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mardi 31 juillet 2018

Avignon : l’Évangile selon Olivier Py

Le festival d’Avignon servait, cette année, de tribune à la plaisanterie du « genre » — certains esprits créatifs en seraient arrivés à soixante-douze : voilà de savantes études en perspective ! Son directeur, grand expert en théologie parce qu’il parle de Dieu dans ses pièces, a donc cru bon de rappeler à Mgr Cattenoz, archevêque du lieu, quelques vérités, avec la coopération désintéressée de La Provence.

Il serait bon, d’abord, que l’archevêque d’Avignon comprenne le pape François, au lieu de « condens[er] tous les thèmes chers au mouvement réactionnaire, moisi, agressif et crypto-fasciste ». La fameuse petite phrase dudit pape constitue, d’ailleurs, le pivot de cette argumentation de haute volée dont l’auteur ne juge bien évidemment personne. Reconnaissons avec lui que Mgr Cattenoz peine un peu à choisir des sources convenables. Tenez, l’auteur de cette punchline, par exemple : « Au siècle dernier, tout le monde était scandalisé par ce que faisaient les nazis pour entretenir la pureté de la race. Aujourd’hui, nous faisons la même chose, mais avec des gants blancs. » Eh bien, cet Argentin nauséabond serait toujours en fuite au Vatican à l’heure qu’il est.

Olivier Py ne comprend pas qu’un évêque puisse « très mal connaître l’Évangile » à ce point. Humblement, donc, il s’attelle à la tâche et rappelle un passage de saint Paul dans son épître aux LGGBDTTTIQQAAPP : « Je ne suis ni un homme ni une femme, je suis seul devant Dieu. » Les exégètes rapprochent, d’ailleurs, souvent cet écrit de l’épître aux Galates, où l’Apôtre des Gentils reproche aux autres juifs d’imposer la loi de Moïse aux païens convertis : « Car en Jésus-Christ, vous êtes tous fils de Dieu par la foi. En effet, vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ ; il n’y a plus ni juif ni païen, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus. Et si vous appartenez au Christ, c’est vous qui êtes la descendance d’Abraham ; et l’héritage que Dieu lui a promis, c’est à vous qu’il revient » (Gal. 3, 26-32).

« Fervent catholique » — croyons-en l’expérience de La Provence —, Olivier Py fait parler ses comédiens de Dieu entre deux exhibitions en strip-tease intégral dans sa mise en scène des Parisiens — l’escatologie, champ trop méconnu de la théologie !

Guillemette Pâris

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