Emmanuel Galiero
Jean-Marie Le Pen, président d'honneur du
Front national, n'a pas écarté l'hypothèse d'une dissidence aux
régionales en Paca. Sa fille reste ferme tout en jouant l'apaisement.
Au Front national, nul ne sait jusqu'où ira le choc de deux personnalités inflexibles. La guerre totale, lancée sur les cimes du parti entre la présidente et le président d'honneur, a atteint une intensité spectaculaire vendredi, après une semaine de tensions et de rebondissements.
Vendredi matin, Jean-Marie Le Pen a répondu, sur RTL, aux déclarations de sa fille Marine, tenues la veille sur TF1. Comme des millions de Français, il l'a entendue dévoiler son intention d'ouvrir une procédure disciplinaire à son encontre, a appris qu'il serait convoqué par un bureau exécutif et compris qu'elle souhaitait finalement son retrait de la vie politique. Une incroyable provocation, à ses yeux.
Si Marine Le Pen avait pris soin de trouver certains mots pour dire tout cela, en évoquant par exemple «l'admiration» des militants pour le fondateur du FN ou en exprimant son espoir d'un retour à la «sagesse» le concernant, Jean-Marie Le Pen ne l'a pas entendu de cette oreille. Pour lui, la déflagration du Front n'est que le résultat d'un complot ourdi par des forces extérieures au mouvement.
Dans sa réponse matinale, sur un ton fatigué, il a commencé par noter qu'elle se trompait «tout à fait» sur l'instance autorisée à mener une telle procédure disciplinaire. Selon lui, la responsabilité incomberait au bureau politique et non au bureau exécutif. Le premier compte quarante-quatre membres, le second neuf, largement acquis à Marine Le Pen.
Jean-Marie Le Pen a ensuite expliqué qu'il répondrait à la convocation. «J'irai me défendre, évidemment, et probablement attaquer aussi», a-t-il prévenu, en avouant que l'action engagée par sa fille le laissait «pantois», «médusé» et «ébaubi». Renvoyant à sa fille la responsabilité de cette rupture, aux conséquences «inéluctables et tragiques», le député européen n'a pas hésité à prédire la fin du Front national. «Mme Le Pen est en train de dynamiter sa propre formation», a-t-il jugé en prétendant que la présidente du mouvement passait à côté d'une opportunité politique. «Elle a en face d'elle des partis en difficulté, elle avait la chance d'avoir une unité et des résultats conquérants, a-t-il relevé, et d'elle-même, de sa propre initiative, elle crée une difficulté majeure avec le président d'honneur, fondateur de son parti et qui, de surcroît, est son père.»
Jean-Marie Le Pen n'a «plus d'ambition politique de grande dimension»
À ce stade d'affrontement implacable, le dernier point de convergence entre le père et la fille semble être celui de l'incompréhension. Mais Jean-Marie Le Pen en a profité aussi pour partager son analyse sur les évolutions d'un parti qui lui échappe. Il affirme croire à une «manœuvre délibérée» et même à un «sabotage» de la part de sa fille qui, en l'évinçant, chercherait à s'attirer les «sympathies» de ce «système» qu'il n'a cessé de vilipender tout au long de sa carrière. Pour lui, Marine Le Pen est instrumentalisée par «une pièce rapportée récente», Florian Philippot, ce vice-président venu de «Chevènement», l'ennemi juré.
Concernant sa candidature aux régionales en Paca, le président d'honneur a confié enfin qu'il la défendrait devant le bureau politique, mais «sans trop d'illusions» compte tenu de la composition de cette instance, choisie par sa fille. Laissant enfin le mystère sur son éventuelle dissidence aux régionales, il a aussi lâché: «Je n'ai plus d'ambition politique de grande dimension. Ce n'est pas moi, c'est elle qui se suicide.»
Vendredi, au FN, malgré les braises incandescentes de cette tragédie filiale, certains voulaient croire à un apaisement mais sans savoir cependant jusqu'où, dans l'affrontement, le président fondateur serait capable d'aller. Les marinistes souhaitaient éviter au moins deux écueils: apparaître comme les provocateurs d'une éventuelle rupture définitive et donner l'impression d'en tirer profit.
Le même jour, évoquant sur Twitter un «moment douloureux pour le FN», Marine Le Pen a appelé chacun «à l'unité, à la décence et au respect mutuel». À Marseille aussi, le sénateur et maire de secteur Stéphane Ravier lançait un appel à la «modération» quand, sur RMC, Louis Aliot, vice-président et ancien directeur de cabinet du «Menhir», disait n'être pas «favorable à une exclusion» de Jean-Marie Le Pen.
Au Front national, nul ne sait jusqu'où ira le choc de deux personnalités inflexibles. La guerre totale, lancée sur les cimes du parti entre la présidente et le président d'honneur, a atteint une intensité spectaculaire vendredi, après une semaine de tensions et de rebondissements.
Vendredi matin, Jean-Marie Le Pen a répondu, sur RTL, aux déclarations de sa fille Marine, tenues la veille sur TF1. Comme des millions de Français, il l'a entendue dévoiler son intention d'ouvrir une procédure disciplinaire à son encontre, a appris qu'il serait convoqué par un bureau exécutif et compris qu'elle souhaitait finalement son retrait de la vie politique. Une incroyable provocation, à ses yeux.
Si Marine Le Pen avait pris soin de trouver certains mots pour dire tout cela, en évoquant par exemple «l'admiration» des militants pour le fondateur du FN ou en exprimant son espoir d'un retour à la «sagesse» le concernant, Jean-Marie Le Pen ne l'a pas entendu de cette oreille. Pour lui, la déflagration du Front n'est que le résultat d'un complot ourdi par des forces extérieures au mouvement.
Dans sa réponse matinale, sur un ton fatigué, il a commencé par noter qu'elle se trompait «tout à fait» sur l'instance autorisée à mener une telle procédure disciplinaire. Selon lui, la responsabilité incomberait au bureau politique et non au bureau exécutif. Le premier compte quarante-quatre membres, le second neuf, largement acquis à Marine Le Pen.
Jean-Marie Le Pen a ensuite expliqué qu'il répondrait à la convocation. «J'irai me défendre, évidemment, et probablement attaquer aussi», a-t-il prévenu, en avouant que l'action engagée par sa fille le laissait «pantois», «médusé» et «ébaubi». Renvoyant à sa fille la responsabilité de cette rupture, aux conséquences «inéluctables et tragiques», le député européen n'a pas hésité à prédire la fin du Front national. «Mme Le Pen est en train de dynamiter sa propre formation», a-t-il jugé en prétendant que la présidente du mouvement passait à côté d'une opportunité politique. «Elle a en face d'elle des partis en difficulté, elle avait la chance d'avoir une unité et des résultats conquérants, a-t-il relevé, et d'elle-même, de sa propre initiative, elle crée une difficulté majeure avec le président d'honneur, fondateur de son parti et qui, de surcroît, est son père.»
Jean-Marie Le Pen n'a «plus d'ambition politique de grande dimension»
À ce stade d'affrontement implacable, le dernier point de convergence entre le père et la fille semble être celui de l'incompréhension. Mais Jean-Marie Le Pen en a profité aussi pour partager son analyse sur les évolutions d'un parti qui lui échappe. Il affirme croire à une «manœuvre délibérée» et même à un «sabotage» de la part de sa fille qui, en l'évinçant, chercherait à s'attirer les «sympathies» de ce «système» qu'il n'a cessé de vilipender tout au long de sa carrière. Pour lui, Marine Le Pen est instrumentalisée par «une pièce rapportée récente», Florian Philippot, ce vice-président venu de «Chevènement», l'ennemi juré.
Concernant sa candidature aux régionales en Paca, le président d'honneur a confié enfin qu'il la défendrait devant le bureau politique, mais «sans trop d'illusions» compte tenu de la composition de cette instance, choisie par sa fille. Laissant enfin le mystère sur son éventuelle dissidence aux régionales, il a aussi lâché: «Je n'ai plus d'ambition politique de grande dimension. Ce n'est pas moi, c'est elle qui se suicide.»
Vendredi, au FN, malgré les braises incandescentes de cette tragédie filiale, certains voulaient croire à un apaisement mais sans savoir cependant jusqu'où, dans l'affrontement, le président fondateur serait capable d'aller. Les marinistes souhaitaient éviter au moins deux écueils: apparaître comme les provocateurs d'une éventuelle rupture définitive et donner l'impression d'en tirer profit.
Le même jour, évoquant sur Twitter un «moment douloureux pour le FN», Marine Le Pen a appelé chacun «à l'unité, à la décence et au respect mutuel». À Marseille aussi, le sénateur et maire de secteur Stéphane Ravier lançait un appel à la «modération» quand, sur RMC, Louis Aliot, vice-président et ancien directeur de cabinet du «Menhir», disait n'être pas «favorable à une exclusion» de Jean-Marie Le Pen.
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