Plus d’un député bruxellois sur cinq est d’origine
musulmane. Unique en Europe. Plusieurs facteurs expliquent ce constat :
le système institutionnel, l’évolution démographique et la concentration
des musulmans dans certains quartiers de la capitale.
Le Parlement bruxellois est composé à 21,3 % de
députés d’origine musulmane. C’est ce que conclut l’étude menée par
Fatima Zibouh, chercheuse en sciences politiques à l’ULG. Les résultats
de son travail sont à lire dans la revue Brussels Studies de ce lundi.
Dix-neuf députés bruxellois ont des racines musulmanes. Sans compter
que deux élus musulmans occupent également des fonctions au sein d’un
exécutif. Fadila Laanan à la Fédération Wallonie Bruxelles et Emir Kir,
secrétaire d’Etat au gouvernement bruxellois. Notons également que la
seule députée voilée en Europe siège également au parlement bruxellois.
Il s’agit de la CDH Mahinu Ozdemir.
Unique en Europe
Près d’un député sur cinq est de culture musulmane. Une situation unique comparée aux autres grandes villes européennes. Cette représentation a fortement évolué en une vingt ans. De 0% en 1989, elle est passée à 5,3% en 1995, 19,1% en 2004 pour atteindre 21,3% en 2009. La plupart d’entre eux appartenant au PS.
Cette particularité s’explique par plusieurs facteurs. Les changements dans l’attribution de la nationalité belge notamment. Depuis 1989, 200.000 personnes ont été naturalisées. Sans compter les aspects liés à la loi électorale : l’obligation de vote, le scrutin proportionnel
La démographie aussi. Plus de la moitié de la population bruxelloise est d’origine étrangère. Et elle se concentre parfois dans des quartiers bien particuliers. L’étude révèle d’ailleurs une forte mobilisation associative, plus structurée aussi, au sein de la communauté turque de Bruxelles.
Derniers constats: c’est le PS qui attire le plus de voix au sein de cette communauté. 42% lors des dernières législatives. 17% ont préféré le CDH, 15% le MR et 12% ont voté pour Ecolo. Mais la culture musulmane ne semble avoir qu’une influence limitée sur le choix du vote. Le choix électoral se polariserait plutôt sur les thématiques liées à la lutte contre les discriminations plutôt que sur le caractère musulman d’un candidat.