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Aujourd'hui, cette annonce devient particulièrement urgente en raison
de la multiplication et de l'aggravation impressionnantes des menaces
contre la vie des personnes et des peuples, surtout quand cette vie est
faible et sans défense. Aux fléaux anciens et douloureux de la misère,
de la faim, des maladies endémiques, de la violence et des guerres, il
s'en ajoute d'autres, dont les modalités sont nouvelles et les
dimensions inquiétantes.
Dans une page d'une dramatique
actualité, le Concile Vatican II a déploré avec force les multiples
crimes et attentats contre la vie humaine. Trente ans plus tard, faisant
miennes les paroles de l'assemblée conciliaire, je déplore ces maux
encore une fois et avec la même force au nom de l'Eglise tout entière,
certain d'être l'interprète du sentiment authentique de toute conscience
droite: « Tout ce qui s'oppose à la vie elle-même, comme toute espèce
d'homicide, le génocide, l'avortement, l'euthanasie et même le suicide
délibéré; tout ce qui constitue une violation de l'intégrité de la
personne humaine, comme les mutilations, la torture physique ou morale,
les tentatives de contraintes psychiques; tout ce qui est offense à la
dignité de l'homme, comme les conditions de vie infra-humaines, les
emprisonnements arbitraires, les déportations, l'esclavage, la
prostitution, le commerce des femmes et des jeunes; ou encore les
conditions de travail dégradantes qui réduisent les travailleurs au rang
de purs instruments de rapport, sans égard pour leur personnalité libre
et responsable: toutes ces pratiques et d'autres analogues sont, en
vérité, infâmes. Tandis qu'elles corrompent la civilisation, elles
déshonorent ceux qui s'y livrent plus encore que ceux qui les subis-
sent, et elles insultent gravement à l'honneur du Créateur ». (§3)