.

.

mardi 31 juillet 2018

Migrants : l’Italie largue l’Union européenne

Matteo Salvini
Devant l'attentisme de l'Europe, certains pays prennent leur destin en main.

Cela passe inaperçu en France mais l’Italie est « sortie » de l’Union européenne en matière de migrations : son nouveau gouvernement met en œuvre sa propre politique migratoire, déconnectée de Bruxelles. 

Mieux, elle est implicitement approuvée par le patron de Frontex, l’agence européenne garde-frontières et de garde-côtes, qui se félicite de « la fin de la naïveté » des Européens sur la situation migratoire : son directeur, Fabrice Leggeri a déclaré, début juillet sur CNews, que l’Europe n’avait pas une « obligation unilatérale » en matière de sauvetage en mer et que le difficile compromis sur les migrations, lors du sommet européen des 28 et 29 juin, marquait « un tournant de fermeté européenne […] par rapport à la gestion des migrants » et à « l’exploitation par des groupes criminels de la détresse humaine » qui « d’une certaine manière, prennent en otage moralement l’Europe ». Les 28 ont, eux aussi, appelé les ONG à « ne pas entraver les opérations des garde-côtes libyens ».


Par ailleurs, en toute indépendance de Bruxelles, le gouvernement italien a décidé, le 4 juillet, d’offrir 12 vedettes aux garde-côtes libyens pour les aider à mieux lutter contre les tentatives des migrants de rejoindre l’Italie au départ des côtes libyennes. Adoptée sous forme de décret-loi lors d’un Conseil des ministres cette mesure vise, selon un communiqué officiel, « à renforcer la capacité opérationnelle des autorités côtières libyennes afin de garantir la gestion correcte des dynamiques des phénomènes migratoires », à « lutter contre le trafic d’êtres humains, sauvegarder la vie humaine en mer et contenir la pression migratoire ». Le gouvernement italien s’occupera également de l’entretien de ces 12 vedettes pendant l’année en cours ainsi que de l’entraînement et de la formation des forces libyennes. Selon le ministère italien des Transports et des Infrastructures, dont dépendent les garde-côtes italiens, le coût total de cette aide est d’environ 2,5 millions d’euros.


Le nouveau gouvernement italien est disposé à mettre en place à la fois un contrôle hermétique sur ces frontières maritimes (avec sévère répression des passeurs), et des plateformes et couloirs humanitaires dans les pays de départ où les migrants seront regroupés, aidés, et leurs dossiers étudiés.

[...]

En savoir plus sur causeur.fr