Tribune libre de Michel Geoffroy
♦ Noël est une fête très ancienne, qui marquait le changement d’année et donc le renouvellement du cycle du temps à partir du solstice d’hiver. Elle marquait la satisfaction de voir que l’année allait bien recommencer et que le ciel ne nous tomberait pas sur la tête. Car nos ancêtres avaient gardé la mémoire de cataclysmes anciens. Et aussi le retour prochain de la lumière dans les contrées froides de nos origines.
Bien avant qu’elle ne devienne un temps fort du christianisme désignant la naissance du Christ, Noël était donc déjà une fête pour les Européens.
Le tabou de Noël
C’est pourquoi Noël et ses symboles sont depuis longtemps la cible
des intégristes laïcs, des cosmopolites et de tous ceux qui « ont la
haine » de notre identité.
Ainsi dans un certain nombre de pays anglo-saxons on ne veut déjà
plus célébrer Noël au motif de ne pas « heurter » ceux qui ne sont pas
chrétiens : on retire les sapins des écoles et l’on évoque les « fêtes »
en général pour ne pas prononcer le mot maudit, au prétexte du
multiculturalisme et de l’inclusion des allogènes. Lentement ce
changement s’insinue aussi dans notre pays.
Mammon supplante Noël
En France on a choisi, en outre, manifestement de transformer Noël en
fête de la consommation. L’offensive contre la symbolique identitaire
de Noël prend ainsi la forme emblématique du marché : on met ainsi de
plus en plus Noël sous le patronage de Mammon, le seul vrai dieu de
l’oligarchie. On réduit Noël à une affaire de shopping, comme l’on dit.
Les marchés de Noël : un caravansérail mondialiste
Ils se présentent en effet tous sous la même forme : des rangées de
petites baraques en bois où l’on vend de tout. Car ces marchés de Noël
se doivent d’être mondialistes, bien entendu. On y vend donc des
colifichets africains, des ponchos d’Amérique latine à côté des santons,
de la barbe à papa, du vin chaud et de la charcuterie. Sans oublier les
poupées « russes », les cache-cols ou les bijoux fantaisie fabriqués… en Chine.
Ce n’est pas un marché mais un caravansérail au sein duquel déambule
la foule solitaire des consommateurs, c’est-à-dire la ressource humaine
du Système célébrant une nouvelle fois le culte de Mammon pour le plus
grand bénéfice des commanditaires.
Quel beau symbole de la marchandisation du monde, qui détruit tout
sens à l’existence et qui réduit tout à l’argent ! Car ce n’est pas
l’or, l’encens et la myrrhe que nous apportent ces marchés de Noël :
mais la grande profanation du fric, du toc et de l’homme aux semelles
de vent.
Il faudra aussi chasser ces marchands de notre temple.
Michel Geoffroy