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mardi 31 juillet 2018

Matteo Salvini conteste la ligne de l’Union Européenne

Salvini

Gabriella Lima ♦  Journaliste indépendante et auteure du blog Expression.libre.
  Diplômée en droit international, ses recherches et ses articles sont souvent orientés vers le Proche Orient et l’Europe.

Dès l’arrivée au pouvoir des “populistes” italiens, le nouveau ministre de l’intérieur et le secrétaire du parti d’extrême droite la Ligue du Nord, Matteo Salvini, s’impose comme un leader fort et ferme. Et il n’est pas prêt à se soumettre aux contraintes de Bruxelles.

L’Italie rebelle

C’était le cas de l’Aquarius, bateau humanitaire ayant secouru des migrants en Méditerranée, qui a fait bouleverser l’Europe et l’a montée contre Rome.

« L’Italie a fini de courber l’échine et d’obéir », a déclaré Matteo Salvini. Ulcéré par les propos d’Emmanuel Macron sur un « cynisme » et l’« irresponsabilité » du gouvernement italien, le ministre accuse les pays de l’Union européenne d’avoir laissé l’Italie gérer seule le « fardeau » migratoire et les 700 000 réfugiés arrivés sur ses côtes depuis 2013.

Outre cela, le gouvernement italien a revendiqué la levée des sanctions économiques contre la Russie « d’ici à la fin de l’année. » D’après Matteo Salvini, « L’Italie est le pays européen qui a le plus souffert de ces sanctions contre la Russie ». Reste à savoir quel mécanisme il mettra en place pour parvenir à ses fins et si cela deviendra un autre point de désaccord au sein de l’Europe déjà divisée sur la question migratoire.

“La fausse révolution en Ukraine a été financée par des puissances étrangères”

Dans une interview accordée au Washington Post le 19 juillet, le politicien a contesté la narrative-BAO officielle. Interrogé par un journaliste, le ministre italien a défendu la légitimité du rattachement de la Crimée à la Russie par référendum et qualifié l’Euromaïdan de « pseudo-révolution financée par des puissances étrangères ».

Pour rappeler, les événements de 2014 en Ukraine avaient pour but de protester contre la corruption endémique et la politique du gouvernement, mais la “révolution de dignité” a abouti à un coup d’État et “au déclin des libertés”. Ce qui a été dévoilé dans des documentaires insolites comme “les masques de la révolution” ou “la place des espoirs brisés”.

De telles démarches et déclarations de Matteo Salvini ne lui feront pas gagner des points politiques à la scène internationale, mais vont certes trouver un soutien de poids auprès de la population fatiguée d’une crise économique et migratoire.

Ce qui, d’ailleurs, pourra coûter cher à l’Europe compte tenu du poids de l’Italie au sein de l’UE.

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