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dimanche 8 janvier 2017

Faut-il tuer le diesel?

Michel Gay 

Le débat actuel sur la dangerosité du diesel fait souvent appel à des arguments irrationnels.

Pourtant, les normes européennes d’émissions des véhicules, dites « normes Euro (1) » (de Euro 1 à Euro 6b aujourd’hui) fournissent des éléments de comparaison entre les moteurs diesels et essence (2). Elles déterminent les seuils maximums d’émissions d’oxyde d’azote (NOx), de monoxyde de carbone (CO), d’hydrocarbures, et de particules.


Et les chiffres sont étonnants !


Si la masse de NOx autorisée par km du diesel est bien supérieure de 30% à celle de l’essence (80 contre 60 mg/km), en revanche celle du CO est divisée par deux en faveur du diesel (500 au lieu de 1000 mg/km pour l’essence).

Mais surtout, si la masse autorisée des particules émises est identique pour le diesel et l’essence (4,5 mg /km), le nombre de particules fines émises par un diesel actuel est dix fois inférieur par kilomètre à celui d’un moteur essence, car ce dernier n’est pas encore équipé d’un filtre.

Depuis la mise en œuvre des normes Euro 5 et Euro 6b, les émissions diverses des véhicules diesels se sont rapprochées de celles des véhicules à essence. Dans ces conditions, vouloir éliminer le diesel n’a aucune base rationnelle et relève de l’idéologie « verte » qui trouve là un nouvel ennemi fédérateur. Le diesel est devenu le nouvel épouvantail des bobos-écolos.

Le diesel a pourtant des avantages grâce notamment à un rendement thermodynamique supérieur à celui de l’essence. Il en résulte une économie de carburant, et donc aussi une réduction des émissions de CO2 d’au moins 20% (à service identique).

Les cassandres prétendent qu’il reste encore des particules fines à la sortie des filtres. Mais cela concernera aussi bien le diesel que l’essence lorsque toutes les voitures seront équipées de filtres à particules dans quelques années.


Faudra-t-il se passer des voitures à moteur thermique sous prétexte de ne pas pouvoir filtrer toutes les particules fines ?


En attendant que l’autonomie des voitures électriques soit multipliée par trois ou quatre, et que leur temps de recharge soit divisé par autant, la traction animale pourrait revenir à la mode dans les grandes villes… Certes, le crottin permettrait favoriserait la pousse des bégonias sur les balcons, mais les émissions animales de méthane, un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le CO2, monteraient alors en flèche !


Terrible dilemme…


           1. Ces normes (de Euro 1 à Euro 6b aujourd’hui) ne tiennent pas compte des émissions de CO2. Ce gaz n’étant pas un polluant, il est pris en                      compte dans d’autres normes liées aux consommations.
          2. A l’exception de certains moteurs particuliers comme ceux à injection indirecte d’essence.


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