Les psychotiques dominants ont aujourd’hui reconnu partiellement cette priorité, et même ils commencent à s’en servir consciemment. Au contraire, les gens d’intention progressiste ont été empoisonnés par une pseudo-synthèse aberrante : car il est absurde de s’attacher à ce qui se traduit partiellement et primairement en “substance” économique alors que le plus important, en réalité, c’est que des tourbillons de barbarie ont porté les plus féroces aux sommets du pouvoir, et qu’ils cherchent à s’y maintenir — presque aussi inconscients que les autres de leur suragressivité maladive. Le tableau actuel de l’humanité est ainsi celui où des fous, doués des plus forts leviers de commande, s’efforcent avant tout de maintenir la hiérarchie où ils sont haut placés : tels par exemple les détenteurs allemands de grandes fortunes dans les années 1920 et 1930, ils veulent ignorer ce que représentent les moyens de politicards comme Hitler ou, pour en citer un cas à plus d’un titre semblable et plus proche mais moins connu, les frères Dulles, John Foster et Allen, sous lesquels a commencé à se mettre en place l’OTAN.
En somme, si on accepte de constater le plus important aujourd’hui — la disjonction inhumaine entre les moyens de produire et la misère du monde —, le déchaînement de la pulsion agressive dans l’espèce humaine devient évident. C’est ce qu’on va s’efforcer ici de faire ressentir de façon directement politique, au lieu de tenter encore la vulgarisation éthologique (cf. références en fin de texte).
1. A. 1975 : état du monde et stratégie des dominants
Il est raisonnable de situer l’évidence de l’échec marxiste vers 1975 : l’Union Soviétique était clairement vaincue et le déchaînement d’automatisation achevait de faire disparaître la classe ouvrière. L’état du monde donnait alors : du côté de la tradition progressiste, des guides naturels presque tous anéantis — aussi bien sous Hitler que sous Staline, c’étaient les plus véritables démocrates qui avaient été les premières victimes — ; au contraire, du côté des pouvoirs capitalistes installés, des Anglo-Saxons cent fois moins affaiblis — n’étant intervenus en masse qu’après les monceaux de cadavres accumulés par la bataille entre dictatures, au détriment des peuples —. Donc : puissance des gens expérimentés de pouvoir ; paralysie en bureaucraties de ceux qui ont voulu croire au marxisme. C’est seulement à partir de là qu’on peut analyser l’histoire des dernières générations.
Les gens les plus informés de cet essentiel, ainsi Paul Nitze, étaient au cœur de la puissance anglo-saxonne. C’est par eux que Bush père, alors à la tête de la CIA, mit en place la fameuse “Equipe B” chargée de maintenir le pompage militariste et belliciste à partir des USA en reconvertissant la haine anticommuniste en anti-islamisme. C’est cela qui devint la base de subversion mondiale et de propagande-égarement pour éliminer ou dévoyer, parmi les peuples, les inévitables mouvements de démocratie liés aux aspirations profondément et véritablement humaines. De là l’horreur, que jamais la guerre n’a été aussi absurde qu’aujourd’hui, ni les progressistes aussi impuissants à en éclairer l’origine : jamais l’origine biologique d’agressivité n’a aussi nettement dicté les manipulations de foules humaines, et rendu plus clairement et sinistrement aberrante l’analyse en termes de rapports et forces de production. Mais cette explication, cette évidence, se heurte à des refoulements d’autant plus forts qu’ils ont leurs sources à la fois dans la pesanteur de traditions bien ancrées, désormais insensées, et dans l’action quotidienne menée par les privilégiés. Car ceux-ci sont certes des psychotiques, donc se considèrent comme les seuls êtres normaux et protègent leur maladie par des barrages et des déchaînements affectifs où ils placent toute leur énergie psychique ; mais les psychotiques individuels sont soumis à des contacts sociaux qui bousculent sans cesse leur conscience et leur inconscience : que dire au contraire, quand des fous sont entourés d’autres fous qui les encouragent et les incitent à davantage de folie, comme les intégristes monothéistes ou comme les cinglés enivrés de pouvoir au sommet de Wall Street et de la City ou du Pentagone, en outre souvent drogués les uns et les autres ?
1. B. 1975 : politique et agressivité
On est ainsi naturellement amené à insister sur ce qui a été jusqu’ici le plus profondément et évidemment politique : la lutte pour le pouvoir, la domination. Ce n’est pas pour perdre de vue que les moyens de lutte antidémocratique passent par des chemins variés — dévoiements des orientations et des fruits de la production, subversion, guerre ouverte, ou cirques électoraux —. Mais le plus actif est que, même si la souplesse du système monétaire est aujourd’hui particulièrement et soigneusement adaptée à l’oppression, l’histoire rend éclatant que ce moyen n’en est qu’un parmi d’autres, sans que cela ait changé ni domination ni oppression, ni la constance de la pulsion chez les tyrans ni leur reproduction régulière : ce qu’il faudra bien que l’espèce humaine finisse par constater, quelques refoulements que les religions (classiques et dialectiques) y opposent. Comme toujours, les pouvoirs se sont prolongés parce qu’ils ont su préserver des issues au besoin fondamental de décharge agressive.
Ainsi depuis les années Reagan, pour accompagner dans le civil les besoins de “l’équipe B”, la dérégulation préparait
– bien au delà de l’enrichissement des crapules, les détournements notamment militaires de production en vue des capacités de violence — et de là les cascades de crises achevant, après l’automatisation massive, d’annihiler le contre-pouvoir des travailleurs et des démocrates en général
– et surtout en media la grande affaire : la mise en route de la reconversion d’anticommunisme à anti-islamisme, pour une exploitation encore plus barbare du monde pauvre.
[Certes CIA & Cie n’ont pas renoncé pour autant à entretenir les réflexes conditionnés d’anticommunisme : d’abord par l’insupportable amalgame entre panslavisme moscoutaire d’un côté, et de l’autre tendances démocratiques exigeant que les peuples aient quelque part aux bienfaits des progrès techniques ; ensuite dans la même ligne, par grossissement du « péril jaune ». Confusions auxquelles les partis « communistes », en réalité marxistes, ont activement contribué.]
Le moment choisi, pour ce renouveau de “défense de l’Occident”, a été sélectionné avec soin : c’est en pleine déclaration de première guerre du Golfe (début août 1990), c’est-à-dire au moment où les regards étaient tournés de force vers l’Irak, que l’OTAN a enfin laissé passer les informations sur le terrorisme anticommuniste entretenu en Europe dès avant 1945. Le secret sur ces actions a donc été levé dans un contexte soigneusement préparé (d’abord à propos du cas italien dit Gladio : et par Andreotti, of all people !) : il était devenu inutile, coûteux à entretenir, et il fallait désigner un tout autre ennemi. Semblable à la tornade qui fait oublier le temps et le monde, le torrent très orienté de propagande a pu effacer les grandes leçons d’un demi-siècle d’histoire pour tout recadrer dans les mentalités en “choc des civilisations” : guerre de religions renouvelée en poussées moyenâgeuses. Non seulement la manœuvre a fonctionné, mais elle a permis d’approfondir ce dont vit le système jusqu’à nos jours et sous nos yeux : la lente accoutumance à l’horreur fascisante et toujours croissante. On en est aujourd’hui au massacre déclaré et presque tranquille d’enfants sans qu’une organisation démocratique puisse rassembler les colères et en faire force dans le monde.
En arrière-plan, on peut certes analyser le ridicule du refrain OTANazi de défense : les tenants de la ‘liberté’ auraient été obligés de répliquer aux vilains “cocos”. Or par exemple, la constante trahison stalinienne (de l’Espagne de 1936-39 à la Grèce de 1939-47) fait voir que les partis qui se disaient communistes n’avaient aucune intention, ni de laisser une démocratie véritable s’exercer où que ce soit, ni de sortir des accords de Yalta et Potsdam. De même, la fameuse “nécessité de secret” des stay-behind de l’OTAN était en fait simplement dans la ligne de la diplomatie secrète, dénoncée dès avant 1914 par les progressistes comme le bastion antidémocratique des pouvoirs en place.
Mais tout cela reste assez superficiel : en réalité, comme dans les religions et les nationalismes, toujours la culture de haine (du “communisme” ou de “l’islamisme” comme de “la race inférieure” ou de “l’antiparti” etc.) montre et dévoile qu’elle n’a d’autre sens que de donner des prétextes à bonne conscience, faciliter les décharges de férocité agressive, et ainsi permettre le recrutement de fanatiques et tortionnaires dans toutes les “classes” sociales : il peut être utile de payer, voire bien payer, les suragressifs, mais l’essentiel est de leur fournir des victimes. L’effet grégaire entraîne le reste.
Voilà ce qui fonctionne sous nos yeux, et qu’il faut expliquer.
2. Mécanismes de la domination
Peu d’exemples doivent suffire à en faire saisir des millions.
L’un des terroristes les plus sanguinaires d’Europe au service de l’atlantisme fut Yves Guillou dit Guérin-Sérac, basé longtemps au Portugal pendant la dictature de Salazar (grand admirateur de Maurras). Bien des Français gagneraient à se représenter le parcours de tels aventuriers, dans les moments de la guerre d’Algérie puis de l’OAS entre autres : or Guérin-Sérac était, selon sa foi et l’Eglise, catholique fervent comme tant de gens depuis les Inquisiteurs et les Conquistadores jusqu’aux Paul Touvier (collabo de Barbie à Lyon), Xavier Vallat (chargé des affaires juives sous Vichy) ou Draganovic (organisateur des ratlines au service conjoint du Vatican et des Etats-Unis). Voilà, sur des exemples très parlants, ce que la “foi” militante (“militant enthusiasm” dans les mots de K. Lorenz, fondateur de l’éthologie politique) représente de moteur sadique efficace et de danger pour toute démocratie, au détriment de l’équilibre humain — ce que cela représente de mouvements inconscients et barbares, preuves de la quintessence éthologique, de l’héritage animal dans l’humain —. Il faut répéter : prétextes à bonne conscience, facilitation des décharges de férocité agressive, et ainsi possibilité de recrutement de fanatiques et tortionnaires dans toutes les “classes” sociales. Peu importe au départ, bien entendu, la liturgie particulière de cette “foi” : les diverses sectes monothéistes et autres se rejettent, toujours avec de bonnes raisons, les accusations de violence extrême. Mais l’efficacité de l’hypocrisie n’est pas aussi bien comprise par toutes les sectes : en particulier, le caractère primitif entretenu dans les foules musulmanes malgré quelques leaders partiellement éclairés (dont Nasser) fait de celles-ci une cible facile pour les bons manipulateurs, conscients à la fois des nécessités de décharges agressives et des réflexes de révulsion naturels devant leurs formes naïves.
Il est bien facile à partir de tels cas de situer les néonazis surtout anticommunistes puis surtout anti-islamistes, de l’Amérique du Sud à la Yougoslavie, à l’Ukraine ou à l’Irak et l’Afghanistan, comme de saisir l’efficacité dans la manipulation de fanatiques sous couvert d’islam. On peut alors généraliser l’analyse des subversions par le pouvoir anglo-saxon (ce qui est très éloigné des peuples des Etats-Unis et de Grande-Bretagne : de même que leurs votes sont déviés loin de leurs volontés réelles).
Au principe de ces actions comme dans toute lutte efficace à long terme contre les valeurs proprement humaines, il y a mise en mouvement en même temps de barbarie et de dissimulation, mensonges et intoxication. Il devient ainsi évident que la longue expérience du Vatican est une référence première et accompagne l’exacte vérification de la prédiction d’Orwell : apogées synchrones de domination politique anglo-saxonne et de domination idéologique de l’Eglise romaine. L’alliance de l’OTAN et de la catholicité est donc bien autrement indissoluble que des “coalitions” avec d’autres ultra-réactionnaires (saoudiens, qataris, etc.), car l’assemblage des hypocrisies de pouvoir est le même :
– parade de liberté et de démocratie, réalité d’oppression dans la barbarie anglo-saxonne
– proclamation d’amour, réalité de haine dans l’inquisition romaine
– sainte-alliance des deux types de criminels en Pinochets, soutiens de Kissinger, et bénédictions papales aux dictatures néonazies avec incitations aux Croisades sur toute la planète.
La différence avec le nazisme historique est claire. Göbbels mentait effrontément, par système. Rasmussen, secrétaire général de l’Otan jusqu’à ces derniers jours, a fait de même — mille fois, comme lorsqu’il a déclaré, à propos des fameuses armes de destruction massive d’Irak dont même Colin Powell a reconnu l’inexistence : “ce n’est pas quelque chose que nous croyons ; c’est quelque chose que nous savons” —. Mais Göbbels n’avait pas pensé à condamner le nazisme en paroles en même temps qu’il le pratiquait en actes. Rasmussen, si.
Il en résulte en particulier que la coopération entre CIA et papauté ne s’arrête pas à un quelconque cardinal Marcinkus ou à la vente à Reagan, par Jean-Paul II, des noms et adresses des adeptes de la “théologie de la libération” : c’est un ensemble de relations constantes et de procédés d’Inquisition semblables systématisant la torture et les meurtres, ciblés s’il se peut, en masses si c’est estimé utile — les tortionnaires et terroristes de la Gestapo (Gehlen surtout comme on l’oublie, avant Barbie), d’Aginter Press (Guérin-Sérac & Cie du temps de la PIDE de Salazar), des guerres coloniales etc., tous les récupérés par la CIA et enfin ses patrons mêmes ont été de fervents papistes dans des proportions sans commune mesure avec les pourcentages des autres sectes dans le monde vassalisé aux Anglo-Saxons. William Buckley relisant pour la CIA les exercices spirituels du fondateur jésuite Loyola a remarquablement éclairé la mise en condition que ces exercices permettent, par destruction de la personnalité puis catéchisation-martèlement, désignant des victimes “infidèles” à la haine fanatique : et c’est dans cette ligne qu’opèrent les “formations” US et UK de flics traîtres à leurs peuples (“académies” de police).
On aura achevé de comprendre ce schéma central de l’oppression anglo-saxonne, fondement haineux et protestation hypocrite, si on saisit que cela ne s’arrête pas aux déjà pervertis, mais se contagie. Comme les dominants — auxquels, en bons primates, les humains s’identifient volontiers —, des masses de dominés trouvent tout naturel qu’on agisse dans le secret et même rêvent d’en être, d’y participer et de se mettre au service des potentats. Ce sens de l’aventure très confortablement adossé au pouvoir, et cette identification aux dominants, font non seulement les carrières de flics et espions de tous poils, mais aussi les audiences et les lectorats de James Bond, voire de bien des polars ordinaires, et bien sûr le succès constant des media. Si en outre une pseudo-opposition prétend analyser ces réactions d’éthologie des profondeurs en termes de dialectique et lutte des classes, cela achève d’égarer les progressistes, donc de faciliter les recrutements de chiens de garde dans les tréfonds des peuples mêmes. De là les échecs à répétition dont témoigne si cruellement l’état du monde en 2014.
Voilà l’essentiel. C’est que les humains, surtout dans l’état de barbarie où les forge l’histoire naturelle, encore inhumaine, sont avant tout des êtres qui brûlent de décharger leurs pulsions agressives bien davantage que sexuelles, et certes ce n’est pas peu dire. La reprise en 1990 des Croisades a permis un vrai renouvellement de haine, alors que les partis “communistes” commençaient à faire partie du paysage et en somme, de par leur marxisme invétéré, à se montrer aussi corruptibles (“humains”, du point de vue des psychotiques) que n’importe quels autres avides de pouvoir. A partir de l’Irak et de ses suites la guerre, la vraie, la bien concrète, a été de nouveau plus commodément à portée, avec tous les recrutements de racaille mercenaire qu’elle permet. Ainsi la rage idiote contre des gens d’apparence déjà différente, et en outre de culture (par exemple de cuisine) autre, rénovait un prétexte efficace de division à l’intérieur même du monde ouvrier par exemple. Là aussi, on pouvait revivifier la haine, et le recrutement de brutes au service du pouvoir : et voilà la brève et véritable histoire du renouveau nazillard en Europe depuis 1990.
Grégarité, agrégation en clan sur des bases primitives, efficacité des media, votes déviés, mouvements de foules : réalité politique. C’est éthologie pure, c’est fond politique essentiel qu’il faut toutes les couches et croûtes du marxisme pour refuser de voir, c’est l’exploitation des pulsions stupides et barbares de délimitations de clans dans leur primitivité, leur primativité, et ça marche : il y a de par l’héritage de primates d’un côté les types humains auxquels on est accoutumé, par la langue et les vêtements, la gestuelle et des bases de plaisanteries, bref tout ce qui n’est pas l’essentiel, et en face les autres, ceux qui ne sont pas les gens au sens dont on a l’habitude. Devant nous chaque jour se reproduit la réitération des incitations hitlériennes à la haine notamment raciale, transcendant complètement les plongements dans la misère économique dus aux accaparements du pouvoir : cependant l’entêtement marxiste dans sa dogmatique ressert ses faussetés économaniaques, et des masses incroyables de progressistes se laissent encore happer et paralyser par cette glu !
La répétition est nécessaire : grégarité, agrégation en clan sur des bases primitives, efficacité des media, votes déviés, mouvements de foules, réalité politique. Voilà le fond qu’il importe tant de comprendre. Ces réactions de masses agissent en particulier chez les plus incultes dans les diverses sociétés, et ceux-là seront favorisés en réussite sociale pour encourager cette inculture même : résumé de l’électorat de droite et de ses succès sans fin dans les pourritures “d’Occident”. Car la démarche de démagogie est abjecte mais très fructueuse, qui compte sur de telles “classes” médiocres, dites moyennes : ceux qui entendent encore les applaudissements chaleureux des Virginians plongés dans la misère par l’administration Bush II, quand ce président même leur offrait d’aller gagner leur vie à l’aise en cassant de l’Irakien, peuvent difficilement se contenter de la délimitation des foules en bourgeoisie et prolétariat. Certes l’effet grégaire sur base de primates était déjà vrai en 1914 (et en 1871 et dans l’empire romain et la conquête mahométane etc.), comme expliqué ailleurs. Mais jusqu’où faudra-t-il que cela aille, pour faire enfin réfléchir un peu plus loin que Marx ? et jusqu’à quand faudra-t-il tolérer les provocateurs qui prétendent tempérer le tableau de misère par le bonheur des “classes” médiocres-dites-moyennes ? comme si quelque vingt pour cent de parvenus satisfaits suffisaient à justifier l’écrasement des peuples sous la dictature de la finance, sous prétexte que les sous-merdes du facho-nazo-pétaino-poujado-lepénisme local y prolifèrent fort bien !
Au moment où la survie de notre espèce est désormais en jeu, la véritable perspective est donc celle qui replace l’action oppressive la plus féroce (en ce moment celle de l’OTAN où A N signifie Atlantique Nord et qui réclame aujourd’hui des alliés en Afghanistan et en mer de Chine !) dans les mouvements éthologiques et non économiques de domination. C’est cette vue d’ensemble qui situe comme il faut les mouvements “antisubversifs” des frères Dulles et de leurs héritiers très actuels.
C’est aussi la condamnation prononcée par l’histoire elle-même des nouveaux venus insolents, qui ont prétendu disqualifier les immenses éclairements du XVIIIe siècle et des Lumières, et qui ont enterré la quintessence expérimentale et la science vraie sous la dialectique de leur “socialisme” “scientifique”.
Ainsi ce ne sont pas les pouvoirs seulement, mais aussi les références des progressistes, qui sont cause de l’échec humain actuel : les “pros” de la politique, héritiers de toutes les oppressions, ont jusqu’ici conservé leur avance sur les démocrates peu instruits du maniement et des mouvements de foules. La réponse existe, à l’horreur croissante de la priorité initiale de l’animalité sur l’humanité. Elle commence par le diagnostic qu’on vient de formuler, aussi clair que l’action qu’elle entraîne immédiatement : la prise de conscience des pulsions primitives. Les criminels se servent d’armes toujours plus terribles, aussi bien psychiques que physiques, et l’art des manipulations de foules est devenu une formation commune chez les terroristes réels : les chefs d’Etats et leurs employés en bandes armées ou media. Tant qu’on se ridiculise en incantations dialectiques en prétendant s’opposer à eux, en somme tant que la science dans son ensemble et surtout son fer de lance politique éthologique sont négligés, au profit d’une fausseté qui ne veut lire du temps passé que ce qui l’arrange, on s’enferme dans l’échec.
Mais personne n’est obligé de s’enfermer. Il ne faut que quelques guides résolus à tous les sacrifices pour entraîner à voir et à penser pour elles-mêmes des foules étouffant dans leur misère matérielle, sociale et morale : la maison savoir est large ouverte à tous. C’est déjà dit, développé, ouvert pour l’action, dans des dizaines de textes.
Ceux qui se sont donné la peine de lire celui-ci devinent déjà qu’il faut lier tout cela, en multiplier les applications et exemples. Ainsi les bases de propagande des pouvoirs — parole répétée au lieu de faits, primauté de l’émotion conditionnée —, ne tiennent plus si on est seulement teinté d’éthologie, et celle-ci donne encore des forces sans limite en faisant voir et combattre les dominants comme avant tout des bêtes, féroces et très dangereuses certes, mais aussi ridicules dans leur animalité.
Notes
On trouvera des références complémentaires dans www.mondialisation.ca/ en particulier pour l’ouvrage de base de K. Lorenz, et dans www.mondialisation.ca On peut aussi consulter: effetsetfaits.blogspot.fr et effetsetfaits.blogspot.fr/ Une synthèse en livre sous le titre “Les hordes de l’ordre” a tenté en 2010 un bilan des connaissances les plus négligées en affaires politiques actuelles.
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