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dimanche 1 juillet 2018

Je suis attirée par quelqu’un d’autre que mon mari, que faire ?

Fantasme d’un soir, attirance sensiblement réciproque ou admiration béate totalement platonique, le désir illégitime revêt plusieurs formes mais aucune n’est anodine. Le moment de se poser les bonnes questions, sur soi, sur son couple et sur le sens du mariage.

« L’esprit est ardent, mais la chair est faible » (Mt 26, 41), disait Jésus à ses disciples qui s’étaient endormis au Mont des Oliviers le soir de son arrestation. L’homme et la femme sont des êtres de chair, soumis à des pulsions et à des émotions plus ou moins fortes, et par conséquent, des êtres fragilisés, et de surcroit marqués par le péché originel. Dans le même temps, l’homme et la femme ont en eux les ressources nécessaires pour résister à la tentation. Pourquoi Dieu permet-Il cette dualité qui parfois fait souffrir ? Des éléments de réponse résident dans le fait que Dieu aime l’humanité, et qu’Il veut son bien, c’est pourquoi Il lui donne, par l’Esprit saint, la force de lutter contre toute tentation qui irait à l’encontre de son bonheur. Parallèlement à cela, Il la laisse libre. Et c’est parce qu’Il la laisse libre, qu’elle peut succomber.
Que faire ? Saint Matthieu nous livre un début de réponse dans la deuxième partie du verset : « Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation » (Mt 26, 41). L’état de veille, qui peut aussi se comprendre par l’introspection et la prudence, est en effet un bon moyen pour prévenir et purifier des désirs malvenus.

À la recherche de la cause du désir

Que s’est-il passé pour que l’un ou l’autre soit tenté d’aller voir ailleurs ? Que manque-t-il à une relation de couple qui expliquerait un sentiment amoureux envers quelqu’un d’autre ? Le couple est-il en bonne santé ou un peu desséché ? Pourquoi ce désir de séduire à tout prix ? Le couple souffre-t-il de la routine ? D’un manque de communication ? D’un mal de tendresse, ou d’attention ? Tous les pardons ont-ils été donnés ? Une sérieuse et profonde introspection, que l’on peut faire seul, à deux, ou accompagné par un conseiller conjugal, permet d’y voir plus clair et de pallier à un dysfonctionnement qui pourrait être fatal au couple.

Prendre, physiquement, de la distance

Nul besoin de jouer avec le feu. Il s’agira donc d’éviter les situations qui pourraient entraîner encore plus loin dans la passion ou l’obsession. Décliner les déjeuners en tête-à-tête ambigus avec son collègue, éviter de sortir exactement aux mêmes horaires que son beau voisin en vue de le croiser, ou encore fuir à toutes jambes, si nécessaire, lorsque l’objet de son désir paraît, sont autant d’attitudes de prudence à adopter pour éviter de succomber à la tentation et sauver son couple.
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Prendre, mentalement, de la distance

Il arrive qu’on se complaise simplement à imaginer l’objet de son désir, en se disant qu’il n’y a pas de mal à cela. Mais ceci ne fait que nourrir et renforcer son désir illégitime. Cette attitude est mauvaise, inutile et vaine, et met en péril la santé de son âme. Les Pères du désert préconisaient de pratiquer la « garde du cœur » (en grec nepsis : vigilance) qui consiste à prêter attention à tout ce qui se passe dans son cœur. Méthode spirituelle visant à libérer l’homme des pensées mauvaises ou passionnées, elle invite à observer ses pensées, et à discerner les bonnes et les mauvaises. « Que les pensées nous troublent ou pas fait partie des choses qui ne dépendent pas de nous. Mais qu’elles demeurent ou pas en nous, qu’elles suscitent les passions ou pas, fait partie de ce qui est en notre pouvoir », écrit un des Pères, Jean Damascène, dans son Discours utile à l’âme.

Demander à Dieu de faire l’expérience de la grâce du mariage

Jésus conseille à ses disciples de veiller, et de prier. Par la prière, et par la grâce des sacrements, Dieu nous donne sa force, si on s’en ouvre à Lui, pour redécouvrir le sens du mariage et d’en expérimenter sa grâce toute particulière. Le Catéchisme de l’Église catholique précise que « pour guérir les blessures du péché, l’homme et la femme ont besoin de l’aide de la grâce que Dieu, dans sa miséricorde infinie, ne leur a jamais refusée. Sans cette aide, l’homme et la femme ne peuvent parvenir à réaliser l’union de leurs vies en vue de laquelle Dieu les a créés au commencement » (paragraphe 1608). Cette grâce particulière vise à « perfectionner l’amour des conjoints, et à fortifier leur unité indissoluble » (paragraphe 1641). Il semble donc quasiment indispensable de se tourner vers le Christ, source de la grâce, afin de rester unis et fidèles tout au long de son mariage.