué par la France en faveur de ses nationaux, alors qu’elle fait
preuve de sa grande mansuétude à l’égard du Qatar, le déstabilisateur du
Mali, parallèlement à une lenteur anormale à actionner la machine
judiciaire concernant les abus sexuels commis en Afrique par des soldats
français fussent-ils des «Casques bleus».
La décision de l’Union Africaine de se doter fin janvier 2016, d’une
juridiction inter-africaine spécifique pour juger les dirigeants
africains coupables de crimes de guerre a constitué, dans ce contexte,
un geste de défiance et de méfiance à l’égard des puissances
occidentales, particulièrement de la France, qui n’hésite pas à envoyer
devant le CPI, à La Haye, Laurent Gbagbo et protège Guillaume Soro.
La France qui a protégé toute sa vie durant Joseph Désiré Mobutu,
malgré ses exactions, qui a aidé à l’intronisation impériale de Jean
Bedel Bokasssa, réclame pour ses citoyens la protection juridique afin,
non de les châtier, mais de les protéger contre leurs propres abus comme
en témoigne la lenteur judiciaire dans mise en œuvre dans le châtiments
des abus sexuels commis par les soldats de l’armée française dans des
opérations de maintien de la paix en Afrique.
Pis, la référence dans le préambule du traité de Défense France Mali
aux dispositions en vigueur à Djibouti et aux Comores est de mauvais
augure car ces deux confettis d’empire sont tout bonnement des bases de
souveraineté française sous une apparence d’état indépendant. Elle
suggère en filigrane le sort réservé au Mali.
Le traité de défense est en fait un remake des Traités des
Capitulations entre Solimane Le Magnifique et François 1er. François
ternaire reproduit le même système en instaurant une immunité de
juridiction à l’égard des Français, en excluant le Mali du bénéfice de
la réciprocité. De sorte qu’un malien qui commet une infraction en
France, sera prioritairement lynché à l’image du comique du début du XX
me siècle «chocolat, battu mais content». Quitte à présenter des excuses
à posteriori, pour un «affreux malentendu». La crainte n’est pas
imaginaire.
Il en sera de même avec la coopération franco-africaine. Les pays
fournisseurs de Djembé (Togo, Gabon) seront traités d’une manière
obséquieuse à la Qatar, les autres, à la trique, «charters de la honte».
Sinon comment expliquer la tolérance de François Hollande à l’égard de
la corruption d’IBK, son partenariat avec le casinotier Michel Toumi,
sinon que par le copinage de l’Internationale Socialiste.
La diaspora Malienne en France, rouage essentiel de l’économie malienne ; point de jonction avec la France
Amedy Coulibaly, l’assassin de la policière de Montrouge et le
preneur d’otage de l’hyper cacher de la porte de Vincennes, en janvier
2015, de même que son compatriote malien, Lassana Bathily, le sauveur
des otages de ce même hyper cacher, éclairent d’un jour nouveau la
présence d’une importante diaspora malienne en France, un rouage
essentiel de l’économie malienne, point de jonction avec la France, à
l’arrière plan de l’opération Serval au Mali.
Si Serval (petit félin du désert) au Mali et Sangaris (papillon) en
Centrafrique ont enrichi l’onomastique des opérations militaire en
Afrique de deux codes-barres en 2013, bouleversant les données
géostratégiques, ces deux interventions françaises dans son pré-carré,
de même que les avatars électorales au Gabon ont néanmoins créé une
nouvelle dynamique, dont le Mali, la RCA, au-delà l’Afrique francophone
dans son intégralité, en pâtiront et en paieront longtemps le prix.
Les interventions militaires françaises répétitives en Afrique ont eu
pour effet second de blanchir la France de son passif colonial en
raison du fait que le recours au pouvoir colonial pour restaurer son
indépendance plombe définitivement tout discours sur l’indépendance et
la dignité du fait de la vénalité et la couardise de la classe politique
africaine, particulièrement malienne, son indignité et son absence de
sens patriotique.
Le trafic, en parallèle, des djembés et des mallettes au delà du
tolérable, en toute indécence, a constitué une pratique qui fait honte à
toute l’Afrique et à la France en ce qu’il n’appartient pas au tiers
monde arabo-africain de soutenir le train de vie de l’élite
politico-médiatique française et ses vacances paradisiaques, sur le
budget du contribuable des peuples affamés.
Une honte à l’Afrique de nourrir ses bourreaux en ce que la vénalité
française et la corruption africaine, constituent une combinaison
corrosive, dégradante pour le donateur, avilissante pour le
bénéficiaire. Cette observation vaut pour l’ensemble de la clientèle
africaine de la France.
La déliquescence de l’état Malien
Jamais pays n’a connu pareille décélération, où, en moins d’un
semestre, -le temps du coup de butoir d’Ansar Eddine dans le Nord Mali
et le coup d’Etat du capitaine Aya Sanogo-, le Mali s’est vu projeter
dans une vertigineuse phase de fragmentation accélérée par la
déliquescence de l’état et la régression de la société.
Le Mali est devenu une passoire : Le ministre malien de la Défense
Tiéman Hubert Coulibaly fera les frais du chaos régnant, limogé le 3
septembre dans la foulée de la chute de la ville de Boni, dans le centre
du pays, aux mains des djihadistes.
Ce limogeage est intervenu après plusieurs assauts djihadistes contre
Bamako, notamment contre l’Hotel Radisson, deux mois après la meurtrière
attaque de la base de Nampala par Ansar Eddine, se soldant par la mort
de 17 soldats dans les rangs de l’armée gouvernementale.
Tous les grands secteurs de l’état sont en panne, alors que la classe
politique se délecte, en toute inconscience de ses querelles
byzantines, que la famine menace, que le Pouvoir est déconnecté des
réalités du pays, l’armée démotivée par le formidable étalage de sa
cupidité, la population plongée dans la désespérance. Avec en prime, une
fois le forfait accompli, le sauf conduit vers l’exil et le pardon du
mutique ATT, principal responsable de ce chaos, en retraite tranquille à
Dakar.
Classé parmi les pays les moins avancés de la planète, le Mali est en
outre affligé d’un parlementarisme hérité des pratiques corrosives de
la défunte IIIe République française, où près de quarante partis
politiques se disputent les faveurs des électeurs maliens, sur fond
d’accusation de népotisme, de corruption et de gabegie.
Un procès aurait sans doute démontré l’incurie administrative et
l’impéritie politique ; que le dispositif militaire déployé dans le Nord
du Mali était factice de crainte d’un coup d’état contre le pouvoir à
Bamako.
Que d’anciens diplomates en poste dans le Golfe se soient transformés
en chef rebelles, tels Abdel Rahman Galla, ancien ambassadeur du Mali
en Arabie saoudite, ou Yat Agali, ancien consul général à Djeddah, chef
du mouvement «Ansar Eddine » (les partisans de la religion) donnent la
mesure du délitement moral de l’élite de la nation.
Les prébendes et les sinécures ont pour fonction de calmer les
appétits. Elles n’ont pas vocation à forger une conscience nationale.
Si le coup de force des jeunes officiers maliens, à quarante jours
des élections présidentielles, a plongé le pays dans une zone de forte
turbulence, la gangrène qui ravage ses élites a précipité le Mali dans
la décomposition, dans le silence tonitruant d’un des plus éminents
responsables de ce gâchis.
Quatre ans après son éviction, Amadou Toumani Touré demeure taiseux,
réfugié au Sénégal, à l’abri des regards de même que sa fortune n un
mutisme insupportable.
IBK au pouvoir : Une affaire de copinage et d’auto promotion au sein de l’Internationale socialiste
La propulsion d’Ibrahima Keita Touré (IBK) à la tête de l’état malien
constitue un cas type d’une auto promotion au sein de l’Internationale
socialiste : une affaire de copinage entre le socialiste François
Hollande et l’ancien vice-président malien de l’Internationale
socialiste, de même que le partenariat d’IBK avec des éléments
représentatifs du grand banditisme corse, le réseau «Pasqua and co», une
grosse magouille, porteuses de dividendes certains.
Une variante dans sa zone ultra-grise de la Françafrique, le pacte de
corruption des élites à l’échelle transcontinental entre la France et
l’Afrique, que tous jurent pourtant avoir définitivement enterré, qui se
perpétue pourtant dans de nouvelles déclinaisons.
L’affaire IBK-TOMI a apporte la preuve que la démocratisation du Mali
sous le tandem Hollande IBK est une supercherie de la même manière que
l’instauration de la démocratie en Libye par les missiles tomahawk grâce
au tandem Sarkozy BHL a été une mystification.
Tant en Libye qu’au Mali, qu’en Syrie, qu’en Ukraine, le pouvoir
français dans ses variantes Nicolas Sarkozy et François Hollande
apparaît comme un pays de hâbleurs et de bonimenteurs de foire, le grand
perdant de la mondialisation le grand perdant de l’européanisation du
continent le grand perdant de la bataille de Syrie et de Crimée, le
grand perdant de l’Afrique.
En première ligne dans la guerre de prédation économique du versant
sud de la Méditerranée, -avec le ciblage de la Libye et de la Syrie,
deux pays sans endettement extérieur et disposant de réserves
énergétiques-, la France se retrouve de plein fouet sur la ligne de
front en Afrique, en confrontation directe avec ses anciens frères
d’armes djihadistes du Monde arabe, qu’elle cherche à terrasser. Qu’il
est douloureux le venin inoculé par la morsure d’un serpent nourri en
son sein.
L’expédition punitive du Mali de janvier 2013 a présenté une
configuration stratégique sensiblement différente des précédentes
séquences (Suez, Bizerte, Kolwezi). Au Mali, face à des hordes furtives,
la France a été sous perfusion technologique américaine, sous
transfusion matérielle et humaine européenne et africaine (2.000
Tchadiens, 500 Nigériens), sous injection financière arabe.
Serval a traduit un effondrement de la capacité de projection de la
puissance française. Un échec de la France dans son pré carré poserait
la question de la légitimité de sa présence au sein du Conseil de
sécurité en sa qualité de membre permanent doté d’un droit de veto.
Un statut octroyé, faut-il le rappeler, en dépit de sa collaboration
avec l’Allemagne nazie sous Vichy, non pas tant pour sa contribution à
l’effort de guerre allié, mais en raison de sa possession à l’époque
d’un consistant empire colonial, désormais réduit à sa honteuse portion
congrue de la Françafrique. Un éventuel échec réduirait le rôle de la
France à celui d’un satrape régional.
Recourir pour le service après-vente au Tchad exonère un criminel de
guerre mercenaire de la France de toutes ses turpitudes et couvre de
ridicule le Mali, héritier du grand empire éponyme. Ce Mali, fierté de
tant d’Africains à la recherche désespérée de leur gloire passée pour y
puiser les bases d’un meilleur avenir. Un Mali ridiculisé par un
lilliputien, jadis raillé pour sa dépendance post coloniale.
Tant le Mali que la République de Centre Afrique signent dans l’ordre
subliminal le passage de relais de la France à ses protégés africains
dans la gestion de la Françafrique, au terme de 40 ans d’intervention
militaire en cinquante-trois ans d’indépendance africaine.
Maliens de France : Les enjeux stratégiques sous-jacents des relations franco maliennes
Le Mali avait vocation à être un élément fédérateur de l’Afrique
occidentale, et non le chien de garde de la France, affecté à en faire
le sale boulot, contrecoup de la politique néocoloniale de la France,
sur le plan international, et de sa xénophobie, sur le plan interne.
Héritier d’un des grands empires d’Afrique, avec le Ghana, situé au
cours de l’Afrique occidentale en connexion avec sept pays, en pleine
zone du sahel, le nouveau foyer de tension internationale dans la zone
sub-sahélienne dans la guerre contre l’AQMI, le Mali a vocation à
redevenir un centre fédérateur, un élément de stabilisation de la vallée
du Niger, tant par sa configuration géographique que son déploiement
démographique à l’intérieur de l’Afrique que sur le continent européen,
particulièrement la France.
Septième pays d’Afrique par sa superficie avec 1 241 000 km², le Mali
se situe au cœur de l’Afrique Occidentale sans aucun débouché sur le
mer, enclavé entre sept pays : le Burkina Faso, ex Haute-Volta (avec
1000 km de frontières), le Niger (821 km) à l’Est ; le Sénégal (419 km)
et la Mauritanie (2237 km) à l’Ouest ; l’Algérie (1376 km) au Nord ; la
Côte d’Ivoire (532 km) et la Guinée Conakry (858 km) au Sud. Cet immense
pays est divisé en huit régions administratives : Kayes, Koulikoro,
Sikasso, Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou et Kidal, et un district :
Bamako, la capitale.
Irrigué par deux grands fleuves et leurs affluents, le Niger (4200 km
de la source à la mer) et le Sénégal (1700 km), le Mali dispose d’un
réseau fluvial de 2 717 km qui le relie au Sénégal, de Koulikoro à Saint
Louis et à la Guinée Conakry, de Bamako à Kouroussa. Le fleuve Niger
permet également une navigation intérieure de Koulikoro à Tombouctou, en
passant par Ségou, Mopti et Diré.
Le sous-sol du pays regorge entre autre de quelques-uns des minéraux
les plus recherchés : or, uranium, lithium, phosphates, plomb, zinc,
manganèse, fer, platine, étain, cuivre. L’industrie est embryonnaire,
mais l’artisanat florissant.
Le Mali exporte essentiellement des matières premières : coton, or et
bétail. Tandis qu’il importe surtout des produits finis : machines,
outils, équipements, matériel de construction, essence, tissus et
produits alimentaires.
Sous le nom de Soudan français, le Mali a été colonisé pendant près
de 75 ans, de 1885 à 1960, par la France, apportant une contribution
significative au combat de la métropole durant les deux guerres
mondiales du XXe siècle (1914-1918, 1939-1945).
Un des principaux contributeurs du contingent des tirailleurs
africains au cours des deux guerres mondiales (1914-1918 / 1939-1945)
dont la France a été le théâtre au cours du XXe siècle, amputé de
surcroît de ses débouchés maritimes, une donnée naturelle du pays, le
Mali, héritier de l’Empire Mandingue développera une sorte de colère
rentrée à l’égard de l’ancienne puissance coloniale. Ni vociférations,
ni jérémiades, mais une froide détermination dans l’établissement d’une
sorte de contiguïté passive vis-à-vis de son ancien colonisateur.
Source
Valentin Vasilescu
Que s’est-il vraiment passé à Ankara lors du vrai-faux golpe qui a fait la une des media. Le regard de Valentin Vasilescu sue ces événements.
Ankara, capitale de la Turquie, est l’endroit où sont concentrés la
plupart des objectifs du gouvernement par lesquels s’exerce le
fonctionnement de l’État. Pour investir Ankara, il semble que les
leaders du coup d’État ont mis au point un plan stupide qui ne pouvait
pas être appliqué. Il s’agissait d’utiliser des avions de transport
militaire C-130 pour créer un pont aérien avec les troupes de la 2ème Armée
turque commandée par le général Adem Huduti. Ses commandos devaient,
dans un premier temps, se regrouper dans les aéroports de Sirnak,
Kayseri et Malatya, d’où ils se seraient embarqués dans des avions C-130 qui les auraient emmenés à l’aéroport de la capitale turque. Une fois débarquée des avions à Ankara, la 2ème Armée aurait fait la jonction avec les troupes de la Jandarma pour
occuper les postes clés à Ankara comme le bâtiment du Parlement, le
complexe présidentiel, les bureaux du premier ministre, le siège de
l’état-major des forces armées, le ministère de l’Intérieur, l’Agence nationale de renseignement (MIT), les Forces spéciales
de la police, le centre de télécommunications spécial (par satellite),
élément clé du réseau de télécommunications de la Turquie.
Seulement les aéroports de Sirnak, Kayseri, Malatya, d’où devaient décoller les C-130,
tout comme celui d’Ankara, sont civils et les pistes sont utilisées en
commun par les civils et les militaires. Les Services de Renseignement
turcs (MIT) ont découvert les intentions des putschistes et les pistes
ont immédiatement été bloquées par le détachement anti-terroriste de
chaque aéroport, avec des camions de pompiers et d’autres véhicules, et
le balisage des pistes s’est éteint à la suite d’une interruption de
l’alimentation en courant électrique. C’est une procédure standard, que
j’ai moi-même appliquée le 22 décembre 1989, quand le coup d’État a
commencé en Roumanie, j’étais alors le directeur de vol de la 86ème Base aérienne de l’aviation de chasse de Feteşti,
située à environ 100 km de la capitale roumaine. Nous l’avons fait
parce que nous avions reçu l’information selon laquelle un avion de
transport militaire plein de soldats devait atterrir sur ma base dans le
cadre d’une intervention militaire étrangère et nous avons bloqué la
piste avec des camions.
En raison de cet échec de la 2ème Armée turque, ceux qui ont
suivi attentivement l’évolution du coup d’État militaire en Turquie,
ont noté que le foyer central des actions de combat s’est déplacé à
Istanbul. En plus des F-16 des putschistes survolant Istanbul à
basse altitude, des véhicules blindés ont bloqué l’aéroport
international et les ponts sur le Bosphore, etc. Plus tard, le président
Erdogan réussira à se poser sur l’aéroport d’Istanbul après avoir
réussi à partir de la station balnéaire de Marmaris à bord de l’avion
présidentiel.
La 1ère Armée turque, disposée autour d’Istanbul, est
commandée par le général Ümit Dündar, qui va assurer au président Recep
Tayyip Erdoğan qu’il va reprendre aux putschistes le contrôle de
l’aéroport Atatürk pour permettre l’atterrissage de l’avion
présidentiel. Après l’échec du coup d’État, le général Ümit Dündar a été
nommé chef d’état-major de l’armée turque.
La 1ère Armée turque comprend le 2ème Corps d’armée (55ème, 4ème et 18ème Brigades mécanisées) qui est disposée sur la frontière avec la Bulgarie et la Grèce, et contrôle également le détroit des Dardanelles. Le 5ème Corps d’armée (65ème et 8ème Brigades mécanisées, 3ème et 95ème Brigades blndées) s’insère entre le dispositif du 2ème Corps d’armée et la ville d’Istanbul. A la périphérie d’Istanbul, de part et d’autre du détroit du Bosphore, le 3ème Corps d’armée vient compléter le dispositif avec la 52ème Division de chars (1ère, 2ème et 66ème Brigades blindée) et la 23ème Division d’infanterie mécanisée (6ème, 23ème et 47ème Régiments d’infanterie mécanisée ). La 1ère Armée turque
compte un effectif de 80.000 soldats, 500 chars, 800 véhicules de
transport blindés, 1.000 véhicules de combat d’infanterie, 70
hélicoptères d’attaque et de transport, etc. Cela signifie que, la 1ère
armée turque avait les forces et les moyens suffisants pour contrôler
Istanbul et, avec elle, le détroit du Bosphore et des Dardanelles. Pour
des raisons que nous ne connaissons pas, seulement 2.000 soldats, la
plupart appartenant au 3ème Corps d’armée, sont sortis de leur caserne et ont pris position dans Istanbul.
Une des raisons possibles de l’inaction de la 1ère Armée turque
pourrait être l’investissement massif pour la modernisation de
l’industrie de la Défense prise par Erdoğan qui a réussi à doter l’armée
turque de 55% de matériel de combat moderne. Ces investissements ont
permis à la Turquie la fabrication des drones de reconnaissance Anka, de
conception turque (qui sont en concurrence avec le célèbre MQ-1 Predator, fabriqué par les Américains), des chars Altay, des frégates et corvettes furtives MİLGEM, des missiles sol-sol J-600T Yıldırım II/III (portée 820-900 km), etc. L’armée de l’air turque exploite 270 avions F-16 C/D, construits sous licence Lockheed Martin par Turkish Aerospace Industries (TAI). La Turquie construit le fuselage central de l’avion furtif F-35, les prises d’admission du F-35A
et des supports multiples pour diverses armes pour des missions
d’attaque au sol. La totalité de la ligne de production de l’usine de
moteurs d’Izmir a été rénovée et est prête à produire des moteurs F-135 pour les avions F-35. En 2015 la Turquie a exporté des armes pour 1,5 milliard $.
MIT, Erdoğan, TSK, TAI,
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