Signe que l’actualité s’essouffle en ce cœur
de l’été, affaire Benalla exceptée – on attend avec impatience le numéro
de claquettes de Christophe Castaner devant la commission du Sénat ce
mardi -, les journaux nous font le coup des parentés improbables. Un
truc qui amuse cinq minutes tout le monde, sauf peut-être les apparentés
eux-mêmes. C’est ainsi qu’on vient de nous révéler que Robert Ménard
cousinerait à la douzième génération avec Emmanuel Macron. Pour consoler
l’un et l’autre, on dira qu’on ne choisit pas sa famille !
À la douzième génération ? Les risques, non pas collatéraux, mais congénitaux sont tout de même minimes et avouons que ce n’est pas, non plus, le scoop de l’été. On aurait appris qu’Emmanuel Macron descendait du masque de fer et Robert Ménard de la femme à barbe, d’accord. Là, on tenait du lourd. Mais cousins à la douzième génération, pas de quoi prendre rendez-vous chez son notaire ou convoquer une conférence de presse pour expliquer qu’on ne connaissait que vaguement cette branche de la famille dont, du reste, on ne partageait pas les mêmes valeurs depuis Mathusalem. D’autant que, dans la loi française, passés les enfants et les petits-enfants, notre plus proche parent est tout simplement l’État, vu que c’est lui notre principal héritier.
Au-delà du caractère anecdotique, que nous dit cette « révélation » généalogique ?
Si l’on a découvert ce lien de parenté, c’est parce que des bénévoles passionnés épluchent, à s’en crever les yeux, nos archives bien souvent mises en ligne par les départements et retranscrivent leurs recherches sur Internet, élaborant des arbres généalogiques qui vous font cousiner avec la moitié de la Terre. Des bases de données colossales se constituent ainsi, certaines gratuites, d’autres payantes. Les chercheurs de Béziers qui ont trouvé ce lien de parenté Macron-Ménard ne sont, en fait, qu’un exemple de cette armée innombrable de chercheurs – et de trouveurs – dont la France s’est dotée depuis plusieurs décennies.
La généalogie : une passion française ! Si les Français recherchent leurs ancêtres, ce n’est pas forcément pour savoir s’ils descendent de Vercingétorix, sortent de la cuisse de Jupiter ou s’ils sont seulement cousin avec lui. Elle révèle, sans doute, ce besoin de racines de nos compatriotes. Un besoin d’autant plus fort depuis que, dans les années 60, ils ont quitté leur campagne pour manger du poulet aux hormones sur des tables en formica, comme le chantait Jean Ferrat. Dans le dernier Figaro Madame, l’actrice Leïla Bekhti déclarait : « Quand tu sais d’où tu viens, tu sais où tu vas. » Elle n’a pas tort, la gamine née en banlieue.
Mais Emmanuel Macron et Robert Ménard ont de la chance : ils ont des ancêtres. Tout le monde a des ancêtres, me direz-vous. Un père, une mère, un grand-père paternel, une grand-mère paternelle, un grand-père maternel, une grand-mère maternelle, etc. Je vous épargne la suite géométrique. À la fameuse douzième génération, c’est théoriquement deux mille quarante-huit ancêtres qui s’alignent dans la galerie du château comme dans celle du pavillon. Tout le monde a des ancêtres. Aujourd’hui. Mais demain ? Lorsqu’on aura ouvert la boîte de Pandore de la PMA, puis de la GPA ? Robert Ménard devrait en parler à son cousin Emmanuel Macron.
Georges Michel
Source
À la douzième génération ? Les risques, non pas collatéraux, mais congénitaux sont tout de même minimes et avouons que ce n’est pas, non plus, le scoop de l’été. On aurait appris qu’Emmanuel Macron descendait du masque de fer et Robert Ménard de la femme à barbe, d’accord. Là, on tenait du lourd. Mais cousins à la douzième génération, pas de quoi prendre rendez-vous chez son notaire ou convoquer une conférence de presse pour expliquer qu’on ne connaissait que vaguement cette branche de la famille dont, du reste, on ne partageait pas les mêmes valeurs depuis Mathusalem. D’autant que, dans la loi française, passés les enfants et les petits-enfants, notre plus proche parent est tout simplement l’État, vu que c’est lui notre principal héritier.
Au-delà du caractère anecdotique, que nous dit cette « révélation » généalogique ?
Si l’on a découvert ce lien de parenté, c’est parce que des bénévoles passionnés épluchent, à s’en crever les yeux, nos archives bien souvent mises en ligne par les départements et retranscrivent leurs recherches sur Internet, élaborant des arbres généalogiques qui vous font cousiner avec la moitié de la Terre. Des bases de données colossales se constituent ainsi, certaines gratuites, d’autres payantes. Les chercheurs de Béziers qui ont trouvé ce lien de parenté Macron-Ménard ne sont, en fait, qu’un exemple de cette armée innombrable de chercheurs – et de trouveurs – dont la France s’est dotée depuis plusieurs décennies.
La généalogie : une passion française ! Si les Français recherchent leurs ancêtres, ce n’est pas forcément pour savoir s’ils descendent de Vercingétorix, sortent de la cuisse de Jupiter ou s’ils sont seulement cousin avec lui. Elle révèle, sans doute, ce besoin de racines de nos compatriotes. Un besoin d’autant plus fort depuis que, dans les années 60, ils ont quitté leur campagne pour manger du poulet aux hormones sur des tables en formica, comme le chantait Jean Ferrat. Dans le dernier Figaro Madame, l’actrice Leïla Bekhti déclarait : « Quand tu sais d’où tu viens, tu sais où tu vas. » Elle n’a pas tort, la gamine née en banlieue.
Mais Emmanuel Macron et Robert Ménard ont de la chance : ils ont des ancêtres. Tout le monde a des ancêtres, me direz-vous. Un père, une mère, un grand-père paternel, une grand-mère paternelle, un grand-père maternel, une grand-mère maternelle, etc. Je vous épargne la suite géométrique. À la fameuse douzième génération, c’est théoriquement deux mille quarante-huit ancêtres qui s’alignent dans la galerie du château comme dans celle du pavillon. Tout le monde a des ancêtres. Aujourd’hui. Mais demain ? Lorsqu’on aura ouvert la boîte de Pandore de la PMA, puis de la GPA ? Robert Ménard devrait en parler à son cousin Emmanuel Macron.
Georges Michel
Source