Dans la sphère sociale et politique, jamais nous ne
 nous sommes autant affranchis de l'humain pour nous en remettre aux 
statistiques, à la norme, à la performance. Au nom d'un rationalisme 
économique morbide, une nouvelle colonisation des esprits envahit la 
planète : une religion du marché qui interdit de penser le monde 
autrement que comme un stock de marchandises ou de produits financiers. 
Pour réaliser cette nouvelle manière de civiliser les moeurs, il fallait
 discréditer le récit oral, celui qui transmet des expériences et des 
idées, et prôner à sa place l'avènement de l'informatif pur. Ainsi, en 
Occident surtout, nous perdons peu à peu le goût de raconter. Cet essai 
remarquable proclame l'urgence de retrouver le sens du récit et donc de 
recréer les conditions sociales et culturelles permettant de penser, de 
juger et de décider. Cela suppose que soit d'abord interrogé notre 
rapport au langage et à la vérité qu'il est capable d'incarner. Mais la 
France qui se lève tôt a-t-elle encore le temps de raconter sa vie, son 
histoire et ses rêves ? (amazon.fr)