Michel Lhomme
Dans la négociation sur le nucléaire
iranien, la France avait été jusqu'ici en pointe comme gardienne des
tables de la loi, celle de la lutte contre la prolifération des armes
nucléaires et comme pays phare du concept de dissuasion nucléaire.
Au Proche-Orient, la France était le garant d'une stratégie de l'équilibre, accueillant pour la première fois dans les années 80 sous François Mitterrand, une représentation diplomatique palestinienne. Aujourd'hui, la politique arabe et proche-orientale de la France est en porte à faux avec toute cette tradition diplomatique alors qu'elle devrait participer activement à l’instauration d’un ordre géostratégique dans la région dont la défiance ne devrait plus être le moteur.
Au contraire, la France devrait favoriser une coopération régionale avec l'Iran indispensable pour éliminer rapidement Daech et sauver enfin la Syrie. Elle devrait revenir sur toutes ses positions idéologiques passées (l'internationalisme démocratique stupide), rompre avec la volonté d'éliminer Bachar el Assad, élimination qui fut carrément souhaitée de ''physique'' par l'actuel Ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius prenant comme modèle criminel l'assassinat par Nicolas Sarkozy du colonel Kadhafi. De fait, on peut sérieusement se demander comment la France peut encore garder la tête haute au Proche-Orient ?
On a donc la fâcheuse impression que notre pays paraît incapable d'anticiper le nouveau système du monde que l’accord de Lausanne permet de préparer. Or, cet accord implique au plus vite un repositionnement stratégique de la France, non pas une France toute seule mais une France dans l’Europe, une France moteur de la politique arabe de l'Europe.
Elle suppose aussi la réouverture d'un dialogue avec Moscou. Or, le rapprochement irano-américain vient de forcer l’Arabie Saoudite à démasquer ses batteries et à se lancer violemment sur le Yémen. En agissant ainsi militairement, l’Arabie Saoudite prenait un très grand risque. Pays de mécréant pour tous les fondamentalistes musulmans, le royaume des Saoud dévoile au grand jour et à tous les fanatiques islamistes de la terre, son pacte secret avec Israël. Les Etats-Unis tôt ou tard devront lâcher l'Arabie Saoudite et le Qatar pour rééquilibrer leur politique dans la région, y compris au détriment d’Israël. La politique américaine de confinement de l’Iran a eu ce résultat paradoxal de structurer une solide alliance continentale eurasiatique, une sorte de nouvel empire mongol constitué par l’Iran, la Chine et la Russie, et auquel Poutine vient de raccrocher très habilement la Turquie. Aujourd’hui, les Etats-Unis tentent d’introduire en dernier recours une brèche dans ce dispositif. C'est peut-être trop tard. L’Iran est appelé tôt ou tard à exercer le leadership régional.
n réalité, la conclusion de l'accord américano-iranien a entraîné une conséquence directe et de taille : la bataille économique entre la Chine et les Etats-Unis est ouverte et appelée à s'intensifier. Nous sommes passés sans trop le remarquer dans une nouvelle phase de reconstruction mondiale du monde multipolaire. L’Iran retrouve, avec l'accord sur le nucléaire et de facto avec l'invasion du Yémen par son ennemi juré, sa place géopolitique centrale dans les affaires proche-orientales du monde. L'Iran a compris qu'elle n’a aucun intérêt à intervenir ou à mettre de l'huile sur le feu au Yémen. L’essentiel pour Téhéran est de se positionner au centre comme un arbitre silencieux mais par là imprévisible.
L'extrême qualité de ses diplomates nous assure que la République islamique saura dans les jours à venir tenir ce rôle historique de pays phare de la théologico-politique musulmane, du retour annoncé du Mahdi comme ''roi du monde ''.
Au Proche-Orient, la France était le garant d'une stratégie de l'équilibre, accueillant pour la première fois dans les années 80 sous François Mitterrand, une représentation diplomatique palestinienne. Aujourd'hui, la politique arabe et proche-orientale de la France est en porte à faux avec toute cette tradition diplomatique alors qu'elle devrait participer activement à l’instauration d’un ordre géostratégique dans la région dont la défiance ne devrait plus être le moteur.
Au contraire, la France devrait favoriser une coopération régionale avec l'Iran indispensable pour éliminer rapidement Daech et sauver enfin la Syrie. Elle devrait revenir sur toutes ses positions idéologiques passées (l'internationalisme démocratique stupide), rompre avec la volonté d'éliminer Bachar el Assad, élimination qui fut carrément souhaitée de ''physique'' par l'actuel Ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius prenant comme modèle criminel l'assassinat par Nicolas Sarkozy du colonel Kadhafi. De fait, on peut sérieusement se demander comment la France peut encore garder la tête haute au Proche-Orient ?
On a donc la fâcheuse impression que notre pays paraît incapable d'anticiper le nouveau système du monde que l’accord de Lausanne permet de préparer. Or, cet accord implique au plus vite un repositionnement stratégique de la France, non pas une France toute seule mais une France dans l’Europe, une France moteur de la politique arabe de l'Europe.
Elle suppose aussi la réouverture d'un dialogue avec Moscou. Or, le rapprochement irano-américain vient de forcer l’Arabie Saoudite à démasquer ses batteries et à se lancer violemment sur le Yémen. En agissant ainsi militairement, l’Arabie Saoudite prenait un très grand risque. Pays de mécréant pour tous les fondamentalistes musulmans, le royaume des Saoud dévoile au grand jour et à tous les fanatiques islamistes de la terre, son pacte secret avec Israël. Les Etats-Unis tôt ou tard devront lâcher l'Arabie Saoudite et le Qatar pour rééquilibrer leur politique dans la région, y compris au détriment d’Israël. La politique américaine de confinement de l’Iran a eu ce résultat paradoxal de structurer une solide alliance continentale eurasiatique, une sorte de nouvel empire mongol constitué par l’Iran, la Chine et la Russie, et auquel Poutine vient de raccrocher très habilement la Turquie. Aujourd’hui, les Etats-Unis tentent d’introduire en dernier recours une brèche dans ce dispositif. C'est peut-être trop tard. L’Iran est appelé tôt ou tard à exercer le leadership régional.
n réalité, la conclusion de l'accord américano-iranien a entraîné une conséquence directe et de taille : la bataille économique entre la Chine et les Etats-Unis est ouverte et appelée à s'intensifier. Nous sommes passés sans trop le remarquer dans une nouvelle phase de reconstruction mondiale du monde multipolaire. L’Iran retrouve, avec l'accord sur le nucléaire et de facto avec l'invasion du Yémen par son ennemi juré, sa place géopolitique centrale dans les affaires proche-orientales du monde. L'Iran a compris qu'elle n’a aucun intérêt à intervenir ou à mettre de l'huile sur le feu au Yémen. L’essentiel pour Téhéran est de se positionner au centre comme un arbitre silencieux mais par là imprévisible.
L'extrême qualité de ses diplomates nous assure que la République islamique saura dans les jours à venir tenir ce rôle historique de pays phare de la théologico-politique musulmane, du retour annoncé du Mahdi comme ''roi du monde ''.
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