Jean-Christophe Chanut
Les élections départementales ont démontré,
une fois de plus, la véritable cassure qui s'est instaurée entre le
Parti socialiste et les classes populaires. Quelque 50% des ouvriers ont
voté pour des candidats du Front National. Explications.
Municipales, européennes, départementales... Et sans doute en décembre, les régionales. Depuis le début du quinquennat de François Hollande, la gauche perd toutes les élections intermédiaires et l'opposition en profite. C'est certes un grand classique. En son temps, alors à l'Elysée, Nicolas Sarkozy, lui aussi avait perdu quasiment tous les scrutins organisés... Jusqu'à l'échec final à la présidentielle de 2012.
Oui mais, s'agissant du Parti socialiste, le mal semble beaucoup plus profond. Il ne se limite pas à une simple question de cycle électoral, de présence dans l'opposition ou au pouvoir. Pis, il s'intensifie depuis vingt ans. Il explique, déjà, en grande partie la déroute de Lionel Jospin au premier tour de la présidentielle, ce fameux 21 avril 2002, quand Jean-Marie Le Pen s'est qualifié pour le second tour. Ce mal a une cause: le parti socialiste se coupe de plus en plus des couches populaires, employés et ouvriers, qui faisaient jadis sa force, ne se reconnaissent plus dans le parti créé à Epinay en 1971.
15% seulement des ouvriers ont voté pour le PS
On en prendra pour preuve l'analyse du dernier scrutin départemental où 49% des ouvriers ont voté pour les candidats présentés par le Front National... contre seulement 15% qui ont préféré ceux du PS. Chez les employés, c'est la même chose, 38% ont accordé leurs suffrages au FN, contre 18% au PS. A l'inverse 28% des professions libérales et des cadres supérieurs ont voté PS... contre seulement 13% qui ont voté FN. Chercher l'erreur.
Julien Dray, vice-président (PS) du Conseil régional d'Ile-de-France, rappelait lundi 30 mars sur Europe 1 avoir "dit il y a quelques mois que le Parti socialiste pouvait mourir, qu'il n'était pas une formation éternelle (...). Il est à refonder totalement". C'est le moins que l'on puisse dire, en effet.
Mais ce qu'il y a de terrible avec le Parti Socialiste, c'est cette incapacité à se livrer à un réel travail d'introspection pour modifier son logiciel. Mais le veut-il et le peut-il vraiment ?
A l'époque de la création du parti socialiste "nouvelle version" en 1971, le parti communiste français (PCF) est encore solide. C'est lui qui porte le vote contestataire des ouvriers et des employés. Le PS, lui, se fait fort de séduire progressivement les classes moyennes et les jeunes actifs « modernes » travaillant dans des activités innovantes puis de "siphonner" l'électorat du PC . Une tactique qui porte ses fruits et qui conduit à l'élection de François Mitterrand, premier président PS de la cinquième république, le 10 mai 1981. A cette époque, les liens qui unissent le PS et le PCF conduisent la nouvelle majorité au pouvoir à immédiatement prendre des mesures en faveur des classes populaires : cinquième semaine de congés payés, retraite à 60 ans, etc. C'est la dernière fois que se produira un tel mouvement de réformes sociales.
Ensuite, tout à leur besoin de prouver qu'ils sont de bons gestionnaires, les socialistes n'auront de cesse, progressivement, d'abandonner leurs « fondamentaux ». Le coup d'envoi est donné par le "tournant de 1983", qui règle le débat sur le maintien ou non de la France dans le Système monétaire européen (SME) qui opposait Jacques Delors, européen convaincu, et Jean-Pierre Chevènement, partisan d'une "autre politique", basée sur la dévaluation et un volontarisme industriel étatique. Le paroxysme sera atteint dans les années 1992/1993 avec le referendum sur le traité de Maastricht et l'arrivée de Pierre Bérégovoy à Matignon et la dérégulation de la finance.
Et que dire de ce fameux 16 septembre 1999 quand Lionel Jospin, alors Premier ministre, lancera « Il ne faut pas tout attendre de l'Etat »..... à propos d'un plan social chez Michelin qui laissait 7.500 salariés sur le carreau. Propos qui pouvaient se justifier sur le fond mais terriblement maladroits dans un pays qui compte alors déjà plus de deux millions de chômeurs.
Un sentiment de classement de plus en plus prégnant
Encore une fois, employés et ouvriers se sentent abandonnés par la puissance publique, alors que les effets de mondialisation se font de plus en plus sentir et qu'ils ont l'impression d'en être les grands perdants et de glisser vers le déclassement. La même mésaventure arrivera des années plus tard à François Hollande qui fera la promesse d'agir en faveur des salariés du site d'ArcelorMittal à Gandrange. Puis ce sera l'épisode Alstom, avec le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. A chaque fois, des promesses non tenues qui éloignent les couches populaires du PS. D'autant plus que le parti communiste n'est plus là pour retenir les désillusionnés. Résultat, qui ramasse la mise ? Le Front National bien sûr, qui a récupéré la grande majorité du vote protestataire autrefois acquis au PCF et également depuis l'arrivée de Marine Le Pen, une grande partie du programme économique des Communistes des années 1970.
Mais le Parti socialiste a aggravé son cas en glissant doucement du terrain social vers le terrain sociétal. Certes, le Pacs, sous Lionel Jospin, ou le « mariage pour tous », sous François Hollande, sont des réformes justifiées au nom de l'égalité. Mais elles semblent totalement superfétatoires pour des personnes qui souffrent et qui sont déjà à découvert le 15 du mois. Le PS passe alors pour un parti qui se préoccupe davantage des « bobos » que d'un électorat plus populaire, taraudé par le chômage et la baisse du pouvoir d'achat.
Une situation très bien décrite par le géographe Christophe Guilly dans son dernier ouvrage « la France périphérique » (Flammarion) :
«La question sociale n'est pas circonscrite de l'autre côté du périph', mais de l'autre côté des métropoles, dans les espaces ruraux, les villes moyennes, dans certains espaces périurbains qui rassemblent aujourd'hui près de 80% des classes populaires (...) Une France déconnectée, privée de services sociaux, de transports collectifs ou d'enseignement de qualité. Dans des zones non ou mal desservies par les services publics, où aller en voiture au travail à 20 km coûte 250 euros par mois - un quart du Smic. Exclus des grandes villes et des petites couronnes sous la pression immobilière, une partie de ces classes populaires a aussi choisi un certain entre soi culturel, dans des zones de plus en plus éloignées des centres villes dynamiques et créateurs d'emploi (...) Les catégories populaires, déjà peu mobiles, sont piégées, isolées, décrochées. Dans des territoires objectivement sortis des radars ».
C'est là tout le drame du PS. Il ne capte plus cette population inquiète, repliée, obsédée par sa sécurité et à la recherche de boucs-émissaires. C'était déjà en parti le cas il y a 15 ans. C'est quasiment irréversible maintenant.
Comment pourrait-il en être autrement ? Quand on prévoit une réduction des dépenses publiques de 50 milliards en trois ans, soit 2,5 points de PIB annuel, ce sont nécessairement les plus nécessiteux qui trinquent le plus : restriction dans la santé, les transports, l'enseignement, etc. Aggravant toujours et encore le sentiment de déclassement. Surtout quand ces réductions sont imposées au nom du respect de principes budgétaires européens « pour être dans les clous ». Or, cette Europe apparaît sans visage, dirigée par les technocrates de Bruxelles ou de Francfort. C'est notamment pour cette raison qu'une majorité de Français a dit « non » en 2005 au referendum sur le projet de constitution européenne. Mais les « élites » n'en ont pas tenu compte. Ce qui a encore aggravé la rupture.
« Le vrai problème du Parti socialiste et d'ailleurs aussi de la droite modérée, explique le sociologue Jean Viard , directeur associé CNRS au Cevipof (centre de recherches politiques de Sciences-Po, c'est de n'avoir jamais réfléchi à une nouvelle pensée depuis l'effondrement du communisme. De ne pas avoir songé à la façon de donner de nouvelles protections aux jeunes, aux classes populaires, etc. Alors que notre ancien modèle de protection était bâti sur un modèle de société industrielle qui ne fonctionne plus. Les socialistes ne parlent plus culture, qualité du vivre ensemble, etc. Résultat la pensée de l'extrême droite occupe le terrain. Finalement, la gauche et la droite ne font plus que de l'administration publique, plus ou moins bien. ».
La perte de confiance dans la parole des politiques
Ce que Julien Dray a très bien résumé, en faisant allusion aux revendications des « fondeurs » socialistes : « tout ne se résume pas à quelques inflexions budgétaires ». Il est exact que la fracture est telle entre le PS et les classes populaires que ce ne sont plus quelques mesures (dégel des pensions, baisses d'impôts, etc.) qui permettront de repartir à la conquête de cet électorat. La crise est bien plus grave. Elle réside aussi dans la perte de confiance des électeurs dans la parole des élites. Or, certes, François Hollande n'avait pas fait beaucoup de promesses lors de sa campagne de 2012, mais la lutte contre le chômage et le soutien aux jeunes devaient constituer ses deux priorités... Sans grands résultats pour l'instant. C'est une litote. En revanche, il n'avait jamais évoqué qu'il procéderait à des augmentations d'impôts à hauteur de 30 milliards d'euros. Il n'avait jamais évoqué non plus son souhait de mener une politique de l'offre en faveur des entreprises. Comment, dans ce contexte, les électeurs peuvent-il s'y retrouver ?
Le Parti socialiste va être en congrès début juin à Poitiers. La question des rapports entre le parti et les classes populaires risque d'être tout juste effleurée. Elle va être délaissée au profit des habituelles batailles picrocholines entre les « tendances ». Pourtant, au-delà des échéances électorales, la survie du Parti socialiste passe par une vraie réflexion de fond sur son corpus idéologique. Sinon, l'implosion guette et sans doute très vite, a l'instar de ce qui s'est déjà produit pour d'autres partis se revendiquant de la social-démocratie.
Municipales, européennes, départementales... Et sans doute en décembre, les régionales. Depuis le début du quinquennat de François Hollande, la gauche perd toutes les élections intermédiaires et l'opposition en profite. C'est certes un grand classique. En son temps, alors à l'Elysée, Nicolas Sarkozy, lui aussi avait perdu quasiment tous les scrutins organisés... Jusqu'à l'échec final à la présidentielle de 2012.
Oui mais, s'agissant du Parti socialiste, le mal semble beaucoup plus profond. Il ne se limite pas à une simple question de cycle électoral, de présence dans l'opposition ou au pouvoir. Pis, il s'intensifie depuis vingt ans. Il explique, déjà, en grande partie la déroute de Lionel Jospin au premier tour de la présidentielle, ce fameux 21 avril 2002, quand Jean-Marie Le Pen s'est qualifié pour le second tour. Ce mal a une cause: le parti socialiste se coupe de plus en plus des couches populaires, employés et ouvriers, qui faisaient jadis sa force, ne se reconnaissent plus dans le parti créé à Epinay en 1971.
15% seulement des ouvriers ont voté pour le PS
On en prendra pour preuve l'analyse du dernier scrutin départemental où 49% des ouvriers ont voté pour les candidats présentés par le Front National... contre seulement 15% qui ont préféré ceux du PS. Chez les employés, c'est la même chose, 38% ont accordé leurs suffrages au FN, contre 18% au PS. A l'inverse 28% des professions libérales et des cadres supérieurs ont voté PS... contre seulement 13% qui ont voté FN. Chercher l'erreur.
Julien Dray, vice-président (PS) du Conseil régional d'Ile-de-France, rappelait lundi 30 mars sur Europe 1 avoir "dit il y a quelques mois que le Parti socialiste pouvait mourir, qu'il n'était pas une formation éternelle (...). Il est à refonder totalement". C'est le moins que l'on puisse dire, en effet.
Mais ce qu'il y a de terrible avec le Parti Socialiste, c'est cette incapacité à se livrer à un réel travail d'introspection pour modifier son logiciel. Mais le veut-il et le peut-il vraiment ?
A l'époque de la création du parti socialiste "nouvelle version" en 1971, le parti communiste français (PCF) est encore solide. C'est lui qui porte le vote contestataire des ouvriers et des employés. Le PS, lui, se fait fort de séduire progressivement les classes moyennes et les jeunes actifs « modernes » travaillant dans des activités innovantes puis de "siphonner" l'électorat du PC . Une tactique qui porte ses fruits et qui conduit à l'élection de François Mitterrand, premier président PS de la cinquième république, le 10 mai 1981. A cette époque, les liens qui unissent le PS et le PCF conduisent la nouvelle majorité au pouvoir à immédiatement prendre des mesures en faveur des classes populaires : cinquième semaine de congés payés, retraite à 60 ans, etc. C'est la dernière fois que se produira un tel mouvement de réformes sociales.
Ensuite, tout à leur besoin de prouver qu'ils sont de bons gestionnaires, les socialistes n'auront de cesse, progressivement, d'abandonner leurs « fondamentaux ». Le coup d'envoi est donné par le "tournant de 1983", qui règle le débat sur le maintien ou non de la France dans le Système monétaire européen (SME) qui opposait Jacques Delors, européen convaincu, et Jean-Pierre Chevènement, partisan d'une "autre politique", basée sur la dévaluation et un volontarisme industriel étatique. Le paroxysme sera atteint dans les années 1992/1993 avec le referendum sur le traité de Maastricht et l'arrivée de Pierre Bérégovoy à Matignon et la dérégulation de la finance.
Et que dire de ce fameux 16 septembre 1999 quand Lionel Jospin, alors Premier ministre, lancera « Il ne faut pas tout attendre de l'Etat »..... à propos d'un plan social chez Michelin qui laissait 7.500 salariés sur le carreau. Propos qui pouvaient se justifier sur le fond mais terriblement maladroits dans un pays qui compte alors déjà plus de deux millions de chômeurs.
Un sentiment de classement de plus en plus prégnant
Encore une fois, employés et ouvriers se sentent abandonnés par la puissance publique, alors que les effets de mondialisation se font de plus en plus sentir et qu'ils ont l'impression d'en être les grands perdants et de glisser vers le déclassement. La même mésaventure arrivera des années plus tard à François Hollande qui fera la promesse d'agir en faveur des salariés du site d'ArcelorMittal à Gandrange. Puis ce sera l'épisode Alstom, avec le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. A chaque fois, des promesses non tenues qui éloignent les couches populaires du PS. D'autant plus que le parti communiste n'est plus là pour retenir les désillusionnés. Résultat, qui ramasse la mise ? Le Front National bien sûr, qui a récupéré la grande majorité du vote protestataire autrefois acquis au PCF et également depuis l'arrivée de Marine Le Pen, une grande partie du programme économique des Communistes des années 1970.
Mais le Parti socialiste a aggravé son cas en glissant doucement du terrain social vers le terrain sociétal. Certes, le Pacs, sous Lionel Jospin, ou le « mariage pour tous », sous François Hollande, sont des réformes justifiées au nom de l'égalité. Mais elles semblent totalement superfétatoires pour des personnes qui souffrent et qui sont déjà à découvert le 15 du mois. Le PS passe alors pour un parti qui se préoccupe davantage des « bobos » que d'un électorat plus populaire, taraudé par le chômage et la baisse du pouvoir d'achat.
Une situation très bien décrite par le géographe Christophe Guilly dans son dernier ouvrage « la France périphérique » (Flammarion) :
«La question sociale n'est pas circonscrite de l'autre côté du périph', mais de l'autre côté des métropoles, dans les espaces ruraux, les villes moyennes, dans certains espaces périurbains qui rassemblent aujourd'hui près de 80% des classes populaires (...) Une France déconnectée, privée de services sociaux, de transports collectifs ou d'enseignement de qualité. Dans des zones non ou mal desservies par les services publics, où aller en voiture au travail à 20 km coûte 250 euros par mois - un quart du Smic. Exclus des grandes villes et des petites couronnes sous la pression immobilière, une partie de ces classes populaires a aussi choisi un certain entre soi culturel, dans des zones de plus en plus éloignées des centres villes dynamiques et créateurs d'emploi (...) Les catégories populaires, déjà peu mobiles, sont piégées, isolées, décrochées. Dans des territoires objectivement sortis des radars ».
C'est là tout le drame du PS. Il ne capte plus cette population inquiète, repliée, obsédée par sa sécurité et à la recherche de boucs-émissaires. C'était déjà en parti le cas il y a 15 ans. C'est quasiment irréversible maintenant.
Comment pourrait-il en être autrement ? Quand on prévoit une réduction des dépenses publiques de 50 milliards en trois ans, soit 2,5 points de PIB annuel, ce sont nécessairement les plus nécessiteux qui trinquent le plus : restriction dans la santé, les transports, l'enseignement, etc. Aggravant toujours et encore le sentiment de déclassement. Surtout quand ces réductions sont imposées au nom du respect de principes budgétaires européens « pour être dans les clous ». Or, cette Europe apparaît sans visage, dirigée par les technocrates de Bruxelles ou de Francfort. C'est notamment pour cette raison qu'une majorité de Français a dit « non » en 2005 au referendum sur le projet de constitution européenne. Mais les « élites » n'en ont pas tenu compte. Ce qui a encore aggravé la rupture.
« Le vrai problème du Parti socialiste et d'ailleurs aussi de la droite modérée, explique le sociologue Jean Viard , directeur associé CNRS au Cevipof (centre de recherches politiques de Sciences-Po, c'est de n'avoir jamais réfléchi à une nouvelle pensée depuis l'effondrement du communisme. De ne pas avoir songé à la façon de donner de nouvelles protections aux jeunes, aux classes populaires, etc. Alors que notre ancien modèle de protection était bâti sur un modèle de société industrielle qui ne fonctionne plus. Les socialistes ne parlent plus culture, qualité du vivre ensemble, etc. Résultat la pensée de l'extrême droite occupe le terrain. Finalement, la gauche et la droite ne font plus que de l'administration publique, plus ou moins bien. ».
La perte de confiance dans la parole des politiques
Ce que Julien Dray a très bien résumé, en faisant allusion aux revendications des « fondeurs » socialistes : « tout ne se résume pas à quelques inflexions budgétaires ». Il est exact que la fracture est telle entre le PS et les classes populaires que ce ne sont plus quelques mesures (dégel des pensions, baisses d'impôts, etc.) qui permettront de repartir à la conquête de cet électorat. La crise est bien plus grave. Elle réside aussi dans la perte de confiance des électeurs dans la parole des élites. Or, certes, François Hollande n'avait pas fait beaucoup de promesses lors de sa campagne de 2012, mais la lutte contre le chômage et le soutien aux jeunes devaient constituer ses deux priorités... Sans grands résultats pour l'instant. C'est une litote. En revanche, il n'avait jamais évoqué qu'il procéderait à des augmentations d'impôts à hauteur de 30 milliards d'euros. Il n'avait jamais évoqué non plus son souhait de mener une politique de l'offre en faveur des entreprises. Comment, dans ce contexte, les électeurs peuvent-il s'y retrouver ?
Le Parti socialiste va être en congrès début juin à Poitiers. La question des rapports entre le parti et les classes populaires risque d'être tout juste effleurée. Elle va être délaissée au profit des habituelles batailles picrocholines entre les « tendances ». Pourtant, au-delà des échéances électorales, la survie du Parti socialiste passe par une vraie réflexion de fond sur son corpus idéologique. Sinon, l'implosion guette et sans doute très vite, a l'instar de ce qui s'est déjà produit pour d'autres partis se revendiquant de la social-démocratie.
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La Tribune