Matteo Salvini |
Devant l'attentisme de l'Europe, certains pays prennent leur destin en main.
Cela passe inaperçu en France mais l’Italie est « sortie » de l’Union
européenne en matière de migrations : son nouveau gouvernement met en
œuvre sa propre politique migratoire, déconnectée de Bruxelles.
Mieux, elle est implicitement approuvée par le patron de Frontex,
l’agence européenne garde-frontières et de garde-côtes, qui se félicite
de « la fin de la naïveté » des Européens sur la situation migratoire :
son directeur, Fabrice Leggeri a déclaré, début juillet sur CNews,
que l’Europe n’avait pas une « obligation unilatérale » en matière de
sauvetage en mer et que le difficile compromis sur les migrations, lors
du sommet européen des 28 et 29 juin, marquait « un tournant de fermeté
européenne […] par rapport à la gestion des migrants » et à «
l’exploitation par des groupes criminels de la détresse humaine » qui «
d’une certaine manière, prennent en otage moralement l’Europe ». Les 28
ont, eux aussi, appelé les ONG à « ne pas entraver les opérations des
garde-côtes libyens ».
Par ailleurs, en toute indépendance de Bruxelles, le gouvernement italien a décidé, le 4 juillet, d’offrir 12 vedettes
aux garde-côtes libyens pour les aider à mieux lutter contre les
tentatives des migrants de rejoindre l’Italie au départ des côtes
libyennes. Adoptée sous forme de décret-loi lors d’un Conseil des
ministres cette mesure vise, selon un communiqué officiel, « à
renforcer la capacité opérationnelle des autorités côtières libyennes
afin de garantir la gestion correcte des dynamiques des phénomènes
migratoires », à « lutter contre le trafic d’êtres humains, sauvegarder
la vie humaine en mer et contenir la pression migratoire ». Le
gouvernement italien s’occupera également de l’entretien de ces 12
vedettes pendant l’année en cours ainsi que de l’entraînement et de la
formation des forces libyennes. Selon le ministère italien des
Transports et des Infrastructures, dont dépendent les garde-côtes
italiens, le coût total de cette aide est d’environ 2,5 millions
d’euros.
Le nouveau gouvernement italien est disposé à mettre en place à la fois
un contrôle hermétique sur ces frontières maritimes (avec sévère
répression des passeurs), et des plateformes et couloirs humanitaires
dans les pays de départ où les migrants seront regroupés, aidés, et
leurs dossiers étudiés.
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