Le
président américain Barack Obama est prêt à "contourner" le Congrès si
nécessaire en 2014 pour faire passer ses projets de lois, a affirmé
dimanche le porte-parole de la Maison Blanche.
"Le président voit (cette année) comme une année d'action (...) pour
travailler avec le Congrès quand il peut et contourner le Congrès quand
c'est nécessaire", a déclaré sur la télévision ABC le porte-parole de
l'exécutif, Jay Carney, à deux jours du discours annuel de M. Obama
devant les élus.
Après une année 2013 marquée par les échecs de ses chantiers
législatifs sur les armes à feu, l'aide aux chômeurs de longue durée ou
la réforme de l'immigration, M. Obama doit prononcer mardi devant le
Congrès son discours sur l'état de l'Union, dans lequel il se montrera
"optimiste", en vue d'une "année d'action", ont indiqué samedi ses
conseillers.
Ce volontarisme risque cependant de se heurter aux préoccupations
électorales des élus du Congrès. L'intégralité de la Chambre, dominée
depuis 2011 par les républicains, et le tiers du Sénat, acquis aux
alliés de M. Obama, doivent être renouvelés en novembre.
M. Carney s'est dit dimanche "optimiste pour 2014, année au cours de
laquelle le Congrès présentera une loi de réforme de l'immigration
complète, bipartite, qui réponde aux principes que (le président) a
exposés et qu'il peut promulguer dans une loi".
Un des conseillers de M. Obama, Dan Peiffer, a prévenu de son côté
sur CNN que le président, mardi, "ne va pas dire aux Américains qu'il va
attendre le Congrès. Il va avancer de sa propre initiative".
"Ca n'est pas de la confrontation. C'est "trouvons des sujets sur
lesquels nous pouvons travailler ensemble"", a estimé le conseiller,
citant la réforme de l'immigration ou l'indemnisation des chômeurs de
longue durée.
Le sénateur républicain Ran Paul a pour sa part jugé sur CNN que
"cela ressemblait vaguement à une menace et à pas mal d'arrogance dans
le sens où un des principes fondamentaux de notre pays est l'équilibre
des pouvoirs".
"Bienvenue dans le monde réel. C'est difficile de convaincre
quelqu'un d'adopter une législation. Ca demande du consensus. Et c'est
cela que (le président) a besoin de faire, créer du consensus, et non
pas prendre son stylo et faire des lois", a-t-il ajouté.
M. Obama avait prévenu qu'il possédait "un stylo et un téléphone"
pour prendre des mesures administratives face à la résistance du
Congrès.
La moitié des Américains (50%) désapprouve la manière dont M. Obama
préside le pays, et une écrasante majorité (81%) désapprouve la manière
dont le Congrès fait son travail, selon un sondage Washington Post-ABC
publié dimanche et réalisé du 20 au 23 janvier auprès de 1.003 adultes.
La marge d'erreur est de plus ou moins 3,5 points.