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vendredi 31 janvier 2014
La grande arnaque des médias
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La grande arnaque des médias
Par Alexandre Goldfarb
La grande arnaque des médias : elle est simple mais redoutablement
efficace. En plus c’est du flagrant délit à chaque fois : on organise un
débat et on invite 3 candidats ayant la même sensibilité et deux
« opposants »
C’est systématique.
Un vrai piège à cons.
Encore et encore, à chaque fois.
Sans oublier le ou les journalistes dont la sensibilité 100% à gauche est bien connue. Lesdits journalistes interviendront toujours à bon escient pour couper le débat quand l’opposant voudra exprimer un point de vue différent.
Les phrases clés sont alors "nous n’avons plus le temps" ou "c’est à untel de parler" ou "nous reviendrons sur le sujet"…
Pour "les tu crois" "t’es sûr" et autres "c’est pas vrai" et "la télé l’a dit" :
Paris : un premier débat animé entre candidats.
Une grande première dans cette campagne pour les élections
municipales à Paris. Ce soir, les rivales Anne Hidalgo (PS) et Nathalie
Kosciusko-Morizet (UMP) ont débattu en direct dans les médias, entourées
de Wallerand de Saint-Just (FN), Christophe Najdovski (EELV) et
Danielle Simonnet (Parti de Gauche).
C’est de la désinformation pure et dure. Un vrai traquenard pour piéger NKM.
Là vous êtes dans le cas type ou UNE personne doit se battre contre toutes les autres.
L’astuce de la gauche est donc de présenter 3 candidats déjà alliés
réellement et ainsi d’occuper le plateau du débat. Chacun tire ses
salves sur la même personne et en cadence.
Comme c’est flagrant personne ne le remarque ou ne le fait remarquer.
Mais les trois candidats de gauche occupent tous déjà un poste à la
Mairie de Paris. Là c’est un vrai scandale qui dénature le débat à la
base pour le transformer un traquenard.
C’est incroyable et totalement anti démocratique.
Quelle honte pour l’image de la France.
Ensuite on coupe la parole toujours à la même personne, celle qui n’est pas de gauche…
Dans le débat c’était tellement flagrant que franchement cela en devenait ridicule.
Par contre Madame Hidalgo a révélé qu’elle souhaitait interdire les
quais de Paris à la circulation. Tout est fait et proposé par les
socialistes pour emmerder les Parisiens et surtout augmenter leurs
impôts. D’ailleurs Madame Hidalgo prévoit aussi de rendre le
stationnement payant pour les deux roues à Paris !
Madame Hidalgo veut récupérer 200.000 mètres carrés pour les transformer en logements sociaux…
La même Hidalgo propose carrément de supprimer l’avenue Foch qui
deviendrait la continuation du Bois de Boulogne jusqu’à l’arc de
Triomphe !!! A quand des tentes dans Paris ? Ce n’est pas tout Madame
Hidalgo réclame la mixité totale et pour commencer, c’est le hors
d’oeuvre qu’elle propose, elle va récupérer la partie située entre la
Porte Dauphine et la Porte d’Auteuil pour en faire une sorte de "Central
Park" social. Dans son propos (voir la vidéo ci-dessous où Madame
Hidalgo dit tout et si vous êtes courageux, je vous conseille de lire
son programme effarant) la mixité est sociale et elle n’exclue pas
d’installer des camps d’attente pour les roms. Que veut dire dans sa
bouche "attente" ? Que ces camps seront destinés à permettre aux roms de
stationner quelques jours à Paris intramuros : qui peut croire cela ?
Les bobos et autres gogos peut-être ?
Je ne sais pas si les Parisiens se rendent comptent de ce qui va leur
tomber sur la tête et comment ils devront payer pour cette gabegie,
mais c’est débile.
Ils n’ont qu’à lire les articles suivants :
http://observatoiredumensonge.com/2013/11/19/lincroyable-derive-de-la-mairie-de-paris/
Ecran de fumée
http://observatoiredumensonge.com/2013/01/18/un-ecran-de-fumee/
http://observatoiredumensonge.com/2014/01/29/notre-drame-de-paris/
A ce moment du
débat NKM rétorque à Madame Hidalgo et le présentateur Michel Field
l’arrête immédiatement pour lui demander si elle veut sauvegarder les
gens du seizième. J’aurais été à la place de NKM, j’aurais apostrophé
Field en lui demandant où il habitait… Et aussi quel était son salaire.
Je crois que là tout le monde se serait calmé. Facile de cracher dans la
soupe quand on est nanti comme ce journaliste "ancien" communiste. Je
crois que tous ces gens qui se considèrent comme faisant partie d’une
pseudo élite sont les fossoyeurs de notre société. Ils n’ont qu’à
consacrer leur fortune à aider les autres plutôt que d’en parler.
Un jour où je proposais cela à une personnalité de gauche, voici ce
qu’elle m’a répondu "ce n’est pas pareil et ce n’est pas le problème".
Fermez les portes. En clair c’est aux autres de donner pas à eux.
Je crois que pour ces gens méprisants en réel parler des pauvres
ressemblent à visiter un zoo. C’est toujours la même rengaine du moment
qu’ils peuvent occuper les médias.
Madame Hidalgo pourra toujours méditer sur cette phrase du candidat
Hollande : " Nous n’en ferons jamais assez pour la liberté et la dignité
des femmes". (en meeting à La Villette, Paris le 15 avril 2012) et elle
attendra Un simple appel…
Ceci écrit, les politiques de droite sont des gens désespérants qui nous démotivent…
La démocratie : ce n’est pas confisquer la voix du peuple©.
Alexandre Goldfarb
Président Fondateur de l‘Observatoire du MENSONGE
A voir absolument :
* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *
Copyright obligatoire en cas de citation ou de transmission de cet article, vous pouvez le copier :
Alexandre Goldfarb pour l’Observatoiredumensonge ou http://observatoiredumensonge.com
Quenelle de Dieudonné : le retour ! La voici à la CGT…
La quenelle n’a pas encore fini
d’occuper les conversations politiques. Circule en ce moment une photo
prise à Roissy de syndicalistes d’Air France en position quenelle, ce
geste antisystème popularisé par l’humoriste Dieudonné. On reconnaît
trois responsables du syndicat CGT d’Air France (David Ricatte, son
porte-parole, Pascal Belrose, l’un des secrétaires de section et Laurent
Dahyot, membre de la commission exécutive du syndicat) entourés de
plusieurs affiliés cégétistes de la compagnie aérienne.
La photo date du 8 novembre 2013 et a été prise au cours d’un conflit social dans la filiale locale de Swissport Cargo.
Coca-Cola est comme ça
« Merci de partager du bonheur » nous dit la dernière publicité de Coca-Cola.
Mais en regardant les choses de plus près, il semble bien que Coca-Cola
ne partage que très peu ce bonheur. Il suffit pour s'en convaincre
d'écouter les travailleurs des usines que la multinationale veut fermer
dans l'Etat espagnol, ou les syndicalistes persécutés - et y compris
kidnappés et torturés - en Colombie, en Turquie, au Pakistan, en Russie,
au Nicaragua ou les communautés de l'Inde qui sont restées sans sources
d'eau après le passage de la compagnie. Sans parler de la pauvre
qualité de ses ingrédients et de leur impact sur notre santé.
Selon les chiffres de l'entreprise,
chaque seconde on consomme 18.500 canettes ou bouteilles de Coca-Cola
dans le monde entier. L'empire Coca-Cola vend ses 500 marques dans plus
de 200 pays. Qui aurait pu le prédire quand, en 1886, John S. Pemberton,
inventa ce breuvage à succès dans une petite pharmacie d'Atlanta ?
Aujourd'hui, la multinationale ne se contente pas de vendre une boisson,
c'est bien plus que cela. A coups de chéquiers et de campagnes de
marketing multimillionnaires, Coca-Cola nous vend quelque chose d'aussi
précieux que le « bonheur », « l'étincelle de la vie » ou « un
sourire ». Néanmoins, même son « Institut Coca-Cola du Bonheur »
est incapable de masquer toute la douleur provoquée par la compagnie.
Son historique d'abus contre les droits sociaux et du travail traverse,
comme ses rafraîchissements, toute la planète.
C'est maintenant au tour de l'Etat
espagnol. La compagnie vient d'annoncer une Procédure de Régulation
d'Emploi (procédure de restructuration et de licenciement collectif,
NdT) qui implique la fermeture de quatre de ses onze usines, le
licenciement de 1250 travailleurs et le replacement de 500 autres. Une
mesure prise, selon la multinationale pour « causes organisationnelles
et productives ». Un communiqué du syndicat CCOO dément cette
affirmation en soulignant que l'entreprise dégage d'énormes bénéfices,
de plus ou moins 900 millions d'euros, et a un chiffre d'affaire de plus
de 3 milliards d'euros.
Les mauvaises pratiques de l'entreprise sont aussi globales que sa marque. Selon le « Rapport alternatif sur Coca-Cola »
de l'organisation « War on Want », en Colombie, depuis 1990, huit
travailleurs de Coca-Cola ont été assassinés par des paramilitaires et
65 autres ont reçus des menaces de mort. Le syndicat colombien
Sinaltrainal a dénoncé le fait que la multinationale se trouve derrière
ces actes. En 2001, à travers l' « International Labor Rights Fund » et
la « United Steel Workers Union », Sinaltrainal est parvenu à déposer
une plainte aux Etats-Unis. En 2003, le tribunal a rejeté cette plainte
en alléguant que les assassinats ont eu lieu en dehors des Etats-Unis.
Mais la campagne de Sinaltrainal a, de toute manière, permise d'obtenir
de nombreux soutiens.
On retrouve des cas d'abus de
Coca-Cola dans pratiquement chaque recoin de la planète où l'entreprise
est présente. Au Pakistan, en 2001, plusieurs travailleurs de l'usine du
Punjab ont été licenciés pour avoir protesté et les tentatives de
syndicalisation de ses travailleurs au Lahore, Faisal et Gujranwala ont
été frustrés par les obstacles dressés par la multinationale et les
autorités. En Turquie, en 2005, ses employés ont dénoncé Coca-Cola pour
intimidations et tortures et pour utiliser à ces fins une branche
spéciale de la police.
Au Nicaragua, la même année, le
Syndicat Unique des Travailleurs (SUTEC) a accusé la multinationale de
ne pas permettre l'organisation syndicale et d'utiliser la menace de
licenciements. On retrouve des cas similaires au Guatemala, en Russie,
au Pérou, au Chili, au Mexique, au Brésil et à Panama. L'une des
principales tentatives pour coordonner une campagne de dénonciation
internationale contre Coca-Cola a été menée en 2002, quand des syndicats
de Colombie, du Venezuela, du Zimbabwe et des Philippines ont dénoncé
conjointement la répression subie par les syndicalistes chez Coca-Cola
et les menaces d'enlèvement et d'assassinat.
Mais la compagnie n'est pas seulement
connue pour ses abus contre les droits des travailleurs ; l'impact
social et écologique de ses pratiques est également en cause. Comme elle
le reconnaît elle-même ; « Coca-Cola est l'entreprise de l'hydratation.
Sans eau, il n'y a pas d'affaires ». Et elle pompe jusqu'à la dernière
goutte d'eau là où elle s'installe. De fait, pour produire un litre de
Coca-Cola, il faut trois litres d'eau. Et pas seulement pour la boisson
elle-même, mais aussi pour laver les bouteilles, les machines, etc.
Cette eau est ainsi rejetée ensuite comme eau contaminée, avec le
préjudice consécutif pour l'environnement. Pour satisfaire sa soif
intarissable - une usine de Coca-Cola peut consommer jusqu'à un million
de litres d'eau par jour -, l'entreprise prend le contrôle unilatéral
des sources aquifères qui ravitaillent les communautés locales, en les
laissant dépourvues d'un bien aussi essentiel que l'eau.
Dans plusieurs Etats de l'Inde
(Rajasthan, Uttar Pradesh, Kerala, Maharastra) ces communautés sont sur
le pied de guerre contre la multinationale. Plusieurs documents
officiels soulignent la diminution drastique des ressources hydriques là
où elle s'est installée, épuisant ainsi l'eau nécessaire à la
consommation, à l'hygiène personnelle et à l'agriculture qui fait vivre
de nombreuses familles. Au Kerala, en 2004, l'usine de Plachimada de
Coca-Cola a été obligée de fermer ses portes après que la municipalité
ait refusé le renouvellement de sa licence d'exploitation en accusant la
compagnie d'épuiser et de contaminer l'eau. Plusieurs mois auparavant,
le Tribunal Suprême de Kerala avait jugé que l'extraction massive d'eau
de la part de Coca-Cola était illégale. Sa fermeture a été une grande
victoire pour la communauté locale.
Des cas similaires se sont produits au
Salvador et au Chiapas, parmi d'autres. Au Salvador, l'installation
d'usines d'embouteillage de Coca-Cola a épuisé les ressources hydriques
après des décennies d'extraction et elles ont contaminé les sources
aquifères en rejetant dans la nature de l'eau non traitée. La
multinationale s'est toujours refusé à assumer les coûts de l'impact de
ses pratiques. Au Mexique, la compagnie a privatisé de nombreuses
sources aquifères, laissant les communautés locales sans accès à
celles-ci et cela grâce au soutien inconditionnel du gouvernement de
Vicente Fox (2000-2006), ancien président de Coca-Cola Mexique.
L'impact de sa formule secrète sur notre santé est également amplement documenté. Ses hautes doses de sucre sont préjudiciables et
nous transforment en « accros » à ce breuvage. Comme l'a démontré la
journaliste Marie Monique Robin dans son documentaire « Notre poison quotidien »,
la consommation à haute doses de l'aspartame, un édulcorant non
calorique remplaçant le sucre présent dans le Coca Zéro, peut provoquer
des cancers. En 2004, en Grande-Bretagne, Coca-Cola s'est vu obligé de
retirer après son lancement l'eau embouteillé Dasani après qu'on y ait
découvert des niveau illégaux de bromure, une substance qui augmente le
risque de cancer. L'entreprise a du retirer un demi million de
bouteilles d'une eau qu'elle avait annoncé être « l'une des plus pures
du marché », et cela en dépit d'un article de la revue « The Grocer »
qui soulignait que sa source n'était autre que l'eau du robinet de
Londres...
Les tentacules de Coca-Cola sont si
étendues qu'en 2012, l'une de ses directrices, Ángela López de Sá, a été
nommée à la tête de l'Agence espagnole de Sécurité Alimentaire. Quelle
sera alors la position de l'Agence face à l'utilisation systématique de
l'aspartame par Coca-Cola, quand sa nouvelle directrice était encore
payée par Coca-Cola il y a peu de temps encore ? Un authentique conflit
d'intérêts, comme celui signalé ci-dessus avec le cas de Vicente Fox.
La marque nous dit vendre du bonheur,
mais elle apporte plutôt des cauchemars. Coca-Cola est comme ça dit la
publicité. Ainsi l'avons-nous montrée.
*Article publié dans Publico.es, 24/01/2014.
**Traduction française pour Avanti4.be : Ataulfo Riera.
Irak: Les Britanniques bientôt devant la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre ?
Le journal londonien The Independent a révélé dimanche qu’un
document « accablant » de deux cent cinquante pages, intitulé « The
Responsibility of UK Officials for War Crimes Involving Systematic
Detainee Abuse in Iraq from 2003-2008 [1] », a été « soumis à la Cour
pénale internationale (CPI) et pourrait entraîner des poursuites
judiciaires à l’encontre de certains dirigeants britanniques de la
défense pour cause de crimes de guerre « systématiques ».
Le dossier allègue que « les principaux responsables » des crimes de
guerre présumés « incluent des personnalités en poste aux plus hauts
niveaux » de l’armée et du système politique britanniques.
Selon le journal The Independent, le dossier mentionne notamment deux anciens pontes du ministère de la Défense, Geoff Hoon et Adam Ingram, qui occupaient respectivement les postes de secrétaire d’État à la Défense et de secrétaire d’État en charge des forces armées au cours du mandat de Tony Blair lors de la planification et de l’invasion de l’Iraq et pendant la majeure partie de l’occupation britannique. Le général Peter Wall, chef de l’armée britannique, est également cité.
Des allégations choquantes ont été compilées à partir du témoignage de quatre cents Iraquiens et représentent « des milliers de témoignages de mauvais traitements assimilables à des crimes de guerre, actes de torture ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».
Le document, soumis à la CPI de La Haye le samedi 11 janvier 2014, « requiert une enquête sur les crimes de guerre présumés en vertu de l’article 15 du Statut de Rome », et est le fruit de plusieurs années de travail accompli par le cabinet Public Interest Lawyers, basé à Birmingham, et l’ECCHR (Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l’Homme). Ce document « est le plus détaillé jamais soumis au bureau du Procureur de la CPI concernant les crimes de guerre présumés des forces britanniques en Iraq ».
En 2006, la CPI avait estimé qu’il « existait des motifs raisonnables de croire que des crimes relevant de la compétence de la Cour avaient été commis, notamment des homicides intentionnels et des traitements inhumains ». Cependant, les procureurs avaient refusé d’ouvrir une enquête puisque les plaintes concernaient moins de vingt cas.
Par la suite, « des centaines d’autres doléances ont vu le jour, encourageant aujourd’hui l’examen des plaintes. Ceci marque le début d’une procédure qui pourrait placer certains hommes politiques et généraux britanniques soupçonnés d’avoir commis des crimes de guerre sur le banc des accusés ». Les « traitements abusifs généralisés perpétrés par les membres des forces armées britanniques en Iraq se sont poursuivis pendant la durée des opérations militaires, soit presque six ans ». On peut toutefois se demander à partir de quand un crime n’en est pas un, lorsque « seuls » des dizaines de cas ont été recensés ?
Des preuves « de recours systématique à la violence ayant parfois entraîné la mort de prisonniers détenus par les forces armées britanniques » ont été présentées. Les deux entités juridiques prétendent qu’il « existe des preuves d’actes de brutalité, de cruauté et de formes de sadisme incluant des sévices sexuels et des humiliations à caractère sexuel et religieux », associés à une utilisation généralisée du « supplice du capuchon » et à des actes de torture infligés aux prisonniers placés dans des « positions douloureuses, soumis à des bombardements sonores et privés de sommeil, de nourriture et d’eau ».
Ce type de techniques a été interdit dans le cadre du gouvernement d’Edward Heath en 1972 après avoir été utilisé en Irlande du Nord. Selon les accusations, ces techniques proscrites ont été utilisées « au sein de différents types d’installations britanniques [en Iraq] [...] entre 2003 et 2008 ». (Après septembre 2007, les Britanniques avaient d’ailleurs déclaré que seul un nombre réduit de militaires demeurait sur place pour participer à l’entraînement des Iraquiens).
Les actes barbares présumés ont de toute évidence été aggravés par « l’absence de suivi ou de responsabilisation visant à mettre un terme à de telles pratiques qui ont entraîné d’autres sévices. La conclusion logique est que ces mauvais traitements étaient systématiques ».
Le journal The Independent cite le professeur William Schabas, spécialiste des droits de l’Homme : « la soumission de ce dossier constitue un défi lancé à la Cour afin d’illustrer le fait qu’il n’existe pas deux poids et deux mesures. Ce cas nécessite incontestablement une enquête de la CPI ». Il prétend que les crimes de guerre perpétrés par les forces britanniques en Iraq sont « indubitables », et « qu’il y a des raisons de s’inquiéter ».
Les ministères britanniques de la Défense et des Affaires étrangères et du Commonwealth déclarent tous deux que l’ensemble des accusations de sévices ont fait ou font actuellement l’objet d’enquêtes par le biais de voies juridiques ou non. William Hague insiste par ailleurs sur le fait qu’il n’était pas nécessaire d’impliquer la CPI.
La CPI en tant qu’organisme a également fait l’objet de critiques et été accusée de juger et d’examiner en priorité les violations des droits de l’Homme perpétrées en Afrique au détriment d’autres violations présumées.
Le secrétaire général de l’ECCHR, Wolfgang Kaleck, a déclaré au journal The Independent que l’objectif de la transmission de ce dossier à la CPI « est de faire progresser les poursuites pénales à l’encontre des dirigeants politiques et militaires au Royaume-Uni qui sont les principaux responsables des actes de torture systématiques en Iraq ». Il ajoute que « la Cour pénale de La Haye constitue la dernière chance d’obtenir justice pour les victimes de torture et de mauvais traitements ».
« Il faut mettre un terme à la double morale qui existe en matière de justice pénale internationale. Les crimes de guerre et autres violations graves des droits de l’Homme doivent faire l’objet d’une enquête et de poursuites judiciaires, qu’ils aient été commis par des personnes puissantes ou non ».
Selon Phil Shiner du cabinet Public Interest Lawyers, les actions des dirigeants britanniques haut placés impliqués dans l’invasion, la planification, l’exécution et l’occupation feront l’objet d’une enquête. « Je pense que l’examen de ces problèmes est largement justifié. Je serais sidéré et amèrement déçu dans le cas contraire ».
Geoff Hoon, Adam Ingram et le général Peter Wall n’ont pas souhaité s’exprimer sur le sujet.
Des exemples des témoignages déchirants ayant été présentés à la CPI sont disponibles ici: http://www.independent.co.uk/news/uk/politics/exclusive-devastating-dossier-on-abuse-by-uk-forces-in-iraq-goes-to-international-criminal-court-9053735.html
Iraq: “Devastating” Dossier Alleging British War Crimes Lodged with the International Criminal Court.By Felicity Arbuthnot, publié le 12 janvier 2014
Traduction : Claire L., Info-palestine.eu
Selon le journal The Independent, le dossier mentionne notamment deux anciens pontes du ministère de la Défense, Geoff Hoon et Adam Ingram, qui occupaient respectivement les postes de secrétaire d’État à la Défense et de secrétaire d’État en charge des forces armées au cours du mandat de Tony Blair lors de la planification et de l’invasion de l’Iraq et pendant la majeure partie de l’occupation britannique. Le général Peter Wall, chef de l’armée britannique, est également cité.
Des allégations choquantes ont été compilées à partir du témoignage de quatre cents Iraquiens et représentent « des milliers de témoignages de mauvais traitements assimilables à des crimes de guerre, actes de torture ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».
Le document, soumis à la CPI de La Haye le samedi 11 janvier 2014, « requiert une enquête sur les crimes de guerre présumés en vertu de l’article 15 du Statut de Rome », et est le fruit de plusieurs années de travail accompli par le cabinet Public Interest Lawyers, basé à Birmingham, et l’ECCHR (Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l’Homme). Ce document « est le plus détaillé jamais soumis au bureau du Procureur de la CPI concernant les crimes de guerre présumés des forces britanniques en Iraq ».
En 2006, la CPI avait estimé qu’il « existait des motifs raisonnables de croire que des crimes relevant de la compétence de la Cour avaient été commis, notamment des homicides intentionnels et des traitements inhumains ». Cependant, les procureurs avaient refusé d’ouvrir une enquête puisque les plaintes concernaient moins de vingt cas.
Par la suite, « des centaines d’autres doléances ont vu le jour, encourageant aujourd’hui l’examen des plaintes. Ceci marque le début d’une procédure qui pourrait placer certains hommes politiques et généraux britanniques soupçonnés d’avoir commis des crimes de guerre sur le banc des accusés ». Les « traitements abusifs généralisés perpétrés par les membres des forces armées britanniques en Iraq se sont poursuivis pendant la durée des opérations militaires, soit presque six ans ». On peut toutefois se demander à partir de quand un crime n’en est pas un, lorsque « seuls » des dizaines de cas ont été recensés ?
Des preuves « de recours systématique à la violence ayant parfois entraîné la mort de prisonniers détenus par les forces armées britanniques » ont été présentées. Les deux entités juridiques prétendent qu’il « existe des preuves d’actes de brutalité, de cruauté et de formes de sadisme incluant des sévices sexuels et des humiliations à caractère sexuel et religieux », associés à une utilisation généralisée du « supplice du capuchon » et à des actes de torture infligés aux prisonniers placés dans des « positions douloureuses, soumis à des bombardements sonores et privés de sommeil, de nourriture et d’eau ».
Ce type de techniques a été interdit dans le cadre du gouvernement d’Edward Heath en 1972 après avoir été utilisé en Irlande du Nord. Selon les accusations, ces techniques proscrites ont été utilisées « au sein de différents types d’installations britanniques [en Iraq] [...] entre 2003 et 2008 ». (Après septembre 2007, les Britanniques avaient d’ailleurs déclaré que seul un nombre réduit de militaires demeurait sur place pour participer à l’entraînement des Iraquiens).
Les actes barbares présumés ont de toute évidence été aggravés par « l’absence de suivi ou de responsabilisation visant à mettre un terme à de telles pratiques qui ont entraîné d’autres sévices. La conclusion logique est que ces mauvais traitements étaient systématiques ».
Le journal The Independent cite le professeur William Schabas, spécialiste des droits de l’Homme : « la soumission de ce dossier constitue un défi lancé à la Cour afin d’illustrer le fait qu’il n’existe pas deux poids et deux mesures. Ce cas nécessite incontestablement une enquête de la CPI ». Il prétend que les crimes de guerre perpétrés par les forces britanniques en Iraq sont « indubitables », et « qu’il y a des raisons de s’inquiéter ».
Les ministères britanniques de la Défense et des Affaires étrangères et du Commonwealth déclarent tous deux que l’ensemble des accusations de sévices ont fait ou font actuellement l’objet d’enquêtes par le biais de voies juridiques ou non. William Hague insiste par ailleurs sur le fait qu’il n’était pas nécessaire d’impliquer la CPI.
La CPI en tant qu’organisme a également fait l’objet de critiques et été accusée de juger et d’examiner en priorité les violations des droits de l’Homme perpétrées en Afrique au détriment d’autres violations présumées.
Le secrétaire général de l’ECCHR, Wolfgang Kaleck, a déclaré au journal The Independent que l’objectif de la transmission de ce dossier à la CPI « est de faire progresser les poursuites pénales à l’encontre des dirigeants politiques et militaires au Royaume-Uni qui sont les principaux responsables des actes de torture systématiques en Iraq ». Il ajoute que « la Cour pénale de La Haye constitue la dernière chance d’obtenir justice pour les victimes de torture et de mauvais traitements ».
« Il faut mettre un terme à la double morale qui existe en matière de justice pénale internationale. Les crimes de guerre et autres violations graves des droits de l’Homme doivent faire l’objet d’une enquête et de poursuites judiciaires, qu’ils aient été commis par des personnes puissantes ou non ».
Selon Phil Shiner du cabinet Public Interest Lawyers, les actions des dirigeants britanniques haut placés impliqués dans l’invasion, la planification, l’exécution et l’occupation feront l’objet d’une enquête. « Je pense que l’examen de ces problèmes est largement justifié. Je serais sidéré et amèrement déçu dans le cas contraire ».
Geoff Hoon, Adam Ingram et le général Peter Wall n’ont pas souhaité s’exprimer sur le sujet.
Des exemples des témoignages déchirants ayant été présentés à la CPI sont disponibles ici: http://www.independent.co.uk/news/uk/politics/exclusive-devastating-dossier-on-abuse-by-uk-forces-in-iraq-goes-to-international-criminal-court-9053735.html
Felicity Arbuthnot
Article original en anglais :
Iraq: “Devastating” Dossier Alleging British War Crimes Lodged with the International Criminal Court.By Felicity Arbuthnot, publié le 12 janvier 2014
Traduction : Claire L., Info-palestine.eu
Notes :
[1] « Responsabilité des dirigeants britanniques dans des crimes de guerre impliquant un mauvais traitement systématique des prisonniers en Iraq entre 2003 et 2008 »
[1] « Responsabilité des dirigeants britanniques dans des crimes de guerre impliquant un mauvais traitement systématique des prisonniers en Iraq entre 2003 et 2008 »
Felicity Arbuthnot est une journaliste et
activiste qui a souvent travaillé au sein des mondes arabe et musulman.
Elle est l’auteur de travaux écrits et audiovisuels sur l’Irak qui ont
été nominés pour plusieurs récompenses.
La Shoah : Religion d'Etat ?
La
campagne du gouvernement français, des grands médias et des
organisations influentes pour faire taire l'humoriste franco-camerounais
Dieudonné M'Bala M'Bala ne cesse de révéler une coupure radicale dans
la perception que les Français ont du comédien mais aussi sur d'autres
questions.
La « mobilisation »
officielle, annoncée par le Ministre de l'Intérieur Manuel Valls à
l'Université d'Eté du Parti Socialiste en août dernier, se poursuit en
accusant le comédien d'utiliser ses spectacles pour semer la haine
contre les Juifs. Son geste de la « quenelle » (*) serait un « salut nazi renversé ».
Son public rejette ces accusations.
Probablement l'effet de la controverse
qui, jusqu'à présent, a été le plus significatif, est la prise de
conscience croissante du fait que la Shoah fonctionne comme religion
officieuse d'Etat en France.
Exprimant son commentaire sur
l'affaire le 10 janvier sur RTL, Eric Zemmour a tancé Valls pour avoir
oublié la liberté d'expression tout en se présentant comme un homme de
gauche. « C'est la gauche qui nous a appris depuis mai 68 qu'il est
interdit d'interdire, c'est la gauche artistique qui nous a enseigné
qu'il fallait choquer le bourgeois. C'est la gauche antiraciste qui a
fait de la Shoah la religion suprême de la République... ». Produit de la gauche, Dieudonné provoque, d'après Zemmour, la « bourgeoisie bien-pensante de gauche ».
Admettant que Dieudonné fait des plaisanteries “antisémites“, Zemmour juge qu'il était « grotesque et ridicule de faire de M'bala M'bala un nostalgique du troisième Reich ». Le comédien, dit-il, « reproche
aux juifs de vouloir conserver le monopole de la souffrance et de voler
aux descendants des esclaves la primauté du malheur. »
Il y a d'autres enjeux de plus grande
portée. Rappeler la Shoah sert indirectement à justifier le
rapprochement toujours plus fort entre la France et Israël en ce qui
concerne la politique au Moyen Orient. Dieudonné s'est opposé à la
guerre contre la Libye au point de montrer sa solidarité en visitant le
pays sous les bombes de l'Otan.
Dieudonné a commencé sa carrière en
tant que militant antiraciste. Au lieu de s'excuser lors des
protestations contre son sketch de 2003 critiquant un « colon sioniste extrémiste »,
Dieudonné a, pendant les années qui suivirent, graduellement élargi la
sphère de ses parodies pour y inclure la Shoah elle-même. On peut voir
la campagne actuelle pour le faire taire comme un effort visant à
réaffirmer le caractère sacré de la Shoah en réprimant une forme
contemporaine de blasphème.
Comme s'ils voulaient confirmer cette
impression, le Parquet de Paris et le Mémorial de la Shoah ont conclu
une convention le 9 janvier selon laquelle tout auteur d'une infraction
antisémite âgé d'au moins 13 ans pourra désormais être condamné à
effectuer un stage de sensibilisation à l'histoire de l'extermination
des Juifs. L'étude des génocides est censée inculquer « les valeurs républicaines de tolérance et de respect pour autrui ».
Et si c'était le contraire de ce qu'il
faudrait faire ? Le Procureur de Paris ignore peut-être les jeunes qui
prétendent avoir subi trop, au lieu de pas assez, d'éducation sur la
Shoah ?
Exceptionnellement, un article du Monde du
8 janvier a cité des opinions qu'on peut facilement entendre de la part
de jeunes, si l'on veut bien les écouter. Soren Seelow a interviewé une
dizaine de jeunes admirateurs de Dieudonné, issus de la classe moyenne,
politiquement modérés, souvent de gauche et qui se défendent de tout
antisémitisme. Ils font remonter la « sacralisation » de la Shoah à leurs cours d'histoire à l'école, dont ils gardent un souvenir pesant.
Nico, 22 ans, étudiant en droit à la Sorbonne, qui vote à gauche, rappelle : « On
nous en parle depuis la primaire... A 12 ans, j'ai vu un film où des
tractopelles poussaient des cadavres dans des fosses. Nous subissons une
morale culpabilisatrice dès le plus jeune âge. » Etudiant en master en langues, Guillaume, également âgé de 20 ans, se plaint : « La Shoah, on en a mangé jusqu'à la terminale. Je respecte ce moment de l'histoire, mais pas plus que d'autres. »
En plus des cours, certains
professeurs organisent des commémorations, des pèlerinages à Auschwitz.
Les articles, les films, les documentaires sur la Shoah remplissent les
loisirs.
De très nombreux messages reçus de
Français, ainsi que de nombreuses conversations, me convainquent que
pour beaucoup de personnes nées quelques décennies après la défaite du
nazisme, la mémoire de la Shoah est ressentie comme une invitation à la
culpabilité, ou, pour le moins, à un sentiment de malaise en ce qui
concerne des crimes qu'ils n'ont pas commis. L'exigence de solennité
obligatoire peut imposer un silence gêné. On accueille alors le rire
comme une libération.
Mais pour d'autres, un tel rire est une abomination.
Les condamnations de Dieudonné,
résultant de procès entamés en général par la LICRA, telle une amende de
8.000 euros pour la chanson Shoananas, s'accumulent, pour le
stigmatiser, et, en fin de compte, pour le ruiner financièrement.
"La Haine"
Dans le chœur politico-médiatique, on
entend souvent que Dieudonné n'est plus un humoriste, mais tient plutôt
des meetings politiques pour répandre « la haine ». Même le lointain New Yorker l'accuse d'être un médiocre comédien qui doit sa carrière à la diffusion de la « haine ». Cette allégation évoque des images très éloignées de ses spectacles ou de leurs conséquences.
On n'observait aucune haine parmi les
milliers de spectateurs abruptement privé du spectacle pour lequel ils
avaient payé leur place à Nantes le 9 janvier, suite à une décision du
Conseil d'Etat confirmant le désir du Ministre Valls de l'interdire.
Personne ne se plaignait de rater les frissons d'un meeting nazi.
Personne ne voulait partir mener des rafles contre des juifs. Tout le
monde regrettait de ne pas pouvoir passer une soirée de bonne humeur et
de rires. Comme d'habitude, les spectateurs étaient un mélange de jeunes
Français, généralement issus des classes moyennes. Le spectacle fut
interdit pour éviter un « trouble immatériel de l'ordre public ». Le public déçu se dispersa paisiblement. Aucun des spectacles de Dieudonné n'a jamais troublé l'ordre public.
Mais il n'y a aucun doute sur la haine virulente des adversaires de Dieudonné à son égard.
Le journaliste Philippe Tesson s'exclama sur Radio Classique : « Ce type, sa mort par un peloton de soldat me réjouirait profondément ! », avant d'ajouter que « c'est une bête immonde, donc on le supprime. C'est tout ! »
Au cours d'une leçon de théologie
diffusée par internet, le rabbin Rav Hai Dynovisz, hostile à la théorie
d'évolution de Darwin, « admettait » que la personne de Dieudonné avait montré que « certaines » personnes ont dû descendre des gorilles.
Deux adolescents âgés de 17 ans furent expulsés de leur lycée pour avoir fait le geste de la quenelle, accusés d'apologie de « crimes contre l'humanité ». Le magazine électronique franco-israélien JSSnews enquête sur l'identité de personnes ayant fait la quenelle dans le but de les faire renvoyer par leurs patrons.
Les propriétaires du petit théâtre
parisien loué jusqu'à 2019 par Dieudonné, La Main d'Or, seraient revenus
d'Israël en expriment leur intention de l'en expulser.
Que je sache, la pire chose que
Dieudonné ait dit sur scène fut une insulte personnelle proférée contre
l'annonceur de radio Patrick Cohen. Celui-ci avait insisté longuement
dans une émission de télévision que les organisateurs de débats
télévisés devraient s'interdire d'inviter des « cerveaux malades »
comme Dieudonné et Tariq Ramadan. Fin décembre, lorsque la campagne
anti-Dieudo battait son plein, la télévision française (qui en effet ne
l'invite plus depuis un moment) a diffusé une « vidéo volée » du comédien disant que, lorsqu'il entendait parler Patrick Cohen, il pensait aux « chambres à gaz... dommage... »
Cette malheureuse sortie en réplique aux attaques virulentes contre sa
personne fut naturellement saisie par tous ses adversaires comme typique
du contenu de ses spectacles.
Que cela plaise ou non, l'irrévérence
est l'outil principal des comiques qui se produisent en solo. Les
allusions à la Shoah de la part de Dieudonné appartiennent à cette
catégorie.
Dès qu'il s'agit d'autre chose que de l'Holocauste, il ne manque pas d'irrévérence en France.
Les religions traditionnelles, ainsi
que des personnalités en vue, n'échappent pas aux caricatures dont la
nature scatologique fait paraître la quenelle comme excessivement prude.
En octobre 2011, la police parisienne a dû intervenir pour protéger,
contre l'action de catholiques traditionnels indignés, une pièce
d'avant-garde dans laquelle on faisait semblant de verser des excréments
sur le visage de Jésus. Tout l'establishment politico-médiatique
défendit la pièce, sans se soucier du fait que certains la trouvaient « blessante ».
Récemment, la France a accueilli à bras ouvert le groupe ukrainien des « Femen »,
jeunes femmes ayant apparemment appris les doctrines de provocation à
des fins de déstabilisation de l'Américain Gene Sharp, et qui emploient
leurs seins nus pour s'exprimer, politiquement disent-elles. On leur a
rapidement accordés des papiers de résidence souvent difficiles à
obtenir pour des travailleurs immigrés. Les Femen se sont
installées dans le quartier le plus musulman de Paris, où elles se sont
mises à essayer (en vain) de provoquer leurs nouveaux voisins ébahis.
Une image de la chef du groupe embellit même le nouveau timbre-poste
français, en guise de portrait de « Marianne », symbole de la République.
Le 20 décembre dernier ces « nouvelles féministes » ont envahi l'Eglise de la Madeleine en plein Paris pour y mimer « l'avortement de Jésus »
avant d'uriner sur l'autel. On n'entendit pas de cri d'indignation des
ministres du gouvernement français. L'Eglise Catholique se plaint, mais
l'écho en est faible.
Pourquoi la Shoah doit être sacrée
Lorsque Dieudonné chante avec légèreté
à propos de la Shoah, pour certains, il nie l'Holocauste tout en
demandant sa répétition (une proposition contradictoire, si on y
réfléchit). La nature sacrée de la Shoah est défendue en soutenant que
garder vivante la mémoire de l'Holocauste est essentiel pour empêcher
qu'il ne se reproduise. Cette suggestion d'une répétition possible
entretient la peur.
Cet argument est largement accepté
comme une sorte de loi de la nature. Nous devons continuer à commémorer
le génocide pour l'empêcher de se reproduire. Mais où sont les preuves
de cette affirmation ?
Rien ne montre que les rappels
insistants d'un immense événement historique du passé empêche sa
répétition. L'histoire ne fonctionne pas ainsi. Quant à la Shoah, il est
insensé d'imaginer qu'elle puisse se reproduire, quand on pense à tous
les éléments spécifiques qui l'ont produite. Hitler avait le projet
d'établir la domination allemande sur l'Europe, en tant que race « arienne »
de maîtres, et haïssait les Juifs en tant que groupe rival dangereux.
Qui aujourd'hui mijote un tel projet ? Certainement pas un humoriste
franco-africain ! Hitler ne va pas revenir, pas plus que Napoléon
Bonaparte, Attila ou Genghis Khan.
Le rappel constant de la Shoah, dans
les articles, les films, les discours, ainsi qu'à l'école, loin
d'empêcher quoi que ce soit, crée une sort de fascination morbide pour
les « identités ». Il encourage la « compétition victimaire ».
Cette fascination peut produire des effets surprenants. Quelques 330
écoles parisiennes portent des plaques en commémoration des enfants
juifs déportés dans les camps nazis. Comment les enfants juifs
réagissent-ils à cela ? Trouvent-ils cela rassurant ?
Cette commémoration sert en tout cas
Israël, qui entame actuellement un programme de trois ans pour
encourager un nombre croissant des quelques 600.000 Juifs de France à
partir pour Israël. L'année dernière, plus de 3.000 Juifs ont fait leur
Aliyah, une tendance attribuée par l'European Jewish Press à « la
mentalité de plus en plus sioniste de la communauté juive française,
surtout parmi les jeunes, et une manifestation des efforts de l'Agence
juive, du gouvernement israélien et des ONG, pour cultiver l'identité
juive en France. »
« Si cette année nous avons vu
l'Aliyah de la France augmenter de moins de 2.000 à plus de 3.000,
j'attends avec impatience le jour où je verrai le nombre atteindre 6.000
et davantage dans un avenir proche, » a dit Natan Charansky,
président de l'exécutive de l'Agence Juive pour Israël. Une façon
d'encourager l'Aliyah est d'effrayer les Juifs en brandissant la menace
de l'antisémitisme, en prétendant que les nombreux admirateurs de
Dieudonné sont tous des nazis en herbe.
Quant aux Juifs qui veulent continuer à
vivre en France, est-il vraiment sain de faire croire aux enfants juifs
que, s'ils baissent leur garde, ils risquent un jour d'être poussés
dans des trains pour Auschwitz ? N'est-ce pas une forme de maltraitance
de l'enfance ?
Quelqu'un qui le pense est Jonathan
Moadab, journaliste indépendant âgé de 25 ans, interviewé par Soren
Seelow. Moadab est à la fois juif pratiquant et anti-sioniste. Enfant,
il a été amené à visiter Auschwitz. Il raconte à Seelow que vivre avec
cet « endoctrinement victimaire » avait engendré un « syndrome de stress pré-traumatique ».
Selon Jonathan Moadab, « Les
blagues de Dieudonné sur la Shoah, comme sa chanson Shoananas, ne visent
pas la Shoah elle-même, mais l'instrumentalisation de l'Holocauste
décrite par le politologue américain Norman Finkelstein ».
Le 22 janvier, sur son site Agence Info Libre
agenceinfolibre.fr, Jonathan Moadab a ouvertement appelé à la « séparation entre l'Etat et la religion de l'Holocauste ». Le professeur Yeshayahu Leibowitz d'origine lettonne de l'Université hébraïque a probablement été le premier à suggérer que l'Holocauste était devenu la nouvelle religion juive, dit-il. Si cela est vrai, tout le monde a certainement le droit de pratiquer la religion de la Shoah. Mais doit-elle être la religion officielle de la République Française ?
La classe politique française ne cesse de célébrer la « laïcité »
de la République. Le Ministre de l'Intérieur Manuel Valls, qui proclame
sa fidélité à Israël, parce que sa femme est juive, a récemment
qualifié la Shoah de « sanctuaire qu'on ne peut pas profaner ». Or, dit Moadab, si « la Shoah est un sanctuaire », alors l'Holocauste est une religion, et la République n'est pas laïque.
L'esprit des jeunes en France change.
Ces changements ne peuvent pas être attribués à Dieudonné. Ils sont dus
au passage du temps. L'Holocauste est devenu la religion de l'Occident à
une époque où la première génération née après la Deuxième Guerre
Mondiale était d'humeur à culpabiliser leurs parents. Aujourd'hui nous
avons affaire aux petits-enfants, ou aux arrières petits-enfants, de
ceux qui ont vécu cette époque, et ils veulent regarder vers l'avenir.
Aucune loi ne peut arrêter ce processus.
Diana Johnstone
Paris, 24 janvier 2014
Paris, 24 janvier 2014
Diana Johnstone peut être contactée à
diana.johnstone@wanadoo.fr
diana.johnstone@wanadoo.fr
(*) Pour ceux qui ne la connaissent
pas, la quenelle est un geste plutôt vulgaire, une variation du "bras
d'honneur", avec une main placée en haut de l'autre bras dirigé vers le
bas. Le comédien avait introduit ce geste il y a des années, dans un
autre contexte, pour exprimer le ras-le-bol.
URL : silviacattori.net
Article original en anglais :
counterpunch.org
counterpunch.org
Le Congrès US vote secrètement l’envoi d’armes en Syrie.
Selon l’agence de presse britannique Reuters, le Congrès des États-Unis a voté secrètement le financement d’une aide militaire aux « rebelles syriens » jusqu’à la fin de l’année fiscale (c’est-à-dire jusqu’au 30 septembre 2014).
Il ne semble pas qu’il s’agisse d’une session secrète du Congrès, mais plutôt d’une séance secrète au cours de la session normale.L’agence précise que cette aide comprend des armes légères, ainsi que des roquettes anti-tanks, mais pas de matériel anti-aérien.
Réagissant immédiatement, la délégation de la République arabe syrienne à la Conférence de Genève 2 a soumis à signature, le 28 janvier, un communiqué reprenant plusieurs points du texte final de la conférence de Genève 1, notamment la condamnation du soutien militaire étranger au terrorisme (donc du double-jeu US).
Cependant, la délégation de l’« Opposition syrienne » a rejeté la proposition de la République arabe syrienne, bien que celle-ci ne contienne aucun élément rhétorique nouveau.
Reuters, qui cite un conseiller du président, Bruce Riedel, assure que ces armes ne sont pas susceptibles de modifier le sort de la guerre, mais au contraire de la faire durer. Selon lui : « La guerre syrienne est une impasse. Les rebelles n’ont pas l’organisation et les armes pour vaincre Assad, tandis que le régime n’a pas la main-d’œuvre fidèle pour réprimer la rébellion ». Pourtant, sur place, les groupes armés, principalement composés d’étrangers, ne cessent de reculer depuis quatre mois.
Ancien de la CIA, Bruce Riedel, a conseillé quatre présidents états-uniens. il travaille aujourd’hui à l’Albright Group et au Saban Center de la Brookings Institution. Il n’a pas jugé utile de préciser que son pays ne livrerait pas d’armes anti-aérienne de manière à maintenir la supériorité aérienne d’Israël.
L’information de Reuters n’a pas été reprise par les grands médias états-uniens qui ne sont pas autorisés à mentionner l’existence des séances secrètes du Congrès. Hier, la plupart des médias des États membres de l’Otan respectaient cette censure.
Source : voltairenet.org
L’UE travaille sur un dispositif qui permettra d’arrêter les véhicules à distance
L’UE travaille en secret sur un dispositif qui permettra à la police d’arrêter les voitures en déplacement à distance, rapporte le Daily Telegraph. Ce dispositif équiperait toutes les voitures appelées à être mises en vente sur les marchés européens d’ici la fin de la décennie.
Il pourrait être activé depuis un ordinateur d’un poste de police, et
fonctionnerait en coupant l’alimentation en carburant et l’allumage du
véhicule d’un chauffard en fuite, ou de tout autre suspect.
L’objectif de cette technologie serait de faire cesser les poursuites
de véhicules à hautes vitesses et d’améliorer les techniques d’arrêt
des véhicules actuellement utilisées, qui consistent par exemple à
crever les pneus de la voiture du fuyard. Le document précise que ces
poursuites peuvent être dangereuses pour les badauds et que, du fait que
les délinquants prennent toutes sortes de risques pour fuir la police,
celle-ci est souvent incapable de se lancer à leur poursuite, parce
qu’elle ne dispose d’aucun moyen pour arrêter leur véhicule en toute
sécurité.
Selon les documents confidentiels provenant d’un comité de cadres des
polices européennes, cette technologie serait prête dans 6 ans. Elle
s’intégrerait dans le programme secret du « Réseau européen des
technologies de mise en application de la loi», ou Enlets (‘European
Network of Law Enforcement Technologies’), sur lequel planche un d’un
groupe de travail européen qui cherche à optimiser la coopération entre
les différentes forces de police à travers l’UE. Ce programme comprend
également un volet dédié à l’amélioration de la reconnaissance de
plaques d’immatriculation, et au partage d’informations.
Cependant, le député conservateur britannique David Davis se pose des
questions concernant cette technologie : « Je suis curieux de savoir
quelle sera la responsabilité de l’Etat s’ils font équiper tous les
véhicules de ces appareils et que l’un d’eux arrête une voiture qui
faisait du 100 km/H sur une autoroute, avec un camion derrière elle, et
que cela provoque un décès » dit-il. « Il est temps que les législateurs
arrêtent de croire que la technologie est une sorte de magie et qu’ils
réalisent qu’elle est faillible, et que ses échecs peuvent faire des
dégâts sérieux ».
Source : Express.be
Loi de programmation militaire : Danger pour la vie privée et la démocratie ?
Réunis sur le même plateau : hacker, développeur et chef
d’entreprise pour qu’ils nous livrent leurs perceptions croisées
concernant vos données privées et de la façon dont les États, les
entreprises, les services de renseignements peuvent les utiliser… Les
avantages, les dérives probables et des solutions.
La guerre secrète des Etats-Unis dans 134 pays : La croissance des Opérations Spéciales
Ils agissent dans la splendeur
verte de la vision nocturne dans le Sud-ouest Asiatique et guettent dans
les jungles d’Amérique du Sud. Arrachent des hommes de leur foyer au
Maghreb et tirent contre des militants fortement armés dans la Corne de
l’Afrique. Ils sentent l’écume salée quand ils volent au ras des vagues
dans le turquoise des Caraïbe et le bleu intense du Pacifique. Ils
mènent à bien des missions dans la chaleur étouffante des déserts du
Moyen Orient et dans la Scandinavie glaciale. L’administration Obama a
entrepris une guerre secrète sur toute la planète dont l’amplitude n’a
jusqu’ici jamais été complétement révélée.
A
partir du 11 septembre 2001, les Forces d’Opérations Spéciales des USA
ont grandi de façon inimaginable tant en effectifs qu’en budget. Le plus
révélateur a été, cependant l’augmentation des déploiements des
opérations spéciales au niveau global.
Cette présence – en ce moment dans presque 70% des nations du monde – fournit de nouvelles preuves de la taille et de l’étendue d’une guerre secrète qui se livre depuis l’Amérique Latine jusqu’aux terres les plus reculées d’Afghanistan, des missions d’entraînement avec leurs alliés Africains jusqu’aux opérations d’espionnage lancées dans le cyberespace.
Comme on l’a constaté, dans les derniers
jours de la présidence Bush, les forces d’Opérations Spéciales se
déployaient dans 60 pays au total dans le monde. En 2010, ce chiffre
s’élevait à 75, selon Karen DeYoung et Greg Jaffe du Washington Post. En
2011, le porte-parole du Commandement des Opérations Spéciales (SOCOM
pour son sigle en anglais), le colonel Tim Nye dit à TomDispatch que le
chiffre total atteindrait 120.
Actuellement, ce chiffre est encore plus élevé. En 2013, les forces d’élite des USA se sont déployées dans 134 pays de la planète, selon le commandant Matthew Robert Bockholt, des Relations Publiques de la SOCOM.
Cette augmentation de 123% pendant les
années Obama démontre comment, en plus des guerres conventionnelles et
de la campagne d’avions sans pilote de la CIA, de la diplomatie publique
et de l’espionnage extensif électronique, les USA se sont engagés dans
une autre importante et croissante forme de projection de pouvoir
au-delà de leurs frontières.
En grande mesure, menée dans l’ombre par les troupes d’élite des USA, l’immense majorité de ses missions se déroule loin des regards indiscrets, de ceux scrutateurs des médias et de quelque type de supervision externe, augmentant le possibilité de représailles imprévues et de conséquences catastrophiques.
Une industrie en expansion
Créé formellement en 1987, le
Commandement des Opérations Spéciales a grandi rapidement dans l’étape
postérieure au 11 Septembre. Nous avons été informés que le SOCOM est en
voie d’atteindre 72 000 effectifs en 2014, depuis les 33 000 qu’ils
étaient en 2001.
Le financement pour le monde a lui aussi augmenté en proportions géométriques au point que le budget de référence pour 2001, 2 300 millions de dollars, atteignait 6 900 millions en 2013 (10 400 millions de dollars si on ajoute le financement supplémentaire). Les déploiements d’effectifs à l’étranger ont explosé eux aussi passant de 4 900 hommes par an en 2011 à 11 500 en 2013.
Lors d’une récente enquête, TomDispatch,
en consultant des documents du gouvernement d’accès libre et des
communiqués de presse, ainsi que des informations de presse, a trouvé
les preuves que les forces d’Opérations Spéciales des USA se sont
déployées ou se sont impliquées avec des armées de 106 nations du monde
entier en 2012-2013.
De plus, pendant la période de plus d’un
mois qu’a duré la préparation de cet article le SOCOM nous a communiqué
des statistiques exactes concernant le nombre total de pays dans
lesquels ils avaient déployés des effectifs spéciaux : Bérets Verts et
Rangers, SEAL de la Marine ou commandos de la Force Delta. « Nous ne les avons pas sous la main », explique Bockholt de SOCOM, dans une entrevue téléphonique alors que l’article était presque terminé. « Nous devons chercher parmi beaucoup d’autres choses. Et cela demande beaucoup de temps
» Quelques heures plus tard, juste avant la publication, il répondait à
une question qui lui avait été faite en novembre de l’année précédente.
« Les Forces d’Opérations Spéciales se sont déployées dans 134 pays », pendant l’année fiscale de 2013, explique Bockholt dans un email.
Opérations Spéciales Globalisées.
L’année passée, le chef du Commandement
des Opérations Spéciales, l’Amiral William McRaven a expliqué sa vision
concernant la globalisation des opérations spéciales. Dans une
déclaration devant le Comité des Services Armés du Congrès, il dit :
“USSOCOM est en train d’améliorer son réseau global de Forces d’Opérations Spéciales afin d’appuyer nos relations interinstitutionnelles et nos associés internationaux de façon à pouvoir disposer d’une vaste connaissance des menaces et opportunités émergentes. Le réseau rend possible une présence limitée et persistante en des lieux cruciaux et facilite les possibilités d’actuation où c’est nécessaire ou opportun ».
Bien que cette “présence” puisse être
limitée, l’étendue et l’influence de ces forces d’Opérations Spéciales
est une autre question. Le saut de 12% dans les déploiements – de 120 à
134 – durant le mandat de McRaven reflète son désir de mettre ses bottes
sur le terrain de la planète entière. Le SOCOM ne cite pas les nations
concernées, alléguant la sensibilité des nations hôtesses et la sécurité
des effectifs étasuniens, mais les déploiements que nous connaissons
jettent au moins un peu de lumière sur l’étendue totale des missions que
l’armée secrète des USA mène dans le monde.
Par exemple, en avril passé et en mai,
le personnel des Opérations Spéciales prit part à des exercices
d’entraînements à Djibouti, Malawi et dans les Iles Seychelles, dans
l’Océan Indien. En juin, les SEAL de la Marine étasunienne se joignirent
aux forces irakiennes, jordaniennes, libanaises et autres alliés du
Moyen Orient pour réaliser des simulations guerrières asymétriques à
Aqaba, Jordanie.
Le mois suivant, les Bérets Vert se
rendirent à Trinidad et Tobago pour mettre en marche des petites unités
d’armées tactiques avec les forces locales. En Août, les Bérets Verts
ont entraînés les marins du Honduras en techniques d’explosif. En
septembre, selon les nouvelles de la presse les forces d’Opérations
Spéciales des USA se joignirent aux troupes d’élites des 10 pays membres
de l’Association des Nations du Sud-Est Asiatique – Indonésie,
Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Brunei, Vietnam, Laos,
Myanmar (Birmanie) et Cambodge ainsi qu’avec leurs homologues
d’Australie, Nouvelle Zélande, Japon, Corée du Sud, Chine, Inde et
Russie pour pratiquer des exercices antiterroristes, financés
conjointement, qui se sont déroulés dans un centre d’entraînement à
Sentul, à l’Ouest de Java.
En octobre, les troupes d’élites des USA
ont mené des incursions avec des commandos en Lybie et Somalie,
séquestrant un suspect de terrorisme dans la première nation citée alors
que les SEAL tuaient au moins un militant dans la seconde avant que la
réaction armée ne les expulse.
En novembre, les troupes d’Opérations
Spéciales menèrent à bien des opérations humanitaires aux Philippines
pour aider les survivants du typhon Hayan. Le mois suivant, des membres
du 352° Groupe d’Opérations Spéciales réalisèrent un exercice
d’entraînement auquel participèrent 130 pilotes et 6 avions dans une
base aérienne en Angleterre, et plusieurs SEAL de la Marine furent
blessés alors qu’ils participaient à une mission d’évacuation au Soudan
du Sud. Les Bérets Verts ont entamé le 1er janvier de cette année une
mission de combat conjointe avec des troupes d’élite Afghanes dans le
village de Balhozi, province de Kandahar.
Pourtant, ce déploiement dans 134 pays
ne paraît pas suffire pour le SOCOM. En novembre 2013, le commandement
annonça qu’il cherchait à identifier des associés industriels qui
pourraient, dans le cadre de l’Initiative du Web Transrégional du SOCOM,
« développer potentiellement de nouveaux sites sur Internet adaptés à
des publics étrangers ». Cela s’adjoindrait à un réseau global de dix
sites, déjà existant sur Internet, dédiés à la propagande dirigée par
différents commandements combattants et configurés pour ressembler à des
organes de presse légitimes incluant CentralAsiaOnline.com, Sabahi, qui
cible la Corne de l’Afrique, un effort dirigé vers le Moyen Orient
connu comme Al-Shorfa-com ainsi qu’un un autre pour l’Amérique Latine
qui a reçu le nom de Infosurhoy.com
L’essor du SOCOM dans le cyberespace se reflète dans l’effort concerté du commandement pour être toujours plus profondément « dans le circuit ». « J’ai des correspondants dans toutes les agences ici à Washington DC, depuis la CIA, le FBI, à l’Agence de Sécurité Nationale, à l’Agence Géo-spatiale Nationale, à l’Agence de Renseignement de la Défense », dit l’amiral en chef du SOCOM McRaven pendant une table ronde dans le Centre Wilson de Washington, l’année passée.
Quand il s’exprima, à la Bibliothèque
Ronald Reagan, en novembre, il signala que le nombre de départements et
agences dans lesquels le SOCOM à un ancrage est de 38.
134 possibilités de représailles.
Bien qu’élu en 2008 par nombre de ceux
qui voyaient en lui un candidat anti-guerre, le Président Obama, a
démontré qu’il était un commandant en chef résolument belliciste, dont
les politiques ont produit de notables exemples de ce que dans le jargon
de la CIA on appelle depuis longtemps déjà « retour de flamme »
(Blowback). Quoique l’administration Obama ait supervisé le retrait des
troupes d’Iraq (négocié par son prédécesseur), ainsi qu’une réduction
des troupes étasuniennes en Afghanistan (après une importante
augmentation de présence militaire dans ce pays), le président a pris la
tête d’une augmentation de la présence militaire étasunienne en
Afrique, une redynamisation des efforts en Amérique Latine et a prononcé
un discours musclé sur un rééquilibrage, ou pivot en Asie (quoique
jusqu’ici peu ait été fait en ce sens).
La Maison Blanche a également supervisé une croissance exponentielle de la guerre des drones des USA. Alors que le président Bush avait lancé 51 attaques de ce type, le président Obama en a ordonné environ 330, selon une enquête réalisée par le Bureau de Journalisme d’Investigation qui a son siège à Londres.
Rien que l’année passée, on en dénombre
en Afghanistan, Lybie, au Pakistan, en Somalie, et au Yémen. Les
récentes révélations d’Edward Snowden concernant l’Agence Nationale de
Sécurité ont démontré la terrible amplitude et la portée mondiale de la
surveillance électronique étasunienne pendant les années Obama. Et au
plus profond de l’ombre, les forces d’Opérations Spéciales sont à
présent annuellement déployées dans plus du double de nations qu’à la
fin du mandat de Bush.
Cependant, au cours des dernières
années, les conséquences imprévues des opérations militaires des USA ont
aidé à semer le mécontentement et l’indignation, incendiant des régions
entières. Plus de 10 ans après le moment « mission accomplie » des USA,
sept ans après s’être targué de l’augmentation des troupes déployées,
l’Iraq que les USA abandonnent est en flammes. Un pays dans lequel il
n’y avait aucune présence d’Al Qaeda avant l’invasion étasunienne et
dont le gouvernement s’était opposé aux ennemis des USA à Téhéran, voit à
présent son gouvernement central aligné sur l’Iran et deux de ses
villes battant pavillon d’Al Qaeda.
Une intervention des USA plus récente,
pour précipiter le renversement du dictateur libyen Mouammar Kadhafi
aida à pousser le Mali voisin, rempart soutenu par les USA contre le
terrorisme régional, jusqu’à une spirale descendante, lorsqu’un officier
entraîné par les USA effectua un coup d’état qui finalement produit une
sanglante attaque terroriste contre une usine de gaz algérienne,
déchaînant une espèce de diaspora de terreur dans la région.
En ce moment, le Soudan du Sud – une
nation qui naquit couvée par les USA, qui l’appuient économiquement et
militairement (malgré qu’elle utilise des enfants soldats) et qui a été
utilisée comme base secrète des Opérations Spéciales s’est vue déchirée
par la violence et glisse vers la guerre civile.
La Présidence d’Obama a vu les forces tactiques d’élite de l’armée étasunienne de plus en plus utilisées pour atteindre des objectifs stratégiques. Mais avec les missions des forces d’Opérations Spéciales maintenues sous strict secret, les étasuniens n’ont qu’une faible connaissance d’où sont déployées leurs troupes, de ce qu’elles font exactement et des conséquences que cela pourrait entraîner.
Comme le Colonel retraité Andrew
Bacevish, professeur d’histoire et de relations internationales à
l’Université de Boston, a signalé : l’utilisation de forces d’Opérations
Spéciales pendant les années Obama a entraîné une diminution de la
responsabilité militaire, a renforcé une “présidence impériale” et a
préparé le terrain pour une guerre sans fin. « En résumé », écrivit-il à
TomDispatch « remettre la guerre aux mains d’effectifs spéciaux
rompt le fil ténu entre guerre et politique, la guerre s’est convertie
en guerre pour la guerre ».
Les opérations secrètes, menées par des
forces secrètes ont une désagréable tendance à produire des conséquences
non désirées, imprévues et complétement désastreuses. Les new-yorkais
se souviennent bien du résultat final de l’appui clandestin des USA aux
militants islamiques, contre l’Union Soviétique en Afghanistan pendant
la décennie des 80 : le 11Septembre. Mais pour étrange que cela
paraisse, ceux qui ce jour-là se trouvaient au lieu de la principale
attaque, le Pentagone, ne paraissent pas avoir tiré une claire leçon de
ce retour de flamme mortel. Jusqu’ici, en Afghanistan et au Pakistan,
plus de 12 ans après que les USA ont envahi le premier et près de 10 ans
après qu’ils aient entrepris des attaques secrètes dans le second, les
USA sont toujours aux prises avec les effets collatéraux de la Guerre
Froide : par exemple quand les drones de la CIA, lancent des attaques
avec des missiles contre une organisation (le réseau Haqqani) à laquelle
dans les années 80, l’Agence fournissait des missiles.
Sans une idée claire d’où agissent actuellement les forces clandestines de l’armée et de ce qu’elles y font, les étasuniens ne peuvent anticiper les conséquences et les représailles de nos guerres secrète en expansion alors qu’elles submergent le monde. Mais si l‘histoire nous apprend quelque chose, ces conséquences vont se faire sentir depuis le Sud-Ouest asiatique jusqu’au Maghreb, depuis le Moyen-Orient jusqu’à l’Afrique Centrale et à la fin, il est possible qu’elles se fassent aussi sentir aussi aux USA.
Dans son plan d’action pour le futur, el
SOCOM 2020, l’amiral McRaven a essayé de vendre la globalisation des
opérations spéciale des USA comme un « moyen de projeter du pouvoir,
promouvoir la stabilité et empêcher les conflits » Il est possible que
l’année passée le SOCOM se soit dédié à faire tout le contraire dans 134
lieux.
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Notes :
Traducido del inglés para Rebelión por Sinfo Fernández
Traduit de l’espagnol par Anne Wolff depuis
http://www.contrainjerencia.com/index.php/?p=81996
Nick Turse est Rédacteur en chef de
Tomdispatch.com et enquêteur pour The Nation Institute. Il est auteur de
The Complex: How the Military Invades Our Everyday Lives et d’une
histoire des crimes de guerre des USA au Vietnam “Kill Anything That
Moves: The Real American War in Vietnam” (les deux livres publiés chez
Metropolitant).
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