En voulant se montrer offensif, le président a montré sa faiblesse et
surtout son anxiété à être confondu par les Français. Le président perd
ses nerfs. Perdra-t-il aussi le pouvoir ?
Depuis hier soir l’exécutif tente de reprendre la main afin de ne pas
sombrer ad vitam aeternam dans les limbes de l’histoire politique.
Et quoi de mieux pour redonner de la confiance qu’une sortie d’Emmanuel
Macron devant des députés dépités ? En voulant se montrer offensif, le
président a montré sa faiblesse et surtout son anxiété à être confondu
par les Français. Le président perd ses nerfs. Perdra-t-il aussi le
pouvoir ?
Alors que les députés La République en Marche tentent de s’extasier
devant le ton ferme et les propos d’Emmanuel Macron, sa sortie loin des
vrais gens montre à quel point le roitelet est sous tension. Les nerfs
commencent à lâcher et le génie jupitérien montre à quel point cette
histoire est plus qu’un dysfonctionnement, mais bien une attaque
sournoise contre la démocratie française. Devant les députés d’En
Marche, Macron a joué au gros bras en assurant qu’il n’avait pas peur.
La preuve, il défit les millions de Français et les députés qui les
représentent en disant : « S’ils cherchent un responsable, le seul
responsable, c’est moi et moi seul. […] S’ils veulent un responsable, il
est devant vous. Qu’ils viennent le chercher. Je réponds au peuple
français ».
Dérapages avant la chute finale ?
Comme cela a déjà été dit ici,
Macron confirme bien qu’il est responsable de tout ce scandale et une
réaction saine serait de se livrer à la justice (indépendante, si elle
existe toujours). Mais Macron s’enfonce encore plus – et sans aucune
aide – en tenant des propos digne d’un petit caïd. Certain de ne pas
être inquiété par la justice en raison de son seul statut de président,
il invective et se dit prêt à la bagarre : « Qu’ils viennent le chercher
». Or, si les Français le prenaient au mot, ils seraient envoyés
directement en prison. Quant aux députés, ils peuvent attendre longtemps
la venue d’un président qui ne risquera pas son poste pour satisfaire
leur légitime curiosité.
Macron invective, caché derrière son statut et ses quelques fidèles.
Mais le compte n’y est pas. Rares sont les députés En Marche qui osent
s’arrêter aujourd’hui pour s’exprimer devant les caméras. Le
porte-parole du Gouvernement a fait le service après-vente de cette
laborieuse prestation en déplorant que l’opposition veuille savoir ce
qui se trame à l’Elysée. Ils ne veulent que des explications sincères et
dans sa crise de confiance, Macron leur parle de ses préférences de
cœur (pour ne pas dire autre chose).
Ainsi, le président a dû estimer important de dire que Benalla n’était
pas son amant. Mais pourquoi donc Macron s’est-il cru obliger de faire
un tel démenti ? Quel parlementaire, quel média aurait-il suggéré une
telle chose ? Aucun. Ce démenti en est d’autant plus étonnant. Le
président aurait-il été victime d’un acte manqué ? Ne rentrons pas dans
des considérations psychologiques. Les autres propos du président ont
assez de quoi nourrir une réflexion politique qui met à mal celui qui
pensait dominer les Français en les brutalisant. Un parallèle avec les
actions – physiques celles-là – de son ancien compère Benalla ? À force
de ne répondre à aucune interrogation, les questions s’accumulent !
Source : 24heuresactu.com