.

.

vendredi 20 juillet 2018

Chute de la natalité : la politique antifamiliale en cause


L'Express s'inquiète :
"Depuis quelque temps, le nombre des naissances enregistrées en France donne de sérieux signes de faiblesse. En 2017, il a baissé pour la troisième année consécutive, avec seulement 767 000 nourrissons, outre-mer compris. Loin, très loin de la glorieuse année 1971, où l'on avait frôlé la barre des 900 000 pour la seule métropole. Plus inquiétant : le "solde naturel" (ou le total des naissances moins les décès) en 2017 a atteint son plus bas niveau depuis... 1945. Et la dégringolade se poursuit cette année. Selon les tout derniers chiffres de l'Insee, seuls 285 600 bambins ont vu le jour entre les mois de janvier et de mai, soit 11 % de moins qu'en 2014...  Ici et là, certains se rassurent à bon compte, en rappelant une vérité première : la natalité dépend d'abord des mères potentielles. Dès lors que leur nombre baisse, il serait inéluctable que les naissances diminuent aussi. Le raisonnement, cependant, ne convainc guère dans la mesure où l'"indice conjoncturel de fécondité" - qui évite ce biais, en rapportant le nombre de naissances annuelles à celui des femmes en âge de procréer - s'affaisse lui aussi : de 2,03, en 2010, il est passé à 1,95, en 2015 et même à 1,88, en 2017 ! S'écartant dangereusement du seuil de renouvellement des générations, évalué à 2,07.

D'où les cris d'alarme qui retentissent désormais. Si cette pénurie se confirme, comment redevenir la première puissance démographique en Europe, devant l'Allemagne, comme cela était prévu ? Comment jouer les premiers rôles dans l'économie de demain ? Et, bien sûr, comment financer les pensions d'un pays vieillissant ? Le Conseil d'orientation des retraites vient de donner l'alerte. Longtemps, ses prévisions ont été fondées sur le maintien d'une fécondité de 1,95 enfant par femme. Les derniers chiffres, nettement plus faibles, représentent une menace majeure pour notre système de répartition."
Reste à comprendre les causes :
"Alors ? Alors, sur le banc des accusés, figure en bonne place un dénommé... François Hollande. Pendant son quinquennat, l'ancien chef de l'Etat a en effet radicalement réorienté la politique familiale française. Alors que, traditionnellement, les aides étaient les mêmes pour tous, il les a fortement réduites, notamment au détriment des ménages "aisés", modulant les allocations selon les revenus, diminuant les aides à la garde d'enfants, rognant la prime de naissance, rabotant à deux reprises le quotient familial, qui prend en compte le nombre d'enfants dans le calcul de l'impôt sur le revenu... Cela fait beaucoup. [...]

Une analyse corroborée par l'Unaf : "La révision à la baisse de la politique familiale a retiré au moins 3,5 milliards d'euros par an aux familles. Cela a certainement contribué à la baisse de la natalité. De plus, l'offre d'accueil de la petite enfance s'est elle aussi dégradée. En Europe, la France est passée de la 2e à la 18e place, entre 2007 et 2016, quand il s'agit d'évaluer la capacité de concilier vie familiale et vie professionnelle. Tout cela a assombri le climat d'ensemble." Pour sa défense, Hollande peut bien rappeler que le changement de météo avait commencé quand Sarkozy avait décalé l'âge de versement des allocations familiales. Il n'empêche : c'est bien sous son quinquennat que les discrets cirrus sont devenus d'inquiétants cumulonimbus. [...]"

Source