En
2015, le père Jacques Mourad était curé de Qaryatayn, un petit village
de Syrie, quand les pick-up de l’Etat islamique ont déferlé sur sa
paroisse. Il a été enlevé et a passé cinq mois dans les geôles de Daesh,
menacé de mort, pressé de se convertir à l’islam, humilié et torturé.
Amaury Guillem, directeur de RCF Aix-Marseille, qui a vécu trois ans dans une cité marseillaise avec sa famille, a recueilli son témoignage.
Chaque page est pleine d’amour et d’abandon, de charité et de fraternité vécues. Il y a de la franchise sur la naïveté des gouvernements occidentaux et de leur « vivre ensemble », mais il y a aussi un rappel sur la guerre faussement messianique que mène l’Occident en Orient, la guerre « du Mal qui combat le Mal », comme le dit très bien le père Mourad. C’est un témoignage tout en nuances et porté par une véritable lumière chrétienne que donne ce petit livre dense et particulièrement riche.
Ce témoignage est donc à déconseiller à ceux qui attendent une charge contre Daesh, comme à ceux qui espèrent une vision irénique et sacrificielle. Un moine en otage est à l’image de la simplicité non feinte de son titre : un récit sans fioritures ni élargissements géopolitiques, sans conseils paternalistes ni pleurnicheries. Le témoignage d’un prêtre chrétien face au chaos, un témoignage relatif et imparfait, comme toute existence.