Le blog officiel de Bernard Lugan
Analyse de Bernard Lugan
Le
11 janvier 2018, au Mali, trois militaires français ont été blessés
dans un attentat-suicide. Dans le pays, nos forces sont dans une
situation complexe car elles sont dans l’incapacité d’agir sur les
causes d’un conflit ethno-régional, le jihadisme n’étant que la
surinfection d’une plaie ethnique.
Jour après jour il apparaît également qu’en réalité la France et le Mali n’ont pas le même ennemi.
Pour Paris ce sont les jihadistes, alors que pour Bamako ce sont
d’abord les Touareg… Pour le gouvernement malien, les jihadistes ne
constituent en effet pas un ennemi existentiel, à la différence des
Touareg qui veulent la partition du pays.
Dans
ces conditions, pouvons-nous encore faire semblant de croire que le
Mali et la France sont des alliés? Pouvons-nous, dans l’état, continuer à
engager nos soldats dans un combat qui pourrait être sans issue puisque
les deux armées ne poursuivent pas les mêmes buts? N’y a-t-il pas en
plus un risque de voir Barkhane placée entre le marteau touareg et l’enclume sudiste tout en étant prise de flanc par les jihadistes ?
En
résumé, l’évolution de la situation fait qu’il n’est plus possible
d’analyser la question du Mali comme au moment du déclenchement de
l’Opération Serval, ni même lors de la bascule avec Barkhane. C’est donc
toute la question de la forme de notre engagement qui doit être
analysée et peut-être revue.
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