Pour compléter l’analyse
« Les mafias de cinéma
Les réseaux mafieux qui font frissonner le chaland sont connus du grand
public essentiellement par le cinéma ; notamment la mafia
italo-américaine à travers l’excellente épopée du Parrain (le clan
new-yorkais Corleone).
Or, ce réseau de pouvoir et de solidarité – la mafia – combinant lien du
sang (clan sicilien) et initiation (maçonnerie), n’est jamais que
l’imitation, par des membres au plus bas de l’échelle sociale, des
autres réseaux de pouvoir et de solidarité – notamment WASP – qui
constituent le moyen le plus sûr et le plus rapide de s’élever
collectivement en régime démocratique.
Pas ou peu de mafia en effet dans l’URSS de Staline, l’Allemagne
d’Hitler, l’Italie fasciste, la Chine populaire ou l’Irak de Saddam
Hussein ; les régimes autoritaires étant peu propices à leur
développement.
Comparés aux autres réseaux de pouvoir plus huppés (Skull & Bones,
Bohemian Club, CFR...) la spécificité des réseaux mafieux tient surtout
dans leurs moyens plus violents et primaires de domination. Moyens
nécessités par leur peu de capital pécuniaire et social de départ : le
vol (racket, braquages), le commerce des êtres humains et du vice
(prostitution, alcool, drogue) étant les moyens d’enrichissement rapides
et classiques ne nécessitant rien d’autre, comme mise de départ, que le
courage et la brutalité physiques.
Méthodes et moyens expéditifs qui rendent ces mafias spectaculaires –
donc cinématographiques – mais qui ne sont pourtant que l’étape du
décollage vers le stade supérieur de la légalité : immobilier, finance,
politique... Là où règnent les mafias plus puissantes de la violence et
du racket légalisé.
Des mafias au nom plus policé : Grand Patronat, Complexe
militaro-industriel, Banque... où les avocats et les agents officiels
ont remplacé les encaisseurs et les coupeurs d’oreilles, mais qui n’en
constituent pas moins des réseaux de pouvoir n’hésitant pas à éliminer
quiconque vient s’opposer à leur commerce – fût-il président des
États-Unis – comme John-Fitzgerald Kennedy l’a découvert à ses dépens à
Dallas un certain 22 novembre 1963.
Ainsi les mafias de cinéma sont en fait celles, primaires et
folkloriques, que l’on peut dénoncer sans danger, parce qu’au bas de
l’échelle hiérarchique des réseaux de puissance et de domination, comme
la mafia calabraise au regard de la loge P2.
Ou encore parce qu’inopérantes chez nous, comme les fameux Yakuzas japonais.
Ou encore en déclin, comme une certaine maçonnerie provinciale issue de la Troisième République (GLF).
Le vrai pouvoir étant, par définition, ce à quoi il est réellement
dangereux de s’attaquer, et la mafia des mafias, conséquemment, celle
qu’on ne peut nommer sans trembler... »