Par Charles Sannat.
Confiscation
de l’épargne, augmentation des tarifs bancaires… À force de tirer sur
la corde, la relation de confiance entre particuliers et banques
s’étiole de plus en plus et cela ressort particulièrement dans l’enquête
menée pour la troisième année consécutive par l’institut de sondage
IFOP pour aucoffre.com. Il apparaît qu’aux yeux des Français, réalistes,
la crise n’est toujours pas finie et que nous ne sommes pas à l’abri de
la faillite bancaire. Dans un tel contexte, quelles solutions d’épargne
existe-t-il pour que les Français puissent préserver un peu de pouvoir
d’achat sans risque de se faire spolier ?
Les pauvres n’épargnent pas et les banques n’épargnent pas les pauvres
Qui dit épargne dit banques. On peut donc partir d’elles pour parler
de l’épargne des Français, ces banques qui prêtent beaucoup plus
qu’elles n’ont en réserve, ces banques insolvables par rapacité, ces
banques qui ont voulu jouer les apprenties sorcières avec des produits
tout droit sortis de l’enfer (les CDS), ces mêmes banques qui ont truqué le taux du LIBOR sans être inquiétées outre mesure,
ces banques qui ont eu droit à moult plans de sauvetage à la Lehman
Brothers, mais qui elles n’ont sauvé personne… Eh bien, ces mêmes
banques vont augmenter leurs tarifs en 2014, selon un article du site Les Échos (vous pouvez consulter le tableau récapitulant les hausses des tarifs bancaires en 2014 sur le site Les Échos).
De plus en plus de Français, financièrement exsangues, n’arrivent
déjà pas à mettre d’argent de côté ou sont de plus en plus amenés à
puiser dans leurs réserves. Si en plus les banques augmentent leurs
tarifs, la cote de confiance des particuliers dans leur(s) banque(s) ne
peut que dégringoler. Ce désamour se ressent de plus en plus fortement
dans l’opinion publique.
Dans l’opinion : ras-le-bol des banques et l’or toujours plébiscité
Pour la troisième année consécutive, l’institut de sondage IFOP a
réalisé une enquête en novembre 2013 auprès d’un échantillon de 1001
personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et
plus. Si ce sondage avait été effectué encore plus récemment, les
chiffres seraient encore plus tranchés.
La crainte d’une faillite bancaire a ainsi légèrement augmenté cette
année et concerne désormais près de 6 Français sur 10 (59%, +3 points).
Parallèlement, on observe un reflux plus ou moins important s’agissant
du niveau de confiance des Français à l’égard de leur propre banque
(59%, -5 points en un an) et de l’euro (44%, -4 points). La confiance
accordée à des institutions plus génériques, comme les banques publiques
(65%) ou les banques privées traditionnelles (61%), bien que demeurant
élevée, s’étiole néanmoins depuis novembre 2012 (avec des baisses
respectives de 5 points).
Dans ce contexte moribond pour l’épargne des Français, l’or apparaît
comme un des placements préférés. En un an, la plupart des placements
classiques, jugés fiables et sécurisés (immobilier mis à part qui ne
perd que 4 points) ont perdu énormément de points dans la confiance des
Français : jusqu’à –19 points pour le livret d’épargne ! Comptes
bancaires et assurances vie perdent quant à eux 11 et 12 points, alors
que l’or, qui se place 3e dans le chart des meilleurs placements de
confiance, est celui qui perd le moins de points !
Confiscation de l’épargne, nous y sommes…
Et
encore, les chiffres auraient sûrement été beaucoup plus tranchés en
faveur de l’or et en défaveur des autres placements si l’enquête avait
été réalisée après l’annonce de la spoliation de l’épargne en cas de
sauvetage des banques…
Alors que nombreux sont ceux qui se posent la question de la
confiscation de l’or par l’État, avant cette étape ultime (qui ne serait
hypothétiquement envisageable qu’en cas de force majeure, tel qu’une
guerre), se pose la question de la confiscation de l’épargne. Et nous y
voilà.
Si nous prônons le choix de l’épargne dans les métaux précieux et les
actifs tangibles en général, c’est que l’épargne bancaire nous paraît
plus incertaine et plus risquée depuis le tournant de la crise en 2008.
C’est officiel, à partir de 2016, les épargnants seront mis à
contribution : « Après la ponction des épargnants chypriotes cette année
et l’idée émise par le FMI d’une supertaxe de 10% sur le patrimoine,
l’Europe vient d’entériner la participation des déposants au
renflouement des banques en cas de crise grave », annonce l’article de challenges.fr le 13 décembre
dernier. Un accord scellé par l’Union européenne le 11 décembre
dernier. Voilà ce qui nous attend avec l’Union bancaire à venir…