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vendredi 20 juillet 2018

L'amour du drapeau...


Jean Garrigues, professeur d’histoire contemporaine à l’université d’Orléans, est interrogé sur BFM à propos du drapeau que les Français ne sortent que pour les rencontres sportives :
"Si on compare avec les Américains qui, eux, sortent et exhibent leurs drapeaux devant leurs maisons de manière très régulière, cela reste quelque chose de très rare en France".
"C’est un symbole patriotique qui est devenu assez tabou dans la société française". "Le drapeau tricolore est un symbole qui date de la Révolution française. C’est un symbole d’émancipation, qui est devenu un symbole de la République, un système qui est le socle de notre vivre ensemble. Derrière ça, il y a d’abord quelque chose d’émancipateur. Mais avec l’identification du drapeau français avec les guerres de décolonisation, en Algérie et en Indochine, ce drapeau a été assimilé à l’oppresseur, à quelque chose qui relève du répressif".
"En abandonnant en partie de ces symboles, la gauche a laissé le terrain libre à l’extrême droite. On voit bien à quel point le Front national a beaucoup utilisé ces trois couleurs. C’était même quasiment le logo du parti. L’aspect répulsif a été renforcé par cette appropriation de l’extrême droite. Il y a énormément de réticence dans la culture française par rapport aux symboles patriotiques, qui sont assimilés à du nationalisme".
Selon l’historien, le "tabou est en train d’être levé", "à la faveur du contexte des attentats: il y a un sentiment d’unité patriotique d’un pays qui est en situation de guerre face au terrorisme, donc c’est redevenu possible".
"Cette fois on est dans le ludique sans connotation belliqueuse, ça n’est que du positif. Cela ne relève pas de l’ultranationalisme, mais simplement de l’attachement au vivre-ensemble. Dans le discours des Pogba, des Griezmann, des Mbappé, il y a d’ailleurs une référence au patriotisme qui était moins forte en 98. Sans doute qu’à l’époque on en avait moins besoin, on n’était pas dans cette période de tension communautaire… Ce n’est pas pour autant que la victoire à la Coupe du monde va d’un coup de baguette magique réaliser l’unité d’une société qui reste très fragmentée. Sur le plan de l’attachement ostensible à ces symboles, je ne me fais pas trop d’illusions".
En effet :
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