de Philippe Randa
À
Gand, le tribunal de première instance a rendu deux jugements pour le
moins surprenants : aucune piscine publique n’aura en effet le droit
d’empêcher les dames de se baigner en burkini… alors que le port du
short pour les hommes (et pour les femmes, parité oblige !) reste, lui,
prohibé pour des raisons d’hygiène ou de sécurité !
Le motif fourni par l’administration flamande vaut son pesant de frites car elle aurait « des preuves scientifiques qu’il n’y avait pas de problèmes dans ces domaines », rapporte le site LesObservateurs.ch.
Des
preuves scientifiques d’hygiène ? On veut bien croire qu’une femme
musulmane n’a pas plus de raison que toute autre croyante de négliger
son hygiène (et de respecter celle des autres), mais que vient donc
faire la science là-dedans ? Et quelles pourraient bien être les preuves
scientifiques (sic !) permettant de conclure que les porteurs de short
seraient moins propres que les autres ?
Néanmoins,
tous les Belges n’entendent pas se soumettre à cette décision
judiciaire loufoque : l’échevin d’Anvers N-VA (Nouvelle Alliance
flamande, premier parti à la chambre des représentants) Fons Duchateau,
est entré en résistance, affirmant que « l’interdiction du burkini ne doit pas être fondée sur l’hygiène et la sécurité », mais « parce que nous n’en voulons pas en fonction de nos normes et valeurs sociétales. »
De son côté, la secrétaire d’État à l’Égalité des Chances Zuhal Demir (également N-VA), considère que ce vêtement représente « une provocation volontaire » contre l’égalité.
L’administration
flamande apportera-t-elle des preuves scientifiques du contraire ? Plus
sûrement, comme aurait pu chanter Jacques Brel :
Faut vous dire, Monsieur,
Que chez ces fonctionnaires-là
On ne prouve pas, Monsieur
On ne prouve pas, on juge…
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