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dimanche 1 juillet 2018

Bécassine au Vatican ?

Jean Ansar ♦ Journaliste.

Un président ne devrait pas dire ça. Suite sans fin !

Les bretons n’apprécient pas, parfois, l’image d’eux que leur renvoi Bécassine, même dans un dernier film très politiquement correct. On les comparait à des “bouseux”, les voilà criminalisés au Vatican. Ils seront sans doute ulcérés par le petit mot du président au Saint siège. Aux petites blagues, il n’est décidément pas au niveau de Hollande. On a l ‘impression qu’il ne se rend pas compte ou qu’il reste des petits coins pas finis au niveau de la subtilité de la pensée.

Cela dit, l’homme qui touche le pape et l’embrasse se croit certainement au-dessus de tous les protocoles. Mais tout de même quelle drôle d’idée il a eu en présentant son ministre Le Drian au St père. Emmanuel Macron, qui rencontrait le pape François pour la première fois au Vatican, ce mardi, a présenté son ministre des Affaires étrangères, ancien maire de Lorient, à l’aide d’une étrange métaphore. «C’est un Breton. Les Bretons sont un peu comme la mafia en France», a lancé le président au pape.

«Morale, morale…», a vite rectifié le chef de la diplomatie française, pour ne pas assimiler ses congénères à la mafia italienne, contre laquelle le pape François s’est plusieurs fois insurgé. Après cette étrange plaisanterie, le président a d’ailleurs vite nuancé ses propos, précisant «c’est une mafia qui fait du bien !», devant un pontife assez impassible. Une fois de plus le président français n’a pas mesuré la portée de ses paroles. Il a mis le pape, le traducteur breton et le ministre français dans l’embarras.

La mafia n’est pas, en Italie, un sujet de plaisanterie et les bretons méritent une autre considération. Cette bourde est sans doute la plus grave car elle révèle une méconnaissance de réalités et de sensibilités. Précédemment Emmanuel Macron avait suggéré qu’un chef d’état africain était sorti pour réparer la climatisation qui ne fonctionnait pas au risque de lui faire perdre la face. Pour un mauvais mot qui devrait faire rire, il perd le sens de la mesure.

Il est capable de ces dérapages. Heureusement qu’il n’était pas accompagné de conseillers de la diversité religieuse et culturelle, car là une comparaison avec la mafia lui aurait été fatale. Mais avec des bretons de la campagne catholique, c’est moins risqué. Sauf bien sûr à réveiller le chouan.

Macron croit-il pouvoir tout dire en souriant ?

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