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mardi 31 juillet 2018

Les 2 islams, de Jean-Jacques Walter : non pour dénoncer mais pour informer

Comme chaque année, Boulevard Voltaire vous offre de découvrir ses  « Livres de l’été ». Cette semaine, Les 2 islams, de Jean-Jacques Walter. Extraits. 

L’islam pose questions.

Oui, l’islam pose questions. Elles sont nombreuses, interpellent, inquiètent souvent. C’est à elles que ce livre répond. Sans œillères, mais aussi sans tabou. Que dit et que prescrit réellement le Coran, sur les femmes, les autres religions, la « guerre sainte », la vie, la mort, le paradis, l’enfer, les rites à respecter, mais aussi le travail, l’argent, l’amour, le sexe ? Qui étaient Mahomet et les premiers califes ? Qu’ont-ils dit, écrit, accompli ? Pourquoi, contrairement à la foi judéo-chrétienne, ou au bouddhisme, le message de l’islam apparaît-il si figé, si peu en phase avec la plupart des évolutions de nos sociétés ? D’où viennent les fractures, les intolérances et les violences ? Ces violences sont-elles le fait d’interprétations erronées ou sont-elles, au contraire, cohérentes avec les « textes sacrés » ? Qui sont ceux, aussi, qui prônent un islam des Lumières, plus ouvert et plus tolérant ? Et que propose celui-ci ?

Ces questions, et beaucoup d’autres, se posent avec d’autant plus d’acuité que jamais le « fait islamique » n’a occupé à ce point les unes des journaux comme les discussions de comptoir. Avec, toujours, le risque de méconnaissances et d’amalgames – là encore, des deux côtés. Tous les musulmans ne sont évidemment pas des terroristes en puissance ; mais tous ceux qui contestent les principes fondateurs traditionnels de cette religion – qui, en réalité, est bien plus qu’une religion – ne sont pas islamophobes. Les plus opposés à l’islam traditionnel sont les musulmans qui s’efforcent de former un islam des Lumières. Font, au contraire, et parfois volontairement, le jeu des islamophobes, ceux qui nient les interférences, démontrées dans ce livre, entre Coran et violences, Coran et sectarisme, Coran et soumission – soumission est la traduction littérale du mot « islam »…

Attentats, polémiques sur le voile, la construction de mosquées, le halal, le burkini, les « espaces séparés » : tout ramène au Coran. Tout ramène à cette réalité des faits contenus dans les textes. Raison pour laquelle il était nécessaire d’en revenir à ceux-ci. Non pour dénoncer, mais pour informer. Non pour stigmatiser, comme on le dit aujourd’hui, mais pour expliquer. Sans revenir à la source, impossible d’espérer changer le cours des choses.

L’islam doit évoluer.

Il doit évoluer pour lui-même. Et pour les autres. Comment imaginer que la seconde religion du monde, et la deuxième en France (cinq millions de personnes), puisse encore officiellement se référer jusque dans ses moindres versets à un texte dit « incréé » qui aurait été écrit par Allah en personne, avant la création du monde, il y a 14 milliards d’années, en arabe, car, depuis 14 milliards d’années, Allah parlerait l’arabe classique avec les anges ?
Contrairement, par exemple, au Nouveau Testament, susceptible d’interprétations, et de discussions, puisque rédigé non par Dieu lui-même mais par des humains (les apôtres), le Coran, œuvre directe d’Allah, est par nature gravé dans le marbre pour l’éternité !
La politique de l’autruche.

Au lieu d’affronter la réalité en face, nos gouvernants, depuis quarante ans, uniquement soucieux de ne pas heurter leur population musulmane, ont adopté la politique de l’autruche. Alors que le pays se trouve confronté à une vague sans précédent d’actes et de revendications islamistes portant atteinte soit à l’intégrité humaine, soit aux valeurs de la République, soit aux deux, nos gouvernants, de droite comme de gauche, n’ont pour seules réponses, ou presque, que deux formules refuges : « pas d’amalgame » et « ce n’est pas le vrai islam ». Eh bien, si, justement. Le Coran, que tout « bon musulman » est tenu de suivre à la lettre, porte en lui les germes de cette flambée de violence et de revendications communautaristes. Le dire n’est pas faire offense aux musulmans. Tout au contraire. Si les chrétiens ont eu l’intelligence de revenir sur un certain nombre de leurs idées responsables, en leurs temps, de tant de massacres, pourquoi les musulmans, tout aussi intelligents, ne le pourraient-ils pas ?

Jean-Jacques Walter

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