Le conglomérat Lockheed-Martin (LM) est le premier contractant du
Pentagone et le premier vendeur d’armement du monde, notamment
producteur
des fameux F-16 et F-35/JSF, de divers drones, d’éléments fondamentaux
des réseaux antimissiles, de nombreuses munitions sophistiquées,
etc. ; LM, essaimant largement dans d’autres domaines allant de la
participation dans des entreprises privées produisant des machines
automatiques pour le vote à des activités de relations publiques
d’influence politique majeure, aux USA même en faveur des neocons
aussi bien que dans nombre de pays étrangers, européens notamment (voir le 9 novembre 2002, le 29 janvier 2003, le 11 janvier 2007, etc.).
LM a toujours été, depuis sa création en tant qu’entité (1994, fusion de Lockheed et de Martin-Marietta), un leader
à
l’“excellence” acclamée dans l’industrie d’armement, dans son
adaptation aux dynamiques d’influence et de communication du Système,
voire un
inspirateur dans certains cas. C’est le cas avec l’annonce d’une
nouvelle qui, a contrario, permet de mesurer la vigueur de son
engagement et de son soutien aux mouvements “sociétaux” (voir le 30 avril
2013), notamment le mouvement en faveur de la “communauté gay” et apparentées, officiellement labellisée LGBT (“Lesbian,
Gay, Bisexual, Transgender”, précise LM). Comme on le sait
maintenant, la dynamique LGBT représente, dans la manipulation qu’on en
fait, une force d’influence politique incontestable du point de vue de
ce qu’on nommerait l’“idéologie-Système”, en même temps que sa
branche opérationnelle représente elle-même une force importante dans
le mouvement de déstructuration et de dissolution du
Système.
McClatchy.News annonce (le 19 décembre 2013) la
nouvelle position de LM concernant son soutien financier à l’association des Boy Scouts of America,
qui est supprimée parce que
cette association impose des restrictions par rapport aux LGBT, – ce
qui nous permet d’avoir un écho de l’engagement de LM en faveur de
l’esprit et du mouvement LGBT : «The Boy Scouts of America’s ban on
gay leaders is losing the organization more money. This week,
Bethesda, Md.-based Lockheed Martin Corp. announced it will no longer
provide philanthropic support to the Boy Scouts because of the
nonprofit organization's “policies that discriminate on the basis of
sexual orientation and religious affiliation.”
»The defense contractor announced its decision in a statement to
the Atlanta Journal-Constitution on Wednesday. The same statement was
shared with The Baltimore Sun on Thursday. “Lockheed Martin is
committed to building strong partnerships with non-profit organizations
that
value diversity and align with our policies. And we believe engaging
with and funding an organization that openly discriminates is in
conflict with our policies,” read the statement from spokesman Gordon
Johndroe.
»Lockheed Martin follows other large companies that have cut their
giving to the Boy Scouts in recent years over its controversial ban
on gays among its ranks. The companies include some that had been among
the Boy Scouts' largest donors, like the United Parcel Service and
the Intel Foundation...» [...]
»Lockheed Martin, a government contractor known for its fighter
jets, has a record of supporting LGBT diversity among its ranks.
“Diversity and inclusion are woven throughout our culture and reflect
our values of doing what's right, respecting others and performing
with excellence,” its website says. The company has a Lesbian, Gay,
Bisexual, Transgender Leadership Forum and is a sponsor of the Maryland
Corporate Council, a LGBT business and corporate networking
organization in the state. The company also just made the Human Rights
Campaign's 2014 “Best Places to Work for LGBT Equality” list.»
On doit connaître les liens nullement incestueux à la réflexion, mais logiques et extrêmement naturels au contraire, entre
le corporate power et le mouvement de type-LGBT, autant dans l’esprit dit-sociétal de ce mouvement qu’au travers de ses
associations officielles et structures institutionnalisées qui opérationnalisent son action. L’affaire de la Gay Pride à San
Francisco, cette année, l’a montré d’une façon claire et précise (voir le 29 avril 2013).
Mais, avec le cas
Lockheed Martin, on entre dans le domaine où toutes les
connexions-Système les plus démonstratives sont exposées. LM, qui est le
principal
armurier et par conséquent l’un des principaux “faiseurs-de-guerre”
industriels, est le principal financier du mouvement belliciste,
hégémoniste et déstructurant-dissolvant, des néoconservateurs-neocons depuis l’activation de ce mouvement en une force politique de
très grande influence. C’est dire que LM est à l’œuvre à cet égard depuis le milieu des années 1990 avec des hommes tels que Bruce P. Jackson et Tom Donnelly, issus de l’organigramme
de LM (Jackson y avait rang de vice-président) et directement intégrés dans celui des mêmes neocons.
Ces mêmes activistes ont joué
un rôle prépondérant dans les divers troubles antirusses en Europe de
l’Est (“révolutions de couleur”), ramassant au passage l’une ou
l’autre commande pour LM (les F-16 pour la Pologne [voir le 19 octobre 2004]). (Bien
entendu, ces observations doivent être placées en corrélation avec ce qu’on décrit par ailleurs, ce même 23 décembre 2013, de
l’entourage et des influences actives du dirigeant politique ukrainien Klitschko.)
Le rôle politique subversif de LM apparaît ainsi comme un facteur
fondamental de l’activité de la première entreprise du complexe
militaro-industriel (CMI) US, suivant en cela une des orientations
fondamentales du CMI lui-même pour maintenir une situation propice au
développement de sa production, aussi bien que pour développer des
conceptions qui sont évidemment une part importante de son
idéologisation
américaniste. C’est évidemment dans ce cadre qu’il
faut comprendre la position de LM comme fer de lance du CMI en faveur
des facteurs “sociétaux” type-LGBT, aux États-Unis bien entendu, mais
aussi, au travers d’organisation frontistes que soutient LM, dans
divers pays européens, surtout à l’Est, et en Russie même, – puisque le
facteur LGBT est un axe d’attaque privilégié de l’“agression douce”.
Il apparaît donc clairement que le mouvement LGBT, dans sa composante
institutionnalisée et idéologisé, a une fonction politique et
structurelle de type déstructurant et dissolvant incontestable,
quoiqu’il en soit assuré à cet égard. (Au reste et pour bien fixer le
débat
dans sa forme et dans sa nature, on doit également savoir que nombre de
gays se défient de ces mouvements officiels et de tout ce
qui est institutionnalisation-Système des LGBT, et que certains, placés
dans des positions d’observation et de commentaire politiques
adéquats et dissidents, les dénoncent avec vigueur comme des
relais-Système, – tel, bien sûr, l’excellent Justin Raimondo, directeur
de la
rédaction d’Antiwar.com. On sait également que l'un des plus fameux journalistes antiSystème, Glenn Greenwald, est un homosexuel
affiché.)
Le rôle du corporate power ne cesse donc d’apparaître de plus en plus décisif et puissant dans le sens de la politique-Système,
en utilisant
absolument tous les artifices et montages du Système, jusqu’aux plus
grotesques pour certains de ses membres (la proximité de LM et des
gays devrait à cet égard figurer comme un archétype de la susdite grotesquerie lorsqu’on a une connaissance normale des activités
de LM). Pour autant la politique-Système et sa stratégie de type dd&e
n’en acquiert pas
plus de cohérence hégémonique, ou tout autre construction apte à
rencontrer les exigences de la raison de ceux qui voient dans l’action
du
Système une entreprise à la fois constructive (même d’un point de vue
maléfique) et cohérente de domination, capable d’imposer un ordre
stable d’oppression et de contrôle totalitaire. Du point de vue des
résultats nets sur les dix ou quinze dernières années, et jusqu’au cas
ukrainien actuel, les actions subversives à l’est de l’Europe n’ont
fait que provoquer des désordres ou des affaiblissements de pays
objectivement “alliés” du bloc BAO, et que renforcer la Russie dans sa
volonté de résister à cette agression douce en identifiant
parfaitement l’ennemi et en rendant cette défense de plus en plus
efficace. Quant au développement des mouvements LGBT au sein des pays du
bloc BAO lui-même, ils contribuent à installer la division, au cœur
même de la Grande République, comme on l’a vu en France bien sûr ;
comme en témoigne récemment, par exemple, la prise de position si
extrême d’un conservateur réputé comme Buchanan qui s’exprime désormais
par un engagement politique actif en faveur de Poutine, – Buchanan
soutenu dans sa dernière extraordinaire intervention (le 18 décembre 2013) par un Paul
Craig Roberts le 19
décembre 2013 :
«Recently, Pat Buchanan, Mr. Conservative himself, made a case that
Russia’s Putin better represents traditional American values than
does the President of the United States. Buchanan has a point. It is
Washington, not Moscow or Beijing, that threatens to bomb countries
into the stone age, that forces down airplanes of heads of state and
subjects them to searches, and that refuses to honor grants of
political asylum.
»Certainly, Washington’s claim to be “exceptional” and
“indispensable” and, therefore, above law and morality contrasts
unfavorably with
Putin’s statement that “we do not infringe on anyone’s interests or try
to teach anyone how to live.”»