Emmanuel Galiero
Seul membre fondateur du Front national
encore en activité au sein du mouvement, ce fidèle de Jean-Marie Le Pen
est également membre du bureau politique, de la commission d'investiture
et président de la commission des conflits.
LE FIGARO.- Comment analysez-vous la situation au Front national ?
Alain JAMET.- Je la suis depuis Montpellier, je ne suis pas au cœur du Carré, le siège du FN. Je découvre les épisodes et les nouvelles positions heure par heure. L'affaire qui, à mon avis, s'est mal engagée, verra son dénouement le 17 avril au bureau politique. Sauf coup de théâtre.
Que peut-il se passer ?
D'ici là, et particulièrement si Maître Collard y met son grain de sel, cela risque de s'infecter. J'ai constaté en vingt-quatre heures la dégradation d'un climat que je regrette car je suis proche, il est vrai, de Jean-Marie Le Pen mais également de Marine et de Marion. Ce n'est pas le cas de Gilbert Collard. Il n'est pas du Front et il n'a pas à s'occuper des affaires de la présidence d'honneur. Qu'il s'occupe de celles du Rassemblement Bleu Marine.
Vous qui connaissez bien Jean-Marie Le Pen, comment expliquez-vous son attitude? Pourquoi va-t-il aussi loin ?
Au lendemain des élections, ce qui me semble le plus important est l'exploitation de son discours. Le provocateur n'est pas Le Pen. Il ne fait pas de déclaration personnelle pour exprimer ce qu'il pense. Les vrais provocateurs sont Jean-Jacques Bourdin, de BMFTV, et le journal Rivarol car ce sont eux qui posent les questions. A part une seule fois, au moment de l'affaire «Durafour crématoire», tous les propos reprochés à Jean-Marie Le Pen étaient des réponses à des questions. D'ailleurs, tout ce qu'il pense - parce qu'il dit toujours tout ce qu'il pense - n'a jamais figuré dans le programme du Front national. Ses propos n'engagent que lui, personnellement.
Mais compte tenu de son statut de président d'honneur et de son expérience politique, n'est-il pas obligé de mesurer l'impact prévisible de ses réponses ?
Oui mais notez que M. Bourdin avait posé récemment la même question provocatrice à Roland Dumas. Sa question venait comme un cheveu sur la soupe. Les circonstances dans lesquelles se trouve le FN, après les départementales et avant les régionales, font que l'on y a donné une importance particulière.
Avez-vous reçu un appel de Jean-Marie Le Pen ?
Non. Il le fera peut-être ou pas mais je n'attends aucun appel.
Vous le connaissez depuis l'université de droit, en 1951. Qu'aimeriez-vous lui dire ?
Depuis que suis au Front donc depuis 1972, je me garde de mélanger au politique mes opinions qui ne regardent que moi-même. Si je n'étais pas au FN, je parlerais différemment mais nous ne sommes pas bâtis de la même glaise. Le Pen ne cache pas la vérité. Il ne ment pas. Il dit les choses totalement. Voilà le problème.
Selon vous, aura-t-il beaucoup de soutiens en bureau politique ?
Tout le monde reconnaît que des gens continuent à le suivre et pas seulement de vieux grognards. Mais vu ce qui s'est passé au Congrès de Lyon, Marine Le Pen a la majorité. Je ne sais pas si le vote sera secret ou à main levée. Mais nous n'en sommes qu'au début de l'affaire et d'ici le 17 avril, une évolution est possible. Il peut y avoir, comme cela s'est déjà passé, un accord, un modus vivendi ou une réconciliation plutôt qu'une catastrophe. J'attendrai la date et je serai à Nanterre ce jour-là pour prendre mes responsabilités s'il le faut.
Jean-Marie Le Pen reste-t-il, à vos yeux, le candidat idéal du FN pour les régionales en Paca ?
Je ne souhaite pas vous répondre pour l'instant. Marion Maréchal Le Pen a sans doute autant de mérite à l'être mais je préférerais, en cas de changement, qu'il ne soit pas demandé par un tiers mais accepté par la personne concernée. Je veux aller dans le sens d'une réconciliation générale, au nom de la raison et du sentiment.
Y croyez-vous ?
Aujourd'hui, non.
De mémoire, a-t-on déjà assisté à un tel niveau de tension au sein du Front ?
Non, je ne pense pas. Mais il reste encore plus d'une semaine avant que le verdict ne tombe.
LE FIGARO.- Comment analysez-vous la situation au Front national ?
Alain JAMET.- Je la suis depuis Montpellier, je ne suis pas au cœur du Carré, le siège du FN. Je découvre les épisodes et les nouvelles positions heure par heure. L'affaire qui, à mon avis, s'est mal engagée, verra son dénouement le 17 avril au bureau politique. Sauf coup de théâtre.
Que peut-il se passer ?
D'ici là, et particulièrement si Maître Collard y met son grain de sel, cela risque de s'infecter. J'ai constaté en vingt-quatre heures la dégradation d'un climat que je regrette car je suis proche, il est vrai, de Jean-Marie Le Pen mais également de Marine et de Marion. Ce n'est pas le cas de Gilbert Collard. Il n'est pas du Front et il n'a pas à s'occuper des affaires de la présidence d'honneur. Qu'il s'occupe de celles du Rassemblement Bleu Marine.
Vous qui connaissez bien Jean-Marie Le Pen, comment expliquez-vous son attitude? Pourquoi va-t-il aussi loin ?
Au lendemain des élections, ce qui me semble le plus important est l'exploitation de son discours. Le provocateur n'est pas Le Pen. Il ne fait pas de déclaration personnelle pour exprimer ce qu'il pense. Les vrais provocateurs sont Jean-Jacques Bourdin, de BMFTV, et le journal Rivarol car ce sont eux qui posent les questions. A part une seule fois, au moment de l'affaire «Durafour crématoire», tous les propos reprochés à Jean-Marie Le Pen étaient des réponses à des questions. D'ailleurs, tout ce qu'il pense - parce qu'il dit toujours tout ce qu'il pense - n'a jamais figuré dans le programme du Front national. Ses propos n'engagent que lui, personnellement.
Mais compte tenu de son statut de président d'honneur et de son expérience politique, n'est-il pas obligé de mesurer l'impact prévisible de ses réponses ?
Oui mais notez que M. Bourdin avait posé récemment la même question provocatrice à Roland Dumas. Sa question venait comme un cheveu sur la soupe. Les circonstances dans lesquelles se trouve le FN, après les départementales et avant les régionales, font que l'on y a donné une importance particulière.
Avez-vous reçu un appel de Jean-Marie Le Pen ?
Non. Il le fera peut-être ou pas mais je n'attends aucun appel.
Vous le connaissez depuis l'université de droit, en 1951. Qu'aimeriez-vous lui dire ?
Depuis que suis au Front donc depuis 1972, je me garde de mélanger au politique mes opinions qui ne regardent que moi-même. Si je n'étais pas au FN, je parlerais différemment mais nous ne sommes pas bâtis de la même glaise. Le Pen ne cache pas la vérité. Il ne ment pas. Il dit les choses totalement. Voilà le problème.
Selon vous, aura-t-il beaucoup de soutiens en bureau politique ?
Tout le monde reconnaît que des gens continuent à le suivre et pas seulement de vieux grognards. Mais vu ce qui s'est passé au Congrès de Lyon, Marine Le Pen a la majorité. Je ne sais pas si le vote sera secret ou à main levée. Mais nous n'en sommes qu'au début de l'affaire et d'ici le 17 avril, une évolution est possible. Il peut y avoir, comme cela s'est déjà passé, un accord, un modus vivendi ou une réconciliation plutôt qu'une catastrophe. J'attendrai la date et je serai à Nanterre ce jour-là pour prendre mes responsabilités s'il le faut.
Jean-Marie Le Pen reste-t-il, à vos yeux, le candidat idéal du FN pour les régionales en Paca ?
Je ne souhaite pas vous répondre pour l'instant. Marion Maréchal Le Pen a sans doute autant de mérite à l'être mais je préférerais, en cas de changement, qu'il ne soit pas demandé par un tiers mais accepté par la personne concernée. Je veux aller dans le sens d'une réconciliation générale, au nom de la raison et du sentiment.
Y croyez-vous ?
Aujourd'hui, non.
De mémoire, a-t-on déjà assisté à un tel niveau de tension au sein du Front ?
Non, je ne pense pas. Mais il reste encore plus d'une semaine avant que le verdict ne tombe.
Source: |
Le Figaro